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étourdi des cris aigus qu'ils font entendre et qui leur ont fait donner le nom indien Wistonwish, tous alors se retirent dans leurs terriers et épient les moindres mouvemens. Pour les avoir, il faut les tuer roides; car tant qu'ils ont soufle de vie,

ils continuent de creuser leurs terriers, Leur chair est excellente quand ils ont passé une nuit ou deux à la gelée et perdu par ce moyen le goût rance qu'ils

contractent dans leurs cellules souterraines. Au surplus il est fort dangereux de passer à travers ces petites habitations infestés de serpens à sonettes, de l'espèce noire et de l'espèce jaune.

pour

A mesure qu'on pénétra dans le pays, on découvrit des traces des espagnols. Dès le 2 décembre le thermomètre de Réaumur marquait 17 dégrès au-dessous de zéro. Si ce froid ne se fut pas relâché, plusieurs soldats auraient péri, n'ayant pas d'habits s'en garantir. M. Pike lui-même n'avait pour tout vêtement qu'un surtout de coton, n'ayant pas imaginé que son voyage dût se prolonger jusqu'à cette saison. Incertain sur le parti qu'il avait à prendre, les chevaux étant hors de se: vice: il prit la résolution, après avoir formé et rejetté successivement plusieurs projets, de bâtir auprès des montagnes qui s'offraient à sa vue,un petit fort où il laissa une partie de ses bagages, les chevaux, l'interprète et un homme, et de partir avec le reste du détachement. Après une marche pénible à travers les montagnes M. Pike arriva sur les bords du Rio del norto (la rivière du nord ) qu'il croyait être la rivière rouge, et qui coule dans le nouveau Mexique. Il se trouvait ainsi, à son insu sur le territoire espagnol contre les termes formels de ses instructions. Bientôt il vit arriver un détachement de cinquante dragons et de cinquante hommes de milices à cheval, tous espagnols: le commandant qui aurait pu employer la force, n'usa que des voies de persuasion pour engager M. Pike à le suivre avec son détachement à Santa-Fé,résidence du gouver. Beur du nouveau Mexique. M. Pike partit

Journal general, 1812, No. 1.

sous l'escorte des espagnols ne laissant dans son petit fort qu'un caporal et un soldat.

Dans la route, le détachement trouva dans les habitans une hospitalité vraiment patriarchale. L'accueil que fit le gouverneur de Santa-Fé à M. Pike fut très-amical. Il donna des ordres pour le départ du détachement sous une escorte dont le commandant eut pour les Anglo-Américains les plus grands égards.

Il est remarquable que dans cette occade ce système jaloux qui leur a toujours sion les Espagnols semblèrent se déporter dicté les précautions les plus sévères pour interdire aux étrangers la connais

sance de l'intérieur de leurs colonies. En
effet au lieu de faire reprendre au déta-
chement la route qu'il avait tenu depuis
la rivière du nord jusqu'à Santa-Fé et
de le ramener ainsi à la Louisiane, on lui
fit traverser une grande partie du Nou-
veau-Mexique. A la vérité, tout en con-
tinuant de traiter avec beaucoup d'égard
M Pike, le commandant le faisait sur-
veiller pour l'empêcher de prendre des
notes et de tracer des dessins sur les
lieux et les établissemens qui se trou-
vaient sur son passage. Mais, par plu
sieurs heureux stratagêmes que M. Pike
détaille dans sa relation, il réussit, mal-
gré toutes entraves, à se procurer des
renseignemens non-seulement sur le Nou-
veau-Mexique, mais sur les pays adja-
cens qu'on nomme provinces intérieures.
Dans la route, il eut plusieurs fois le
spectacle des travaux pour l'exploitation
des mines de cuivre, le seul genre de ri-
chesses métalliques que possède le Nou-
veau-Mexique (*). La marche du détache-
ment fut dirigée de manière qu'il ne put
pas approcher des frontières de l'ancien
Mexique. Près de Florida, jolie ville, dont
et qui est
la population est de 2000 ames
le point le plus rapproché de Mexico se

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trouvent les possessions du Marquis de San-Miguel, Seigneur Mexicain : on peut juger de son opulence qui lui est comminne avec d'autres Seigneurs de l'ancien Mexique, par cela seul qu'il entretient quinze-cents hommes, afin de défendre ces vassaux et ses propriétés contre les sauvages: ce sont tous des cavaliers armés et équipés comme les dragons royaux. M. Pike eut occasion de reconnaître la distinction qu'on doit faire entre le clergé régulier ou séculier de ce pays. Le commandant du détachement ayant été invité à dîner chez des moines, ils se firent un scrupule de recevoir des hérétiques à leur table, tandis que le cé du lieu avait eu la complaisance de conduire ces mèmes hérétiques dans la ville, et jusques dans l'intérieur des missions: c'etait, dit M. Pike, un ecclésiastique aussi instruit qu'aimable et communicatif.

2

A trois milles de Sant-Antonio la dernière ville du Nouveau-Mexique à prendre du point le plus rapproché du poste où le détachement devait rentrer dans la Louisiane, M. Pike, vit venir audevant de lui en voiture M. Cardano, gouverneur de la ville. Il conduisit le détachement dans sa propre maison, et taîta tous ceux qui le composaient comme ses propres enfans. Il annonça de plus à M. Pike qu'il avait carte blanche sa pour sortie du pays, qu'en conséquence il lui laissait le choix du temps et de la manière; qu'il lui avait préparé un logement chez lui, ainsi qu'au docteur Robinson, qui avait constamment accompagné M. Pike et lui avait été singulièrement utile par ses lumiéres et par son courage. Il ajouta qu'un local avait été préparé pour ception du détachement. Enfin il pressa M. Pike de puiser dans sa bourse : on reconnaît dans ces procédés cette généroà la nation espagnole. propre

si

la ré

Dans la route de Sant-Antonio jnsqu'au poste de Natchitochès le détachenl fut toujours traîté avec les plus grands égards.

Dans un troisième et dernier article nous donnerons quelques idées de la no

P

tice extraite des observations faites M. Pike dans le cours de ses deux voyag sur le sol, les productions et les habita aborigènes de la Louisiane, des obser tions statistiques qu'il a faites aussi sur provinces intérieures de la Nouvelle-E pagne, et enfin de ses remarques add tionnelles sur le sol, les productions les habitans de l'ancien Mexique. No présenterons cet apperçu dans l'ordre q nous indiquons ici et qui est interve dans l'ouvrage même où ces différent notions d'ailleurs coupent le fil de la lation.

Voyage pittoresque à l'Isle France, au Cap de Bonne-E pérance et à l'isle de Ténériff par M. J. Milbert, peintre, emba qué sur la corvette le Géograph et directeur de la partie historiq du Voyage anx Terres-Anstrale 2 vol in-8°. avec un atlas in-foli composé de trois cartes géograph ques et de 43 vues. Nepveu, 30

Nous reviendrons sur cet ouvrage.

Baga elles. Promenades d'un d œuvré dans la ville de Saint-P tersbourg. 2 vol. in-12. Kloste man fils. 4 fr. — 5 fr.

Sous un double titre si modeste, petit ouvrage offre le plus souvent remarques d'une grande sagacité, et ne sont rien moins que des bagatelles décèle beaucoup plus un observateur tentif, qu'nu promeneur désoeuvré. chercherait inutilement dans les no breux ouvrages qui ont paru sur la Rus et particulièrement sur St-Pétersbo les recherches que l'auteur a faites les monumens les établissemens, usages, les mœurs des diverses clas d'habitans de cette belle ville.

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Il est divisé en trente et un chapit dont le titre seul pourra donner une des objets sur lesquels l'auteur a fait

idement courir. son ingénieuse plume.

1) Devinés où vous êtes ; 2) l'aplomb; ) les traversées; 4) l'homme indépenlent; 5) la nuit et le jour; 6) le piéton; 1) établissement d'utilité publique; 8) les quipages; 9) la ressemblance; 10) parlez u portier; 11) la promenade à vue d'oieau; 12) la fête à la cour; 13) le pauvre liable; 14) les conseils du promeneur; 45) les frileux ; 16) la vie comparée; 17) a police et la contre-police; 18) ne conlamnez pas; 19) la grande contestation; 10) la nécessité indispensable; 21) les disances; 22) l'uniforme; 23) l'esprit de rafic; 24) les malheureuses; 25) le palaisoyal; 26) voir et être vu, 27) les gaeures; 28) le souterrain; 29) la jeune ité; 30) vinavat; 31) le journal.

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Voyage pittoresque de Constantinople et des rives du Bosphore, d'après les dessins de M. Melling, dessinateur et architecte de la sultane Hadidge, soeur de Sélim III: ouvrage dédié à S. M. l'Empereur et Roi. Septième livraison in-folio, format atlantique. On souscrit pour cet ouvrage, sans rien payer d'avance, chez Treuttel et Würtz, à Paris et Strasbourg. Le prix de chaque livraison est de 100 francs pour les souscripteurs, et de 120 francs pour ceux qui n'auront pas sonscrit, et de 150 francs pour les exemplaires avant la lettre, qu'on ne pourra se procurer qu'en souscrivant.

Nous reviendrons sur cet ouvrage.

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JURISPRUDENCE.

Ta-Tsing-Leu-Lée, ou les Lois fondamentales de la Chine, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le dixième cahier de ce Journal 1811.)

Dans un premier article qui a paru dans le onzième cahier de ce journal 1811, nous avons analysé les excellentes observations contenues dans la préface du traducteur anglais du code pénal de la Chine, et nous avons donné une idée des préliminaires de ce code. Nous allons dans un second article, offrir le rapide apperçu de la division de ce code, et nous nous arrêterous seulement sur quelques-unes des positious les plus renarquables qu'il senferme.

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tième des marchés publics et des ventes. La quatrième division regarde les lois rituelles, et se subdivise en deux chapitres, le premier traite des droits sacrés le second des diverses obser

vances.

La cinquième division renferme les lois militaires, et se subdivise en cinq chapitres, le premier traite de la défense du palais impérial, et d'autres réglemens : le second des lois réglementaires de l'armée le troisième, des barrières et des frontières: le quatrieme des chevaux et autres animaux employés pour le service militaire : le cinquième des couriers et des postes publiques.

La sixième division s'applique aux lois criminelles proprement dites), et se subdivise en douze chapitres. Le premier, traite des traîtres envers la patrie: le second, des vols furtifs et des vols à force ouverte le troisième de l'homicide: le quatrième, des querelles accompagnées de coups: le cinquième, des paroles outrageantes le sixième des plaintes portées en justice, et des dénonciations: le septième, de la corruption : le huitième,

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des falsifications et des fraudes: le neu. vième, de l'inceste et de l'adultère. le dixième des délits mélangés : le onzième, des arrestations et des évasions, le douzième, de l'emprisonnement, du juge

ment et de l'exécution des criminels.

La septième et dernière division contient les lois relatives aux travaux publics, et se subdivise en deux chapitres. Le premier, traite des édifices publics: le second, des voies publiques.

De cet exposé des principales divisions du code pénal de la Chine, il résulte que la législation de cet Empire ne considère comme lois criminelles proprement dites, ainsi que nous les avons dénommées, que les lois qui statuent sur les délits privés qui ne portent pas une atteinte direcete à la chose publique ; mais cette circonscription n'est pas même exacte, puisque dans les délits dont elles s'occupent, on trouve à la tête la trahison envers la patrie,

Du reste les coups de Bambou sont prodi. gués pour l'infraction aux lois civiles,fiscales,vituelles et militaires, comme pour l'infraction aux lois criminelles proprement dites. Cette punition des coups de Bambou qui s'applique avec une minutieuse distinction de dégrés, s'inflige en Chine pour des actions ou des omissions qui ne seraient pas susceptibles de la plus légère animadversion des lois en Europe. On a

vu,

:

dans le précédent article, que le traducteur anglais du code pénal, sir Staunton, tâche de justifier cette rigueur en observant que, dans la pratique, les juges la modifient à leur gré mais c'est la un grand inconvénient. Il vaut mieux que les lois ne soient pas si sévères que d'être obligé de les adoucir dans l'application. Ces adoucissemens qui sont de véritables dérogations à la loi diminuent nécessairement le respect qu'on doit lui porter.

La division des peines, en Chine, est assez bien entendue. La première et la plus douce des peines est l'application des coups de Bambou avec le côté du Bambou le plus petit cette peine a cinq degrés déterminés par le nombre des coups. La seconde peine est l'application des coups de Bambou, avec le plus gros côté du Bambou : cette peine a également cinq degrés déterminés suivant le même mode. (*) La troisième peine est le bannissement pour un certain laps de temps. La quatrième est le bannissement à perpétuité. La cinquième enfin est la mort des criminels qu'on étrangle ou qu'on décapite.

Une singularité remarquable dans la législation criminelle de la Chine, et qui la distingue dans un point très essentiel de notre l'égislation française, c'est que les complices d'un crime subissent un degré de peines de moins que le principal moteur. Il est remarquable aussi que les femmes des bannis sont obligées de les

(1) Cette application des coups de bambou qui s'inflige, pour les plus légères omissions sur le mandarin, comme sur le dernier homme du peuple, degrade singulièrement le caractère de la nation.

suivre dans le lieu de leur bannissement, et que les père et mère, le grand père et la grand-mère, les enfans et les petits enfans des bannis ont la libre faculté de les suivre, et que s'ils le font, il leur est fourni de quoi former un nouvel établis sement dans le lieu du bannissement. Si les coupables meurent avant l'expiration du terme fixé par le bannissement, alors les parens peuvent retourner dans leur ancienne habitation, excepté dans le cas de haute trahison.

A l'avènement d'un nouvel empereur, comme aussi dans quelques anniversaires particuliers, il intervient un acte de grace générale, dont six sortes de crimes sont exceptés. La loi use aussi d'indulgence envers les coupables par considération

pour leurs grands parens, et même en considération de leur grand age, ou de leurs infirmités.

C'est une chose digne d'observation que cette législature chinoise qui punit jusqu'aux plus légères omissions, ait statué que quiconque ayant commis un délit

se rendra de soi-même et s'accusera au magistrat, avant toutefois qu'on en ait découvert le fait autrement, recevra son pardon, mais que ce qu'il devra au gouvernement ou à des particuliers, par suite de ce délit sera néanmoins liquidé.

Il y aurait beaucoup d'autres observations à faire sur le Code pénal de la Chine, auxquelles les bornes de notre journal ne nous permettent pas de nous arrêter.

QUATRIÈME CLASSE.

BAUX-ARTS!

Cours historique et élémentaire de peinture, ou Galerie complette du musée Napoléon, pu bliée par Filhol, graveur, et rédigée par Lavallée (Joseph), secrétaire perpétuel de la Société philomatique, etc. 95°. livraisons gr. in-8°. 8 fr. sur papier fin nom de Jésus; 12 fr. sur papier vélin. Le même, in-4°. papier vélin, fig. avant la lettre 24 fr. On souscrit à Paris, chez Filhol, et chez Treuttel et Würtz.

Cette livraison, comme les précédentes, contieut six planches avec le texte explicatif. 1) La vertu victorieuse des vices, du Corrège, gravée à l'eauforte par Chataigner, terminée par Vil

lerey. 2) Repos de la Sainte-Famille de Schedone, gravée à l'eau-forte par Chataigner, terminée par Niquet. 3) Caïn maudit de Dieu, de Noël Coypel, gravé à l'eau-forte par Chataigner, terminé * par Dambrun. 4) Paysage de J. Both, gravé à l'eau-forte par Pillement, terminé par Bovinet. 5) Portrait de Ch. Al. Dufresnoy, par Lebrun, dessiné et gravé binus; bustes antiques dessinés par Vaupar Boutrois. 6) Galba et Claudius Althier, gravés par Richomme.

Vies et OEuvres des peintres les plus célèbres de toutes les écoles; recueil classique contenant l'ouvre complète des peintres du premier rang et leurs portraits, les principales productions des artistes. de 2o. et 3e. classes, un abrégé de la vie des peintres grecs, et un choix des plus belles peintures an

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