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qui entrent dans leur composition, et n'ont aucun rapport avee les véritables émulsions huileuses simples, auxquelles on ne peut les comparer, ni pour leurs propriétés chimiques, ni pour leurs propriétés médicales. GUERSENT.

ENCANTHIS (de v dans, et de xavos, l'angle de l'œil). On appelle ainsi une tumeur formée par un développement morbide ou une dégénérescence de la caroncule lacrymale. Dans le commencement la maladie n'est qu'une petite excroissance molle, rougeâtre, grosse comme un pois, grenue à sa surface, qui se développe dans la caroncule lacrymale et le repli semi-lunaire de la conjonctive qui l'avoisine. Quand la maladie est ancienne, elle peut acquérir un volume considérable, celui du poing, par exemple, comme Purman en rapporte une observation, et alors elle étend ses racines au delà de la caroncule lacrymale, jusqu'à la membrane interne des paupières. L'encanthis est quelquefois indolent; dans d'autres cas il est plus ou moius douloureux. Placé entre les paupières, il tient ces parties continuellement écartées, s'oppose à leur rapprochement vers le grand angle de l'œil, gène leurs mouvemens, et cause de grandes incommodités au malade. Il entretient une ophthalmie chronique et occasione souvent un épiphora continuel par l'obstacle qu'il met au cours des larmes en comprimant ou en déviant les points lacrymaux.

Cette excroissance est souvent, dans les premiers temps de son développement, granuleuse comme une mûre, ou formée de petits morceaux frangés; plus tard, elle présente le même aspect dans une certaine étendue seulement de sa surface; le reste est lisse, d'une couleur blanchâtre ou cendrée, et couvert de vaisseaux variqueux; quelquefois elle se plonge dans la conjonctive qui recouvre l'œil, et parvient jusqu'auprès de la cornée tranparente. Lorsqu'elle est arrivé à un degré aussi avancé, dit le célèbre Scarpa, la tumeur intéresse constamment, avec la caroncule lacrymale, le pli semi-lunaire et la membrane interne de l'une ou de l'autre paupière ou toutes les deux. Ainsi, dans ces cas, outre les racines qu'elle reçoit de la caroncule lacrymale, du pli semi-lunaire, et de la conjonctive oculaire, elle jette un appendice saillant et dur au toucher, le long de la face interne de l'une et de l'autre paupière, dans la direction de leurs bords: dans ce cas, l'encan

this, se divise, en dedans de la cornée, en forme de queue d'hirondelle, et présente deux prolongemens dont l'un s'étend derrière la paupière supérieure, et l'autre derrière l'inférieure.

Le corps de l'encanthis, ou cette portion moyenne de l'excroissance qui s'étend de la caroncule lacrymale au globe de l'œil, acquiert souvent le volume d'une noisette ou d'une châtaigne. Quelquefois la tumeur est déprimée et comme écrasée dans son milieu, qui conserve son apparence granuleuse, tandis que ses prolongemens palpébraux ont l'aspect d'une membrane adipeuse. En renversant les paupières, ces prolongemens représentent quelquefois un demi-anneau saillant, qui embrasse la moitié interne du globe de l'œil.

L'encanthis peut éprouver la dégénérescence cancéreuse, ce que l'on reconnaît à la couleur rouge-obscur et comme plombée que prend la tumeur, à son extrême dureté, aux douleurs lancinantes dont elle est le siége, et qui se propagent dans le globe de l'œil, la région temporale et toute la partie antérieure de la tête; à la facilité avec laquelle elle saigne au moindre attouchement; aux ulcérations de mauvaise nature qui se forment à sa surface et fournissent un ichor âcre et fétide : la maladie est alors toujours compliquée d'épiphora. Plus tard, le globe de l'œil, les paupières, les os voisins de la cavité orbitaire, participent à l'affection, et éprouvent de proche en proche la dégénérescence carcinomateuse. Cet encanthis malin n'admet, en général, qu'un traitement palliatif, à moins qu'on ne veuille en tenter l'extirpation totale, et l'enlever avec toutes les parties contenues dans la cavité orbitaire, opération dont le succès serait fort douteux. Dans presque tous les cas où l'on a tenté cette extirpation, la maladie a repullulé, et les malades ont succombé après avoir éprouvé, sans bénéfice, les douleurs de l'opération. Cependant, quand la tumeur, de nature cancéreuse, ne s'est encore étendue qu'à la peau de l'angle et à la partie interne des paupières, on peut en faire l'extirpation, et ensuite cautériser la plaie avec la pàte arsénicale. Pour cela, après avoir soulevé la tumeur avec des pinces, on la circonscrit et on la détache avec le bistouri, en ayant soin de ménager les parties voisines on panse la plaie simplement. Le second jour on applique dessus une couche légère de pâte arsénicale, après avoir préservé l'œil de l'action du caustique, en plaçant entre cet organe et les paupières une petite lame de

plomb fort mince, et accommodée à la courbure des parties. J'ai vu M. Dubois pratiquer avec succès l'opération par ce procédé, chez un musicien piémontais, âgé de trente-huit ans, qui portait depuis trois ans un encanthis ulcéré, du volume d'une grosse figue. On a proposé et employé, pour guérir l'encanthis benin, les applications astringentes et résolutives sur la tumeur, la compression méthodiquement exercée à sa surface, mais on a renoncé à ces différens moyens à cause de leur inefficacité et de leurs inconvéniens.

L'encanthis benin, quelque volumineux qu'il soit, peut être traité avec succès par l'extirpation. Quand il est petit, granuleux et qu'il n'occupe que la caroncule lacrymale et la conjonctive voisine, il faut le soulever avec des pinces et l'emporter d'un seul coup de ciseaux à cuiller, en rasant les parties sous-jacentes dans toute l'étendue de la base de son pédicule : en faisant cette excision, il est nécessaire de ne pas comprendre plus de substance de la caroncule qu'il n'en faut pour déraciner entièrement la maladie.

Après avoir enlevé l'excroissance de toutes ses racines, on lave l'oeil à plusieurs reprises avec de l'eau froide, puis on le couvre avec une compresse que l'on soutient par un bandeau ou tout autre bandage contentif. Le cinquième, sixième ou septième jour, il s'établit une suppuration muqueuse dans les parties où la rescision a été pratiquée. Alors il faut toucher la plaie avec un petit bouton d'alun taillé en crayon, et instiller plusieurs fois dans l'oeil un collyre mucilagineux. Si la plaie, malgré l'emploi de ces moyens, ne se cicatrise pas, mais devient blafarde et baveuse, on la touchera plusieurs fois avec le nitrate d'argent fondu, en ayant soin d'épargner la conjonc tive. Après avoir détruit la fongosité, on achève le traitement en introduisant deux ou trois fois par jour, entre le globe de l'oeil et l'angle interne des paupières, une pommade faite avec du beurre frais, de la poudre de tuthie et du bol d'Arménie.

Il faut également avoir recours à l'excision dans les cas où l'encanthis est volumineux et présente un ou deux appendices fipomateux situés sur la membrane interne des paupières. La ligature ne peut jamais ètre, suivant Scarpa, un moyen curatif préférable à la rescision, parce que l'encanthis volumineux et invétéré n'a jamais un pédicule assez mince pour qu'on puisse y placer une ligature; et que toujours, dans ces cas, les

racines de la tumeur s'étendent de la caroncule lacrymale sur la conjonctive oculaire jusqu'auprès de la cornée. De plus, par la ligature on ne ferait jamais tomber les appendices que l'encanthis envoie en dedans des paupières, et il faudrait plus tard en faire l'extirpation par excision. La crainte de l'hémorrhagie après l'excision n'est pas fondée: on a un grand nombre d'observations d'encanthis gros et invétérés qu'on a excisés sans qu'il soit jamais survenu d'accident à l'occasion de la perte de sang. D'ailleurs, si cette hémorrhagie arrivait, il sesait aisé de s'en rendre maître. J'ai été témoin d'un semblable accident, produit par l'ouverture de l'artère angulaire, dans une opération d'encanthis volumineux, qui s'était étendu aux tégumens de la racine du nez. L'habile chirurgien qui avait pratiqué l'extirpation de la tumeur se contenta de comprimer l'artère ouverte avec quelques morceaux d'agaric et un tampon de charpie. Le second jour, à la levée de l'appareil, le sang était arrêté.

Quand la tumeur est fort grosse et présente deux appendices qui s'étendent à la face interne de l'une et de l'autre paupière, il faut pratiquer l'opération de la manière suivante: on fait asseoir le malade; un aide renverse la paupière supérieure afin de faire ressortir l'appendice supérieur de la tumeur; le chirur gien incise profondément cette racine avec un petit bistouri, dans la direction du bord libre des paupières; puis, après l'avoir saisie et tirée en avant avec des pinces, il la sépare toutà-fait de la face interne de la paupière supérieure, en procédant de l'angle externe de l'œil vers l'interne, jusqu'à la portion moyenne de l'encanthis. Il détache ensuite, de la même manière, la seconde racine, derrière la paupière inférieure, puis soulève le corps de la tumeur avec des petites piaces ou une double airigne, et le sépare des parties sous-jacentes avec le bistouri ou de petits ciseaux à cuiller. Quand la tumeur est invétérée et d'un volume considérable, il n'est pas toujours possible d'épargner une assez grande quantité de parties, pour qu'après la cicatrisation de la plaie il ne reste un épiphora incurable. Après l'excision, on se conduit comme après l'opération de l'encanthis simple. En général, les remèdes locaux les plus doux sont les plus convenables, soit pendant, soit après la première période de la suppuration, surtout lorsqu'on a enlevé avec la tumeur une grande portion de la conjonctive qui recouvre le globe de l'œil vers le nez. J. CLOQUET.

ENCEPHALE.-S'il entrait dans notre plan de donner une description détaillée de chacune des parties du corps humain, nous devrions sans doute consacrer ici un article à l'anatomie de l'encéphale, de cette partie importante de la masse centrale nerveuse, qui est renfermée dans la cavité crânienne. Mais si les renflemens dont la réunion forme l'encéphale, et qui ne sont que l'extrémité supérieure du système nerveux cérébrospinal, se prêtent à une description isolée de celle® du reste de ce système, il n'en est plus de même quand il s'agit de considérations générales d'anatomie et de physiologie, qui ne devraient embrasser que les hémisphères cérébraux, le cervelet, la protubérance cérébrale et la moelle allongée. Les diverses parties du système nerveux sont dans une telle connexité, une telle dépendance, que ce serait sans aucun avantage, s'exposer à d'inévitables répétitions, que de s'astreindre à faire sous ce rapport des articles particuliers pour chacune d'elles. Nous ne traiterons donc dans cet article que de la pathologie de l'encéphale (nous ne comprendrons ici que le cerveau, le cervelet et la protubérance cérébrale, la moelle allongée ne pouvant être séparée de la moelle rachidienne); et nous renverrons au mot NERVEUX (Système) pour tout ce qui concerne l'anatomie et la physiologie générales de ce système, ainsi que son analomie anormale ou ses vices de conformations congénitaux.

Après avoir décrit les altérations que le tissu cérébral et ses dépendances peuvent présenter; après avoir jeté un coup d'oeil général sur les maladies de l'encéphale, nous ferons, dans autant de sections, l'histoire des maladies de cet organe qui n'ont pas reçu de nom particulier, ou que nous pensons plus utile de décrire ici. Ainsi nous traiterons successivement de l'inflammation diffuse de l'encéphale, de l'inflammation locale de cet organe, de ses abcès, des tumeurs qui s'y développent, telles que les tumeurs fibreuses, cancéreuses, tuberculeuses, charnues, etc.; des vers vésiculaires qui habitent à sa surface ou dans sa propre substance; enfin de l'atrophie et de son hypertrophie. L'APOPLEXIE, L'HYDROCEPHALE et le RAMOLLISSEMENT CÉRÉBRAL sont traités dans des articles séparés. (Voyez ces mots.)

SI. DE L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE DE L'ENCEPHALE ET DE SES DÉPENDANCES. Dans l'état morbide, l'encéphale et ses enveloppes subissent des changemens de couleur, de consistance, de di

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