Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

SOLD BY ORDER

OF THE COMMITTEE

T

INTRODUCTION.

N18
G6

Ceux qui aiment les livres et qui ont su réunir une collection choisie devraient être assurés de ne s'en séparer jamais. J'ai lutté jusqu'à la fin pour conserver celle que j'avais si laborieusement formée; il faut il faut y renoncer au moment où cette collection devenait en quelque sorte le cadre complet d'une bibliothèque d'art.

Après le plaisir de posséder des livres et d'en jouir à la fois comme simple amateur et comme curieux, Charles Nodier ne connaissait guères de plaisir plus vif que celui d'en parler. Ainsi ai-je fait; toutefois les notes de ce catalogue ne sont que l'ébauche d'un travail qui m'a demandé bien des années.

:

On n'improvise pas une bibliothèque d'art le temps et la patience sont des auxiliaires plus puis

[ocr errors][merged small]

sants que l'argent. J'ai su attendre, j'ai souvent trouvé, et jamais je n'ai manqué une occasion. J'ai voulu réunir les documents relatifs à l'histoire de l'art, les traités théoriques et pratiques et les collections les plus indispensables aux études d'un artiste.

Il n'est pas de classification absolue : j'ai cru devoir introduire quelques modifications qui m'ont semblé rigoureusement nécessaires. On en jugera par le simple examen de la table des divisions. Les généralités et la philosophie des beaux-arts sont complétées par la théologie de l'art et les polygraphes. Viennent ensuite les arts du dessin proprement dit, les éléments et proportions, la perspective, qui composent en quelque sorte une seconde introduction aux arts de peindre, de sculpter et de graver. La gravure en médailles est l'appendice de la sculpture, dont elle participe plus directement encore que de la gravure. Enfin les collections pour servir à l'histoire de l'art, les recueils d'estampes d'après les maîtres, les costumes et les ornements, terminent cet ensemble.

L'architecture, le premier sans doute des arts, comme le plus grand, devait être pour moi le dernier. L'archéologie en est le complément dans une classification bibliographique.

tant

On étudie l'histoire de l'art dans les livres auque dans les œuvres des maîtres; ces livres sont rares, et comme perdus dans nos bibliothè

ques, selon l'expression d'un bibliophile célèbre, qui venait bravement quelques jours après la révolution de février réclamer la création d'une bibliothèque d'art, qui serait la seule de son espèce à Paris, et même en France. Il s'adressait à un homme élevé dans l'amour des livres, et que le hasard d'une révolution avait fait ministre; cet homme avait entendu dire souvent que les bibliothèques publiques sont plus utiles au peuple que les bureaux de bienfaisance: d'autres soins l'absorbèrent bientôt.

Ceci me remet en mémoire les conclusions d'un rapport adressé en 1831 à un autre ministre de l'intérieur. On était aussi au lendemain d'une révolution; la commission, composée presque exclusivement d'artistes, prenait la liberté de signaler au ministre « la création d'un dépôt spécial, << sans sortir duquel un peintre, un sculpteur, un <«< architecte, un graveur pourrait puiser toute << l'instruction nécessaire à son art, où les ouvrages <«< élémentaires de toute espèce seraient rassem« blés dans le but commun de l'éducation des <«< artistes. Le cabinet de la Bibliothèque du roi, «< collection d'une immense richesse mais dont la << composition est principalement dirigée dans le << sens de la curiosité, ne répondait pas aux besoins << d'une éducation progressive. Ce cabinet, situé << d'ailleurs dans un quartier éloigné du centre des << travaux des élèves, ne pouvait fournir aux élèves

<«<les nombreux imprimés ou les ouvrages d'un « caractère mixte, nécessaires aux études. Il arrive << donc presque toujours que les artistes perdent << un temps précieux dans l'incertitude où ils sont << s'ils trouveront l'ouvrage dont ils ont besoin au département des imprimés ou à celui des es<< tampes. » La commission en terminant affirmait qu'il existait déjà à l'École des Beaux-Arts un nombre considérable d'ouvrages qui serviraient de fondement à la nouvelle bibliothèque.

[ocr errors]

Or, voici ce qui arriva. Un local fut disposé dans le palais que l'on construisait alors à l'École des Beaux-Arts; la salle fut décorée de vastes armoires en chêne, d'après les dessins de l'habile architecte qui dirigeait les travaux. Mais, depuis dix-huit années bientôt, cette salle n'a pas de portes, et les rayons de ces magnifiques armoires n'ont pas reçu un seul volume.

Il est vrai qu'on ne sait pas assez quels obstacles rencontrent dans l'administration même, les administrateurs qui veulent faire un peu de bien, et nous savons qu'à ceux de ce temps-ci comme à ceux de ce temps-là, ce n'est pas la bonne volonté qui a fait défaut.

Quoi qu'il en soit, l'étude de l'histoire de l'art a préoccupé quelques esprits sérieux. En Allemagne, de nombreux travaux, dus à Waagen, Passavant, Rumohr, viennent en aide à la critique, qui ne veut plus accepter sans contrôle les asser

« VorigeDoorgaan »