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champ aussi vaste, il reste toujours à glaner; il est impossible qu'il n'échappe pas quelque chose à l'attention la plus scrupuleuse et à la mémoire la plus exercée. Nous osons du moins assurer que nous avons apporté tous nos soins pour n'omettre aucun objet d'une importance majeure. Si cependant il nous était échappé des inadvertances, des erreurs ou des omissions, nous nous ferons un devoir de réparer celles qu'on nous fera apercevoir, si le public goûte assez cet essai, pour que nous puissions nous promettre de l'améliorer dans une seconde édition.

Peut-être nous reprochera-t-on de ne nous être pas étendu davantage sur les éditions du XV. siècle ; mais nous observerons que ces éditions, en général, n'ont pas aujourd'hui, à beaucoup près, le prix qu'elles avaient autrefois, et qu'elles sont infiniment moins recherchées des amateurs. Il y a même des classes entières de la division Bibliographique, telles que la Théologie et la Jurisprudence, dans lesquelles très-peu de ces éditions ont conservé une valeur marquante, à moins qu'elles ne datent des premières années de l'imprimerie, comme le Pseautier, le Rationale divinorum officiorum, le Catholicon, la Bible de Mayence, etc., ou que ce ne soient des exemplaires imprimés sur vélin. Il ne faut pas s'étonner de cette révolution : il en est, en quelque sorte, des Livres comme de la mode; on voit toutà-coup des classes entières tomber dans le mépris,

et d'autres, dépréciées auparavant, se relever pour retomber encore quelques années après. Par une suite de ces changements fréquents dans le goût des amateurs, changements qui sont peut-être plus souvent l'effet des circonstances que du caprice, on se borne presqu'exclusivement aujourd'hui à rassembler, parmi les éditions du XV.me siècle, celles des auteurs classiques grecs et latins, et surtout celles qu'on appelle ordinairement Editio princeps, ou édition première. Il est vrai que ces éditions semblent présenter un but d'utilité particulière, en ce qu'elles tiennent lieu des manuscrits anciens des auteurs auxquels nous devons les connaissances qui nous restent, soit sur l'histoire, soit sur la littérature des peuples les plus célèbres de l'antiquité, ainsi que les modèles sur lesquels s'est formée notre littérature moderne. C'est par ces raisons que nous nous sommes attachés singulièrement à faire connaître celles de ces éditions qui peuvent encore piquer la curiosité des connaisseurs, sans entrer dans le détail fastidieux d'une foule d'ouvrages aussi oubliés qu'ils méritent de l'être, parce qu'ils n'offrent plus aucun but d'utilité. Nous ajouterons, en passant, que c'est aussi pour nous conformer à ce goût du moment, que nous avons élagué de notre nomenclature une foule d'ouvrages plus récents, que les circonstances ont également condamnés à la désuétude et à l'inutilité, quelque degré d'importance qu'ils aient

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pu avoir, il y a quelques années. A quoi eût sérvi d'indiquer des Livres sans valeur, et qu'on n'a plus aucune raison de rechercher, puisqu'ils ne peuvent plus être d'aucun usage?

Or, pour ajouter à cet ouvrage un nouveau degré d'utilité, et pour guider les amateurs dans leurs acquisitions, en leur donnant une idée au moins approximative de la valeur des objets, nous avons joint des prix à chaque article. Quoique ces prix soient, en général, fixés d'après les adjudications comparées des ventes les plus fameuses, nous ne prétendons pas les donner comme une règle certaine: on sait trop qu'en fait d'objets rares, et quelquefois de pure curiosité, il serait ridicule de vouloir établir une valeur précise et invariable. Plus un Livre est rare, plus il est sujet à varier dans son prix : il dépend, à cet égard, du caprice des amateurs, de la concurrence, de sa condition, de sa conservation, et de mille autres circonstances, que les gourmets seuls savent apprécier, si on peut se servir de cette expression. Mais si nos prix ne peuvent pas être regardés comme une règle toujours sure, ils pourront du moins donner une idée du degré de rareté et de mérite des objets; pour le surplus, c'est à l'acheteur à régler sa dépense sur le désir ou le besoin qu'il a d'acquérir. Les Livres qu'on rêcontre souvent ont une valeur courante et déterminée dont ils ne s'écartent guères que lorsqu'ils commencent à devenir rares ; mais les objets

qu'on ne trouve presque jamais, n'ont d'autre valeur que celle que le besoin ou le caprice peuvent y attacher aussi les voit-on quelquefois doubler et tripler d'une vente à l'autre.

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Afin de ne rien laisser à desirer, nous avons donné, dans de courtes notes qui se trouvent ordinairement placées à la suite des intitulés, les marques connues pour distinguer les éditions originales des contrefactions qui en ont été faites. Nous y avons aussi désigné les Livres les plus rares et les plus recherchés, les éditions préférées, et même les ouvrages dont on a tiré des exemplaires sur vélin : nous avons été aidés, dans ce dernier travail, par une personne qui, dépuis long-temps, en a fait une étude particulière.

Nous aurions voulu pouvoir donner à cet ouvrage la forme d'un manuel de poche, afin de le rendre plus usuel; mais l'impossibilité de réunir une telle immensité d'articles dans un si petit espace, nous a forcés de recourir à l'in-8.o, qui est un format moyen. On se plaindra peut-être qu'en étendant ainsi notre cadre, nous ayons cependant employé d'aussi petits caractères ; mais nous n'eussions pu en employer de plus gros sans grossir le volume, qui, en devenant ainsi moins portatif, eût été d'un usage moins facile et moins habituel. Un Dictionnaire manuel ne peut pas avoir la grosseur et le poids d'un livre destiné à rester dans un cabinet; il faut qu'on puisse le porter avec soi

pour le consulter à chaque instant où on peut avoir besoin de chercher des renseignements. Nous avons donc été forcés d'ôter à l'agrément pour donner à la commodité, qui devait l'emporter sur toute autre considération.

Enfin, pour ne rien omettre de ce qui devait porter cet ouvrage au plus haut degré d'utilité, nous y avons ajouté des notices détaillées des Collections les plus recherchées des amateurs, comme celle des éditions données par Alde Manuce et ses successeurs; celle des auteurs classiques connus sous la dénomination de Variorum, in-8.o; celle des mêmes auteurs, publiés ad usum Delphini, in-4.o; celle des éditions des Elzevirs, in-12., etc.

Le Catalogue des éditions des Manuce a été rédigé d'après celui de M. Renouard, comparé avec celui publié à Florence, sous le titre de Série des éditions Aldines: ainsi on peut le regarder comme aussi complet qu'il puisse l'être. Quant à la collection des auteurs classiques grecs et latins, cum notis Variorum, comme elle n'a pas de bornes bien déterminées ; que beaucoup d'amateurs ne la jugent complète qu'autant qu'elle réunirait tous les auteurs anciens, sans exception, avec un choix de notes, et dans le même format ; et qu'enfin les éditions publiées en Hollande ne forment pas, à beaucoup près, un tout aussi complet, nous y avons suppléé par l'indication des éditions publiées, soit en Angleterre, soit en Allemagne, ou même à Deux-Ponts,

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