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DES TRAVAUX

DE LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DE LYON

Pour l'année académique 1858-59

LU DANS LES SÉANCES DES 9 ET 23 MAI 1860

Par M. GASPARD BELLIN

Secrétaire..

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(Extrait du Moniteur Judiciaire de Lyon.)

MESSIEURS,

L'annaliste de vos fastes a beau s'évertuer à vous suivre, sou activité et son zèle sont toujours distancés par votre fécondité sur la route du succès et de la renommée. Sa tâche reste toujours inachevée, parce que chaque séance lui apporte de nouvelles richesses à classer et à décrire, parce que chaque année nous amène des auxiliaires nouveaux, impatients de justifier votre choix et jaloux de soutenir le rang de notre Compagnie dans le monde littéraire. Il faut donc, après avoir présenté naguère une analyse rapide de vos travaux, pour l'année 1857-58, que je reprenne aujourd'hui la plume, pour retracer à votre souvenir les actes et les communications qui ont eu lieu durant le cours

de la période expirée. Je parlerai d'abord des personnes, les résolutions trouveront ensuite leur place, et je terminerai par une esquisse succincte de vos lectures, par ordre de matières.

Mais pourquoi faut-il qu'un sentiment de regret vienne tout d'abord attrister mon esprit sur le seuil de cette exposition de nos richesses, et qu'au lieu d'avoir à rappeler, comme une épigraphe encourageante, les paroles du président élu pour diriger vos séances, pendant le cours de la dernière année académique, je doive ne prononcer le nom de M. Servan de Sugny que pour constater la cause déplorable qui ne lui a pas permis d'entrer en fonctions? Hélas! lorsque nos suffrages s'arrêtaient sur l'auteur de la Muse Ottomane, pour lui déférer un honneur qu'il méritait à tant d'égards, nous ne nous doutions guères que des infirmités bien précoces devraient le retenir loin de nous et nous priver d'une présence que nous avions cru nous assurer plus constante que jamais, par cette marque de haute sympathie.

En l'absence du président, la séance de rentrée a donc été inaugurée de fait par quelques paroles de gratitude du secrétaire. M. Bellin, qui venait prendre la plume pour la première fois en cette qualité, a fait ressortir tout ce qu'il y avait de flatteur pour lui dans l'unanimité qui avait présidé à son élection, et qui doublait à ses yeux l'honneur du poste auquel vous l'appeliez, après un noviciat de dixhuit années. Il développait ensuite la proposition signée par un grand nombre de membres, tendant à déférer à M. Fraisse le titre de secrétaire perpétuel honoraire. « Ce que vous aviez fait à perpétuité, disait-il, devait demeurer perpétuel. Sans doute le titulaire, surchargé de fonctions: et d'occupations académiques, a pu demander à être exonéré du service du secrétariat parmi nous, mais il ne pouvait disparaître du personnel de notre bureau. Après avoir

pourvu à son remplacement pour l'exercice de la charge, il vous restait à prendre une mesure qui vous permit de le conserver à toujours dans nos rangs et de renouveler à jamais un noeud qu'après vingt-quatre ans il n'était plus possible de laisser se rompre. » La position toute exceptionnelle que la délibération de 1852 avait faite à notre prédécesseur, nécessitait une nouvelle résolution également exceptionnelle, qu'il a été doux à votre amitié de prendre, parce qu'elle atténuait, autant qu'il était possible, les regrets que nous cause l'éloignement d'un de nos plus anciens collègues. Vos acclamations unanimes ont ratifié légalement le vœu formé par tous et vous ont permis de conserver, sur votre tableau, un nom qu'une douce habitude avait profondément gravé dans votre mémoire.

A la suite de ce nom consacré par un titre inconnu jusqu'à ce jour, dans nos annales, sont venus se placer sur notre liste les noms également recommandables de nouveaux membres. C'est, d'abord, M. le marquis de BaussetRoquefort, juge au tribunal civil, ancien membre du jury de l'Exposition universelle, héritier d'un nom illustre dans l'Eglise gallicane et dans l'Université, qui vous apportait son livre des Droits de l'homme et de ses devoirs dans la société, auquel l'Académie française a décerné l'un des prix Monthyon. M. Allmer, correspondant du ministère de l'Instruction publique, avantageusement connu par ses études archéologiques, est ensuite venu prendre place parmi nous, suivi bientôt de M. Besse des Larzes, précédé de productions considérables en divers genres, philosophie, poésie dramatique et satirique. M. Delorme, ancien titulaire, que les circonstances avaient emmené hors de notre ville, après une absence de dix-neuf années, a repris, au milieu de nous, la place que nos devanciers lui avaient assignée. M. Dufay, officier comptable des subsistances, qui aime à consacrer

les loisirs de sa charge au culte des vieux souvenirs, est venu, le premier, représenter la profession militaire parmi nos membres résidants. M. Estienne, président de la commission des visites de la Société impériale d'horticulture pratique du Rhône; M. Guyet, auteur de nombreux volumes sur l'enseignement secondaire; MM. Millaud et Varambon, avocats, qui s'étaient fait distinguer dans le jeune barreau, si riche d'avenir dans notre cité, l'un par une Etude sur l'orateur Hortensius, l'autre par une monographie juridique sur la Nationalité de la femme, matière éminente de droit public, ont occupé des siéges encore vacants parmi nous, et tous nous ont apporté le concours de leur zèle, de leur assiduité et de leur talent.

La classe des correspondants s'est également enrichie de plusieurs noms nouveaux, dont les titulaires ont tous produit des preuves écrites de leur capacité. Les membres de cette catégorie ne concourant pas par des tributs périodiques à l'alimentation de nos séances, et n'étant pas mis en demeure de faire montre de leur talent, par la nécessité de remplir les heures consacrées à nos réunions, il est juste que vous soyez inflexibles sur la consistance de leur mérite personnel. Cette règle, d'ailleurs, j'ai hâte de le dire, n'avait rien de rigoureux pour les confrères que vous vous êtes donnés hors de notre ville, car tous pourraient citer une œuvre à l'appui de leur prétention. Ainsi, pour suivre l'ordre chronologique d'admission, M. Simonnet, avoué à Trevoux, vous avait adressé ses Esquisses poétiques; M. Thalès Bernard, homme de lettres à Paris, conservateur de la bibliothèque de l'Union des Poëtes, aujourd'hui collaborateur de la Revue Européenne, auteur de Poésies mystiques; Mgr Dépery, évêque de Gap, qui venait de publier l'Hagiologie de son diocèse; M. Lestourgie, maire d'Argentat, auteur de Près du Clocher et de Bernard

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