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comme les ophtalmies, les varices, les varicocèles, les hernies, etc.; tantôt elles sont la suite d'accidents si communs sur les chemins de fer, comme les brûlures, les contusions, les plaies, les luxations, les fractures, etc. En retraçant les accidents, l'auteur énumère les différentes causes : Accidents causés par les locomotives; accidents causés par le tender; - accidents qui dépendent des voitures; accidents qui dépendent de la voie; accidents qui dépendent de l'inobservation des règlements; accidents qui sont dus à l'imprudence; accidents qui sont dus à la malveillance; accidents qui sont dus à la maladie des mécaniciens et des chauffeurs; - accidents, enfin, qui proviennent de causes non indiquées. Notre savant correspondant examine en détail les causes de ces différents accidents, disséquant en quelque sorte la locomotive, le tender, le wagon, la voie, dans toutes les parties qui les composent. Eh bien! malgré toutes ces connaissances, malgré l'observation des règlements et de toutes les lois de la prudence, il est triste de dire qu'il arrive encore chaque jour sur les chemins de fer des accidents qui restent ignorés ou qu'il était impossible de prévoir. Le nécrologe des chemins de fer, moins lugubre qu'on pourrait le supposer, ne laisse pas que de donner encore beaucoup à réfléchir. Ainsi, en Angleterre, de 1840 à 1852, dans une période de douze ans 4,828 personnes ont été tuées et 2,648 blessées.

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Le Journal du Havre, du samedi 25 septembre 1858, renferme l'article suivant :

« Un rapport parlementaire Anglais vient d'être publié, >> faisant connaître que durant le premier semestre de 1858 » il avait été tué 143 personnes, et qu'il en avait été blessé 175 >> sur les chemins de fer du Royaume-Uni. De ces 143 décès, » 106 ont eut lieu en Angleterre et dans le pays de Galles, » ainsi que 153 des accidents non suivis de mort; 10 décès » ont eut lieu en Irlande et 27 en Écosse. Dans le nombre des >> victimes sont comptés, 8 employés des chemins, tués, et » 33 blessés. Dans le semestre correspondant de 1857, il y » avait 8,942 milles de chemin ouvert; 108 accidents mor>>tels ont eu lieu, et 353 non mortels. »>

L'important ouvrage du docteur Duchesne se termine par une sorte d'appendice qui donne un aperçu sur les assurances pour les voyageurs et les employés des chemins de fer dont l'usage, qui existe en Angleterre et en Allemagne, n'a point encore été adopté en France; sur les caisses de prévoyance et de retraite qui fonctionnent sur quelques-unes de nos grandes lignes avec un grand avantage pour les employés des chemins de fer. Ce dernier chapitre renferme aussi quelques règles d'hygiène fort sages que l'auteur adresse aux mécaniciens et aux chauffeurs. Il serait à désirer qu'elles fussent littéralement observées par eux.

J'ai cru devoir donner une certaine extension à l'analyse que j'ai faite du livre de notre laborieux correspondant, parce que, d'un côté, l'ouvrage, bien écrit, classé d'une manière très méthodique, le méritait sous tous les rapports, et d'un autre, que l'industrie des chemins de fer, si nouvelle encore parmi nous, dont l'extension s'accroit tous les jours, est digne de toute notre attention. Il ne faut pas cependant se le dissimuler, l'influence des chemins de fer sur la santé du mécanicien et du chauffeur n'est point une influence directe, tangible, si on peut s'exprimer ainsi, comme l'est celle de la fabrication des sels de plomb et de mercure, du travail de l'or

sur le malheureux ouvrier employé à ces sortes d'industries. Aussi les médecins, et aujourd'hui ils commencent à être nombreux, qui ont écrit ou qui écrivent sur l'industrie des chemins de fer, sont-ils loin d'être d'accord sur l'influence que celle-ci exerce sur la santé. Ainsi, tandis que M. le docteur Duchesne ne trouve nullement appuyées sur des faits les assertions suivantes du docteur Martinet: « L'exposition sans » abri sur les locomotives expose les mécaniciens à une ma» ladie professionnelle, développée par 1 inspiration du gaz >> oxide de carbone et acide carbonique qui s'échappent du foyer.... Le systême nerveux est lésé, les sujets maigrissent, » la faculté génératrice s'éteint, le corps est agité de soubre>> sauts, de convulsions, l'intelligence faiblit. » MM. les docteurs Cahen, Devilliers et Besson, médecins principaux de lignes importantes, contestent complètement à M. le docteur Duchesne, l'existence de la maladie particulière aux mécaniciens, ayant pour cause la trépidation et provenant d'une altération particulière de la moëlle épinière; ces honorables docteurs ne craignent pas d'avancer, se basant sur des observations nombreuses, que les mécaniciens et les chauffeurs ne sont disposés à aucune maladie particulière.

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Le tort de M. le docteur Duchesne a été de ne pas s'apercevoir que l'industrie des chemins de fer est presque naissante parmi nous; que de même qu'on n'est point encore fixé sur la cause de tous les accidents, de même les observations ne sont point encore assez nombreuses pour faire la pathologie des mécaniciens et des chauffeurs. Notre savant correspondant s'est trop hâté de conclure, et de cette précipitation ont résulté certaines contradictions. Ainsi, après avoir, à la page 56, exalté en quelque sorte l'heureuse influence des chemins de fer et avoir constaté sur le chemin de fer du Nord, un mécanicien qui n'avait pas été malade depuis dix ans, on est tout surpris, à la page 281, dans ses conclusions, de l'entendre dire qu'en général et sauf quelques exceptions, lorsque les ⚫ mécaniciens et les chauffeurs peuvent continuer à faire le service actif des locomotives, ils sont fatigués après dix ans, souffrants après quinze ans et peu capables après vingt ans

de faire un service actif sur les machines. S'il en était ainsi, ce que nient les médecins attachés au service des chemins de fer que j'ai cités plus haut, la profession de mécanicien et de chauffeur qui annihile un homme en aussi peu d'années, pourrait être à bon droit regardé comme fort insalubre.

Je conclus moi-même. Le livre de M. le docteur Duchesne qui nous donne sur le service des chemins de fer des détails très intéressants, qui ouvre des idées sérieuses sur la santé et sur l'hygiène des mécaniciens et des chauffeurs, a été composé trop prématurément et écrit avec trop de précipitation. Il n'en est pas moins très utile à consulter et figurera avantageusement dans nos archives.

Havre, le 28 Septembre 1858.

PHILOSOPHIE MÉDICALE

CAUSERIES

Par M. le Docteur MAIRE,

Membre Résidant.

Tout phénomène, qu'on le considère dans l'ordre physique ou moral, dans l'ordre physiologique ou pathologique, est composé d'éléments qui se succèdent et s'enchaînent inévitablement 4° la cause qui provoque le phénomène; 2o le phénomène lui-même, c'est-à-dire l'effet de la cause, la cause en exercice; 3° le résultat, c'est-à-dire le but, la fin voulue par la cause et préparée par le phénomène.

Ainsi cause, phénomène et résultat sont les trois termes d'une même proposition. Devrais-je réduire à deux ces éléments, ainsi qu'on le fait généralement, et dire qu'un phénomène est le simple effet d'une cause? je ne le crois pas, et je vais essayer de le prouver en prenant au hasard quelques exemples.

Dans le monde physique d'abord :

Il pleut. Quest-ce que la pluie? un phénomène atmosphérique, me répondrez-vous, qui consiste dans la chute sur la

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