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aussi un excellent résolutif. Elle jouit encore de la propriété émétique; plusieurs médecins pensent qu'elle ne détermine le vomissement qu'en distendant l'estomac dans ce cas, pourquoi, prise en petite quantité, donne-t-elle des nausées, et pourquoi l'eau froide bue avec abondance ne faitelle pas vomir?-Nous ne parlons pas ici des usages de la vapeur d'eau, le lecteur les trouvera consignés ailleurs (voyez VAPEURS).

Quelque étendu que soit cet article, nous ne croyons pas avoir épuisé la matière : nous nous sommes, le plus souvent, bornés à de simples indications, destinées à faire ressortir l'importance médicale de l'eau, et nous renvoyons, pour les détails, aux autres articles de ce Dictionnaire que nous avons signalés dans le cours de celui-ci.

HIPPOCRATE. Des airs, des eaux et des lieux. Trad. de Coray. Paris, 1800, in-8°.

BLONDUS (Michael Angelus). De partibus ictu sectis citissimèque sanandis, et medicamento aquæ nuper invento. Venet., 1542, in-12.

FALLOPE. De ulceribus et tumoribus libelli duo. Venet., 1563, in-4o. PALAZZO. De verá methodo quibuscumque vulneribus medendi cum aquả simplici, etc. Perusæ, 1570.

JOUBERT (Laurent). Santance de deus belles questions sur la curacion des arcbusades et autres playes. Bergerac, 1577, in-12.

SANCASSINI. Il chirone in campo, etc. Venet., 1729, in-8°.

LAMORIER. De l'usage de l'eau commune en chirurgie. Montpellier, 1732. LOMBARD. Opuscules de chirurgie sur l'utilité et l'abus de la compression et les propriétés de l'eau froide et chaude dans la cure des maladies chirurgicales. Strasbourg, 1786, in-8°.

MACQUART. Manuel sur les propriétes de l'eau, particulièrement dans l'art de guérir. Paris, 1783, in-8°.

KERN. Avis aux chirurgiens, etc. Vienne, 1809, in-8°.

ACCUM. A treatise on adulterations of food. Londres, 1820, in-12. BOUSSINGAULT. Recherches sur la cause qui produit le goitre, etc. Annales de chimie et de physique, t. XLVIII.

PARENT-DU-CHATELET. Mémoire sur les débardeurs de la ville de Paris. Annales d'hygiène, t. III.

AUBAYE. Aperçu sur les avantages de l'eau froide. Thèse de Montpellier,

1830.

Josse. Mélange de chirurgie pratique. 1835. in-8°

BERARD jeune. Mémoire sur l'emploi de l'eau froide, etc. Archives gén. de méd., t. vi, 1835.

Voy, la bibliographie des articles Affusion, Bains, etc. GUÉRARD.

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EAU DE RABEL. Voyez SULFURIQUE (acide).

EAU VEGETO- MINÉRALE. -Voyez PLOMB (acétate de)

EAU-DE-VIE.

Liquide spiritueux obtenu en distillant des liqueurs fermentées, telles que le vin, le cidre, etc. Il ne doit marquer que 18 à 22 degrés à l'aréomètre. L'eau-de-vie est formée d'alcool, de beaucoup d'eau, d'une huile volatile, qui diffère selon le végétal dont le sue soumis à la fermentation a fourni la liqueur alcoolique, et quelquefois d'acide acétique. On désigne plus particulièrement sous le nom d'eau-de-vie le produit de la distillation du vin; l'eau-de-vie de cidre, de poiré, de grain, et de pomme-de-terre, n'est autre chose que le liquide spiritueux obtenu par la distillation de ces matières. L'eau-de-vie de cerise porte le nom de kirchenwasser, celle du suc de canne est appelée rum, tandis qu'on désigne sous le nom de rack ou d'arrack celle que fournit le riz.

L'odeur et la saveur de l'eau-de-vie varient suivant la nature de l'huile volatile qui entre dans sa composition : ici, par exemple, elles sont agréables; là elles sont empyreumatiques, Incolore au moment où on vient de la préparer, l'eau-de-vie jaunit quelque temps après avoir été enfermée dans des tonneaux de bois, qui leur cèdent une matière colorante; aussi sa couleur est-elle d'autant plus foncée qu'elle est restée plus long-temps en contact avec ces tonneaux. Les propriétés chimiques de l'eau-de-vie ne diffèrent guère de celles de l'alcool faible (voyez ALCOOL). Toutefois, nous sommes loin de penser que l'on obtienne avec de l'alcool et de l'eau un liquide entièrement semblable à l'eau-de-vie : non-seulement les élémens sont mieux combinés dans celle-ci, mais elle rougit le tournesol, ce que ne fait point le mélange d'eau et d'alcool.

L'eau-de-vie a des usages nombreux dans l'économie domestique et en médecine: on l'emploie comme dissolvant, pour préparer les teintures, les ratafias, les élixirs. Elle doit être préférée, dans beaucoup de circonstances, à l'alcool, parce qu'elle peut dissoudre, outre les substances résineuses, des principes inso

lubles dans l'alcool concentré. Lorsqu'on veut juger la qualité d'une eau-de-vie, on y plonge l'aréomètre: elle est forte si elle marque de 18 à 22 degrés. On peut encore déterminer à peu près la quantité de l'alcool qu'elle renferme, en l'enflammant après l'avoir chauffée; on apprécie la quantité de l'alcool par l'eau qui reste lorsque le liquide a cessé de brûler. On distingue aisément si l'eau-de-vie est altérée par du poivre, du piment, du stramoine, de l'ivraie, etc., à sa saveur, et surtout en faisant évaporer jusqu'à siccité, car alors le résidu est excessivement àcre ou amer. Si l'eau-de-vie est sophistiquée par du laurier-cerise, elle a l'odeur d'amandes amères, et laisse déposer du bleu de Prusse lorsqu'on la mêle avec de la potasse, du sulfate de fer et de l'acide sulfurique. Si elle tient en dissolution des oxydes de cuivre, de plomb, de fer, etc., on en démontre la présence à l'aide des réactifs dont nous faisons mention en parlant des sels de ces métaux (voyez CUIVRE, PLOMB, FER). Les eaux-de-vie les plus estimées sont celles d'Aix, de Cognac, de Montpellier, d'Orléans et d'Andaye.

Les effets de l'eau-de-vie sur l'organisme sont les mêmes que ceux de l'alcool faible (voyez ce mot et l'article BOISSONS). ORFILA.

EAUX DISTILLÉES MÉDICINALES. Lorqu'on distille l'eau sur des plantes entières ou sur quelques-unes de leurs parties, cette eau se charge des parties volatiles de la substance végétale, et acquiert une odeur plus ou moins forte, suivant l'espèce de plante sur laquelle elle est distillée. C'est donc à tort qu'on a divisé les eaux distillées des plantes en eaux odorantes et en eaux inodores: presque toutes ces eaux sont plus ou moins odorantes, surtout lorsqu'elles sont récemment préparées. Il est cependant quelques-unes de ces eaux qui se distinguent par une odeur plus forte et plus fragrante; on nomme celles-ci eaux aromatiques : elles paraissent devoir leur odeur à une certaine quantité d'huile volatile: telles sont les eaux de rose, de fleur d'oranger, de romarin, etc. Il est cependant parmi les eaux odorantes quelques-unes qui ne paraissent pas contenir d'huile essentielle: telles sont les eaux de muguet, de tubéreuse, etc. La nature du principe odorant de ces plantes, de ce que l'on nomme leur arome, encore inconnue. Il est même certain que, parmi ces eaux, il en est dont le principe odorant s'éloigne beaucoup des huiles

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volatiles telles sont les eaux de laitue, de morelle, etc. Quoique la préparation des eaux distillées ne soit pas une opération difficile à exécuter, elle demande cependant quelques précautions. La distillation doit ordinairement être faite à feu nu, en raison de la difficulté qu'il y a d'élever l'eau en vapeur au moyen de la chaleur du bain-marie, sous la pression atmosphérique. Mais alors il faut empêcher les plantes de se tasser au fond de la cucurbite de l'alambic, parce qu'elles pourraient s'y attacher, brûler et communiquer à l'eau une odeur empyreumatique. On obvie à cet inconvénient en plaçant entre les plantes et le fond de la cucurbite un diaphragme percé d'une multitude de petits trous et placé sur un trépied. Dans d'autres circonstances la plante est placée dans un panier au dessus de l'eau, et n'est en contact qu'avec la vapeur aqueuse. Lorsque la plante est très riche en huile volatile, on peut séparer la partie de l'huile qui n'est pas dissoute dans l'eau, en faisant usage du récipient florentin. Lorsqu'on distille de l'eau sur une substance végétale, il faut bien se garder de pousser la distillation jusqu'à siccité, car alors l'odeur d'empyreume se développerait indubitablement; on retire ordinairement les deux tiers de la quantité d'eau mise dans la cucurbite. Les quantités relatives d'eau et de plante qu'on doit employer pour obtenir les eaux distillées varient suivant les matières sur lesquelles on opère : ordinairement on prend 5,000 de la plante, 20,000 d'eau, et l'on distille jusqu'à ce qu'il ait passé 10,000 de liquide. Ces proportions sont indiquées dans le nouveau Codex de Paris pour les eaux de rose, de mélisse, de tilleul, de romarin, de fleur d'oranger, etc. Pour les eaux distillées des plantes peu odorantes, on est dans l'usage d'augmenter la dose des plantes, et souvent même de recohober l'eau sur de nouvelles quantités de plantes fraîches: c'est ainsi qu'on prépare les eaux de laitue, de pariétaire et de pourpier. Il est enfin des cas où il faut faire précéder la dis tillation de la macération ou de l'infusion prolongée pendant plusieurs heures : ceci doit se pratiquer lorsque l'on agit sur des substances dont le tissu dur et serré ne se laisse pas facilement pénétrer dans l'eau : tels sont les bois de Rhodes, de sassafras, les écorces de cannelle, de cascarille, de girofle, etc.

On doit conserver les eaux distillées dans des vases de verre, Dict. de Méd.

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à l'abri du contact de l'air et de la lumière; on doit cependant éviter de boucher les vases trop hermétiquement : du linge bien blanc ou du parchemin est ce qu'il convient le mieux d'employer à cet effet. Malgré ces précautions, les eaux distillées des plantes dites inodores s'altèrent souvent avant l'époque où elles peuvent être renouvelées. Les eaux chargées d'huiles essentielles, telles que l'eau de fleur d'oranger, de rose, etc., se conservent, au contraire, plusieurs années : elles sont même plus suaves après un certain laps de temps.

Il nous serait impossible d'indiquer dans un article général les propriétés médicales des eaux distillées: ces propriétés varient nécessairement suivant les espèces de plantes qui entrent dans leur composition. C'est donc en consultant les articles particuliers de chacune de ces plantes qu'on trouvera ce qui ne peut être ici relaté. Il n'est pas plus facile d'indiquer positivement les doses auxquelles il convient d'employer les eaux distillées ; cependant nous ferons observer, en nous bornant aux eaux distillées mentionnées dans le nouveau Codex de Paris, qu'il n'est guère que les eaux de laurier-cerise, d'amande amère, de laitue, de morelle, de fleur d'oranger, de menthe, de fenouil, d'hyssope, de cannelle, qui puissent véritablement être considérées comme assez actives pour obliger le médecin à porter une grande attention dans les doses auxquelles il convient de les administrer. La plupart des autres eaux distillées du Codex peuvent être regardées comme des excipiens dont les doses, dans les médicamens composés, dépendent plutôt des substances qui doivent être tenues en dissolution ou en suspension, que de leur propre nature. Il n'en est pas de même des eaux distillées que nous avons indiquées nominativement; elles jouissent de propriétés actives, quoique dans des degrés bien différens d'intensité. Il y aurait done des inconvéniens à les administrer légèrement et à trop fortes doses. C'est surtout dans l'emploi des eaux distillées de laurier-cerise et d'amandes amères qu'il faut mettre beaucoup de circonspection: la première de ces eaux, faite comme elle doit l'être, c'est-à-dire suivant le Codex de Paris, a causé l'empoisonnement à la dose d'une once, chez des sujets robustes: ce n'est donc qu'avec beaucoup de précautions et à dose bien moins forte qu'on en doit faire usage. L'eau d'amande amère est presque aussi dangereuse. Quant aux eaux de laitue, de

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