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fameuses. Il suffit de citer celles de MM. Marye, Haillet de Couronne, de Saint-Victor, dont nous avons le catalogue. Puis venaient celles de MM. Ribard, Harutener, Midy de la Greneray, de la Maltière et Valtier.

<< En 1748, la ville de Reims, instruite par les journaux des succès de l'école de Rouen, fit, dans le dessein de créer une semblable institution, construire les salles nécessaires pour l'étude et un logement pour un professeur. Le célèbre abbé Pluche, auteur du Spectacle de la nature, fit alors, à Paris, au nom des Rémois, la demande d'un professeur, et Descamps fut désigné; mais ce dernier était trop nécessaire dans un pays devenu désormais le sien pour qu'on ne cherchât pas à l'y retenir. En effet, MM. de Cideville et de la Bourdonnaye l'engagèrent vivement à refuser la pension qui lui était offerte.-Songez, lui écrivait M. de Cideville, que vous abandonneriez votre ouvrage, et que vous avez créé nos talents. Descamps ne put résister à des sollicitations aussi pressantes, et il abandonna l'idée de quitter Rouen. »> Cette démarche de l'abbé Pluche semble oubliée à Reims, car je n'en trouve pas mention dans la vive et curieuse notice que M. Louis Pâris a écrite nouvellement sur l'École de Reims et le musée, et dans laquelle se trouvent sur les directeurs successifs de l'école, Antoine Ferrand de Monthelon, nommé en 1748; Jean Robert, peintre, dessinateur et graveur en taille-douce, nommé le 14 août 1752, et Jean François Clermont, professeur en l'Académie de Saint-Luc et élève de l'Académie Royale de peinture et sculpture de Paris, nommé en 1762, de bien friands renseignements. Et pourquoi n'en pas dérober quelques lignes sur le premier professeur de l'école, qui fut en même temps le véritable fondateur du musée de Reims ?

<«< L'École de dessin et de peinture fondée en 1748 sur la proposition et par les soins de M. Lévesque de Pouilly, alors lieutenant des habitants, de MM. Rolland de Chalerange, Deperthes et Coquebert, eut pour premier directeur Antoine

Ferrand de Monthelon, précédemment désigné au choix de ces messieurs par plusieurs membres de l'Académie des beaux-arts. Coypel, Lépicié, Dezallier-d'Argenville, l'auteur de la Vie des Peintres, s'étaient fort interessés à l'établissement à Reims d'une École de peinture et de dessin, et ce dernier surtout avait puissamment appuyé la nomination de Monthelon. « Pour en venir à M. de Monthelon, écrivait d'Argenville à M. de Pouilly, le 9 mars 1748, je le crois très-capable de remplir votre projet : il dessine assez bien la figure pour avoir été nommé professeur dans l'Academie de Saint-Luc. C'est lui qui y pose le modèle. Il joint à cela la pratique de bien peindre le portrait en grand, et ne vous sera pas inutile pour peindre les portraits de vos messieurs de la ville, pour embellir vos salles d'assemblées. Il montrera, outre le dessin, les principes de l'architecture, de la perspective linéale et aérienne, le paysage, les ornements : ce dernier article est extrêmement interessant pour former des orfévres, des sculpteurs en bois et des architectes..... » Ferrand écrivait luimême à cette époque à MM. les lieutenants et conseillers de la ville de Reims : « ... Je suis ancien adjoint à professeur de l'Académie de peinture. Si on était curieux de savoir mon origine, le supplément de Moreri, imprimé en 1726, en instruirait à la lettre F, où est en abrégé la vie de mon père, sous lequel j'ai puisé les premiers principes de dessin. J'ai toute ma vie eu des élèves, et l'on ne ferait pas faire avec dix mille francs les dessins et autres choses que j'ai, propres à l'établissement dont il est question. Tout resterait à ma mort à la première école... J'offre de donner dès aujourd'hui, gratuitement, au corps de la ville, environ huit mille dessins à la main, concernant tout ce qui doit être enseigné en ladite école. J'offre en outre une quantité de modèles de plâtres qui sont des mains, des pieds, des têtes et des figures, la plupart d'après l'antique. Toutes ces choses sont nécessaires dans votre académie, et je les ai accumulées avec choix... >> Un mois après, Antoine Ferrand, sieur de Monthelon, était

attaché à l'école de Reims en qualité de directeur par traite signé le 9 avril 1748.

A Dijon, ce furent les États de Bourgogne qui établirent l'école de peinture dont le prince de Condé, gouverneur de la province, se fit protecteur. Elle était dirigée par MM. du Bureau des Elus, qui distribuaient tous les ans une médaille d'or et une d'argent aux élèves qui avaient remporté le prix de peinture et celui de sculpture.

Les Elus de la province avaient arrêté d'envoyer à Rome tous les trois ans deux élèves auxquels la province de Bourgogne s'était chargée de faire 600 livres de pension, afin d'étudier, à l'instar des élèves pensionnaires du roi à l'Académie de France à Rome, d'après les grands maîtres. Ces élèves étaient obligés d'envoyer tous les ans un tableau pour constater leurs progrès, et ce tableau était placé dans le palais des États, qu'achevait de construire M. Thomas du Morey, ingénieur de la province.

L'histoire de l'École de dessin, peinture et sculpture de Dijon est, à proprement parler, l'histoire d'un homme d'une persévérance et d'une aptitude merveilleuses, de M. Devosge, qui, sans autre soutien ni conseil que sa volonté, sans autre ressource que son petit patrimoine, ouvrit en 1765, rue Chanoine, une salle où se réunissaient vingt élèves : l'année suivante ils étaient quatre-vingts.

Devosge avait été attiré à Dijon par M. de la Marche, ancien premier président au Parlement de Bourgogne. L'active amitié de M. Legouz de Gerland, ancien grand-bailly de Bourgogne, fit mieux encore; elle s'entremit par des démarches et des sollicitations auprès du prince de Condé, des étatsgénéraux de 1766 et de messieurs les élus, et obtint pour l'école de Devosge l'adoption et la dotation qui eurent lieu en 1767. — Je ne puis que renvoyer à l'éloge de Devosge, que l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, en 1813, chargea M. Fremiet-Monnier de rédiger en son nom. M. Fremiet-Monnier y a énuméré les études, les tra

vaux et les persistants efforts de Devosge. - « L'époque où il s'établit à Dijon, raconte le panégyriste, est remarquable en France dans l'histoire des arts par le caractère d'utilité qu'on cherchait à leur imprimer. Partout on dissertait sur les avantages des écoles gratuites de dessin. L'Académie française, favorisant cette disposition des esprits, voulant aussi donner plus d'importance à cette matière, en fit le sujet d'un prix extraordinaire. En 1767, un anonyme envoya une médaille d'or à l'Académie Française, afin qu'elle l'adjugeât à celui qui prouverait le mieux l'utilité des écoles gratuites de dessin. L'Académie décerna ce prix à M. Descamps, professeur de l'école de Rouen. Ce discours a été imprimé en 1767, à Paris, chez Regnard. M. Derosoy fit, à cette époque, un ouvrage sur le même sujet. Il est intitulé: Essai philosophique sur l'établissement des écoles gratuites de dessin pour les arts mécaniques. Il a été imprimé à Paris, chez Quillau. M. Picardet l'aîné, dans cette même année 1767, lut à la séance publique de l'Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, un discours qui a pour titre : Considérations sur les écoles, où l'on enseigne l'art du dessin. Pendant que M. Devosge fondait à Dijon son école publique et gratuite, des établissements du même genre se formaient dans plusieurs villes de France et chez l'étranger; des souscriptions étaient ouvertes pour les créer et les entretenir lorsque les villes ne se chargeaient pas de cette dépense. C'est ainsi qu'à l'instar de l'école de Paris, furent instituées en 1768, celle de Dunkerque, dont M. Truit a été le premier professeur; dans la même année celle de la Rochelle, organisée par M. Descamps, professeur à Rouen; celle de Barcelone; et l'Académie royale de Londres, instituée dès 1766, mais formée seulement en 1769. » Voici maintenant

quelles furent les ressources, les encouragements et les fruits de l'école de Devosge:

<< Les différentes dispositions administratives concernant l'organisation, la police et l'entretien de l'école, ont été réu

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nies dans le règlement du 29 décembre 1783, imprimé la même année. Les prix annuels furent d'abord les deux médailles fondées par M, Legouz de Gerland et dont la distribution n'eut lieu qu'une seule fois en 1768. Messieurs les élus, depuis 1770, ont constamment donné les prix annuels de l'école, Ils consistèrent d'abord en deux médailles d'or de la valeur de 100 à 120 livres pour les peintres et les sculpteurs, et une médaille de vermeil pour les sculpteurs ornemanistes. Par leur délibération du 5 janvier 1775, messieurs les élus accordèrent pour premier prix dans la classe des sculpteurs ornemanistes une médaille en or du même poids que celles des peintres et des sculpteurs; et au lieu des accessits donnés par les trois classes de peinture, sculpture et ornement, il fut distribué des médailles d'argent pour second prix. Ces médailles, frappées dans le même carré, représentaient le portrait en buste du prince de Condé, habillé et cuirassé, avec cette légende: Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé. Sur le revers étaient les armes de la province de Bourgogne, avec la couronne et le manteau ducal, surmontés de la légende : États de Bourgogne, 1770. Dans l'exergue: Prix de l'école gratuite de dessin. - Pour les concours de trimestre, il fut ensuite accordé de petites médailles d'argent au même type, et que le professeur distribuait aux plus forts élèves des cinq premières classes. — Outre les prix distribués annuellement à la suite des concours, sur les demandes et d'après les attestations de M. Devosge, l'administration provinciale accordait des pensions qu'elle chargeait M. Devosge de payer à quelques élèves, pour leur donner les moyens de suivre leurs études à l'école.- Devosge avait su inspirer aux États du Mâconnais le même intérêt pour les arts et la même bienveillance pour les artistes. L'administration de cette province pensionnait à Dijon quelques élèves distingués par d'heureuses dispositions.

En 1774, Devosge sollicita pour les peintres et les sculpteurs de son école, la création d'une pension dont ils jouiraient à

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