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NOTE

SUR

LA COMPOSITION CHIMIQUE

DES

SOURCES MINÉRALES DES ENVIRONS DE SIERCK,

PAR M. E. JACQUOT.

J'ai présenté, l'an dernier, à l'Académie, une notice sur la géologie des environs de Sierck. Cette notice avait pour objet spécial de montrer les relations qui existent entre les sources minérales qui sourdent dans la vallée de la Moselle, tant en amont qu'en aval de Sierck, et la nappe d'eau qui a été rencontrée à 450 mètres de profondeur dans le sondage de Mondorff. J'ai établi que les eaux jaillissantes, qui ont donné lieu à la création d'un établissement thermal dans cette localité, tiraient leur salure et leurs principes minéralisateurs du gypse du muschelkalk. Ce gypse est très-développé près de Sierck, et les couches du terrain dans lequel il est intercalé ont

été soumises, après leur dépôt, à des actions puissantes qui leur ont donné la forme de voùtes. Ayant remarqué que les sources de la vallée de la Moselle se trouvaient exactement au point où, par suite du plongement, les assises gypseuses du muschelkalk inférieur rencontrent cette rivière, j'ai cru pouvoir en conclure que ces sources n'étaient que des filets de la nappe de Mondorff, et que, par conséquent, toutes ces eaux devaient avoir à peu près la même composition chimique.

Cette prévision fut bientôt confirmée de la manière la plus complète. En effet, des recherches ayant été faites avec soin sur un terrain communal de Basse-Kontz, où de faibles suintements se faisaient jour, on découvrit, sur le sol d'une excavation de 2 mètres, deux sources trèsvoisines, montantes du fond, et dont le produit fut estimé à 100000 litres par jour. Ces eaux, qui rappelaient toutà-fait celles de Mondorff par leur saveur à la fois salée et amère, par les gaz qui s'en échappaient et par le dépôt ocreux qu'elles formaient en coulant à la surface du sol, furent analysées par un chimiste de Paris, M. Hautefeuille. Quelque temps après, je fus mis en possession des résultats de cette analyse, je m'empressai de les comparer à ceux qui ont été obtenus pour les eaux de Mondorff, et je reconnus bien vite qu'il y avait une coïncidence aussi parfaite que possible entre ces résultats. Je résolus dès-lors d'en faire l'objet d'une communication à l'Académie, projet que la présente note a pour but de réaliser.

Deux analyses de l'eau de Mondorff ont été faites, l'une par M. Reuter, elle est insérée dans les Comptes-Rendus de l'Institut; l'autre par M. de Kirckhoff; les résultats en sont rapportés dans le Journal für pracktiche Chemie. Nous avons placé en regard de ces analyses celle de l'eau de Basse-Kontz, exécutée par M. Hautefeuille, afin de montrer combien peu les résultats différent.

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En comparant les chiffres de ce tableau on est amené à reconnaître qu'ils sont presque semblables. Quant à une concordance exacte, il ne faut pas la rechercher, et il serait bien étonnant qu'on la trouvât dans les analyses de deux sources différentes, lorsqu'on sait que les analyses d'une même eau minérale, faites par les chimistes les

plus distingués, présentent rarement des résultats identiques. Cela est démontré d'une manière péremptoire par la comparaison des deux premières colonnes du tableau. L'analogie que l'on remarque entre les trois analyses reproduites ci-dessus est, suivant moi, une preuve de l'exactitude avec laquelle M. Hautefeuille a opéré. Ce chimiste a trouvé dans l'eau de Basse-Kontz 125,31 de matières fixes, par litre, au lieu de 135,63 que M. Reuter avait rencontrés dans l'eau de Mondorff, circonstance qui peut très-bien s'expliquer par le mélange d'une petite quantité d'eau douce, soit environ un dixième du poids total. Celle-ci provient peut-être, pour une portion, d'infiltrations peu profondes, qui se mélangent à la source minérale avant son apparition au jour. Il me paraît toutefois certain que la différence signalée résulte principalement de ce qu'au moment où l'eau destinée à l'analyse a été puisée, de petits filets d'eau douce provenant de la surface que l'on voyait couler le long des parois de l'excavation récemment faite pour rechercher la source, réunissaient dans le trou où celle-ci était recueillie. Dans tous les cas, à part cette légère différence, tous les principes essentiels que renferment les eaux de Mondorff se retrouvent dans celles de Kontz et à peu près dans les mêmes proportions. Ce sont les chlorures de sodium, de potassium, de calcium et de magnésium, le sulfate de chaux, les carbonates de chaux et de magnésie, et l'oxide de fer. Le brome et l'iode n'ont pas été recherchés dans la source de la vallée de la Moselle, parce que le chimiste qui l'a analysée n'a eu à sa disposition qu'une trop faible quantité d'eau. Mais l'arsenic et le manganèse qui ont été signalés par M. de Kirckhoff, dans l'eau de Mondorff, ont été également trouvés dans le dépôt ocreux que celles de Kontz abandonnent, comme cela résulte du tableau suivant:

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En poussant plus loin la comparaison des eaux de Mondorff et de celles de Kontz, on reconnaitra que la différence signalée dans le poids des matières fixes se reproduit dans le dosage des corps importants, sur le poids desquels il ne saurait y avoir d'erreur, tels que le chlore, la chaux, et la magnésie.

J'ai eu du reste, dans ces derniers temps, une confirmation de l'exactitude des résultats donnés par M. Hautefeuille. En faisant des recherches dans le Recueil des mémoires de la Société des sciences médicales de Metz, j'ai trouvé une analyse de mon ami, M. Langlois, qui se rapporte bien évidemment à une des sources dont j'ai signalé l'existence dans la vallée de la Moselle. Elle y est désignée sous le nom d'eau minérale de la Chartreuse de Rettel, près Sierck.

Cette source renferme, d'après M. Langlois :

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