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respondant de plusieurs sociétés savantes. Un vol. in-8°. Croullebois. 3 fr. 25 c.-4 fr. 50 c.

La société de médecine pratique de Montpellier, quoique satisfaite de l'ouvrage de M. Poilroux, ayant dit qu'il paraissait avoir trop donné à la débilité, dans la considération des maladies chroniques primitives, et n'avait pas assez senti que les affections morbides, pro

venant d'une inflammation sourde ou

d'un spasine concentré, étaient peut-être plus fréquentes que les autres, l'auteur, profitant de l'avis de la société, à joint à son mémoire, à l'article des phlegmasies chroniques, plusieurs observations qui donnent à ce chapitre plus d'étendue, plus d'intérêt, et qui prouvent que cette classe de naladies est peut-être une des plus nombreuses des affections de longue durée. Il a également ajouté quelques réflexions au chapitre qui traite des maladies nerveuses; elles rendent ce chapitre plus complet; mais l'auteur ajoute que ces détails et ces observatious le confirment de plus en plus dans son opinion sur la cause de la lenteur des affections chroniques: il persiste à la faire dependre d'un état de débilité dans toute l'économie animale.

En convenant, avec la société de Montpellier , que les maladies chroniques provenant d'une inflammation lente ou d'un spasme affectant tel ou tel organe sont plus fréquentes que celles qui tiennent à une simple débilité, M. Poilroux n'en pense pas moins que cette dernière cause contribue à la lenteur de toutes les maladies de long cours, sans en excepter les phlegmasies et les affections nerveuses chroniques: c'est cette débilité, dit-il, qui seule ou réunie à d'autres causes, donne à l'inflammation dont la marche est ordinairement aiguë

le caractère de langueur qui lui est propre dans les phlegmasies chroniques : c'est cette même faiblesse qui produit et entretient la maladie nerveuse qu'on rencontre dans tous les maux de nerfs de

longue durée; de manière qu'il considère les inflammations lentes et les maladies nerveuses chroniques bien moins comme des maladies chroniques primitives que connue des lésions secondaires qui compliquent les affections de long cours entretenues par une faiblesse générale, ou qui sont elles-mêmes le produit de cette faiblesse.

Ces explications étaient indispensables pour bien saisir le système de l'auteur sur les causes des maladies chroniques dont voici l'apperçu.

La première question qu'il agite est ainsi conçue: quel est le caractere distinctif des maladies chroniques? II la résout par des observations sur les phénomènes que présentent les diverses maladies chroniques et qui leur assignent des caractères divers mais toujours essentiellement différens de ceux qui constituent les maladies aigues.

Il suit la même marche pour la solution des deux questions suivantes conçues en ces termes « de quelle solution critique les maladies chroniques sont-elles suscepbles? quelle est la cause genérale de la lenteur ou de la difficulté des terminaisons des maladies chroniques ?» Il assigne ensuite l'état de faiblesse de la nature comme cause de la lenteur des maladies chroniques : puis il établit par quels moyens, soit diététiques soit médicinaux, on peut abréger la durée des maladies chroniques, et en assurer la solution. Il traite enfin spécialement de divers genres de maladies chroniques, tels que les maladies lymphatiques séreuses, les phlegmasies chroniques, et les maladies purulentes. Nous estimons que cet ouvrage, soit par la sagacité des observations, soit par la solidité des raisonnemens, jette le plus grand jour sur les causes et le traitement. des maladies chroniques qui affligent sous. tant de rapports l'espèce humaine.

Traité du Croup, par F. J. Double, etc. (Voyez pour le développement du titre, l'adresse et le prix, le onzième cabier 1811.)

Le croup est une affection catarrhale peu connue jusqu'à la fin du dix-huitième siècle, mais qui, comme la fièvre per nicieuse a fait depuis cette époque tant de ravages, qu'elle est devenue l'objet spécial de la sollicitude toujours agissante de sa M. I. et R. Ce fut au milieu même du tumulte des armes, au quartier général de Finkenstein, qu'elle donna Pordre d'ouvrir un coucours sur cette maladie.

En exécution de cet ordre S. E. le ministre de l'Intérieur mit la question sui

vante au concours.

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« Déterminer, d'après les monumens pratiques de l'art, et d'après des obser«vations les caractères de la maladie «< connue sous le nom de croup et la na<< ture des alternations qui la constituent, « les circonstances intérieures et exté«rieures qui en déterminent le dévelop<< pement ses affinités avec d'autres <«< maladies; et établir, d'après une expérience constante et comparée, le traitement le plus efficace; indiquer les << moyens d'en arrêter les progrès et d'en « prévenir l'invasion.... Les auteurs rempliront, autant que possible, la série « des questions détaillées à la suite de ce programme, comme étant les plus « propres à développer tous les genres de << recherches qui peuvent concourir à la « solution complète de la question prin«cipale. »

La série de ces questions rédigée par P'école de médecine de Paris est conçue en ces termes :

Commencer par une description exacte et caractéristique de tous les temps de la maladie; ensuite satisfaire anx questions suivantes.

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peuvent faire prévoir l'invasion future du croup? Est-il des moyens de la prévenir et d'en préserver?

examen

Pour donner la solution de ces sept questions, M. Double a fait d'abord la description de la maladie dans ses cinq périodes. A cette description, il a jout l'examen des concrétions membraniformes; la désignation des analogues du croup parmi les maladies des animaux; des recherches sur l'origine et la fréquence de cette maladie; un analytique et critique des auteurs qui ont écrit sur le croup; les trois sortes de synonymie qu'offre cette maladie; les caractères distinctifs du croup d'avec les maladies qui lui sont analogues; des considérations cliniques sur sa nature, sa marche, ses caractères propres, ses trois espèces; sa complication avec huit autres affections morbifiques; son pronostic, son traitement applicable à chacune des espèces de croup; le traitement aussi applicable à sa complication avec les autres maladies; enfin la méthode préservative contre cette maladie.

Instruction sur le traitement des asphyxies par les gaz métalliques, des noyés, des enfans qui paraissent morts en naissant, des personnes qui ont été réduites à l'état d'asphyxie par le froid et le chaud, de celles qui ont été mordues

par des animaux enragés, de celles qui ont été empoisonnées ; avec des observations sur les causes de ces accidens et sur les signes qui distinguent la mort réelle de celle qui n'est qu'apparente, par A. Antoine Portal, professeur de médecine au collège de France, et au Muséum d'histoire naturelle membre de la légion d'honneur et de l'Institut de France. Nouvelle édition. Un vol in-12. Crocha d t fr. 50 c.- 2 fr.

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Le Gouvernement fit répandre pour la première fois en 1774 cet écrit si utile à l'humanité : il l'a été depuis à diverses époques il a donné lieu aux établissemens qui ont été formés en France, et même dans les pays étrangers pour l'ad ministration de ce genre de secours. S. E. le ministre de l'intérieur a ordonné la réimpression de cet ouvrage pour être envoyé à tous les préfets de l'Empire, et distribué non seulement dans les anciens départemens où la méthode de M. Portál est négligée, ou mal employée, mais encore dans les départemens où

cette méthode est inconnne. Le ministre a ajouté à cette mesure plusieurs autres propres à répandre partout l'instruction dont il s'agit Nous ajouterons qu'il serait à désirer qu'un exemplaire de cet ouvrage fut conservé dans toutes les familles et surtout dans les campagnes, pour pouvoir y secourir dans les divers accidens d'asphyxie qui ne sont malheureusement que trop fréquens. Traité des maladies physiques et morales des femmes, par M. Boyveau- Laffecteur, médecinchimiste. Un vol, in-8°. Chez l'auteur, rue de Varenne, no 10.

Ephémérides médicales, etc., par M. Chavassieu d'Audebert, no. 4. Octobre 1811. Broch. in-8°.

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res dont il a été témoin; il y a jeté aussi des tableaux de la constitution physique des habitans des contrées où l'exercice de son art l'appeloit; des observations sur la température et le sol, des remarques sur diverses branches de l'histoire naturelle; et il a traité ces objets si variés avec un talent qui prouve que ses profondes études en chirurgie et l'application continue qu'il en a faite, ne lui ont pas fait négliger l'art d'écrire.

Nous partagerons en trois articles la rapide analyse de ses campagnes. Le premier embrassera celles qu'il a faites dans l'Amérique septentrionale, sur le Rhin, en Corse, dans les Alpes maritimes, en Catalogue, en Italie. Le second offrirà sa campagne si laborieuse et si prolongée en Egypte et en Syrie. Le troisième sera consacré à ses campagnes de Boulogne, d'Ulm, d'Austerlitz de Saxe, de Prusse et de Pologne, ses deux campagnes en Espagne et à sa dernière campagne en Autriche.

Article premier.

Dès l'âge de treize ans, M. Larrey se consacra à l'étude de la chirurgie. Il en commença le cours à Toulouse et se rendit à Paris pour y perfectionner ses connaissances: il entrait dans cette carrière,

sous les auspices de M. Larrey (Alexis ) son oncle chirurgien- major ci-devant professeur de l'hôpital général de Toulouse, aujourd'hui directeur de l'école de médecine de cette ville (*). Peu de jours après son arrivée dans la capitale, il se présenta à un concours ouvert pour un nombre déterminé de chirurgiens auxiliaires de la marine, au département de Brest, et il obtint l'une de ces places,

Dans la route pour Brest il s'arrêta au En publiant ces mémoires et les camcouvent de la Trappe; l'abbé lui fit remar→ pagnes où il a exercé depuis 1787, avec un succès si soutenu, dans des régions quer le tombeau du comte de Comminge et de son Adélaïde, dont l'histoire véri si diverses, l'art de la chirurgie, M. table a été revêtue de couleurs si somLarrey, pour faire diversion aux impor-bres dans le pathétique roman de Mme, tans mais scientifiques détails de ses opérations chirurgicales, y a intercalé l'apperçu des principaux événemens militai

(*) Cette famille offre ainsi une succession honorable de talens dans l'art de guérir.

de Tencin. « Ces deux infortunés, lui << dit l'abbé, ne se reconnurent qu'au dernier instant de leur vie. La mort de «<l'un suivit de près celle de l'autre, «<et ils furent réunis sous la même << tombe. (*) »

Arrivé à Brest, après un deuxième examen, M. Larrey fut nommé chirurgien-major des vaisseaux du Roi à l'âge de vingt et un ans, et contre l'usage, sans avoir jamais navigué. Il eut la satisfaction de voir dans le port une belle escadre armée pour protéger la Hollande alors en guerre avec l'Angleterre; mais la paix étant parvenue entre ces deux puissances, on désarma les vaisseaux à l'exception de ceux qui devraient se rendre dans les Colonies pour y protéger le commerce. Par suite de cette mesure, on licentia presque tous les chirurgiens auxiliaires de la marine, et M. Larrey fut du petit nombre de ceux qui furent conservés. Bientôt après il fut embarqué, en sa qualité de chirurgien-major, sur la frégate la Vigilante, destinée à inspecter les pêcheries sur le banc et à l'isle de Terre-Neuve en attendant l'époque du départ, il passa l'hiver à donner à bord quelques leçons d'anatomie et de chirur gie aux jeunes étudians, et à étudier tout ce qui était relatif à la navigation et aux fonctions qu'il avait à remplir. Cette partie de la relation renferme des détails très-curieux sur l'industrie des forçats qui, sans autres outils que des clous et des portions de limes, viennent à bout, entre autres ouvrages d'art qu'il détaille, de construire de petits vaisseaux d'une perfection étonnante, ornés d'ivoire d'ébène ou de nacre, et dont les agrès sont disposés avec la plus grande exactitude et se meuvent à volonté. Cette industrie n'est pas toujours innocente; car ils étaient parvenus à imiter les billets de banque,

La frégate ayant appareillé essuya le 5 mai une violente tempête qui fit rës

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sentir vivement à M. Larrey le mal de mer dont jusque-là il avait été peu affecté. A cette occasion, il donne une excellente théorie sur les causes de ce mal et sur les moy ns d'en rendre les effets moins fâcheux. Vers le grand banc de Terre-Neuve, il fut témoin du combat de l'Espadon et de la Baleine. A la hauteur de Belle-Isle on aperçut avec la lunette d'approche sur une petite isle presque couverte de neige des hommes qui depuis long-temps élevaient leurs chapeaux. On détacha la chaloupe qui ramena vingt- un naufragés échappés seuls à la submersion d'un bâtiment monté de quatre-vingt hommes d'équipage, et qui, destiné à la pêche de la morue, et surpris par un brouillard s'était brisé contre un banc de glace. Le récit que firent les naufragés des extrémités où les avaient réduits le froid et la faim, et auxquelles avaient succombé deux de leurs compagnons d'infortune, dont l'un était le maitre d'équipage, est pénétrant. Plusieurs d'entre eux avaient les pieds et des doigts de la main gélés. Ils étaient d'ailleurs transis de froid et mourant de faim et de soif. M. Larrey les rendit à la vie avec des embrocations d'eau-de-vie camphrée froide, des bouillons de tablettes de viande, de bon vin sucré il s'occupa, par la suite, de l'affection gangréneuse locale dont la plupart étaient atteints.

:

La frégate mouilla le 26 juin à la baie de Croc, à l'isle de Terre-Neuve où sont les principales pêcheries de la morue et qui appartient aux Anglais : elle y resta jusqu'au 31 juillet. M. Larrey fit élever sur la côte une cabane pour les malades et les naufragés qui avaient subi des opérations: dans la rapide description qu'il fait du rude climat de ce pays, il parle d'abord du redoutable ours blanc beaucoup plus féroce que l'ours brun commun et qui poursuit à la nage les bateaux de pêcheurs; puis du caribou, espèce de grand cerf qui ne diffère guère du cerf ordinaire que par ses dimensions qui sont beaucoup plus fortes. Ces cari

bous

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Pendant son sejour à Terre-Neuve, M. Larrey a fait des observations très-intéressantes sur le caractère physique et moral des Eskimaux habitans, en trèspetit nombre, de cette isle qui s'étend du 46e. au 52o. dégré de latitude nord. Il les venge hautement de l'imputation'qui leur avait été si légèrement faite d'ê tre anthropophages; et il cite à ce sujet un trait remarquable de leur humanité, Seize matelots de la frégate, embarqués sur la chaloupe pour ramener à bord le canot qui en avait été détaché par une violente tempête dans le retour de la frégate en Europe, s'étaient sauvés de cette chaloupe au moment où elle s'était brisée contre les rochers de la côte. Abordés sur le rivage, ils s'étaient enfoncés pendant la nuit dans l'intérieur des terres avec l'espoir d'y trouver quelques secours. A quelque distance du rivage, ils rencontrèrent des Eskimaux qui les conduisirent dans leurs cabanes. Ces sauvages, après les avoir déshabillés, les couchèrent sur des peaux de bêtes, leur frottèrent toute l'habitude du corps avec une liqueur aromatique chaude, les enveloppèrent dans des peaux d'animaux récemment tués; et leur firent prendre un breuvage confortant: ils firent sécher leurs habits et les parfumèrent; enfin ils les ramenèrent à la rade Saint-Pierre.

De retour à Brest, où la frégate fut désarmée, M. Larrey obtint, avec les témoignages les plus honorables de satisfaction et de regret, son licenciement pour retourner à Paris. Il y arriva au commencement de l'hiver de 1789 où les premiers orages de la révolution furent suivis

Journal général, 1812, No. 1.

d'explosions violentes qui débutèrent
d'abord dans le faubourg Saint-Antoine,
à l'occasion d'un soulèvement qui se
forma parmi les ouvriers du manufacturier
Réveillou. Il en résulta un grand nombre
de blessés de part et d'autre dont une
partie fut transportée à l'Hôtel-Dieu où
M. Larrey suivait le cours de chirurgie
clinique qu'y faisait Dussaut. Il mit à
profit, dans la suite, les leçons pratiques
de cet homme de génie, relativement
surtout aux blessures faites par les armes
à feu. Il eut une occasion assez prochaine
de les appliquer dans le pansement qu'il
fit des blessés au Champ-de-Mars, lors
de la proclamation de la loi martiale.
Dans l'un des intervalles de ces évène-
mens désastreux, il fut invité de donner
ses soins à la femme d'un boucher atta-
quée d'une fistule maligné qui avait ef-
frayé tous les habitans du quartier et
avait déjà fait périr deux personnes de
la même famille. Le charbon avait gan-
grené les parties où il s'était manifesté
et les remèdes employés jusqu'alors
avaient été impuissans; ceux qu'admi-
nistra M. Larrey opérèrent une par-
faite guerison en six semaines. Il a déve-
loppé sa méthode dans un mémoire où
il désigne cette sorte de pustules mali-
gnes sons le nom d'Anthrax.

Au moment où la guerre se déclara, M. Larrey fut nommé chirurgien major des hôpitaux à l'armée du Rhin, commandée par Lukner, remplacé successivement par Kellermann, Biron et Custine. Ce fut sous le commandement de ce dernier qu'après la prise de Spire, dont le siége meurtrier avait donné un très grand nombre de blessés, il reconnut, pour la première fois, les grands inconvéniens de la marche des ambulances des chirurgiens des armées et de leur manière d'agir. Les réglemens militaires portaient qu'elles se tiendraient constamment à une lieue de l'armée. On laissait les blessés sur le champ de ba taille jusqu'après le combat, puis on les réunissait dans un local favorable où l'ambulance se rendait aussi prompte

B

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