Avec cette analyse, il nous a été facile de calculer un mélange de sels pouvant restituer aux Asparagus tous les éléments minéraux indispensables pour leur croissance, en exceptant toutefois l'azote de cette composition. Voici la formule de ce mélange : Ce mélange, comme engrais, dose 11 p. 100 de potasse et 14, 3 d'acide phosphorique. Après avoir ainsi déterminé une formule assurant les besoins minéraux de nos Asparagus, nous avons décidé d'étudier l'influence d'un même poids d'azote, mais donné sous six formes différentes. On sait que les différents sels ammoniacaux et nitrates contiennent des proportions très variées d'azote; en esset : Pour fournir 100 kilogrammes d'azote il faut : 263 kilogrammes de nitrate d'ammoniaque valant. 476 625 833 770 623 . de sulfate 263 francs 138 de chaux valeur non commerciale. Afin d'arriver à une expérimentation simple et scientifique, nous ne pouvions penser à donner aux plantes nos divers sels azotés et le mélange minéral que sous forme de solutions titrées données en arrosages à des intervalles réguliers et déterminés d'avance. Nous avons préféré mettre à profit, comme beaucoup plus simple et pratique, notre nouveau système d'application des engrais sous forme de pastilles comprimées entourées d'enveloppes métalliques. Ces comprimés, fabriqués avec une technique toute spéciale, se placent dans la terre des pots et laissent diffuser en un temps plus ou moins long, et réglable d'ailleurs, les engrais solubles qu'ils contiennent. Nous avons donc fabriqué toute une série de comprimés pour nos expériences. Il s'agissait de donner, d'après nos calculs, à chaque plante d'Asparagus, et ce, pour une période de sept mois, en tenant compte des déperditions par les eaux de drainage, deux grammes d'azote et quatre grammes de mélange nutritif, soit au total six grammes d'engrais. Nous avions pu, d'après nos recherches de 1897 (Bulletin de la Société chimique de France) déterminer un type de comprimés laissant diffuser entièrement en quatre-vingt-dix jours 2 gr. 500 d'engrais. Chaque plante en expérience a donc reçu deux comprimés pesant au total 6 gr. 20 le 14 septembre, et deux le 25 décembre 1898. Le tableau ci-après nous avait permis de calculer la composition de ces comprimés de la manière suivante de façon à ce que chacun contint le même poids d'azote. Ces diverses séries de comprimés contenaient toutes, sauf la série sans azote, le même poids d'azote (sous différentes formes) et de matières minérales. On disposa définitivement huit séries de vingt-quatre plantes; la première comme témoins sans engrais; la deuxième, matières minérales sans azote, la troisième, matières minérales et azote sous forme de nitrate d'ammoniaque. 46 3e matières minérales et azote sous forme de nitrate d'ammoniaque. sulfate nitrate de soude. de magnésie. 6e 7༠ 8e de potasse. de chaux. Pendant toute la durée de l'expérience, la température dans la serre ne descendit pas au-dessous de 10 degrés avec un maximum de 28 à 30 degrés. Les Asparagus ne reçurent, comme arrosage, que de l'eau de pluie. L'effet des engrais se manifesta nettement après six semaines et, à partir de ce moment, les séries témoins sans engrais et engrais sans azote monfrèrent déjà une différence très nette avec les autres essais. La série au nitrate d'ammoniaque se distingua la première par sa belle végétation; un peu plus tard, ce fut la série au nitrale de chaux, puis celle au sulfate d'ammoniaque. A la fin de l'expérience, nous avons pu constater ce résultat très curieux indépendamment de la différence très grande de rendement dans chacune des séries, que, suivant la forme sous laquelle l'azote avait été donné, les plantes avaient acquis un port tout à fait caractéristique et une allure distincte de végétation. Ces différences, très difficiles à décrire, peuvent se constater facilement sur les trois photographies annexées à ce mémoire. Au point de vue esthétique, la série des plantes traitées au sulfate d'ammoniaque était la plus remarquable. Les Asparagus avaient là un port dense, les tiges étaient relativement courtes, très nombreuses, garnies de fausses feuilles, fines et peu espacées, d'un beau vert sombre. La série au nitrate de magnésie tranchait sur la précédente par l'aspect érigé et vigoureux de ses tiges, la finesse et l'espacement des fausses feuilles d'un vert plus jaunâtre. Les plantes traitées au nitrate d'ammoniaque étaient de beaucoup les plus volumineuses et avaient produit de longues tiges retombantes munies de larges fausses feuilles très espacées. La série ayant reçu du nitrate de chaux avait des tiges très longues, contournées, d'un port caractéristique; au point de vue de la beauté, cette série était la moins recommandable. Les Asparagus traités au nitrate de soude étaient d'un vert tendre, les fausses feuilles étaient larges, mais rapprochées sur de courtes tiges retombantes. La série au nitrate de potasse était une des moins réussies, Le port était érigé, les fausses feuilles assez larges, mais pas rapprochées. Quant aux plantes sans azote, elles étaient jaunâtres, les tiges étaient épaisses, les épines dures, les fausses feuilles rapprochées. Les plantes avaient un aspect ramassé. Les Asparagus restés sans engrais étaient de tous les plus petits et les plus jaunes. Les fausses feuilles étaient épaisses et espacées sur des tiges retombantes. En résumé et au point de vue général, on pouvait classer à l'aspect seulement les diverses séries dans l'ordre suivant, par ordre de beauté : 4° Nitrate d'ammoniaque; 2° sulfate d'ammoniaque; 3° nitrate de soude; 4° nitrate de magnésie; 5° nitrate de potasse; 6o nitrate de chaux; 7° sans azote; 8° sans engrais, Afin néanmoins de se rendre un compte plus exact, nous avons choisi le 5 mars 1899, dans chacune des séries, les quatre plus belles plantes. Nous avons pesé ensemble les tiges coupées |