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phose est peu éloignée. Le Chalcidide se dresse sur ses pattes, recourbe sous lui l'extrémité de son abdomen et l'applique à la place exacte révélée par son odorat. Puis l'abdomen, après avoir guidé l'entrée de la tarière, reprend sa position normale, le forage et la ponte commencent. L'opération est plus ou moins longue et varie avec la dureté de l'écorce, la profondeur à laquelle se trouve la larve du Scolytide: elle peut se prolonger jusqu'à dix et douze minutes. Il arrive qu'un premier essai semble être infructueux. On voit alors l'animal retirer sa tarière; les antennes recommencent à explorer la surface, enfin l'extrémité de l'abdomen se pose à nouveau sur l'écorce, mais toujours à l'endroit exact où a eu lieu le forage du début. Parfois, des femelles voisines que leur odorat attire au même endroit, essaient d'en chasser la pondeuse. Les deux insectes s'approchent alors l'un de l'autre, par une marche oblique, les ailes relevées, dans une attitude menaçante; pourtant le corps à corps n'a presque ja

Fig. III et IV.

MANDIBULE DE LA LARVE DE Pleromalus Spinola RATZ.- ANTENNE DE LA MÊME. (Grossissements, 300.)

mais lieu et la plus faible, si toutefois sa tarière n'est pas encore enfoncée, cède immédiatement la place. Mais si la ponte est en cours, la pondeuse reste immobile, sans broncher et rien ne peut la troubler au moment où elle assure la continuité de l'espèce. Nous en avons examiné plusieurs à la loupe sans qu'elles aient manifesté le moindre émoi.

Autant elles se montrent craintives quand elles se promènent sur l'écorce, autant elles demeurent impassibles pendant la ponte.

Celle-ci terminée, l'insecte continue ses recherches. Parfois il reste longtemps aplati à l'endroit où il vient de déposer un œuf, comme si cet acte lui avait enlevé ses forces.

Si alors nous soulevons avec soin la couche d'écorce qui abrite la larve d'Ips, nous apercevons dans sa logette, juste à côté d'elle sur la paroi, un œuf minuscule, fusiforme, opalescent,

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Roptrocerus Xylophagorum RATZ. ET Ở GROSSIS 8 fois.

Fig. 7.

Eurytoma ischioxanthus RATZ ?. (HYMÉN. CHALCIDIDE.)

Fig. 8.

Medeterus signaticornis LW.

(DIPT. DOLICHOPODIDE.)

d'un tiers à un demi-millimètre de longueur. Il arrive quelquefois, mais rarement, que l'Hyménoptère se trompe et dépose un a uf dans la logette d'une larve qui en contient déjà un. Ou bien encore, après de longs efforts, il retire sa tarière et s'en va. Si l'on cherche alors ce qui s'est passé et si l'on soulève l'écorce, on ne trouve pas d'œuf, mais on aperçoit au contraire, ou bien une larve de Scolytide seule dans sa logette, ou bien une logette vide, ou enfin l'écorce compacte sans trace de Tomicus. Dans le premier cas, la tarière a sans doute rencontré un obstacle insurmontable. Dans les deux autres, il faut admettre que l'insecte a été trompé par son odorat et que, seule, l'épreuve de la tarière lui a révélé son erreur. Il est possible, d'ailleurs, d'expliquer facilement ces faits de la façon suivante : l'odorat, premier guide, provoque les réflexes de l'abdomen et l'insertion de la tarière dans la logette; mais seul le contact de la larve du Scolytide et de la tarière détermine les réflexes de la ponte.

Au bout de trente-six heures en moyenne, il sort de l'œuf une petite larve apode, blanche. L'une de ses extrémités est arrondie, c'est l'extrémité antérieure. L'autre est plus aiguë. La première porte deux très courtes antennes d'un seul article, l'ouverture buccale et une paire de fortes mandibules acérées. La larve rampe sur celle du Bostriche et enfonce ses mandibules dans les téguments de l'hôte. A partir de cet instant, la larve du Scolytide cesse de s'alimenter; elle ne fait plus un mouvement, devient d'un blanc opaque légèrement jaune, mais ne se corrompt pas. La larve de l'Hyménoptère grossit peu à peu, passe au gris rosé, s'alimentant aux dépens des tissus de son hôte. Celui-ci devient de plus en plus flasque; ses téguments, de plus en plus fragiles, adhèrent aux parois de la loge. La larve de l'Hyménoptère consomme d'ailleurs celle du Scolytide en entier, ne laissant que les pièces chitineuses de la tête. Il nous a été donné à plusieurs reprises de rencontrer des nymphes d'Ips parasitées par des larves de Pteromalus, mais nous n'avons pu malheureusement savoir si la nymphose du Scolytide s'était opérée en dépit de l'attaque de la larve du Chalcidide ou si la mère de celle-ci avait pondu auprès d'une nymphe déjà formée. Nous pencherions néanmoins pour cette seconde hypothèse.

Ayant atteint sa taille maxima, la larve du parasite se nym

phose à côté des débris de l'hôte, sans faire de cocon, comme les larves de Chalcidides. Le développement complet depuis la naissance jusqu'à l'éclosion de l'imago prend sensiblement un mois. Des pontes observées par nous le 21 juin 1922 nous ont donné des adultes du 20 au 25 juillet.

Malgré nos recherches, nous n'avons pas observé la sortie de Pteromalus à l'état parfait. Il est probable qu'ils se libèrent en suivant les galeries des Scolytides et s'échappent par les trous d'entrée. La méthode employée pour suivre le développement de l'Insecte en forêt fut la suivante : les emplacements de ponte étaient relevés sur les troncs d'arbres-pièges, au crayon indélébile, avec, à côté, la date et l'heure exactes. L'impassibilité des femelles rendait l'opération des plus aisées, si l'on évitait toutefois les mouvements brusques. Nous avons pu noter et observer ainsi 40 ou 50 places de ponte en peu d'heures sur un même arbre. Puis nous soulevâmes les écorces à ces emplacements, les unes le lendemain ou le surlendemain, les autres huit jours, quinze jours, un mois plus tard. De cette façon, l'Insecte grandit pour ainsi dire sous nos yeux.

Plus la larve du Scolytide est grosse et voisine de la nymphose, plus naturellement le parasite est gros lui-même, ayant eu à sa disposition plus de nourriture.

Ainsi que le note Ratzeburg, les mâles sont nombreux par rapport aux femelles. C'est là, comme le croient Adler et L.-O. Howard, l'indice d'une parthénogenèse fréquente. L'accouplement se fait sans doute sur les herbes, en forêt. Nous l'avons étudié en détails sur des individus élevés au laboratoire. Le mâle, à peu près de la même taille que la femelle, s'approche d'elle par derrière, par une marche oblique, battant vivement des ailes. Il monte sur le dos de celle-ci, appliquant à plusieurs reprises sa bouche sur la nuque et sur le vertex. Puis la fécondation a lieu. Elle est rapide et le contact des deux abdomens ne dure pas plus de trois secondes. Pendant toute cette scène, la femelle reste entièrement passive. Des batailles se sont engagées parfois devant nous entre deux mâles pour la possession d'une même femelle. Le processus est le même qu'entre deux femelles qui se disputent une place de ponte. Les deux adversaires s'approchent obliquement l'un de l'autre, les ailes relevées. Mais le plus petit

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