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enchantée; il retrouva ses sens et suivit avec Oum-Aly les traces de la reine jusque chez le nègre. Il entra, et que vit-il ? . . . . . .

Sa colère fut si forte qu'il tua la reine et le nègre sur le coup.

Puis il raconta à Oum-Aly son histoire : « Cette fille, lui dit-il, qui n'était pas digne de vivre sur la surface de la terre, était, hélas ! fille d'un puissant monarque. Je m'en épris follement; pendant sept ans, je souffris en silence, j'arrivai enfin à l'enlever, et jaloux de ma conquête je l'amenai ici pour la cacher à tous les yeux, croyant qu'il n'y avait ici ni hommes, ni esprits sataniques. Il y a quinze ans que je mène cette vie délicieuse, et tout cela n'a pas empêché cette malheureuse créature de me tromper si ignominieusement et, ce qui plus est, elle a su en garder le secret.

>> Maintenant je vais partir et aller trouver ma famille que je n'ai pas vue depuis quinze ans. Prenez, Madame, tous les trésors qui sont ici et que Dieu vous rende éternellement heureuse! »

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XIX

LE KADI BIEN SERVI

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N kadi avait été destitué de ses fonc

tions.

Après un certain temps, se voyant à bout de ressources, il appela son domestique et lui dit : « Il faut me trouver quelques personnes qui viendraient me demander des consultations juridiques. »>

Le domestique, qui était fort rusé et homme de bonne volonté, se met à l'œuvre aussitôt pour plaire à son maître. Il sort, et, chemin faisant, il marche sur le pied d'un promeneur qui se trouvait devant lui; le bonhomme tombe sur la figure, ses vêtements se salissent dans la boue et sa savate se déchire. Il se relève furieux, mais dès qu'il reconnaît le domestique du kadi: « Que Dieu te pardonne >> lui dit-il, en se retirant au plus vite.

Le lendemain, le domestique s'en va au marché ; au milieu de la foule il avise un homme habillé de neuf, il s'accroche à ses habits et tire si fort qu'il les déchire.

Le malheureux homme se retourne, voit et reconnaît le domestique du kadi et se sauve en lui disant : « Que Dieu te pardonne. »

Le domestique du kadi pensa : « On connaît trop mon maître et on sait qui je suis; cela ne peut aller ainsi, il faut que je trouve moyen de régaler aujourd'hui les invités de mon maître. »

Pendant, ces réflexions il rencontre un domestique portant sur un plateau une superbe oie farcie et artistiquement garnie; l'heureux porteur s'en allait au four.

Notre homme le suit. Le domestique laisse l'oie au four et va vaquer à ses autres affaires pour revenir chercher l'oie dès qu'elle sera cuite.

Alors le domestique du kadi entre au four: « Que la bénédiction de Dieu soit sur vous, dit-il au maître du four...

Ainsi que sur vous, lui répond celui-ci ;

quel bon vent vous amène ici, mon frère, il y a longtemps que je ne vous ai vu...

four.

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Voilà, je viens prendre l'oie qui est au

Mais, cette oie n'est pas à toi.

Ne dis pas cela, mon frère.

Je veux bien, mais que dirai-je à la personne qui me l'a apportée, lorsqu'elle reviendra me la réclamer?

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Tu lui diras: J'ai mis l'oie au four, elle a fait, couac ! et elle s'est envolée. A présent l'oie est cuite à point, donne-la moi, le seigneur kadi l'attend. >>

Il prend l'oie et s'en va. Le kadi la mange avec ses amis et tout le monde s'en pourlèche les babouines.

Pendant ce temps, le domestique revient au four.

« Mon oie doit être cuite, rends-la moi, ditil au maître.

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Ton oie? Eh bien! elle a fait couac ! et elle s'est envolée.

Que dis-tu là, malheureux !... » et des paroles aux injures, on passe fort naturellement aux coups.

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