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années, renferme deux sections, une historique et une grammaticale, qui tiennent leurs séances et rédigent leurs transactions en langue tchèque. En second lieu, il faut mentionner la Société d'économie politique, dont le siége est à Prague, mais qui a des correspondants dans toutes les provinces. Elle fait paraître une revue périodique rédigée en allemand et en tchèque; mais M. Chojecki remarque que, jusqu'à ce jour, la liste de ses abonnés ne s'est pas étendue au delà de celle de ses membres.

3o La Société des amis des arts, qui a créé en 1796 une galerie de tableaux. Elle entretient une académie de peinture et de dessin, et propose un prix annuel au nom des artistes réunis (Kunstverein).

4° La Société industrielle, laquelle possède une bibliothèque, un recueil de transactions, une revue périodique, et une école de dessin. Il s'y fait tous les dimanches un cours public de technologie pour les ouvriers allemands et tchèques. Elle imprime à ses frais des œuvres relatives à la chimie, et entretient une correspondance avec l'administration supérieure pour tous les renseignements relatifs à l'augmentation ou à l'abaissement des tarifs imposés à chaque classe de produits, et pour l'informer des besoins généraux de l'industrie.

Enfin, une Société musicale fondée en 1810, à laquelle est attaché un conservatoire; une société d'encouragement pour la musique d'église, qui dirige à ses frais une école d'organistes, et différentes associations établies dans un but littéraire ou philanthropique. Toutes, sans exception, se soutiennent par le zèle de leurs membres, car le gouvernement ne leur donne aucun encouragement; toutes ont à peu près les mêmes bases, c'est-à-dire que les citoyens aisés de la bourgeoisie fournissent les fonds nécessaires à leur entretien, et que les nobles en acceptent le patronage, et y jouent quelquefois les rôles de présidents et d'ordonnateurs.

Les bibliothèques forment une portion importante des établissements nécessaires au progrès des études. Celle de Prague renferme plus de 120,000 volumes. Mais il paraît que cette collection se compose en grande partie d'ouvrages de théologie et de controverse, provenant des jésuites et des divers couvents dont Joseph II ordonna qu'on réunît les bibliothèques à celle de l'université. M. Chojecki se plaint qu'un règlement d'une sévérité malentendue, qui permet aux seuls professeurs d'emporter des livres chez eux, mesure trop strictement les heures de travail aux autres lecteurs, et que l'ignorance des bibliothécaires chargés de communiquer ce dépôt au public, empêche souvent celui-ci d'en profiter.

Mais le plus important de tous ces établissements, soit publics, soit privés, est celui du Muséum tchèque, fondé en 1818 par Dobrowski, Klebelsberg et les frères Sternberg, sous le patronage du prince Kolowrat, gouverneur général de la Bohême. Des souscriptions considérables, des dons de livres, de manuscrits, d'objets d'antiquité ou d'histoire naturelle, formèrent en peu de temps de riches collections. La société, qui ne comptait d'abord que quatre-vingt-treize membres,

admit plus tard à ce titre tous les principaux donataires. Elle publia une revue trimestrielle sous le titre de Tchasopis tcheskeho Museum, contenant annuellement de 50 à 60 feuilles d'impression. Un comité particulier pour la langue tchèque fut composé de Jungmann, Pressl et Palacki. Le comité directeur, qui compte parmi ses membres des représentants éclairés de la noblesse bohême, tels que le comte François de Thun, le baron Neuperg, etc., s'est proposé pour but principal de recueillir tous les documents, toutes les sources authentiques, tous les monuments diplomatiques de l'histoire de Bohême, et de les éditer aux frais de la société, ainsi qu'un choix des ouvrages modernes les plus importants sur ces divers sujets. L'établissement scientifique du Muséum se compose aujourd'hui d'un grand nombre de collections, une de cartes et de plans topographiques, une de minéraux, une de botanique; d'un cabinet zoologique, d'une galerie de dessins, d'un trésor numismatique, d'une collection ethnologique, et enfin d'archives divisées en trois sections: une section épigraphique contenant les inscriptions; une collection de documents et de lettres originales, au nombre de 4,000 pièces, dont aucune ne remonte au delà du XIII siècle; une collection d'autographes.

La bibliothèque renferme 17,000 volumes de livres imprimés, 11,000 volumes de manuscrits, et une collection complète de tous les ouvrages concernant la Bohême.

HISTOIRE DE LA BIBLIOTHÈQUE SAINTE-GENEVIÈVE, etc., par Alfred DE BOUGY; suivie d'une monographie bibliographique relative à sainte Geneviève, son église, etc., par P. PINÇON. - Paris, comptoir des Imprimeurs-unis, 1847. Un vol. in-8°.

L'histoire des grandes bibliothèques offre beaucoup d'intérêt aux amis des lettres. Aussi, depuis longtemps, des savants distingués se sont-ils appliqués à faire de nombreuses recherches sur les vastes collections où se trouvent déposés tant de trésors d'érudition en tout genre. Nous ne rappellerons ici que le Traité des plus belles bibliothèques, par le P. Jacob, carme; l'ouvrage publié sous le même titre par Le Gallois, et surtout le livre De bibliothecis, par Lomeier, qui tous appartiennent au dix-septième siècle. Il est regrettable que la Bibliothèque royale attende encore un historien digne d'elle, car l'Essai de Le Prince est trop insuffisant pour mériter autre chose qu'une simple

mention. Quant à la Mazarine, elle a trouvé un digne historien dans feu M. Petit-Radel, qui fut longtemps administrateur de cet établis

sement.

M. Bougy doit-il être placé à côté de ces graves auteurs? Nous craignons bien que non.

Son livre commence par quelques détails sur l'abbaye de SainteGeneviève et sur le collége de Montaigu. Ces notions nous ont paru fort incomplètes, et ne renferment aucun document nouveau.

Quant à l'histoire de la bibliothèque Sainte-Geneviève, elle n'occupe guère qu'une centaine de pages. L'auteur ne parle pas de sa fondation. « Je n'ai rien découvert, dit-il, sur les premières archives de la maison, sur les livres d'église, si ce n'est qu'un certain Étienne Berout, chanoine de Notre-Dame de Laon, fit cadeau à Sainte-Geneviève, entre autres choses, en 1350, de deux gros volumes, l'un contenant les quatre évangélistes avec les gloses, l'autre un psautier. » En se reportant au Nécrologe de Sainte-Geneviève, M. de Bougy aurait pu voir qu'on y indique en détail les bibles, les psautiers, les ouvrages théologiques, les traités de médecine, notamment ceux d'Avicenne, qui furent donnés par l'abbé Odon, par Estienne et Barthélemy Berout, chanoines réguliers, par le diacre Robert, par Jean et Nicolas de Danemark, à ce monastère, au treizième siècle. C'est là une preuve suffisante que, dès cette époque, il devait posséder une bibliothèque assez considérable.

Cette bibliothèque s'accrut naturellement d'âge en âge, et elle fut quelquefois dirigée par des Génovéfains d'un rare mérite. Il suffit de rappeler les noms de Pingré et de Mercier, abbé de Saint-Léger, pour montrer tout ce que cet établissement put devoir à leur science et à leurs lumières. La révolution fut loin de lui être défavorable. La maison religieuse fut supprimée, il est vrai; mais la bibliothèque fut conservée, et considérablement augmentée. M. Daunou, qui l'administra à partir de 1797 jusqu'à la fin de 1804, y envoya de Rome de magnifiques ouvrages provenant de la bibliothèque du pape Pie VI, et l'enrichit de plus de 20,000 volumes puisés avec discernement dans les dépôts où se trouvaient réunis les livres ayant appartenu à des corporations supprimées ou à des émigrés. Enfin, il présida lui-même à la rédaction des catalogues, dont plusieurs sont écrits en entier de sa main.

La bibliothèque Sainte-Geneviève continua depuis lors à rendre les plus grands services,aux nombreux étudiants qui fréquentent ce quartier, et aux hommes de lettres qui vont y consulter des ouvrages qu'ils trouveraient difficilement ailleurs. Malheureusement elle n'a pas été à l'abri de la convoitise des architectes. Dès 1812, ils voulaient la transférer au palais du Luxembourg; ayant échoué dans ce projet, ils ont résolu de la détruire pour en construire une nouvelle sur l'emplacement de l'ancien collége Montaigu. Les vastes galeries, si bien disposées pour leur destination; le dôme élégant placé au centre de la croix qu'elles formaient, vont disparaître. Le souvenir n'en sera plus con

servé qué par la gravure de La Gardette. Les pays étrangers, qui possèdent d'aussi précieux monuments, se gardent bien de les détruire; chez nous, tout ce qui n'est pas gothique est aujourd'hui sans valeur pour nos artistes et nos hommes d'État. Le désir d'augmenter les dortoirs d'un collége a privé Paris de sa plus belle bibliothèque; et, en attendant que la nouvelle soit construite, on a placé les livres dans un local incommode et humide, où ils risquent de passer encore bien des années. Que diraient les Pingré, les Mercier de Saint-Léger, les Lemonnier, les Daunou, les Lechevallier, etc., s'ils assistaient à cet acte de vandalisme, accompli cependant avec le concours du gouvernement, des chambres, du conseil municipal, etc.?

M. de Bougy regrette avec raison la destruction de l'ancien local. Toutefois il eût pu exprimer ses sentiments à cet égard en des termes moins prétentieux. Non-seulement son ouvrage ne nous paraît pas contenir suffisamment de détails sur l'histoire de la bibliothèque SainteGeneviève, sur sa composition, ses collections, etc.; mais encore il ne semble pas écrit avec cette dignité simple que comportent les livres de ce genre, et dont les Bénédictins et quelques autres savants des derniers siècles avaient donné l'exemple.

L'auteur fait connaître les principales circonstances de la vie et des ouvrages de la plupart des conservateurs et des employés qui ont administré ou administrent encore la bibliothèque Sainte-Geneviève. Nous y avons cependant remarqué plusieurs omissions. Ainsi, il dit qu'il n'a aucuns renseignements sur le marquis de Villevieille. Comment a-t-il pu ignorer que ce personnage a été l'un des amis et des correspondants de Voltaire? Il est vrai qu'il a peu écrit, et qu'il ne faut pas le confondre, comme paraît porté à le faire M. de Bougy, avec un comte de Villevieille, auteur d'une Lettre sur l'institut d'Hofwil, publiée en 1825 dans la Revue encyclopédique. Le marquis de Villevieille était décédé en 1824. Militaire avant la révolution, il est connu dans l'histoire littéraire du dernier siècle par deux lettres publiées dans le Journal de Paris, au mois de juillet 1778, pour répondre aux attaques dirigées par la Harpe contre Zulime, tragédie de Voltaire. Ces lettres firent grand bruit dans le temps, et furent indûment attribuées à Condorcet. Le marquis de Villevieille avait dû à la protection du duc de Bassano et de Cambacérès, dont il était le commensal avec d'Aiglefeuille, la place de conservateur à la bibliothèque Sainte-Geneviève.

M. Pinçon a placé, à la fin de l'Histoire de la bibliothèque SainteGeneviève, un catalogue des ouvrages, manuscrits et imprimés, relatifs à Sainte-Geneviève, à son église, à son abbaye, aux chanoines réguliers de la congrégation de France ou Génovéfains, et à leur bibliothèque. Cette partie de l'ouvrage nous a paru très-complète, et présente une bibliographie spéciale qui n'est pas sans intérêt.

Malgré les quelques critiques que nous avons cru devoir adresser au livre de M. de Bougy, il ne faudrait pas croire que ce livre fût sans utilité il apprend à mieux connaître l'un des plus grands établissements littéraires dont la France puisse s'honorer, et atteste l'attache

ment tout filial que son auteur professe pour une bibliothèque à laquelle il a consacré ses services et son temps.

DU PROJET DE LOI relatif à la réinstitution du chapitre de Saint-Denis, et au rétablissement du grand aumônier, sous le nom de primicier; par M. ISAMBERt, membre de la chambre des députés. -In-12 de 226 pages.Typographie Didot, rue Jacob, 56.

Cet écrit survivra aux circonstances qui lui ont donné naissance. Il contient l'histoire abrégée de l'abbaye de Saint-Denis, et, dans cet abrégé, celle des usurpations de la cour de Rome, et de la rivalité des évêques et des abbés. Les grandes richesses de l'abbaye ont successivement tenté la cupidité des rois, qui ont cumulé avec leur titre royal celui d'abbés, et de la maison de Guise, dont cette dignité était devenue en quelque sorte l'apanage. Plusieurs fois la cour de Rome assigna des pensions sur la mense abbatiale de Saint-Denis. L'opulence de l'établissement fut la cause de grands désordres, et de plusieurs entreprises de réformes de la part des conciles, des synodes, et des archevêques de Paris. Les moines résistaient avec une audace sans pareille. L'abbaye avait usurpé des droits de justice, même sur les criminels de lèse-majesté et sur les juifs. L'abbaye fut pillée successivement par les Normands, par les protestants et par la révolution de 1792. Louis XIV supprima la dignité princière des fiers et opulents abbés, et Saint-Denis, devenu le tombeau des rois, ne fut plus qu'un lieu de prières, richement doté. Napoléon voulut en faire, en 1806, le tombeau de sa dynastie, en y créant un chapitre d'évêques, ce qui n'existe pas dans le reste de la chrétienté, et en soumettant ces évêques à son grand aumônier. Louis XVIII abolit le décret impérial, et remplaça le grand aumônier par le primicier, titre d'une dignité nouvelle, qui se confondit pendant quelque temps avec celle d'archevêque de Paris, et de grand aumônier.

La révolution de 1830 supprima le grand aumônier, le primicier, et mit le chapitre de Saint-Denis à la charge de la liste civile. Mais celle-ci en déclina le fardeau, qui retomba sur le budget; et aujourd'hui un projet de loi déjà adopté par la chambre des pairs, rétablit le privilége de l'exemption et des attributions du primicériat. Ce même projet confère, à l'aide d'une bulle, qui désormais aurait le caractère de loi, une autorité irresponsable pour la présentation aux dignités

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