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tobre 1698, mort à Bruxelles, le 22 février 1771. Admis dans la Société de Jésus en 1715, il fut bientôt après chargé de suppléer le P. Porée comme professeur de belles-lettres au college Louis-le-Grand. Plus tard il renonça à l'enseignement, devint confesseur à la Bastille, et exerça la prédication à Paris et à Versailles. Quoi qu'il n'obtint aucun succès, il reçut cependant le titre de prédicateur ordinaire du roi. Il défendit courageusement son ordre, attaqué, et après la suppression des Jésuites en France, il se retira à Bruxelles. Le Père Griffet a publié : Panégy- | rique de saint Louis; 1743, in-4°; L'Année du Chrétien, contenant des instructions sur les mystères et les fêtes, etc.; Paris, 1747, 18 vol. in-12; nouv. édition, Lyon et Paris, 1811-1812, 18 vol. in-12 : la première édition est anonyme; Exercices de piété pour la communion; 1748, in-18: ouvrage continuellement réimprimé; - Histoire du Règne de Louis XIII; Paris, 1758, 2 vol. in-4°, faisant aussi partie de la nouvelle édition de l'Histoire de France du P. Daniel; - Méditations pour tous les jours de l'année sur les principaux devoirs du christianisme; Paris, 1759, in-12; 1769, in-16: ouvrage encore souvent réimprimé; Coup d'œil sur l'arrêt du parlement de Paris concernant l'institut des Jésuites; Avignon, 1761, 2 parties in-8° (avec le P. Menoux); Mémoire concernant l'institut, la doctrine et l'établissement des Jésuites en France; Avignon, 1761; Rennes, 1762, in-12; Mémoire sur l'établissement des Jésuites en France; Rennes, 1762, in-8° : — - Exercices ou Prières pendant la Messe; Paris, 1762, in-12;

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Lettre à M. D*** sur le livre intitulé : Émile, ou de l'Éducation, par J.-J. Rousseau; Amsterdam et Paris, 1762, in-12 (attribué au P. Griffet ); Remarques sur un écrit intitulé Compte rendu des constitutions des Jésuites, par M. de La Chalotais; 1762, in-12; - Mémoire sur l'Institut et la doctrine des Jésuites; Rennes, 1763, in-8°; —Nouveaux Éclaircissements sur l'histoire de Marie, reine d'Angleterre, adressés à M David Hume; Amsterdam et Paris, 1766, in-12; Varia Carmina; Liége, 1766, in-8°;

Sermons pour l'Avent, le Carême et les principales fêtes de l'année; Paris, 1766 ou 1767, 4 vol. in-12; Liége, 1774, 3 vol. in-12; Histoire de Tancrède de Rohan, avec quelques autres pièces concernant l'histoire de France et l'histoire romaine; Liége, 1767, in-12;

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Londres (Paris), 1770, in-12 (1); Histoire des Hosties miraculeuses; Bruxelles, 1770, in-8°; - L'Insuffisance de la religion naturelle, prouvée par les vérités contenues dans les livres de l'Écriture Sainte; Liége et Paris, 1770, 2 vol. in-12: l'auteur a mis dans ce recueil des dissertations sur la version des Septante, sur la Vulgate et sur les nouveaux systèmes du P. Hardouin et de l'abbé de Villefroy; · Mémoires pour servir à l'histoire de Louis, dauphin de France, mort à Fontainebleau, le 20 décembre 1765, avec un Traité de la Connaissance des Hommes, fait par ses ordres, en 1758 (publiés par l'abbé de Querbeuf); Paris, 1777, 2 vol. in-12 lors de la publication de ces Mémoires, dit Barbier, l'éditeur supprima quelques passages du Traité de la Connaissance des Hommes; les plus piquants étaient relatifs aux écrits de Voltaire et de Montesquieu et aux sollicitations dont on assiège les princes lorsqu'ils ont des places à donner. Le P. Griffet a fourni des matériaux pour l'Apologie des Jésuites publiée par Cerutti. Dans sa jeunesse il avait composé des poésies latines, parmi lesquelles on distingue des hymnes d'église. Il avait eu le projet de traduire toutes les oraisons de Cicéron; mais il n'acheva la traduction que des vingt premières, dont Fréron faisait un grand éloge. On doit au

(1) Un chapitre de ce livre, consacré à l'Examen de la vérité dans les anecdotes, est rempli tout entier par l'histoire de l'homme au masque de fer. Le Père Griffet, qui avait exercé à la Bastille le ministère de confesseur durant neuf ans, « était plus que personne, dit M. Paul Lacroix, dans son Histoire de l'Homme au masque de fer, en état de lever le voile étendu sur le prisonnier masqué, que bien des gens regardaient comme une création romanesque sortie du cerveau de Voltaire ou du chevalier de Mouhy; car on ne connaissait encore aucune pièce authentique constatant que cet homme eût existé. Le Père Griffet surpassa encore ce qu'on attendait de son esprit juste et impartial en citant pour la première fois le journal manuscrit de M. Dujonca, lieutenant du roi à la Bastille en 1698, et les registres mortuaires de la paroisse de Saint-Paul... Le Pére Griffet, qui mettait ainsi hors de doute le mystère de l'homme au masque, sans prétendre toutefois le découvrir, crut devoir relater quelques faits qu'il tenait d'un des derniers gouverneurs de la Bastille, Jourdan-Delaunay, mort en 1749... Après avoir rapporté ces nouvelles pièces d'un procès qu'on avait débattu en l'air jusque là, le Père Griffet examina et réfuta tour à tour les Memoires de Perse et les Lettres de Lagrange-Chancel, de M. de Palteau et de Saint-Foix; il évita de se prononcer sur le récit de Voltaire, qu'il ne nomme même pas, en citant ce recit comme tiré d'un livre très-connu et très-bien écrit: il se borna à rapprocher les différentes traditions, pour en faire ressortir les contradictions et les invraisemblances... Quant aux trois opinions émises au sujet du personnage condamné à rester masqué toute sa vie, il ne voulut reconnaître ni le duc de Beaufort, ni le duc de Monmouth dans cette victime d'État, et il préféra pencher du côté de la version des Mémoires de Perse, parce que le comte de Vermandols lui semblait entrer plus naturellement dans cette mystérieuse captivité, dont il fixa le commencement à l'année 1683. M. Paul Lacroix attribue aussi au Père Griffet lui-même une Lettre d'un ami du Père Griffet au sujet des pièces du procès réunies et publiées par Saint-Foix sur le prisonnier masqué, en 1770, et insérées dans l'Annee litté raire de Fréron.

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l'anglais; Paris, 1786, in-12; Daniel, traduit de l'allemand, de Moser; Paris, 1787, in-18 M. Quérard attribue cette- traduction à Charles Griffet de La Beaume; - Réflexions sur l'abolition de la traite et de l'esclavage des nègres; traduites de l'anglais; Paris, 1788, in-8°; – Lettres de Sterne à ses amis, traduites de l'anglais; Paris, 1788, in-12; Les Poëmes

P. Griffet, comme éditeur, la publication des Fabula dramaticæ du P. Porée; 1749; une nouvelle édition, considérablement augmentée et corrigée, de l'Histoire de France, par le P. Daniel; Paris, 1755-1758, 17 vol. in-4°; l'histoire de Louis XIII et le journal du règne de Louis XIV, contenus dans les tomes XIV, XV et XVI, appartiennent au Père Griffet. « Les dissertations critiques et histori-d'Ossian, traduits de l'anglais; Paris, 1788:

ques dont il a enrichi ce grand ouvrage sont, dit Sabatier, d'une instruction et d'une netteté qui jettent le plus grand jour sur plusieurs points de nos annales qui n'étaient pas encore connus. >> On lui doit en outre les Mémoires de la Vie du maréchal Fr. de Scepeaux de Vieilleville, par Vinc. Carloix, avec une préface et des notes de l'éditeur; 1757; une nouvelle édition des Mémoires pour servir à l'histoire universelle de l'Europe, depuis 1600 jusqu'en 1716, par le P. d'Avrigny, augmentés d'un cinquième volume; 1757; un Recueil de Lettres pour servir à l'histoire militaire du règne de Louis XIV, depuis 1671 jusqu'en 1694; 1761-1764, 8 vol. in-12.

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L. LOUVET.

Éloge du P. Griffet, dans l'Année littéraire, 1771. — Desessarts, Les Siècles littéraires de la France. - Qué. rard, La France litteraire.

GRIFFET (Claude), humaniste français, frère du précédent, né à Moulins ou à Nevers, le 30 mars 1702, mort on ne sait à quelle époque, entra aussi chez les Jésuites, et s'occupa de littérature. On lui doit un poëme latin intitulé: De Arte regnandi, qui a été inséré dans le supplément aux Poemata didascalica; Paris, 1813, in-12. Il avait fait aussi une pièce de vers français sur la majorité de Louis XV. Mais il est surtout connu comme éditeur des œuvres du Père Porée. L. L-T. Desessarts, Les Siècles littéraires de la France. Quérard, La France littéraire.

-

GRIFFET DE LA BEAUMÉ (Antoine-Gilbert), littérateur français, neveu des précédents, né à Moulins, le 21 novembre 1756, mort le 18 mars 1805. Après avoir fait de bonnes études, il vint à Paris, en 1776, et s'occupa de traductions. Il avait obtenu un emploi dans un ministère, mais il fut bientôt congédié, et d'autres chagrins l'accablèrent. On a de lui: Galatée, comédie en un acte et en vers; 1776, in-8°; Agathis, scène en vers et en prose; in-8° : M. Quérard doute que ces deux pièces, citées par Beuchot, aient jamais été imprimées; Lettres sur le désastre de Messine, traduites de l'italien; Paris, 1779, in-8°: traduction supposée, ajoute M. Quérard; - Les Épanchements de l'amitié et de l'imagination, traduits de l'anglais, de Langhorne; Paris, 1780, in-18; Evelina, ou l'entrée d'une jeune personne dans le monde ; traduit de l'anglais, de mistriss d'Arblay; Paris, 1785, 2 vol. in-12; 1816, 2 vol. in-12; - Quelques vers; Paris, 1786, in-16; 1801, in-12;

Sermons choisis de Sterne, traduits de

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Le

suivant M. Beuchot, Griffet n'aurait été que l'éditeur de cette traduction de David de SaintGeorges; Le Fou de qualité, traduit de l'anglais, de Brooke; Paris, 1789, in-8°; Sens commun, traduit de l'anglais, de Th. Payne; Paris, 1790, in-8°; Les Souffrances maternelles, roman imité de l'allemand; Paris, 1793, 4 vol. in-18; Marianne et Charlotte, ou l'apparence trompeuse, traduit de l'allemand, de J.-F. Junger; Paris, 1794, 3 vol. in-18; La Victime de l'imagination, ou l'enthousiasme de Werther, traduit de l'anglais; Paris, 1794, 2 vol. in-18; La Messe de Gnide, ouvrage posthume du citoyen Nobody (mot anglais qui signifie personne ); Genève (Paris), 1794, in-24: cette pièce licencieuse a été réimprimée dans les Fétes et Courtisanes de la Grèce, de Chaussard ; — Léopoldine, ou les enfants perdus et retrouvés, traduit de l'allemand de Fr. Schulz; Paris, 1795, 4 vol. in-18; Peregrinus Protée, ou les Dangers de l'enthousiasme, traduit de l'allemand de Wieland; Paris, 1795, 2 vol. in-18; Le Tableau du Déluge, traduit de Bodmer; Paris, 1797, in 18; Histoire des Suisses, traduite de l'allemand, de J. de Müller; Paris, 1797, 8 vol. in-8°; le premier volume a été traduit par N. Boileau; - Vie de Daniel de Foë, mise en tête de l'édition de Robinson Crusoé, publiée par la veuve Panckoucke; 1799; Contes orientaux et autres; Paris, 1799; Mémoires sur les établissements d'humanité; Paris, 1799: Beuchot n'attribue à Griffet de la Beaume qu'une coopération à cet ouvrage;

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Louise, poëme champêtre, traduit de l'allemand de Voss; Paris, 1800, in-18; - Les Enfants de l'Abbaye, traduit de l'anglais de Mme M.-R. Roche; Paris, 1801, 6 vol. in-18; Les Abdérites, suivis de La Salamandre et la Statue, traduit de l'allemand de Wieland; Paris, 1802, 3 vol. in-8°; Aperçu statistique des Etats de l'Allemagne, traduit de l'allemand de Hoek; Paris, 1802, in-fol. ; — Voyage de Fr. Hornemann dans l'Afrique septentrionale, traduit de l'anglais; Paris, 1803, in-8°;

Recherches Asiatiques, ou mémoires de la société établie au Bengale pour faire des recherches sur l'histoire, les sciences et la littérature de l'Asie, traduites de l'anglais, avec des notes de Langlès, Cuvier, Delambre, etc.; Paris, 1805, 2 vol. in-4°; Anna Bella, ou les Dunes de Barham, traduit de l'anglais de Mackenzie; Paris, 1810, 4 vol. in-12. Griffet

de La Beaume a en outre travaillé au Censeur universel anglais, dans lequel il signait d'un Z; au Bulletin de Littérature, au Mercure de France, au Journal Encyclopédique; à La Décade, où il signait d'un L; au Magasin encyclopédique, recueil dans lequel il a publié une Notice biographique et littéraire sur les femmes auteurs les plus distinguées de la Grande-Bretagne, par ordre alphabétique.

J. V.

Notice dans la Décade, tome XLV, p. 182. - Notice dans le Magasin Encyclopédique, avril 1805, p. 414. Quérard, La France littéraire.

GRIFFET DE LA BEAUME ( Charles), économiste français, frère du précédent, né à Moulins, en 1758, mort à Nice, le 10 mars 1800, ingénieur en chef du département des AlpesMaritimes. On lui doit: Théorie et Pratique des Annuités décrétées par l'Assemblée nationale de France pour les remboursements du prix des acquisitions des biens nationaux; Roanne et Paris, 1791, in-8°. On trouve du même écrivain, dans le premier volume du Journal de l'École Polytechnique, un article intitulé Des Moyens de construction appliqués aux travaux publics relatifs aux communications (1794). J. V.

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Quérard, La France littéraire. GRIFFI (Léonard), archevêque de Bénévent, né à Milan, en 1437, mort à Rome, en 1485. En 1478 il avait été nommé évêque de Gubbio, et cinq ans après il fut transféré à un siége plus important. Ses talents et ses qualités le firent distinguer avec avantage. Il cultiva la poésie latine, et composa beaucoup de vers, presque tous demeurés inédits. On trouve de lui dans le recueil de Muratori (Scriptores Rerum Italicarum, t. XXV, p. 465) un petit poëme en vers hexamètres, qui raconte les exploits de Braccio de Pérouse auprès d'Aquila. G. B.

Argelati, Bibliotheca Scriptorum Mediolanensium, t. I. P. II, p. 709. - Tiraboschi, Storia della Letteratura Italiana, t. XVII, p. 140.

*GRIFFIER (Jean), peintre hollandais, né à Rotterdam, en 1656, mort en 1718. Fils de parents pauvres, il fut d'abord apprenti charpentier; le hasard lui ayant fait connaître les enfants d'un fabricant de carreaux de fayence, il négligea son chantier pour aller peindre avec ses jeunes amis, et devint rapidement le plus habile ouvrier de leur manufacture. Griffier obtint alors de suivre ses penchants naturels, et entra chez un peintre de fleurs; mais cet homme était un ivrogne, qui passait tout son temps au cabaret. Griffier se dégoûta d'un pareil maître, et devint élève de Roland Rogman. Il se lia avec Jean Lingelbach, Adrien van den Velde, Ruisdael et Rembrandt, et, par les conseils de ces grands artistes, surpassa bientôt son maître, dont il n'imita pas la manière lourde et monotone. Griffier travailla alors de lui-même, et peignit des paysages avec des ruines antiques. Ses tableaux furent surtout recherchés en Angleterre; NOUV. BIOGR. GÉNÉR.

T. XXII.

il passa alors à Londres, s'y maria, et y amassa quelque bien. Il voulut alors retourner dans sa patrie, acheta pour deux mille florins un petit bâtiment, et s'embarqua avec sa famille, toute sa fortune et une nombreuse collection de tableaux de prix. Mais en vue des côtes de Hollande, un orage violent brisa le navire de Griffier, qui ne gagna la terre avec les siens que presque nu et après des dangers inouïs. Au moyen de quelques guinées sauvées par sa fille aînée, il put se rendre à Rotterdam, et recommença une vie de labeur et de privations.

Le terrible accident qui avait causé sa ruine eût dû l'éloigner pour toujours des voyages maritimes; il n'en fut rien. Griffier se procura à crédit une vieille barque pontée, la fit réparer tant bien que mal, fit distribuer le dedans pour les besoins de sa famille, se réservant un atelier pour lui-même, et dans cette nouvelle arche il parcourut pendant plusieurs années les côtes de la Hollande, jetant l'ancre tantôt à Amsterdam, tantôt à Enkhuisen, à Hoorn, à Dorpt, enfin partout où une vue, un site, attiraient son attention. Il ne quittait sa maison mobile que pour vendre ses productions, acheter des vivres, des châssis et des couleurs. Son inexpérience en navigation lui fit courir encore de grands dangers. Une fois, entre autres, il échoua sa barque sur un banc de sable aux environs de Dorpt, et resta huit jours sans secours. Heureusement un changement de vent et une forte marée renflouè

rent le bâtiment.

Le nombre des tableaux que peignit Griffier durant cette singulière existence est considérable. Ils consistent en jolies vues de côtes, de ports ou d'entrées de rivières; cependant il ne s'en tint pas à copier la nature, et s'attacha à contrefaire Poelembourg, Ruysdael, Teniers et même Rembrandt; il le fit avec tant de succès que ses copies peuvent à peine se distinguer des originaux et trompent encore les connaisseurs les mieux exercés. Il acquit par ce moyen de grosses sommes, et résolut d'aller achever sa fortune en Angleterre; mais, se souvenant cette fois de sa précédente traversée, il embarqua sa famille et une partie de ce qu'il possédait sur un bon et solide navire; quant à lui, il demeura dans son habitation flottante. Le passage s'opéra sans accident, et Griffier se fixa à Londres, où le duc de Beaufort accapara à des prix fort élevés toutes les toiles que le peintre hollandais pouvait exécuter. Les tableaux de Jean Griffier se font remarquer par une grande limpidité; l'air et la lumière y circulent abondamment; ses eaux ont des teintes naturelles et ses paysages une fraîcheur vaporeuse et charmante. Il réussissait très-bien dans les personnages, écueil ordinaire des paysagistes; aussi n'a-t-il pas craint d'animer suffisamment ses sujets.

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Ses tableaux les plus connus sont à Ams terdam, galerie Bierens, deux Vues du Rhin; galerie Lubbeling, une Vue du Rhin et une

Kermesse (fète flamande); à La Haye, galerie Fagel, une Vue du Rhin;- galerie Le Lormier, Vue de Montagnes; le Rhin, chargé de bateaux coule au premier plan; Passage du Rhin par un corps d'armée; galerie Van Heteren, Une famille qui fait emballer ses richesses; on croit que le peintre s'est représenté dans ce cadre;-Vue des Sept Châteaux (en Allemagne), fort beau morceau; - galerie Verschuring, une Vue du Rhin, tableau capital; Rotterdam, galerie Leers, un magnifique Paysage; galerie Bisschop, deux Vues du Rhin, avec figures et animaux ; à Gand, galerie Baul, un Paysage fort bien animé. A. DE LACAZE. Houbraken, Levensbesch. der Nederl. Konst-Schilders, t. II.

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à

fils

GRIFFIER (Robert), peintre hollandais, du précédent, né en Angleterre, en 1688, mort à Amsterdam, vers 1750. Après avoir travaillé plusieurs années en Angleterre, il vint se fixer à Amsterdam, et y exécuta beaucoup de bons tableaux, fort recherchés. Il n'avait eu d'autre maître que son père, et, comme lui, il excellait dans le paysage et les vues de rivière, peut-être même avait-il plus de légèreté dans la touche. Une couleur excellente, une intelligence fine de la perspective aérienne rendent ses toiles précieuses. bien Ce sont généralement des Vues du Rhin, mouvementées et animées par de nombreusesfigures d'un dessin correct. On cite surtout de lui: à La Haye, galerie de Wassenaër, un Effet de neige; deux Vues du Rhin; - galerie Le Lormier, une Scène d'hiver, avec de nombreux patineurs; à Rotterdam, galerie Bisschop, une Vue du Rhin, avec figures et bateaux. A. DE LACAZE. Descamps, La Vie des Peintres hollandais, etc., t. III, p. 24.

il

GRIFFIN (Edmond), poëte américain, né à Wyoming (Pennsylvanie), le 10 septembre 1804, mort à New-York, le 31 août 1830. Il fit ses études à New-York, où son père était venu s'établir; et se destinant à l'état ecclésiastique, suivit, de 1824 à 1826, les cours du séminaire général théologique. Il reçut le diaconat en 1826, et pendant les deux années suivantes il remplit les fonctions du ministère évangélique. La faiblesse de sa santé le força de renoncer à la prédication. Pour se rétablir, il essaya des voyages, et visita l'Angleterre, la France et surtout l'Italie. De retour à New-York, le 13 avril 1830, il consentit à terminer, au collège Columbia, un cours d'histoire de la littérature commencé par son ami Mac Vickar, et que celui-ci avait dû suspendre pour cause de maladie. Il traita des littératures romaine, italienne et anglaise. Ses leçons, quoique improvisées, obtinrent un grand succès, mais elles exigèrent des efforts qui achevèrent de consumer ses forces; il mourut presque subitement, au commencement des vacances. Il laissait divers ouvrages, qui furent publiés, d'après ses manuscrits, par son frère et par son ami Mac Vickar, sous le titre de Remains of R. Ed. Griffin;

New-York, 2 vol. gr. in-8°. Ces volumes contiennent des poésies, dont quelques-unes sont en latin, un Voyage en Italie et en Suisse en 1829, des notes des voyages de Griffin en France, en Angleterre et en Écosse, dans les années 1828, 29 et 30, des extraits de son cours de littérature et quelques dissertations écrites lorsque l'auteur était encore au séminaire. Parmi ses productions, qui toutes n'étaient pas destinées à la publicité, on remarque un petit nombre de poésies écrites Z. avec élégance et sensibilité.

Mac Vickar, Notice sur Griffin, en tête de ses Remains. - Cyclopædia of American Literature, t. II,

p. 391.

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GRIFFITH ( Élisabeth), romancière anglaise, née dans le pays de Galles, vers 1730, morte à Millecent, dans le comté de Kildare, Irlande, le 5 janvier 1793. Dans sa jeunesse, elle essaya du théâtre en Irlande, et en 1753 et 54 elle joua à Covent-Garden. Pendant son séjour en Irlande, elle épousa Richard Griffith, d'une bonne mais pauvre famille du pays. Elle composa, quelquefois en collaboration avec son mari, les ouvrages suivants: The Letters of Henry and Francis; 1756, 6 vol. in-12. C'est un recueil des lettres réelles que Élisabeth et Richard avaient échangées avant leur mariage; - Amana, poëme dramatique ; 1764, in-4°; The platonic Wife, comédie; 1765, in-8°; The double Mistake, com.; 1766, in-8°; The School for Rakes, com.; 1769, in-8°; Two Novells, in letters, 4 vol.; the first and second, entitled: Delicate Distress,by Francis; the third and fourth, entitled: The Gordian knot, by Henry, roman; 1769, 4 vol. in-12; History of Lady Barton, roman; 1771, 3 vol. in-12; A Wife in the right, comédie; 1772, in-8°; History of Juliana Harley, roman; 1775, 2 vol. in-12; -The Morality of Shakspeare's Drama illustrated; 1775, in-8°; c'est une des plus agréables productions d'Élisabeth Griffith; The Times, comédie; 1780, in-8°; Essays to young married women; 1782, in-8°. Élisabeth Griffith traduisit du français Le Barbier de Séville, de Beaumarchais, 1776, in-8°, et les Lettres de Ninon de Lenclos. Richard Griffith composa seul The Triumvirate, or the authentic Me moirs of A. B. and C. J.; 1764, 2 vol. in-12: c'est un roman fort immoral, dont Élisabeth Griffith n'osa recommander la lecture qu'aux hommes seuls. Z.

Gentleman's Magazine, XL, XLIII.- Biographia Dramatica, vol. I.

GRIFFITH. Voy. ALFORD.

GRIFFITHS (Ralph), libraire anglais, né dans le comté de Shrop, en 1720, mort le 1er septembre 1803. Il tenait un magasin de librairie à Londres. En 1749, il fonda le Monthly Review, qui fut longtemps le meilleur des ouvrages périodiques de ce genre, et qui en est encore un des plus judicieux et des mieux informés. Longtemps avant sa mort Griffiths avait

quitté les affaires et s'était retiré à TurnalımGreen. Z.

Rose, New general Biographical Dictionary. GRIFFON ou GRIPPON, prince franc, né en 726, tué dans la Maurienne, en 753. Il était le troisième fils de Charles Martel et de sa seconde femme, la princesse bavaroise Sonichilde. Lorsque Charles Martel mourut (21 octobre 741), partagea ses Etats entre ses deux fils aînés, Carloman et Pépin, enfants de sa première femme, Rotrude; la raison qui fit exclure Griffon de la succession paternelle est restée inconnue. Cependant Sonichilde fit revenir son époux sur cette disposition, et obtint pour son fils quelques petits pays de Neustrie et d'Austrasie situés vers la Champagne. Quelque modeste que fùt cet apanage auprès de leurs beaux royaumes, il excita la jalousie des aînés de Griffon, qui persua dèrent aisément aux leudes qu'il ne convenait pas d'altérer les anciennes limites de la Neustrie et de l'Austrasie. Ils taxèrent de nullité la donation de leur père, comme n'ayant pas été ratifiée par les grands de la nation. Leur dessein était de se saisir de Griffon et de le forcer à renoncer à son héritage. Sonichilde les prévint: elle s'enfuit avec son fils à Laon, où elle espérait se défendre. Carloman et Pépin vinrent les assiéger, et les forcèrent de se rendre à merci. Carloman enferma sa belle-mère dans le couvent de Chelles, et Griffon à Neufchâtel dans les Ardennes, puis, par une convention passée à Vieux-Poitiers (Limonum), les vainqueurs se partagèrent le patrimoine de leur jeune frère (742). En 747, Carloman ayant abdiqué pour suivre la vie monastique, Pépin, demeuré seul maître du plus puissant État de la chrétienté, rendit la liberté à Griffon; il le reçut dans son palais, et lui assigna plusieurs comtés et des revenus fiscaux en apanage. Mais Griffon, qui prétendait avoir droit à une souveraineté, et non à des pensions alimentaires, ne fut pas longtemps satisfait du rang qui lui était octroyé. Il était alors parvenu à la force de l'âge, et avait trouvé à la cour de son frère un parti de mécontents qui s'empressa de le prendre pour chef; il espérait que les provinces germaniques se déclareraient pour lui. Tandis que Pépin, en 748, avait convoqué les Francs pour le champ de mars à Duren (comté de Juliers), Griffon s'échappa du camp, passa le Rhin, suivi par un grand nombre de jeunes gens, les plus distingués de la nation, et leva l'étendard de la guerre civile. Pépin le poursuivit aussitôt, et le força de chercher un refuge chez les Saxons. Theudéric, principal chef de ce peuple, prit parti pour Griffon, et, secouru par les Vénèdes (Wendes) (1) et les Frisons (2), réunit

(1) Peuple d'origine slave, qui habitait l'Allemagne orientale. On les trouvait épars depuis la Baltique jusqu'aux Alpes Carniques, particulièrement dans la Poméranie, le Brandebourg, la Silésie, la Styrie et l'Illyrie. (2) Les Frisons s'étendalent depuis l'embouchure de PEscaut jusqu'à l'Elbe.

une armée de cent mille combattants pour arrêter Pépin. Néanmoins celui-ci battit les confédérés en plusieurs rencontres, soumit les Nordsquaves, fit prisonnier Theudéric, franchit l'Ocker au lieu où est bâti aujourd'hui Brunswick, et durant quarante jours il ravagea le pays ennemi. Sur ces entrefaites Odilon, duc de Ba vière, mourut, et son fils Tassilon, encore en bas âge, fut reconnu comme son successeur. Tassilon était fils de Chiltrude, sœur des princes francs. Aussitôt que Griffon apprit son veuvage, il accourut près d'elle, et les Bavarois le désignèrent pour tuteur de leur jeune duc. Lanfrid, duc des Allemands, amena des renforts à Griffon. Pépin ne tarda pas à passer le Lech, et parut sur les bords de l'Inn. Les confédérés, effrayés, demandèrent alors à traiter. Pépin y consentit : il évacua ses conquêtes, emmenant Griffon avec lui, et le traitant non point en prisonnier, mais en frère. Il lui donna pour apanage Le Mans, avec douze comtés, nombre compétent alors pour faire un duché. Les deux frères vécurent en paix jusqu'en 751, où Griffon, toujours inquiet, alla chercher une retraite chez Guaifer ou Waifre, duc d'Aquitaine. Pépin, justement irrité de cette nouvelle défection, envoya des ambassadeurs au duc pour le prier de lui renvoyer son frère. Guaifer refusa avec hauteur. Pépin ne jugea pas à propos de poursuivre Griffon pour le moment; mais en 753, le prince franc ayant quitté Toulouse à la tête d'une troupe armée pour se joindre à Astolphe, roi de Lombardie, qui s'apprêtait à traverser les Alpes, il prévint cette trahison, et le fit attaquer sur les bords de l'Arche, dans la vallée de Maurienne, par deux de ses vassaux, Théodouin, comte de Vienne, et Frédéric, comte de la Bourgogne Transjurane. Quoique surpris, Griffon se défendit vaillamment, et tua les deux comtes; mais, accablé par le nombre, il demeura sur le camp de bataille avec la plupart des siens. A. d'E-P-C.

Frédegaire, Continuatio, cap. CXI, p. 458, CXVII, 459; CXVIII, 2. — Gesta Reg. Francorum, p. 573-576; Appendix, p. 376-573. - Annales Nazariani, p. 640 et seq.Annales Fuldenses, p. 675.- Adon, Chronica, p. 671. Annales Metenses, p. 688-689. Francorum, lib. XV, p. 546. - Annales Lambeciani, p. 646. torico-chronologica, § 2, p. 285. toire generale du Languedoc, t.

Adrien de Valois, Gesta Annales Tiliani, p. 643. Ant. Pagi, Critica hisDom Vaissette, HisI, liv. VIII, p. 407-413. Sismondi, Histoire des Français, t. II, p. 149-201.Augustin Thierry, Recits merovingiens.

GRIFFONI (Matteo), en latin de Griffonibus, historien italien, né à Bologne, en 1351, mort en exil, en 1426. Après avoir longtemps rempli des missions diplomatiques au service de sa ville natale, il a laissé un Memoriale historicum Rerum Bononiensium ab anno 11091428, inscrit dans le recueil de Muratori, Rerum Italicarum Scriptores, t. XVIII, p. 101. G. B.

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