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Le mariage est annoncé et les noces com

mencent.

Le dernier jour, après que la jeune fille eût pris son bain, ses sœurs la coiffèrent et lui enfoncèrent dans la tête de grandes épingles en forme d'aigrette.

Dès que la coiffure magique fut terminée et que la dernière épingle fut enfoncée, la jeune fille se transforma en tourterelle avec une houppe sur la tête et s'envola à tire d'ailes par la fenêtre.

Tous les jours elle venait se poser sur la fenêtre de la cuisine du roi et roucoulait tristement.

Le roi avait donné ordre de la faire prendre vivante. Enfin, un jour on parvint à l'attraper et un magicien qui se trouvait pour lors à la Cour pour soigner le jeune prince qui se mourait de consomption et d'amour, reconnut sur la tourterelle le talisman.

Il enleva délicatement les épingles et, lorsqu'il retira la dernière, la tourterelle redevint jeune fille.

Le prince reconnaissant sa fiancée fut guéri aussitôt et depuis ils vécurent heureux et

contents.

La princesse pardonna à ses sœurs et les pourvut de dot et de mari1.

1. Comparer avec le conte de Cendrillon. En Egypte, dans les appartements, les femmes vont nu-pieds, la pantoufle de Cendrillon est remplacée par le bracelet du poignet, et dans d'autres contes analogues par le bracelet à la cheville.

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III

LA PRINCESSE TCHERKESSE 1

U

N sultan avait une fille qui, lorsqu'elle

riait, faisait paraître le soleil dans toute sa splendeur; lorsqu'au contraire elle pleurait, il tonnait très fort et pleuvait abondamment.

Un jour cette fille se mit à travailler au métier de tisserand. Il lui apparut un oiseau qui lui dit : « Que tu travailles ou que tu ne travailles pas, tu n'auras jamais pour mari qu'un mort. » La pauvre fille quitta aussitôt son métier et se mit à pleurer à chaudes larmes. Sa mère entra dans la chambre et, trouvant sa fille en pleurs, elle lui en demanda le motif. La jeune fille tout éplorée lui répéta

ce que
un peu, mais ne crut pas

l'oiseau lui avait dit. Sa mère s'attrista

attacher trop

y

1. Circassienne.

d'importance. La fille se remit au métier, et aussitôt l'oiseau reparut et répéta sa phrase cruelle; c'est alors que la malheureuse mère unit ses larmes à celles de sa fille. Tous ceux qui étaient dans le palais s'unirent également à la douleur de la mère et de la fille.

Il tonna et plut à verse pendant tout ce temps. Le sultan qui était en promenade dans la ville s'inquiéta fort et comprit que sa fille pleurait. Il voulut en connaître la raison et s'adressa à son vizir pour lui demander conseil. Celui-ci lui proposa de rentrer. Ils rebroussèrent aussitôt chemin et se dirigèrent vers le palais, où, en arrivant, ils trouvèrent tout le monde en larmes et dans la plus profonde désolation. Il entra chez sa fille et la questionna. Elle, pour toute réponse, reprit son métier, aussitôt l'oiseau apparut et répéta d'un air solennel la phrase qu'il avait déjà prononcée deux fois. Le père pleura à son tour et, pour ne plus rentrer dans cette ville, il rassembla sa mère, sa femme, sa fille et son vizir, et prenant quelques robes de ces dames ainsi que leurs bijoux, ils partirent tous ensemble pour les montagnes.

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