Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

glorieuses du commencement de ce siècle, nos codes qui ont servi de modèles à plusieurs nations civilisées et qui seront toujours l'honneur de notre France.

Ainsi donc, Messieurs, comme je le disais en commençant, l'homme, loin de faillir à sa mission de perfectionnement dans le dix-neuvième siècle, l'homme a agrandi de jour en jour le cercle de la civilisation.

Je ne m'en applaudirais néanmoins qu'avec circonspection si je pensais que la civilisation matérielle tendit à éteindre la civilisation morale. En effet, Messieurs, quand les vertus d'un peuple cessent d'être au niveau de ses lumières, si prospère et si éclairé qu'il soit, ce peuple est très-près de sa décadence, très-près de sa ruine. Là où la pensée et le génie d'invention périssent, là où l'enthousiasme s'éteint, où la foi meurt, il n'y a déjà plus de vitalité. Mais dans notre belle France ce danger n'est pas à craindre. Continuons tous à maintenir et à diriger cette admirable activité de l'homme dans les voies de la religion, dans les splendides domaines de l'art et de la philosophie, de la science et de la littérature, et ce génie que la Providence divine lui a accordé se fortifiera chaque jour.

Sachons honorer ceux qui se sont illustrés dans les diverses branches des connaissances humaines et ceux, plus modestes, mais aussi utiles, qui ont consacré leur vie au soulagement ou à l'amélioration de leurs semblables; et soyez convaincus, Messieurs, que malgré les imperfections de notre siècle, nos successeurs, dans l'avenir, le proclameront le grand siècle.

COMPTE-RENDU

DES TRAVAUX DE L'ANNÉE 1853-1854,

PAR M. E, GRELLOIS, SECRÉTAIRE.

Messieurs,

Appelé, pour la deuxième fois, par vos honorables suffrages, à prendre la parole dans cette circonstance solennelle, je devrais, selon la coutume, faire appel à votre indulgence; mais vous m'en avez donné tant de preuves, depuis que vous avez bien voulu me confier les fonctions de secrétaire que, fort de moi-même, parce que je suis sûr de vous, je puis négliger ce préambule d'usage et entrer immédiatement en matière.

Cette année, non moins que les années précédentes, l'Académie impériale de Metz a été fidèle à sa devise, et la plupart des travaux qui ont occupé vos séances ont convergé vers un même but, l'Utile.

Bientôt j'apprécierai la valeur de vos efforts et je dirai la part qui revient à notre société dans le mouvement intellectuel au milieu duquel nous nous agitons; mais avant permettez-moi, Messieurs, d'arrêter un instant votre attention sur les mutations de notre personnel, de vous

rappeler les noms de ceux qui ont cessé de figurer parmi nous et de signaler les nouveaux collègues qui sont venus s'associer à nos travaux.

La mort a creusé son sillon dans nos rangs; mais elle a atteint des hommes que diverses circonstances tenaient depuis longtemps éloignés de nous et dont la perte, sans entraver la marche de nos travaux, ne nous a frappés que dans nos légitimes sympathies.

M. Desvignes, fondateur et directeur de notre école municipale de musique, était en proie, depuis plusieurs années, à l'affection cruelle qui devait l'emporter; dès longtemps déjà il avait donc été contraint d'abandonner, à nos séances, une place qu'il occupait si bien et où ses connaissances artistiques avaient si souvent trouvé d'heureuses applications. M. Desvignes était membre titulaire. depuis 1840.

M. de Gargan, ancien ingénieur des mines, retenu par ses grandes occupations industrielles, ne tenait plus à l'Académie que par le souvenir des services qu'il avait pu lui rendre. Ce collègue éminent faisait partie de la société, avec le titre d'associé-libre, depuis 1821.

L'Académie, Messieurs, est rarement informée des pertes qu'elle peut éprouver, dans la personne de ses membres correspondants; nous sommes donc, le plus souvent, réduits à l'impossibilité d'adresser un pieux souvenir à ces hommes d'intelligence qui, vivant loin de notre ville, avaient ambitionné l'honneur d'appartenir, par quelque lien, à la cité de Metz, et étaient heureux de la confraternité qui les unissait à nous. Je n'aurais donc garde de refuser cet hommage posthume à ceux de nos correspondants dont nous avons appris la mort dans le cours de cette année.

M. le général baron Thomas, correspondant de l'Académie depuis 1825, vivait retiré dans ses terres aux envi

rons de Metz, où il s'adonnait avec succès à l'agriculture. M. le général Thomas honorait, comme agronome, son pays natal, après l'avoir longtemps honoré sur le champ de bataille.

MM. Desvignes, de Gargan et Thomas appartenant au pays messin, l'Académie a confié à trois de ses membres le soin de retracer leur éloge historique, et ces notices, dont nous avons entendu la lecture dans une de nos séances précédentes, ont leur place marquée dans le recueil de nos Mémoires.

M. Denis, homme de lettres, archéologue distingué, ancien maire de Commercy, connu par de nombreuses productions, appartenait à notre compagnie depuis 1835.

M. Ollivier, professeur-administrateur du Conservatoire impérial des arts et métiers, ancien élève de l'école polytechnique, professeur-fondateur de l'école centrale des arts et manufactures, était membre de l'Académie de Metz depuis 1820.

Enfin, Messieurs, je ne saurais terminer ce nécrologe sans courber le front devant cette vaste intelligence que toutes les sociétés savantes eussent été fières de compter dans leur sein, et dont le nom figurait au premier rang de nos membres honoraires. Mais je me dispenserai de tout éloge. Qu'ajouteraient à l'illustration du génie quelques phrases louangeuses qui sortiraient de ma bouche? Qu'ajouterait même le plus brillant panégyriste au nom si éminent et si populaire d'Arago? Plus d'une fois nos réunions furent honorées de sa présence, alors qu'il séjournait accidentellement à Metz, comme examinateur des élèves de l'école d'application.

L'Académie a vu avec un vif sentiment de regret se séparer d'elle un de ses membres les plus honorables et les plus distingués, M. Faivre, que des motifs personnels ont engagé à donner sa démission et que nos prières

n'ont pu retenir. Nos sympathies, du moins, suivront dans sa retraite cet homme excellent, cet érudit dont les vastes connaissances furent si longtemps mises à la disposition de tous.

Les exigences des fonctions publiques ont éloigné de nous plusieurs collègues dont le départ laisse parmi nous un vide regrettable. Ainsi nous avons été privés du concours si éclairé que prêtait depuis de longues années à l'Académie notre excellent camarade M. le colonel Emy. M. Vial, capitaine du corps d'état-major, vient de nous quitter après avoir laissé des traces durables de son court passage parmi nous.

Nous avons perdu, tout récemment encore, M. Robert, sous-intendant militaire, le savant interprète des richesses numismatiques du Nord-Est de la France, et M. Des Rives, appartenant aussi au corps de l'intendance, dont le départ laisse un grand vide dans notre section de littérature et de poésie. Vous avez accueilli avec une vive sympathie les nobles et touchants adieux qu'il nous fit à l'une de nos précédentes séances.

Enfin, M. Schiavetti, agrégé-artiste, en quittant Metz, a pris rang dans la classe des membres correspondants. Mais, Messieurs, ainsi que je le disais l'an dernier, les institutions ne sont point liées aux individualités, quelque notables qu'elles soient, et les vides laissés dans nos rangs ne font rien perdre à l'Académie de sa vitalité. Des hommes, non moins honorables, non moins versés dans la science. ou la littérature, sont venus s'adjoindre à nous et prendre part à nos travaux. En vous les nommant, Messieurs, je serai sobre d'éloges, car je ne dois point oublier qu'ils sont ici, qu'ils figurent à nos côtés. Ainsi, l'Académie a été heureuse d'accueillir dans ses rangs M. le général de Boblaye, dont la science encyclopédique sera mise si souvent à profit. L'accession de M. le colonel Suzane, auteur d'une histoire

« VorigeDoorgaan »