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DEUXIÈME GROUPE

ARIENS DU NORD

EUROPÉENS, GRECS, ROMAINS, ETC.

I

V

LES QUARANTE BOUCS
ET LE BOUC CHEVAUCHANT

SUR LE BOUC 1

L y avait une fois un sultan qui avait trois filles, l'une plus belle que l'autre.

Lorsqu'elles grandirent et furent d'âge à se marier, le sultan consulta son vizir sur ce qu'il convenait de faire pour les établir selon leurrang.

I. Publié dans le Bulletin de l'Institut égyptien, 2o série, no 5, 1884, p. 90.

Le résultat de leur délibération fut que dès le lendemain on fît annoncer dans le pays, par des crieurs publics, que le sultan avait décidé de marier ses filles. En conséquence, tous les jeunes gens étaient conviés à passer sous les fenêtres du sérail au jour que le sultan faisait savoir.

Au jour dit, les prétendants arrivèrent en foule et défilèrent sous les fenêtres du palais. La princesse aînée jeta son mouchoir qu; tomba sur un beau prince.

La seconde princesse ayant jeté son mouchoir, le mouchoir alla se fixer sur la tête d'un autre émir, jeune, beau et puissant.

Quand ce fut au tour de la troisième princesse, elle lança son foulard qui alla accrocher les cornes d'un bouc qui passait au milieu de la foule.

Le sultan ordonna que la troisième princesse recommençât l'expérience. Elle jeta donc le foulard, qu'on lui avait rapporté, une seconde fois; la destinée le fit encore s'accrocher aux cornes du même bouc.

Le sultan, furieux d'être la risée du peuple, ordonna une troisième épreuve qui n'eut pas

un autre résultat; le foulard s'en allait voltiger dans les airs, tournoyait et finalement allait s'accrocher aux cornes du même bouc.

Le sultan dit, en voyant cette obstination du sort, qu'il ne consentirait jamais à marier sa fille avec un bouc et qu'elle resterait fille.

Mais la jeune princesse pleura tant, et répéta si obstinément qu'elle consentait à se marier avec ce bouc puisque telle était sa destinée; ses sœurs aînées, qui la jalousaient parce qu'elle était plus jolie qu'elles, l'aidèrent si bien auprès du sultan, que celui-ci finit par accorder son consentement à ce que ce mariage extraordinaire s'accomplît. I ordonna donc que les noces se feraient selon le cérémonial ordinaire.

Toute la ville fut en fête pendant quarante jours et quarante nuits; on n'entendait partout que chants et musiques; on ne voyait que jeux, banquets et illuminations, mais au milieu de toute cette foule en liesse et en joie, chacun ne pouvait s'empêcher d'être préoccupé des résultats du mariage de la jeune et jolie princesse avec le bouc.

Le sultan, le vizir, les femmes du palais

essayèrent chacun tour à tour de la dissuader de consommer ce mariage. Mais elle n'avait qu'une phrase pour toute réponse et à tout ce qu'on lui disait, elle répondait : « Peut-on se soustraire à sa destinée ! »

La nuit du doukhoule étant arrivée, on para la princesse et bientôt on introduisit le bouc dans la chambre nuptiale.

La porte était à peine fermée, que le bouc se secouant jeta sa peau à terre. Quel ne fut pas l'étonnement et la joie de la jeune princesse, en voyant devant elle un fort beau jeune homme, si beau, tel que personne, avant elle, n'en avait vu son pareil en beauté !

Ce jeune homme s'approcha d'elle, la caressa et lui dit :

« Je suis un émir puissant, mais enchanté par des sorciers; je vous aimais et me voilà uni à vous. Il ne tient qu'à vous, princesse, que nous ne soyons jamais séparés !.....

Et que faut-il que je fasse ? interrompit la princesse.

Ne jamais parler de ma métamorphose à

qui que ce soit, répondit le malheureux émir

enchanté. Il faut que tout le monde me croie B

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