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PARIS

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Le 26 août 1429, Jeanne d'Arc arrive à Saint-Denis avec le duc d'Alençon1. Le 28, à Compiègne, Charles VII conclut avec Philippe le Bon, jusqu'à Noël, une trêve2 qui exceptait de l'armistice Saint-Denis, déjà pris, Paris, Saint-Cloud, Vincennes et Charenton, alors gardés par une garnison presque exclusivement bourguignonne3. Avec les Anglais, maîtres du cours de la Seine en aval, à partir de Saint-Germain, l'état de guerre subsistait comme par le passé. Dès lors la nécessité d'une attaque de vive force sur Paris s'imposait. On sait comment échoua celle du 8 septembre, comment le 9 au matin le roi, entré l'avant-veille à Saint-Denis, fit ramener plutôt comme prisonnière Jeanne d'Arc auprès de lui1. A ce moment encore, grâce à la communication conservée sur l'autre rive, toute espérance n'était pas perdue, et le succès d'une opération dirigée contre une partie tout opposée du rempart aurait été secondé par une heureuse circonstance qui ne paraît pas avoir été jusqu'ici signalée.

La lettre de rémission publiée plus loin établit en effet qu'à l'époque où Saint-Denis redevenait français, deux forteresses voisines de Paris, les châteaux de Bethemont et de MontjoyeSaint-Denis, situés entre Saint-Germain et Poissy, étaient également occupés par l'armée royale. Opérée par assaut ou sur

1. Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, t. II, p. 113, et de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. II, p. 238, note 3, d'après Cagny. Pourtant le Journal d'un Bourgeois de Paris (éd. Tueley, p. 243) dit le 25.

2. On peut en lire le texte dans le fragment de la Chronique dite des Cordeliers imprimé dans l'article de M. Quicherat, Supplément aux témoignages contemporains sur Jeanne d'Arc, dans la Revue historique, mai-juin 1882, p. 76.

3. C'est d'après le seul témoignage original de Cousinot de Montreuil, si mal informé pour tout ce qui regarde le parti bourguignon, que l'on fait généralement figurer à la défense de Paris deux mille Anglais. (Chronique de la Pucelle, éd. Vallet de Viriville, p. 332.) Jean Chartier n'a fait que le copier (éd. Vallet de Viriville, t. I, p. 107. Cf. Notice, p. xx1). Le Journal d'un Bourgeois de Paris dit qu'il ne s'en trouvait pas plus de 40 à 50 (p. 246). D'après Parceval de Cagny (Procès, t. IV, p. 25), et surtout la Chronique des Cordeliers (article de M. Quicherat, l. c., p. 75), Paris n'aurait été gardé que par des Bourguignons, que le Journal évalue ailleurs à 700 (p. 242). Voir la liste des principaux chefs de compagnie dans la Chronique des Cordeliers (l. c.) et dans Monstrelet (éd. Douët d'Arcq, t. IV, p. 345). En tout cas, depuis le 13 août, l'autorité à Paris n'appartenait qu'au duc de Bourgogne, qui en avait été fait gouverneur par lettres de Henri VI, datées de ce jour. (Voir aux Archives communales de Douai, EE 43, vidimus du 16 octobre. Inventaire, EE, p. 9.)

4. Ce second projet d'assaut était ignoré avant la connaissance de la Chronique de Parceval de Cagny. (Procès, t. IV, p. 27.)

prise, cette conquête n'avait pu être exécutée qu'à l'aide du pont établi par le duc d'Alençon dès son entrée à Saint-Denis1. C'était le seul ouvert aux Français depuis Troyes2, et des coureurs s'en servaient journellement pour aller piller Asnières et les villages environnants3, battant ainsi librement la longue presqu'île qui s'étend jusqu'à Rueil et Saint-Cloud.

La position de ces deux places, plus que l'étendue de leurs enceintes, rendait leur possession précieuse. La tour de Bethemont, posée sur un des promontoires de la longue chaîne de collines qui barre au sud la vallée de la Seine, commandait la route de Meulan à Saint-Germain et à Poissy, qui passe devant elle sur le plateau en forme de palier déjà exhaussé au-dessus de la rivière. Le pan de mur en surplomb, d'aspect étrange et puissant, qui en signale aujourd'hui l'emplacement, fait reconnaître une construction massive à trois étages, le dernier dépassant le niveau de la côte, une coupure profonde pratiquée dans la colline servant de double fossé. A une lieue environ, et de l'autre côté du vallon coudé qui débouche à Saint-Germain, le château de Montjoye pouvait communiquer avec la tour". Il dominait directement l'abbaye célèbre de Joyenval, qui lui avait valu son nom3. Cette petite place, perdue au milieu des bois épais de Marly, n'observait aucune grande route, mais se reliait à Saint-Germain,

1. ... ‹ assez tost après la venue de nos diz adversaires, ils firent ung pont. » Voir la pièce justificative ci-dessous.

2. Voir le récit de la tentative infructueuse sur le pont de Bray-sur-Seine, le 5 août. De Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. II, p. 235. 3. Voir la pièce justificative ci-dessous.

4. Dite aujourd'hui de Gennevilliers. Tous les postes fortifiés, si nombreux au xiv° siècle dans ces parages, les forts du prieuré d'Argenteuil, de May (près Sannois), de Gennevilliers, la tour de l'église de Cormeilles-en-Parisis avaient été démolis en 1359, sur l'ordre du capitaine de Paris, par les habitants de tous les villages « à deux lieues environ. » Arch. nat., Trésor des chartes, Reg. 90, no 518. Cf. Siméon Luce, Histoire de Bertrand du Guesclin, t. I, p. 501 et ss. 5. Seine-et-Oise, arr. de Versailles, cant. et commune de Poissy.

6. Lieu dit la Garenne de Bethemont, dans le parc du château de ce nom. (Plan cadastral de la commune de Poissy.)

7. Seine-et-Oise, arr. de Versailles', cant. de Saint-Germain-en-Laye, commune de Chambourcy.

8. Fondée en 1221. Gallia Christiana, t. VIII, col. 1333. Il ne faut pas confondre Montjoye, appelé par une allusion facile Montjoye-Saint-Denis, avec Montjay-la-Tour (Seine-et-Marne, arr. de Meaux, cant. de Claye, commune de Villevaudé), théâtre de plusieurs faits de guerre à cette époque.

dont elle se trouvait ainsi constituer, selon l'occupant, la défense ou la menace. Il n'en subsiste plus qu'un terrassement informe à peine saillant, auprès d'un carrefour de la forêt qui en a conservé le nom1.

Ce dernier lieu fort, dont aucune chronique contemporaine ne relève la mention, avait cependant son histoire2. Pendant les ravages des Grandes-Compagnies aux environs de Paris, de 1358 à 13593, il tenait bon pour le dauphin, régent de France, contre Philippe de Navarre cantonné à Meulan'. Un avocat au Parlement, Jean Pastourel, le gardait alors 3. Durant l'occupation anglaise, Montjoye fait partie de la prévôté de Poissy, Saint-Germain-en-Laye et Montjoye, comprise dans le Pays de conquête dont l'administration se confondait à Rouen avec celle du duché de Normandie". Philippe Branche, en même temps. bailli et capitaine de Mantes, ensuite Jean de Hanford, seigneur de Maisons-sur-Seine, gouvernent les deux forteresses à la fois, de 1422 à 1425; ce dernier paraît avec un détachement tiré d'elles au siège de Gaillon, aux journées d'Ivry et de Verneuil 10.

1. La désignation d'« Étoile de la Montjoye» est actuellement faussement attribuée à la croisée du sentier qui contourne les ruines. Elle doit être en réalité reportée au carrefour suivant situé plus au sud. (Plan cadastral de la commune de Chambourcy.)

2. Voir dans le Prologue de la traduction de la Cité de Dieu, par Raoul de Presles, le récit fabuleux de la bataille livrée par Clovis au roi sarrazin Laudat, entre Conflans-Sainte-Honorine et Montjoye, et l'origine légendaire des armes et du cri de France, rapportée à cette victoire. (Le premier volume de Monseigneur sainct Augustin de la Cité de Dieu translate de latin en françoys novellement imprimé à Paris. Paris, Françoys Regnault, 1531, in-folio.)

3. Bibl. nat., mss. Titres scellés de Clairambault, 84, p. 6577. Pièces originales: Pastourel, p. 2, 3, 4. Arch. nat., Trésor des chartes. Reg. 86, n° 615. Cf. Siméon Luce, l. c.

4. Froissart. Éd. Siméon Luce, p. XLIX et p. 162.

5. Plus tard président de la Chambre des Comptes, mort sous l'habit religieux à Saint-Victor. (Communication de M. Delachenal.)

6. De Beaurepaire, De l'administration de la Normandie sous la domination anglaise, p. 36.

7. Voir la delimitation des deux régions dans l'ouvrage de M. de Beaurepaire, les États de Normandie sous la domination anglaise, p. 104.

8. Au moins du 25 décembre 1422 au 29 septembre 1423. Bibl. nat., ms. fr. 4485, p. 326. Cf. Bibl. nat., ms. fr. 26044, p. 5769.

9. Du 29 septembre 1423 (ms. fr. 4485, p. 231) au 29 septembre 1425 (ms. fr. 4491, fol. 109). Cf. Bibl. nat., ms. fr. 26047, p. 304; 26048, p. 459. Pièces originales Hanforde,

P. 2.

10. Ms. fr. 4485, p. 283.

Puis Robert Harling, chevalier, ancien capitaine des passages de Meulan et Poissy1, réunit en 1429 le triple commandement des ville et pont de Poissy, de Saint-Germain et de Montjoye, qui lui valait cinq cents livres tournois; mais, au retour du siège d'Orléans3, il se décharge de ce poste en échange de celui de bailli d'Alençon 5. C'est à son successeur, Louis Despoy, routier revenant aussi de la campagne de la Loire, qu'un chef de bandes françaises, plus hardi ou mieux renseigné que les autres, enleva la forteresse peu de temps après l'entrée de Jeanne d'Arc à Saint-Denis.

Quant à la tour de Bethemont, la comptabilité anglaise de l'époque, si minutieuse pourtant, n'en porte aucune trace. Une tradition locale en fait vaguement remonter la construction à l'époque de l'invasion anglaises. On ne peut que constater son occupation par l'armée de Charles VII, en même temps que celle de Montjoye9.

Si léger que cet avantage paraisse, on peut observer cependant qu'il avait au moins pour résultat de désorganiser la défense des places anglaises des bords de la Seine. Les documents contemporains déjà cités témoignent en effet de l'étroite connexion où se trouvaient toutes ces villes fortifiées échelonnées sur la rivière et qui se soutenaient ou se livraient mutuellement 10, Poissy et Meu

1. Du 4 mars 1423 [n. st. comme ci-dessous] (ms. fr. 4485, p. 233) au 29 septembre 1425 (ms. fr. 4491, fol. 109 vo). Cf. Arch. nat., K 62, 72 et 1118. Bibl. nat., ms. fr. 26044, p. 5763.

2. On le trouve retenu du 29 septembre 1428 au 29 septembre 1429 (ms. fr. 4488, p. 297, et ms. fr. 26052, p. 950). Il était capitaine de Saint-Germain, au moins depuis le 30 mars 1428 (ms. fr. 26052, p. 960).

3. Ms. fr. 4488, p. 414.

4. Le 31 mai et le 1er juin. Ms. fr. 4488, p. 321.

5. Il fut nommé le 12 mai. Bibl. nat. Pièces originales: Harling, p. 4.

6. Ms. fr. 4488, p. 298.

7. Ibid., p. 437. C'est probablement son échec qui le fit relever de ses fonctions le 7 janvier 1430 (ms. fr. 4488, p. 298). Il les occupait cependant de nouveau au 9 février 1431 (Arch. nat., K 63, 1024 et 1318), et les garda jusqu'en 1434 où Talbot lui succéda. (Titres scellés de Clairambault, 159, p. 4457 et suiv.) 8. Octave Noël, Histoire de la ville de Poissy (Poissy, 1869, 1 vol. in-8° de 314 p.), p. 268.

9. Voir la pièce justificative ci-dessous.

10. Ces considérations, au point de vue du seul examen topographique des lieux, sont développées dans un article de M. le major de Lacombe, le Château de Saint-Germain-en-Laye, publié dans le Spectateur militaire de 1867. Tirage à part, p. 53.

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