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IMPRIMERIE DE TROUVÉ ET COMPAGNIE,

RUE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES, No 16.

HISTORIQUE

DE LA MÉDECINE

ANCIENNE ET MODERNE,

ou précis de l'histoire génÉRALE, TECHNOlogique et liTTÉRAIRE
DE LA MÉDECINE, SUIVI DE LA BIBLIOGRAPHIE MÉDICALE DU DIX-
NEUVIÈME SIÈCLE, et d'un répeRTOIRE BIBLIOGRAPHIQUE PAR ORDRE
DE MATIÈRES;

PAR MM. DEZEIMERIS, OLLIVIER (D'ANGERS)
ET RAIGE-DELORME,

DOCTEURS EN MÉDECINE.

TOME PREMIER.

A PARIS,

CHEZ BÉCHET JEUNE, LIBRAIRE,

PLACE DE L'ÉCOLE-DE-MÉDECINE, no 4;

A BRUXELLES,

AU DÉPÔT GÉNÉRAL DE LA LIBRAIRIE MÉDICALE FRANÇAISE.

Le caractère le plus frappant de l'humanité, celui qui, en rappelant sans cesse à l'homme sa faiblesse, lui révèle en même temps le secret de sa puissance, c'est le besoin qu'il à de ses semblables, et la faculté que lui départit la nature, de combiner leurs forces à la sienne. Ce principe de notre nature, qui fait de nous des êtres sociables, est en même temps la source de toute perfectibilité. Quoique l'homme puisse trouver au fond de son âme, et sans le secours de la société qui l'environne, les principes fondamentaux de toute science. métaphysique ou morale, ce n'est qu'en éclairant son esprit et sa raison des lumières de ceux qui l'ont précédé, qu'il peut s'élever au-dessus de la médiocrité à laquelle le condamnerait la faiblesse de ses facultés individuelles, abandonnées à elles-mêmes. Mais cette nécessité est surtout sensible dans l'étude des sciences naturelles. Ni le génie le plus sublime, ni la méditation la plus profonde ne sauraient tirer de notre esprit des notions qui sont du domaine de l'expérience. C'est de l'expérience que doivent sortir successivement, dans la durée des siècles, les vrais principes de la science médicale (1). Or, si l'esprit ne peut les créer, s'ils

(1) Nous entendons les principes réels, dont la connaissance rende superflue l'étude particulière de tous les faits dont ils seront

ne peuvent être que l'expression générale des phénomènes de l'organisme sain ou malade, il est clair que l'établissement de ces principes suppose la connaissance de tous les faits essentiellement différens qui puissent jamais se présenter. Pour peu qu'on réfléchisse à cela, l'on sentira combien sont illusoires ou prématurées les promesses de quiconque assure avoir établi une doctrine générale et complète; et surtout combien sont ridicules les prétentions de ces Observateurs qui croient avoir assez vu pour se faire une médecine à eux, et pour se dispenser d'apprendre ce qu'ont vu leurs prédécesseurs. Ce sont pourtant ces prétentions qui ont mis les plus grands obstacles aux progrès de la médecine, la retenant tantôt dans l'obscurité d'un étroit empirisme, tantôt lui donnant la dangereuse apparence d'une science faite, par la coordination systématique de principes qui embrassaient à peine un coin de son domaine. Il appartient à notre siècle, auquel on ne saurait contester du moins l'avantage de n'être plus celui des illusions, de s'affranchir de tout préjugé d'habitude et d'enthousiasme, et d'examiner avec indépendance tout ce qu'on sait sur chaque objet relatif à la médecine, et ce qui reste encore à découvrir. Cette tâche présente par elle-même, il faut en convenir, d'immenses difficultés; et ces difficultés sont encore doublées par le discrédit où sont tombés depuis long-temps, en France, les travaux d'érudition, et par peu d'habitude qu'on en a. Examinons en quoi un ouvrage

le

l'expression générale, et permette, dans un cas donné, de déterminer à priori tout ce qui doit arriver, tout ce qu'il convient de faire ou d'éviter.

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