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1482, il résidait également à Rome, et c'est du château Saint-Ange qu'est datée la procuration qu'il délivra pour sa nouvelle prestation de serment au duc François II.

C'est encore de Rome qu'il rendit aveu au duc suivant l'acte des archives de la Loire-Inférieure qui nous a conservé le sceau ici figuré, et qui se termine par cette clause:

Et en tesmoing de ce baille à mon dit souverain seigneur le duc ces presentes signées de ma main, scellées de mon seel avec les seaulx de très reverend et reverend pères en Dieu les arcevesque d'Arle et evesque de Castres, à ma priere et requeste. Ce fut fait à Romme le xvi jour d'octobre l'an mil quatre cens quatre vings et

deux. "

Au-dessous se trouve la souscription autographe du prélat libellée en ces termes :

Ainsi jure et prometz au duc mon souverain s'. Thomas, evesque de Dol. Escript de ma main propre.»

Ce Breton était donc devenu un prélat romain, qui avait fait de Rome sa patrie d'adoption et qui avait été fasciné par l'incomparable mouvement artistique qui s'effectuait autour de la cour pontificale.

Ainsi s'explique le caractère purement italien du sceau dont il se servit quand il eut pris possession de son siège de Léon.

Ainsi encore s'explique le choix qu'il a fait du Florentin Attavante, quand, devenu évêque de Dol, il a commandé le superbe missel dont M. L. Delisle nous a récemment révélé l'histoire et qui a quitté la cathédrale de Dol pour prendre place dans le trésor de la métropole de Lyon.

Non seulement il avait été séduit par les charmes de la Renaissance italienne, mais il en avait développé le goût autour de lui: c'est dans le plus pur style de la Renaissance que ses deux neveux, Jean et François James, lui ont élevé en 1507, par la main du Florentin Jean Juste, le splendide mausolée, dont les débris, si mutilés qu'ils soient, sont le plus bel ornement de la cathédrale de Dol.

Pour ces causes diverses, Thomas James doit être considéré comme l'initiateur de la Renaissance en Bretagne.

La première apparition de l'art italien dans l'Ouest de la France paraît avoir eu lieu au Mans, avec le beau tombeau de Charles d'Anjou, comte du Maine, mort le 10 avril 1472, que M. de Mon

taiglon attribue à François Laurana, sculpteur en titre du roi René.

En Bretagne, le duc François II, très ami des arts, avait conservé un incurable attachement aux formes tourmentées de la décadence gothique; tout ce qu'il a fait bâtir est d'un style flamboyant très provincial. Il avait cependant des relations avec l'Italie, car il avait attiré de Florence en 1475-1476 des ouvriers en draps d'or et de soie qu'il établit à Vitré (Arch. Nant., Reg. chanc. 1195). Son tombeau, qui devait porter si haut le renom de Michel Co

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lumbe, n'a été exécuté que longtemps après sa mort, par les soins de la reine Anne sa fille, en 1504 et 1505, et solennellement inauguré en 1506. L'année suivante Jean Juste élevait dans la cathédrale de Dol le tombeau de Thomas James, mort en avril 1504. Mais depuis un quart de siècle, le prélat breton avait manifesté son admiration pour l'art italien, comme en témoigne le sceau conservé aux archives de Nantes.

Le sceau de l'archevêque d'Arles apposé au bas de l'aveu de

1482 à côté de celui de l'évêque de Dol1 est, comme ce dernier, de forme ovale et de travail italien. Il en est contemporain, puisqu'il a été exécuté pour Eustache de Levis nommé à l'archevêché d'Arles en 1476. Il était déjà connu par une empreinte conservée aux Archives nationales (J 347, n° 130) décrite en ces termes par M. Douet d'Arcq dans sa collection de sceaux (t. II, p. 456, n° 6289):

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-Sous un portail du style de la Renaissance la Vierge debout avec l'enfant Jésus, ayant à sa droite un saint tenant une église, et à sa gauche un évêque nimbé tenant une croix. Sous le portail, dans un encadrement carré, un évêque debout, vu de face, à mi

Le sceau de l'évêque de Castres, qui était le troisième de la pièce, est détruit. Il était de forme ronde.

jambes, ayant les mains jointes. De chaque côté un écu d'un chevronné brisé d'un lambel de trois pendants.

+S. EVSTACII ARCHIEPISCOPI ET PRINCIPIS ARELATENSIS.

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Appendu à un acte daté de Rome 22 mai 1479. Nota. Par un cas très rare on a gravé au dos de ce sceau des arabesques. Ce détail intéressant a été moulé et fait partie de la collection. »

Il serait intéressant de rapprocher de ces sceaux de prélats français les pièces analogues conservées en Italie. Mais les Italiens, si empressés à publier leurs belles médailles du xv et du xvi° siècle, n'ont guère encore porté leur curiosité sur les œuvres de sphragistique, exécutées cependant par les mêmes artistes. La Revue de numismatique et de sphragistique italiennes n'a rien donné de la fin du XVe siècle. Deux sceaux de 1503 (Francesco Soderini, t. VI, p. 298 et pl. XII) et de 1517 (Andrea dalle Valle, t. V, p. 25 et pl. X) sont d'un art plus avancé que celui de Thomas James. Toutefois Litta, dans son grand ouvrage sur les familles italiennes, a publié parmi les monuments de la famille Barbo de Venise, le sceau de Pierre Barbo, devenu plus tard le pape Paul II, quand il n'était encore qu'évêque de Vicence, en 1451. La disposition générale du sceau de Thomas James, un édifice classique à fronton triangulaire encadrant un sujet de piété, s'y trouve déjà, et les insignes héraldiques sont pareillement disposés, comme une sorte de soubassement, à la partie inférieure. Ce type, nouveau pour la France en 1478, était donc déjà bien connu en Italie.

L'attachement de l'évêque de Léon à l'Italie étant aujourd'hui un fait acquis, on peut se demander si Michel Columbe, originaire de Saint-Pol-de-Léon, n'aurait pas effectué sa conversion à l'art italien sous son influence. L'exécution en 1505, en Bretagne, d'une œuvre aussi novatrice que le tombeau du duc François II par un sculpteur d'origine aussi gothique que le bonhomme Coulombe est dans l'histoire de l'art un fait extraordinaire qui attend encore une explication.

A. RAMÉ,

Membre du Comité.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VOLUME.

Pour les noms des membres du Comité, voyez sous le titre : RAPPORTS SUR LES COMMUNICATIONS MANUSCRITES.

ABBEVILLE (Manuscrit carolingien provenant de l'abbaye de Saint-Riquier et appartenant à la bibliothèque d'), p. 330.

ADAM (Jacques-Félix), sculpteur marbrier du roi (1770), p. 44.

EHLERT. Nommé officier d'académie, p. 184.

AFFRE. Délibération communale du 7 septembre 1418, mentionnant le lien où fut inhumé le connétable Bernard d'Armagnac, assassiné le 1 2 juin précédent, p. 304.

AIME (Fragment d'inscription romaine trouvée à), département de la Savoie, p. 228.

AISNE (Antiquités et monuments du département de l'), p. 228.

AIX (Inventaire de l'archevêque d') en 1443, p. 338, 354.

ALBANES (L'abbé). Inventaire du mobilier

et des livres d'Avignon Nicolaï, archevêque d'Aix, dressé en 1443, p. 338, 354. Cinq bulles d'Innocent III. Rectification au tome I du Gallia christiana, p. 304.

ALEMBERT (Lettre de D') adressée à Jean Ribotte-Charon, p. 229.

A

ALEXANDRE IV (Copie d'une bulle du pape) en faveur du monastère de Sainte-Claire de Béziers, p. 309. ALGER (Inscription arabe du Musée d'), p. 306.

ALISCAMPS (Inscriptions récemment découvertes au cimetière des), à Arles, p. 228, 291.

ALLAIN (L'abbé). Communication à la réunion des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, p. 161. ALPES (Répertoire archéologique du département des HAUTES-). Proposition de publication, p. 49, 337. ALSACE (Traité conclu entre l'intendant de la province d') et de l'armée du Rhin et les députés du duché de Wurtemberg, p. 305. AMIENS (Bail à ferme des jeux de dés et de brelan de 1406 à 1409 à), p. 2.

(Recensement au commencement du xv siècle de la population d'), p. 306. ANDANCE (Découverte de ruines d'un temple antique dans la commune d'), département de l'Ardèche, p. 274. ANGOULEME (Passage à) en 1655 d'une troupe de comédiens, p. 67.

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