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à se reposer; mais, poursuivant sa destinée terrestre sans se laisser détourner par les dangers certains, par le charme du repos, par la douceur de l'amitié, l'âme fidèle répond: Excelsior!

Le lendemain, l'aube crépusculaire
Enveloppait, comme un pâle suaire,
Ce front sans vie et non pas sans beauté,
Lorsque pareil aux vives étincelles,
Glissant du ciel pendant les nuits d'été,
Ce mot tomba des voûtes éternelles :

Excelsior!

Dans d'autres vers, M. Beauverie peint, avec une grâce harmonieuse, l'image d'un fleuve limpide reflétant, comme le vrai poète, les beautés de la nature.

J'aime un fleuve limpide, harmonieux et doux,
Qui réfléchit les cieux, qui murmure et soupire
Et ramène à la rive, avec un soin jaloux,
L'apprenti nautonnier et son frêle navire.

Unique est la beauté sous ses aspects divers.
Cette onde, souriant aux cieux qu'elle reflète,
Symbolise à mes yeux un grand, un vrai poète,
Dont le cœur, pur miroir, réfléchit l'univers.

M. Domet-Demont, membre correspondant, a publié quatre drames historiques en vers: Coriolan, Caïus Gracchus, Marc-Antoine, Inès de Castro. M. Pezzani nous a fait admirer des pages de Marc-Antoine, où l'on trouve de nobles pensées exprimées dans un beau langage, malgré des licences poétiques qui ne sont pas toujours irréprochables. M. DometDemont nous a communiqué lui-même deux charmantes pièces de vers dont les sujets sont: La Première Communion el L'oiseau dans une cage.

Sous ce titre L'Eglise neuve, M. Lestourgie, membre correspondant, a composé des vers couronnés par l'Académie des jeux floraux: après une longue absence, l'enfant du pays revenait plein de foi, d'amour, de poésie; mais, la génération nouvelle ne le connaît pas; il ne retrouve plus les lieux dont l'image est restée gravée dans son cœur; tout est changé, même le cimetière; en voyant l'église neuve, il exhale ses regrets:

Je rapportais de loin mes chimères éteintes
Et, comme un ex-voto, je voulais les placer
Au pied de ces autels et sur ces parois saintes
Vestiges vénérés que
l'on vient d'effacer.

Mais rien n'est plus resté de ce qui fut ma vie.

Ainsi, j'allais partir, quand une voix céleste
Descendit de la tour sur mon front incliné;
Oh! je la reconnus! elle me disait: Reste!
Mon chant, triste aujourd'hui, te fêta nouveau-né,
Je suis la vieille cloche et pourtant je demeure!

Frère, fais comme moi, reste!.... je suis resté.

M. de Lubac après avoir apprécié le mérite de deux cuvrages écrits en dialecte populaire: un recueil de fables en patois bugeysien, par le P. Froment, et le célèbre poème de Mirėïo, par M. Mistral, en langue provençale, s'est attaché à démontrer l'utilité de ces productions, même en dehors de leur valeur littéraire, au point de vue de l'ethnographie.

M. Norbert Bonafoux, membre correspondant, professeur à la Faculté des Lettres d'Aix, nous a transmis une Épitre à un célibataire que je voudrais reproduire en entier.

Qui, moi me marier? mais vous n'y pensez pas !
L'hymen pour un jeune homme est un premier trépas.
Quand le maire d'abord, et puis le saint ministre,

Depuis plus d'un demi-siècle, notre compagnie a complé parmi ses membres un grand nombre d'hommes éminents de cette cité, seconde capitale de la France par les travaux de l'intelligence, comme par l'industrie, le commerce et la population. Plusieurs de nos devanciers, pour ne point nommer les vivants, ont acquis une renommée nationale; les noms de Girod (de l'Ain,) Chantelauze, Revoil, Ozanam, sont inscrits dans les annales de la France.

D'autres, moins connus hors du Lyonnais, n'en sont pas moins dignes de mémoire: M. Coste forma une collection précieuse de livres, de gravures et de cartes géographiques acquis par la ville de Lyon; le chef d'institution Grandperret a laissé un cours de littérature fort estimé; M. Servan de Sugny publia la Muse ollomane el composa de suaves poésies; M. Mézière devint recteur de l'Académie de Lyon; la typographie conserve la mémoire de M. Boitel, fondateur de la Revue du Lyonnais; les notices de M. d'Aigueperse sur les anciennes villes de la Gaule, sur Rome, sur Naples, etc. sont de précieux documents historiques; les ouvrages de M. Morin attestent la connaissance profonde de l'antiquité et les principes d'une haute philosophie chrétienne. Tous nos prédécesseurs furcnt, à divers degrés, des hommes laborieux et savants. L'amour de l'étude et de la science est une tradition féconde qui donne à nos réunions le plus grand intérêt et qu'il serait désirable de propager par la publicité. Le concours de la presse quotidienne n'a jamais fait défaut à la Société; mais, la nature de ses travaux ne lui permet d'en user qu'avec réserve. En 1839, elle publia la biographie des Lyonnais dignes de mémoire, aujourd'hui citée comme autorité; en 1847, elle fit paraître un premier numéro de ses archives, contenant des articles remarquables de Messieurs d'Aigueperse, Hignard, Martin-Daussigny, Grégorj, M'Roe, Couchaud, Péricaud aîné, Servan de Sugny, de

Elle suit des soldats la course meurtrière,
Et porte ses accents à la voûte des cieux.

Tu caressais la mère, autrefois, de tes ailes,
Tu lui parles de morts et fais couler ses pleurs.

Reviens, muse, reviens à tes accents champêtres,
A la paix du foyer, aux charmes protecteurs,
Chante l'épi doré, sous l'ombrage des hêtres,
Et la sainte amitié qui dilate les cœurs.

L'Ecole Normale, journal de l'enseignement, dans un article critique sur la fable de La Fontaine : La Cigale et la Fourmi (n° du 4 novembre 1860), disait que cette fable ne comple pas parmi les meilleures et que l'on ne comprend guère pourquoi elle se trouve en tête du recueil; ajoutant que, dans ce passage:

La fourmi n'est pas prêteuse,

C'est là son moindre défaut.

le dernier vers est obscur, comme on en trouve d'ailleurs quelques uns dans La Fontaine ; que la fourmi, avec ses greniers, son activité incessante, a toujours été citée comme un modèle d'économie, d'ordre et de prévoyance, etc.

Un de nos honorables collègues, M. Vingtrinier, directeur de la Revue du Lyonnais, a voulu défendre l'immortel fabuliste des reproches d'obscurité et d'insensibilité.

D'après M. Vingtrinier, La Fontaine, ouvrant son volume de fables par une sanglante leçon, à l'adresse de ceux qui ont été durs pour lui, n'offre aucune obscurité, et l'observation que le moindre défaut de la fourmi est celui de n'être pas prêteuse, laisse à la pensée un vaste champ sur les autres défauts bien. plus graves des mauvais riches. «La cigale, dit M. Vingtrinier, « était consacrée à Apollon, les Athéniens portaient son

tre de l'Instruction publique l'œuvre éminemment progressive que nous poursuivons modestement et dont les résultats sont si satisfaisants eu égard à nos faibles moyens de propagation.

L'allocation que Son Excellence vient d'accorder à la Société littéraire de Lyon n'est pas seulement un secours utile, elle est aussi le témoignage le plus flatteur, elle sera l'encouragement le plus efficace.

DEUXIÈME PARTIE.

Travaux de la Société.

Les travaux de la Société, pendant l'année 1860-1861, ont été nombreux et variés; la poésie occupe une large place; la littérature, la philosophie, l'éducation, l'histoire, les anciens édifices de Lyon, l'archéologie ont fourni les sujets des communications les plus intéressantes. Je suivrai, dans le classement des matières, l'ordre indiqué par les Statuts : lettres, sciences et arts.

Je dois rappeler, d'abord, les justes regrets que laisse, parmi nous, la mémoire de nos anciens collègues décédés depuis l'année dernière : MM. Acher, d'Aigueperse et Morin étaient devenus membres honoraires après une collaboration active de 15, 20 et 38 ans ; autour de leurs cercueils, la sympathie publique et les corps savants qu'ils honoraient par leurs travaux ont rendu le pieux hommage réservé à ceux dont la vie utile permet de dire transierunt bene faciendo. Nul ne pouvait, mieux que M. Marc-Antoine Péricaud, retracer la vie et les écrits de M. d'Aigueperse, son ami; nul aussi, mieux que M. Bellin, n'aurait raconté les mérites et apprécié les ouvrages publiés par MM. Acher et Morin. M. l'abbé Christophe, membre correspondant, a publié, sur M. d'Aigueperse,

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