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chevaux et les revues de l'armée du khalyfe Obéydite.

Enfin, toutes ses observations portaient sur les plaisirs que les habitants du Caire se donnent toute leur vie durant. A entendre son rapport, on aurait cru que toute la population du Caire n'était occupée d'un bout de l'an à l'autre qu'à s'amuser, et il concluait en disant que ce peuple était léger et immoral, et que le prince régnant profitait de ces dispositions d'esprit pour le gouverner selon son bon plaisir, sans lois et sans morale, en véritable hérétique qu'il était.

Le second rapport ne montrait aussi qu'un des côtés de la vie de ce peuple.

Il énumérait les mosquées et les lieux de prière, montrait que ces mosquées, très nombreuses, étaient remplies d'une foule fervente, très attachée à sa religion et à la doctrine de ses princes.

Les vendredis, disait-il, à la prière de midi, les rues se vidaient et l'immense quantité de fidèles accourus ne trouvait pas à se loger dans les mosquées, quoique on en comptât plus de trois cents.

Partout on s'invitait à aller entendre dans la soirée la lecture des Saints Livres, partout et tous les jours on avait des réunions où, après avoir prié Dieu en commun, on discutait sur les Livres sacrés.

Enfin, sa conclusion était qu'il trouvait vraiment dommage de voir tant de ferveur chez un peuple hérétique, gouverné si pieusement et selon la parole divine par un prince si pieux, mais, hélas ! si aveuglé par l'esprit du mal.

Le troisième rapport roulait sur les sciences et les arts. Son auteur était émerveillé des choses nouvelles et des découvertes récentes en astronomie, en physique, en chimie et en médecine. Il parlait avec admiration des observatoires, des hôpitaux et des jardins botaniques.

Il parlait des fabriques d'étoffes, de verre, de cuivre, de fer, etc., c'est-à-dire de l'industrie en général.

Son admiration n'avait plus de bornes lorsqu'il parlait des mathématiques et particulièrement de la mécanique, des constructions grandioses et élégantes qui s'y élevaient,

enfin des ponts et des digues faits avec tant de goût et de jugement délicat. Il expliquait, in-extenso, le système merveilleux d'irrigation adopté dans ce pays et sa péroraison, après un tel exorde, faisait ressortir qu'il n'était pas étonnant que ces hérétiques fussent plus riches et plus puissants que les khalyfes et les orthodoxes de Bagdad, puisqu'ils savaient cultiver les sciences et les arts qui, seuls, développent l'industrie et le commerce, sources de la richesse, de la vie et de la force des nations.

Quand la lecture des trois rapports fut achevée, le professeur prit la parole et leur dit : « Avec ces trois rapports, nous avons un ensemble qui nous donne une très juste idée de l'état actuel de la florissante ville du Caire, comme aussi des nombreuses causes de sa grandeur et de la juste et belle réputation qu'elle a su s'acquérir depuis quelque temps. << Voici donc ma dernière leçon pour vous tous, mes chers élèves, comprenez-la bien et ne l'oubliez pas :

» Observez, notez, écrivez, mais ne concluez jamais!

» Allez en paix! »

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QUATRIÈME GROUPE

AFRICAINS NEGRES

SOUDAN ORIENTAL

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