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» dont les proportions colossales frappent tout le monde et ser» vent de prétexte à des promesses illusoires; mais avec le même » sacrifice d'argent, on ferait modestement plus de bien à un >> nombre beaucoup plus grand de personnes ».

<«< Il est généralement admis aujourd'hui, disait ces jours » derniers un de nos publicistes, par les meilleurs esprits, » que le système des cités ouvrières ou du casernement est im>> praticable, qu'il soulève des répulsions très-légitimes et une >> foule de dangers. Aussi ce système est-il définitivement con» damné. Après beaucoup de tâtonnements, de discussions » et d'essais de tous genres, on en est revenu, ainsi que cela >> arrive si souvent, à l'idée la plus simple et la plus pratique : >> reporter dans tous les quartiers où le prix des terrains est » encore peu élevé, des maisons simples, mais commodes, où >> l'ouvrier et le petit rentier, et même l'homme aisé, trouvent >> des appartements accessibles à leur revenu modéré. Là, >> comme partout, il s'opère, non pas un mélange, mais un >> classement proportionnel aux ressources de chacun; la >> classe ouvrière ne se trouvera plus casernée, parquée dans » de vastes édifices, qui, quoiqu'on fasse, ont toujours quel» que rapport avec un hôpital ou une maison de travail. » (Aristide Dumont. Presse du 15 novembre 1857).

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M. A. Tardieu est beaucoup moins sévère à l'endroit des cités ouvrières. Il y a, dit-il, dans la fondation de ces cités » une idée utile et qui mérite d'être poursuivie, dans l'inté>> rêt bien entendu des classes laborieuses. » Nous autres Havrais, qui sommes témoins tous les jours des immenses avantages hygiéniques et moraux, produits par l'édification de cette immense caserne des Douanes que nous avons vu s'élever sous nos yeux, il nous sera permis de croire que dans une cité ouvrière construite sur ce modèle, il pourrait y avoir, avec un peu plus de difficulté peut-être, puisque les règles rigides de la discipline nous manqueraient, il pourrait y avoir des éléments d'ordre et des garanties de salubrité que nous recherchons principalement.

Mais s'il existe quelque dissidence sur les avantages et sur les inconvénients des grandes concentrations d'ouvriers dans un même bâtiment, il ne peut y avoir qu'un accord unanime pour les perfectionnements à apporter aux logements garnis des ouvriers. Nous l'avons déjà dit, nous ne voudrions pas que ces logements fussent concentrés dans un même espace. Les intérêts du travail, comme ceux de la salubrité, exigent qu'il en soit autrement. Tous nos vœux sont donc pour que, dans un avenir prochain, de nouvelles constructions s'élèvent pour loger les ouvriers célibataires, ou bien pour que de grandes modifications soient apportées aux logements qui existent. Nous savons que la loi est assez positive pour exiger sur le champ ces modifications, mais nous n'ignorons pas tout ce que cette loi exige de réserve et de circonspection de la part des agents chargés de son exécution. Mieux vaudra souvent arriver au même résultat, par des conseils ou des encouragements que par la coërcition. Une loi du fisc exempte de l'impôt, pendant deux ans, toute maison nouvellement bâtie; cette même loi ne pourrait-elle être plus libérale encore, et dégrèver de deux années de plus toute habitation. construite en vue de servir de logement garni aux ouvriers, et entourée de toutes les combinaisons hygiéniques qu'on pourrait désirer? Je demanderais encore plus, je voudrais que le propriétaire ou le logeur qui apporteraient aux logements actuels les perfectionnements hygiéniques que nous avons relatés, pût jouir, pendant le même nombre d'années, du dégrèvement de la patente et de la contribution mobilière, ou bien qu'une prime honorable vint récompenser leurs efforts.

Un jour, nous l'espérons, les grands avantages qui peuvent résulter du perfectionnement des logements garnis des ouvriers, pour leur santé, et leur moralité, étant bien reconnus, seront consacrés. Nous constatons tous les jours des dotations plus ou moins riches, faites en faveur des hôpitaux, pour l'accroissement des crèches, pour l'extension des diverses communautés, etc., dans un but tout à fait philantro pique en un mot; un jour, nous verrons ces idées de philantropie s'étendre sur les modifications si nécessaires et tant

désirées, à apporter aux logements des ouvriers; et les testateurs qui agiront ainsi ne seront pas ceux qui auront rendu le moins de services, et dont le nom sera moins béni et moins fidèlement transmis aux générations futures.

En complétant nos études sociales hygiéniques et médicales sur les ouvriers employés aux travaux du port du Havre, par ce nouveau chapitre sur leurs habitations actuelles, et sur celles qui les auront remplacées, quand les lois de l'hygiène auront été parfaitement comprises, j'ai cru faire quelque chose d'utile. Le seul genre d'approbation qui puisse me flatter serait de voir, dans quelques années, se réaliser quelque-unes des idées que j'ai émises.

Décembre 1857.

DES CHEMINS DE FER

Et de leur influence sur la santé des Mécaniciens et des Chauffeurs.

Par M. E.-A. DUCHESNE, Membre Correspondant.

RAPPORT.

Par M. le Docteur LECADRE.

Membre Résidant.

Dans tous les temps, on a senti l'importance, pour les progrès de l'hygiène, des études professionnelles; on a été convaincu que par elles on parviendrait à mieux approfondir les maladies des ouvriers, et à les combattre avec plus d'avantages. Mais c'est principalement dans ces dernières années qu'on s'est livré avec plus de succès à ces sortes d'études. La marche incessante de l'industrie a amené des perfectionnements nouveaux, a créé des professions nouvelles; des médecins hygiénistes en ont fait le sujet de leurs méditations. De là des travaux très remarquables sur des industries régénérées ou récentes, travaux à consulter avec fruit par les gens sérieux qui viendront après nous.

Notre savant et laborieux correspondant est à la piste de tout ce qui peut présenter un caractère de nouveauté. Les chemins de fer, cette grande merveille de notre époque, ont

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