HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE, 1789. Tome premier. 1. JANVIER. Neque te ut miretur turbà, labores, Contentus paucis leftoribus. Hor. Sat. 1o, 1. 1. A MAESTRICHT, Chez FRANÇOIS CAVELIER, Imprimeur- Et fe trouve à LIEGE, Chez J. F. BASSOMPIERRE, Imprimeur. NOUVELLES LITTÉRAIRES. Zoroaftre, Confucius & Mahomet, comparés comme fectaires, législateurs & moraliftes, avec le tableau de leurs dogmes, de leurs loix & de leur morale; par M. Paftoret, confeiller de la cour des aides, de l'académie des infcriptions & belles-lettres, &c. A Paris, chez Buiffon; à Liege, chez Lemarié. 1787. I vol. in-8vo. de 480 p. prix 5 liv. 10 f. UELLES lumieres pouvoient fortir de ne un homme d'efprit, que l'académie qui a propofé ce parallele, a fans doute voulu faire transformer trois foux en fages; mais je ne vois pas, comment Zoroastre, dont nous n'avons pas une feule ligne bien authentique, & qui dans ce qu'on nous donne pour être de lui, n'eft, de l'aveu du plus * Cat. phil. n. 259. grand partifan des anciennes folies, qu'un énergumene, dont on ne peut lire le fa tras abominable, fans avoir pitié de la na1 Fév. ture humaine * ; comment le jongleur du 1780, P. royaume de Lou, dont on ne peut citer de 176. -I Juillet prétendu écrit qui ne foit évidemment pof1780, p. térieur au chriftianifme (a), & qui, dans 371. tous les cas, n'a formé qu'une nation lâche, cruelle & imbécille; comment le furieux & fanatique Mahomet, fi fouvent apprécié par de bons juges & mieux encore par fes écrits, fon hiftoire & celle de fes fectateurs; comment dis-je, ces trois hommes ignorans vains, intrigans, impofteurs, ont pu venir dans l'efprit d'une académie entiere, pour en faire l'objet d'une difcuffion scientifique, & d'un parallele qui fans doute fuppofoit dans les concurrens quelque mérite propre à appuyer leur prétention réciproque à la gloire. Peut-être M. Paftoret n'a-t-il pas mieux compris que moi, qu'une telle idée pût être celle d'une académie; mais la voyant adoptée, il aura voulu eflayer d'en faire quelque chofe. Il eft fans doute bien convaincu que d'un fujet romanefque on ne peut tirer qu'un résultat qui tient à la nature de la chofe. Et c'eft à cette obfervation qu'il faut attribuer tout ce qui dans fon ouvrage femble tendre à faire de ces trois aventuriers des fages ou des grands-hommès. (b) (a) Preuves démonstratives de cette obfervation, I Mars 1783, p. 330. Dict. hift. art. CONFUCIUS, du HALDE, MAILLA. - (b) Obferv. fur ces prétendus légiflateurs, fages, philofophes du paganifme, & l'affectation d'en ramener le nom & le fouvenir parmi nous, avec de ridicules éloges, 15 Mars 1784, p. 419.1 Août 1785, p. 506. M. P. a l'efprit trop male pour ne pas fe replier vers des chofes folides & vraies, lors même qu'il s'encourage & fe fatigue à enluminer des chofes vaines & fauffes. C'eft ainsi qu'après avoir décrit l'état du monde tel qu'il étoit lorfque Mahomet parut, il finit par dire. Le chriftianifme fcellant par "la religion, les grandes vérités de la mo» rale, y faifoit tous les jours de nouveaux "progrès, comme dans tout le refte de "l'Europe & dans les deux autres parties " du monde. Il achevoit infenfiblement de " remplacer & de détruire les erreurs du pa"ganisme, de l'idolâtrie, & de tant de cul"tes abfurdes qui ont affligé la terre. " Moyfe, confidéré comme légiflateur, & comme moralife; par M. Paftoret, conseiller de la cour des aides de l'académie des infcriptions & belles-lettres, &c. &c. A Paris, chez Buiffon; à Liege, chez Lemarié. 1788, vol. in-8vo. de 600 p. prix 5 liv. latans dont nous venons de parler, & que c'eft pour fe confoler en quelque forte de ses peines perdues, peut-être auffi pour fa ire une espece de réparation à la vérité & à la véritable fageffe, qu'il nous préfente un législateur digne de ce nom, animé de l'efprit & revêtu de la fanction de l'auteur de toute juftice. Il nous montre le code de Moyfe, & nous fait obferver dans ce livre |