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Catherine, no 27, a reçu les productions de | Ce collége a maintenant 515 élèves internes et J. Goujon: il doit une autre célébrité à l'habita- reçoit 520 externes. 2o Le collège de Henri IV, tion de Mme de Sévigné. L'hôtel Lambert, rue établi dans l'ancienne maison Sainte-Geneviève, et ile Saint-Louis, avait été décoré par des pein- a été créé en 1802, sous le nom de Lycée Natres célèbres (voy. LESUEUR et LEBRUN). L'hôtel poléon; il a 510 pensionnaires, 337 externes. dit de la reine Blanche, rue du Foin-Saint-Jac- 3o Le collège Saint-Louis, établi rue de la Harpe, ques, no 14, paraît remonter au XIIIe siècle. à la place de l'ancien collège d'Harcourt, fondé par Raoul d'Harcourt, chanoine de Paris, en 1280, contient 350 pensionnaires et 600 externes. 4o Le collége royal Charlemagne, établi dans l'ancienne maison professe des jésuites, rue Saint-Antoine, avait été érigé en lycée, en 1802. Il ne reçoit que des élèves externes au nombre de 760. 5o Le collége Bourbon, établi dans l'ancien bâtiment des capucins de la Chaus

parte, à sa création, en 1802; 1,050 élèves externes le fréquentent. Les colléges particuliers sont le collége Stanislas, fondé, en 1804, par Liautard, dans les bâtiments de l'hôtel Fleury, rue Notre-Dame-des-Champs; il ne reçoit que 250 élèves internes. Le collége Rollin, qui en admet 380, a été fondé par l'abbé Nicolle. Des différents colléges royaux relèvent, à Paris, 27 institutions et 83 pensions, établissements dont les chefs sont tenus d'envoyer leurs élèves aux cours des colléges. Paris possède en outre un grand nombre d'établissements d'instruction secondaire et primaire des deux sexes, et des écoles mutuelles.

3. En tête des établissements fondés en faveur des sciences, des lettres et des arts, nous placerons l'antique Sorbonne, dont l'histoire fera l'objet d'un article spécial, On sait que ce nom était donné à l'ancienne université de Paris. Elle avait son siége au quartier Latin, dans la rue qui porte le même nom, et dans les mêmes bâtiments qui ont depuis reçu l'Académie universitaire, près de l'ancienne chapelle occupant l'em-sée-d'Antin, se nomma d'abord Lycée Bonaplacement de la maison fondée, en 1253, par Robert Sorbon, chapelain de saint Louis, et réédifiée, en 1629, par le cardinal de Richelieu. On admire la pureté du portail intérieur de cette chapelle, du côté de la cour. Les mausolées du cardinal et du duc de Richelieu y sont placés. Les autres bâtiments servent aux leçons des facultés de théologie, des lettres et des sciences, au secrétariat, etc. La faculté de droit est établie à l'École de droit, place du Panthéon, construite sur les dessins de Soufflot, où elle fut transférée en 1771. La faculté de médecine tient ses séances à l'École de médecine, qui, élevée sur les dessins de Gondouin, de 1769 à 1786, à la place des anciennes écoles de chirurgie, est décorée sur la rue d'un péristyle d'ordre ionique. Cet édifice renferme une salle d'assemblée ornée du tableau de Girodet, représentant Hippocrate refusant les présents du roi de Perse. L'École de médecine possède une riche bibliothèque et un magnifique cabinet d'anatomie humaine et comparée; un cabinet de physique, dés salles de dissection, un hospice de clinique, dépendent de cet établissement modèle. Voy. FACULTÉS.

Au second rang des établissements universitaires viennent les colléges; ceux de Paris ayant une certaine célébrité, nous ne pouvons les passer sous silence. Il y existe cinq colléges royaux et deux colléges particuliers de plein exercice. Voici la liste des premiers: 1o Le collége de Louis le Grand, dans la rue Saint-Jacques, fondé, en 1560, par Guillaume Duprat, évêque de Clermont, sous le nom de collège de Clermont. Les jésuites l'achetèrent en 1563, et, en 1681, Louis XIV leur permit de lui donner son nom, qu'il porta jusqu'en 1792; alors il s'appela collége de l'Égalité. En 1800, il était Prytanée français, et en 1802, Lycée, plus tard impérial; il a repris son nom à la restauration.

Parmi les anciens colléges, il faut rappeler le collège Sainte-Barbe, où fut élevé saint Ignace de Loyola, de Cambrai; de Bayeux; de Mignon ou de Grandmont; de Montaigu; de Navarre, fondé par Jeanne de Navarre en 1304, où Henri III et Henri IV firent des études, ainsi que le duc de Guise: Gerson et Bossuet, ces deux lumières de l'Église gallicane, y reçurent leur éducation. Les bâtiments de ce collège sont occupés maintenant par l'École polytechnique, etc.

Nous venons de nommer un établissement célèbre consacré à un enseignement supérieur spécial. Nous lui devons un article à part, ainsi qu'à d'autres écoles d'un caractère non môins élevé : voy. POLYTECHNIQUE, NORMALE, PONTS ET CHAUSSÉES, MINES, COLLÉGE DE FRANCE, ÉCOLE ROYALE DES BEAUX-ARTS, CONSERVATOIRE DE MUSIQUE et CONSERVATOIRE DES ARTS ET MÉTIERS, etc.

Pour les riches collections qui sont les auxiliaires indispensables de tant d'institutions consacrées à l'étude des arts, des lettres et des sciences, en même temps qu'ils font la gloire des nations, nous pouvons également renvoyer le lecteur aux art. BIBLIOTHÈQUES, MUSÉES, MU

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SÉUM, ANTIQUES, OBSERVATOIRE, etc. Mais nous | Cochin, 114; Saint-Antoine, 278; Beaujon, dirons ici un mot d'un atelier typographique 400. Le Val-de-Grâce, qui occupe les bâtiqui n'a peut-être point de rival et qui a rendu ments d'un monastère de filles, fondé par Anne d'éminents services surtout à l'étude des langues d'Autriche, en 1621, est le principal hôpital miorientales. Nous voulons parler de l'Imprimerie | litaire. L'église est un des édifices les plus réroyale, qui occupe dans la vieille rue du Tem-guliers du XVIe siècle; elle est surmontée d'un ple, l'ancien palais Cardinal, construit en 1712 dôme peint par Mignard. Un appendice à cet par Armand-Gaston, cardinal de Rohan, et qui hôpital est celui du Gros-Caillou. Un article était une dépendance de l'hôtel de Soubise (voy. spécial a été consacré à l'hôtel royal des Invapage 222). Dans le principe, l'imprimerie royale lides, beau monument du grand siècle, destiné avait été au Louvre, puis à l'hôtel de Toulouse, à servir de retraite aux soldats français mutilés où est actuellement la Banque de France; c'est sur les champs de bataille. L'immense hospice en 1809, lorsqu'elle eut échangé son nom de na- de la Salpêtrière, ainsi nommé du lieu de son tionale contre celui d'impériale, qu'elle fut emplacement, où l'on préparait autrefois le saltransférée dans le local qu'elle occupe aujour- | pêtre, et fondé d'abord pour renfermer les mend'hui. La fondation de cet établissement est due diants et les vagabonds, sert maintenant d'asile à François Ier. Il possède les plus riches collec- à 7,000 femmes indigentes, aveugles, paralytitions des caractères orientaux ou de l'Asie an- ques, infirmes et septuagénaires, ainsi qu'aux cienne et moderne, des caractères latins et des femmes attaquées de plaies incurables, aliénées caractères européens qui diffèrent de l'alphabet et épileptiques. L'église de la Salpêtrière, délatin. On évalue à au moins 400,000 kil. la fonte diée à saint Louis, est surmontée d'un dôme qui des caractères réunis. Napoléon l'enrichit de fait honneur au talent de Libéral Bruant. Bicêceux de la congrégation romaine de la Propa-tre, en dehors de Paris, a un article particulier, gande.

Enfin, à cette section appartiennent encore les théâtres dont Paris compte dans ce moment 23' élégamment décorés; mais dont aucun, pas même les salles de l'Odéon, Ventadour, Favart ou de l'Opéra-Comique, malgré leur grandeur, ne présente un caractère vraiment monumental. On doit nommer en outre l'Opéra, le Théâtre-Français, et les théâtres de la Porte-SaintMartin, du Gymnase, du Vaudeville, de la Gaieté, de l'Ambigu-Comique, du Cirque Olympique. Presque tous ces noms figurent dans notre ouvrage à leur ordre alphabétique nous pouvons done y renvoyer le lecteur.

4. Il nous reste à faire connaître les établissements de bienfaisance, pénitentiaires, militaires, d'approvisionnement, d'utilité publique, que nous réunissons ici sous une seule et même rubrique.

Il a été parlé de l'Hôtel-Dieu, qui est le principal hôpital civil, au mot HÔPITAUX; nous noterons seulement ici que des changements opérés dans les constructions y ont nécessité une nouvelle répartition des lits de malades. On a dû agrandir plusieurs autres hôpitaux. Suivant un art. du Journal des Débats (4 août 1842), l'Hôtel-Dieu doit avoir 800 lits; la Pitié, 600; la Charité, 426; les hospices ou hôpitaux Necker, 329;

1 On évalue, dit M. Lebrun, à 20,000 environ le nombre des personnes qui les fréquentent chaque soir, et à 9 millions chaque année les sommes que le public consacre à ce genre de plaisir.

ainsi que l'hospice des Enfants trouvés. Il faut encore mentionner la maison d'accouchements dite la Maternité, les hospices des Incurables, des Ménages, des Enfants malades, des Orphelins, etc.; l'hospice des Quinze-Vingts, fondé par saint Louis, renfermant 300 aveugles adultes; enfin, l'institut des Jeunes Aveugles, et celui des Sourds-Muets, où l'on cherche à donner aux jeunes gens atteints de ces infirmités l'éducation spéciale que des philanthropes ont su mettre à la portée des moyens de ces malheureux. La Morgue est un bâtiment sur les bords de la Seine, près du pont Saint-Michel, où l'on porte, pour y être exposés jusqu'à leur reconnaissance, les cadavres des personnes tuées, noyées ou suicidées, trouvées sur la voie publique. Le Mont-de-Piété, établi entre les rues des Blancs-Manteaux et de Paradis, a été terminé en 1786: il a deux succursales et 22 commissionnaires.

Parmi les prisons de Paris, quelques-unes sont préventives: telles sont le Dépôt de la préfecture de police, et la Conciergerie, quai de l'Horloge, partie du Palais de Justice. D'autres prisons ont un double caractère, et renferment dans des divisions distinctes, des prévenus et des condamnés, telles sont : la Force, rue du Roi-de-Sicile, dans l'ancien hôtel Saint-Pol, destinée à la garde des accusés et des condamnés à temps les plus dangereux et les plus abjects : on doit remplacer cette prison par un vaste båtiment dans le faubourg Saint-Antoine, où l'on

introduira un nouveau régime pénitentiaire; | HALLES, ainsi que de l'entrepôt des vins, sur le Saint-Lazare, rue du Faubourg-Saint-Denis, quai Saint-Bernard, vaste établissement élevé

près se trouve un couvent de religieuses cloitrées, dont le jardin contenait autrefois la tour ou plutôt le donjon du Temple, qui remontait au XIIe siècle, fut habité par les rois de France, servit de prison d'État, et où fut enfin enfermé Louis XVI avec sa famille. Ce donjon a été démoli en 1810. Le marché Saint-Jacques, rue des Arcis, servant aussi à la friperie, s'étend sur l'emplacement d'une ancienne église de ce nom, qui datait du xe siècle. Vers l'an 1240, on avait rebâti cette église, dont les travaux ne furent achevés qu'en 1520. C'est vers ce temps qu'on a élevé la vieille tour gothique que l'on admire encore aujourd'hui.

dans l'ancien prieuré de ce nom, maison de dé- depuis 1807, sur l'emplacement de l'ancienne tention préventive et à temps, pour les femmes, abbaye Saint-Victor. Non loin de là est l'entreet de correction administrative pour les femmes pôt des huiles, près du cloître dès Bernardins. de mauvaise vie ; la prison des Jeunes Détenus, On remarque encore les marchés des Innorue de la Roquette, construite en 1833, renferme cents, Saint-Germain, Saint-Martin, Saintles jeunes vagabonds en prévention, les adoles-Honoré ou des Jacobins, etc. Le marché du cents condamnés, ainsi que ceux enfermés par | Temple, dans la rue de ce nom, occupe une correction paternelle; Sainte-Pélagie, près du | partie de l'ancien enclos des Templiers. Tout Jardin des Plantes, ancienne communauté destinée aux femmes condamnées à temps et à des pénitentes volontaires, fut fondée par trois dames en 1665: elle sert de maison de détention préventive et à temps qui n'excède pas une année surtout pour les délits politiques. Les autres prisons ne reçoivent que des condamnés tels sont le Dépôt des condamnés ou prison de la Roquette, en face de la maison des Jeunes Détenus; elle remplace Bicêtre, et garde les condamnés à mort jusqu'au jour de leur exécution, les condamnés aux travaux forcés et à la détention prolongée jusqu'à leur départ pour le bagne ou les maisons de force; les Madelonnettes, près du Temple, qui reçoivent maintenant les femmes condamnées pour délits; enfin la prison de la Dette, rue de Clichy, élevée par Mme la duchesse de Berry et la ville de Paris, pour enfermer séparément les condamnés pour deltes, jusque-là détenus à Sainte-Pélagie. La ville de Paris entretient encore un dépôt de mendicité à VillersCotterels, et une maison de répression à SaintDenis. La prison militaire occupe une partie de l'ancien prieuré de l'Abbaye Saint-Germain-desPrés.

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Un immense grenier de réserve a été bâti sur le jardin de l'ancien arsenal. Sa façade se développe au bord du canal de l'Ourcq sur une étendue de 1,077 pieds de longueur. Il devait servir à contenir une provision de 100,000 quintaux de blé; mais il en renferme à peine la moitié. Sur le bord du même canal, on trouve la Douane, derrière le boulevard Saint-Martin. Enfin, Paris montre avec orgueil ses superbes abattoirs élevés en 1809.

Les cimetières, placés en dehors du mur d'enceinte, sont presque tous remarquables soit par leur site et leur disposition, soit par les monuments qu'ils offrent aux regards. Celui du PèreLa - Chaise, qui réunit tous ces avantages, est certainement au nombre des plus grandes curiosités de Paris. Nous lui avons consacré un article à part, de même qu'au cimetière Montmartre. Pour les anciens, on peut voir les mots CIMETIÈRE, CARRIÈRES SOUS PARIS, CHARNIER, etc.

Siége de l'état-major de la 1re division militaire, Paris renferme encore beaucoup d'autres établissements qui en dépendent: telles sont de nombreuses casernes, dont la plus belle, connue sous le nom de l'École militaire, fut bâtie par Louis XV, en 1751, sur les dessins de Gabriel, et achevée par Brongniart. Elle forme la clôture du Champ-de-Mars, du côté des boulevards. Primitivement cinq cents enfants nobles sans fortune devaient y recevoir leur éducation. Parmi les autres institutions militaires, nous ne II. Statistique. On compte à Paris environ pouvons passer sous silence le Dépôt de la guerre | 50,000 maisons ayant face sur la voie publique. et celui de la Marine, le Musée d'artillerie et le Musée maritime au Louvre.

Paris est une des ville de l'Europe qui possède le plus grand nombre de halles et marchés. On doit citer la halle aux draps, la halle aux reaux, la halle à la volaille, dite la Vallée, et surtout la halle aux blés, bâtie sur l'emplacement de l'hotel de Soissons. Il en a été parlé au mot

| D'après le recensement publié par l'ordonnance du 25 octobre 1842, la commune se compose aujourd'hui de 935, 261 hab., mais nous donnerons le mouvement de la population pour l'année 1856, qui est celle que nous avons adoptée pour plusieurs autres villes. Paris avait alors 909,126 hab. Les naissances furent au nombre de 28,942 (14,645 masc., 14,297 fémin.), dont

château d'eau de la rue Cassini; le château d'eau de la place du Palais-Royal élève celle de la Seine, et le monument de ce nom qui décore le boulevard du Temple, entouré de huit lions de fonte, est alimenté par les eaux de l'Ourcq. Ajoutons ici, en passant, que l'effet de cette fontaine, où les eaux tombent en cascade dans un grand bassin, est des plus grandioses; mais que la fontaine la plus belle de Paris est peut

9,633 illegitimes; mais dans la même année il y eut 1,337 légitimations d'enfants naturels : 1,787 enfants étaient venus sans vie. 8,308 mariages furent célébrés: 6,756 entre garçons et filles, 467 entre garçons et veuves, 836 entre veufs et filles, 269 entre veufs et veuves. On y compta 24,057 décès (12,014 masc., 12,043 fém.), dont 14,645 à domicile, 8,555 aux hôpitaux civils, 724 aux hôpitaux militaires, 64 dans les prisons, 289 déposés à la Morgue. A l'art. MOR-être celle des Innocents. Construite en 1551 TALITÉ, nous avons rappelé quelques particula- | rités sur les chances de vie dans cette grande ville. En 1789, sa population n'était que de 600,000 âmes, chiffre qui est aussi celui de 1806, mais qui en 1817 s'éleva déjà à 714,596. Elle n'était guère que de 250,000 en 1590, et de 100,000 en 1315.

Voici l'état des consommations de cette immense population, dans l'année 1840 vins, 866,331 hectol.; eaux-de-vie, 45,159 hect.; cidre et poiré, 12,926 hect.; vinaigre, 16,588 hect.; bière, 128,957 hect.; 71,718 bœufs, 20,684 vaches, 73,115 veaux, 457,559 moutons, 90,190 porcs ou sangliers y furent abattus. Il faut ajou- | ter à cela 280,593 kilogr. de pâtés, terrines, viandes confites, écrevisses et homards; 2,944,596 kilogr. de viandes à la main; 1,559,903 kilogr. d'abats et issues. La vente de la marée sur les marchés était de 5,098,872 fr.; celle des huîtres, de 1,191,875 fr.; celle des poissons d'eau douce, de 564,245 fr.; des volailles et gibiers, de 7,457,041 fr.; du beurre, de 11,507,698 fr.; des œufs, de 5,518,959 fr. Il y est entré 1,277,111 k. de fromages secs et 5,963 hectol. d'huiles fines. Enfin, on y a vendu 6,758,051 bottes de foin, 11,701,384 de paille, et 946,670 hectol. d'avoine. Il faut joindre ensuite à ce tableau les grains et farines dont la consommation ordinaire est évaluée à 1,580 sacs de 159 kilogr. par jour, ce qui fait par an 916,953 quintaux métriques.

Il n'existe actuellement à Paris qu'une distribution générale de 552 pouces d'eau fontainiers fournis par les sources d'Arcueil (9 pouces); des Prés Saint-Gervais, Belleville et Ménilmontant (9 pouces); et par les eaux de la Seine élevées à la pompe Notre-Dame (48 pouces), aux pompes à feu de Chaillot (216 pouces), et du Gros-Caillou (70 pouces). A ce chiffre, il faut ajouter 600 pouces d'eau fournis par le canal de l'Ourcq; mais cette eau n'est pas potable et ne sert qu'au lavage des rues. Le puits artésien creusé, après les plus grands efforts, dans la cour de l'abattoir de Grenelle, et dont l'eau est tiède, doit en ajouter une nouvelle quantité: Les eaux d'Arcueil, amenées par un aqueduc, sont reçues au

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(voy. GOUJON et LESCOT), au coin des rues aux Fers et Saint-Denis, elle a été transportée au milieu du marché des Innocents en y joignant un quatrième côté pour en faire un carré parfait. On peut encore citer la fontaine de la rue de Grenelle, due au ciseau de Bouchardon; celle de la place Saint-Michel, celle de la pointe SaintEustache, celle devant le palais de l'Institut, etc., et parmi les modernes celle de la rue Gaillon, celle de la place Louvois, ornée de statues gracieuses, élevée par Visconti sur l'emplacement de l'ancien théâtre de l'Opéra, que l'on avait destiné à une chapelle expiatoire au duc de Berry. Près de là se construit sur les dessins du même architecte la fontaine monumentale élevée par souscription à Molière. Quant à la fontaine bâtie à la mémoire de Cuvier, près du Jardin des Plantes, nous avouons qu'elle nous paraît laisser beaucoup à désirer relativement à l'ornementation, que l'artiste a adoptée à son égard.

Il n'est point de villes dont l'industrie soit aussi avancée que celle de Paris sous le rapport de la beauté des produits et du goût qui y préside. Nulle part on ne fabrique de plus beaux meubles, de plus riches bronzes et dorures, de plus magnifiques pièces d'orfèvrerie, joaillerie et bijouterie fine ou fausse, produits qui, avec la parfumerie, les cartonnages, la mercerie, la lingerie, les nouveautés, les fleurs artificielles et les modes prennent plus particulièrement le nom d'articles de Paris. Puis on cite avec justice ses manufactures de draps fins, de tissus mérinos et cachemires, de châles, gazes, tulles de soie, crêpes, rubans, blondes, indiennes, papiers peints, sa passementerie, sa bonneterie, sa chapellerie, ses armes de luxe, sa sellerie, carrosserie, coutellerie, horlogerie, ses plaqués d'or et d'argent, ses instruments de précision, sa quincaillerie; sa fabrication d'outils et de mécaniques se perfectionne chaque jour. Ses caractères d'imprimerie sont dignes de la haute position qu'occupent sa librairie et sa littérature. L'impression des gravures et lithographies propage noblement les œuvres de ses nombreux

artistes. Rappelons encore ses instruments de musique, ses liqueurs, ses produits chimiques, ses teintureries, tanneries, etc., etc. Outre ses manufactures de tapis en tout genre (voy. aussi l'art. GOBELINS), celles des glaces et de tabac ont une haute importance. Voy. EXPOSITION.

[ énumérées à l'art. JOURNAUX. Une population flottante de 35,000 à 40,000 personnes vit dans près de 700 hôtels garnis, auxquels il faut ajouter encore plus de 200 logeurs à la nuit. Le budget de la ville de Paris s'élève à environ 45 millions de recettes balancées par une dépense à peu près égale. En réunissant toutes ces données, on recompose par l'imagination ce tableau à scènes changeantes, dont l'observateur a ici le spectacle sous les yeux; mais quelque mouvant, quelque varié, quelque retentissant qu'on se le figure, on restera encore bien au-dessous de la réalité; l'on n'aura jamais qu'une faible image de cette vie dévorante d'activité ou fiévreuse de plaisirs où tant de talents se développent, tant de richesses se créent, et tant de vertus suc

Alimenté par cette admirable industrie, de même que par l'énorme consommation dont nous avons donné une idée, le commerce de Paris est d'une activité prodigieuse. En 1839, on comptait dans cette ville 70,491 patentés, chiffre qui, en 1832, n'avait été que de 51,751. Dans l'année 1858, on estimait ses exportations, à l'étranger seulement, à la somme de 124 millions de francs. On y reçoit de grandes quantités de fer, laines, coton, draps et autres articles de fabrique française et étrangère, des denrées colo-combent. niales et épiceries, drogueries, etc., du bois de chauffage et de construction, du charbon de bois, de la houille, des couleurs, vernis, marbres, pierres de taille, etc., etc. Paris voit arriver la plupart de ces marchandises sur les bateaux qui sillonnent la Seine, et sur les bords de laquelle de beaux ports sont destinés à en opérer commodément le déchargement. Dans le courant de 1859, sont arrivés 19,664 bateaux par la haute et la basse Seine et par le canal de l'Ourcq; on en a évalué le jaugeage à 1,919,654 tonneaux. Placée pour ainsi dire au milieu de la Seine, au-dessus des lieux où son lit reçoit l'Oise, | au-dessous des points où l'Aube, l'Yonne et la Marne lui versent leurs eaux, aboutissant d'un côté à la mer, remontant par sa source jusque vers Lyon, liée par des canaux aux principaux fleuves de la France, ces communications ainsi que les routes et les chemins de fer qui y ont leur tête, assurent l'approvisionnement de la grande ville. Aussi la marchandise d'eau, comme disait un vieil auteur, fut-elle la cause première de la richesse de Paris. C'est donc avec raison qu'il lui a consacré sa reconnaissance en prenant dans ses armes au champ de gueules une nef habillée d'argent sur des flots de même métal.

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III. Histoire. L'existence de Paris remonte jusqu'au delà de la naissance de J. C. César connaît déjà la ville de la tribu gauloise des Parisii. Il l'appelle Lutèce (Lutetia), nom que les uns dérivent de lutum, boue, argile, parce que le territoire primitif de cette ville était marécageux, et auquel d'autres trouvent une origine celtique, en sorte qu'il signifierait ville entourée d'eau, ou encore île du Corbeau. C'est peut-être en transformant ce nom, suivant l'usage grec, que Strabon donne à Paris celui de Leukotokia, qu'on pourrait expliquer par ville blanche. Dulaure hasarde une opinion sur l'origine du nom des Parisii: remarquant que les endroits désignés sous le nom de Bar, sont en général des pays frontières, il pense qu'il peut avoir eu la même étymologie, par la permutation du ben p, le territoire des Parisiens étant alors une frontière qui séparait les Senones et les Carnutes des Silvanectes. Quoi qu'il en soit, c'est l'an 54 avant J. C. que les Parisii paraissent pour la première fois sur la scène politique. César avait convoqué les chefs gaulois à Lutèce. L'année suivante, presque toutes les Gaules se soulevèrent. Les Parisiens repoussèrent d'abord Labiénus avec perte; mais bientôt ils expièrent cette révolte. César, maître de Lutèce, la fit rebâtir et enceindre de murailles. Il établit deux tours à la tête des ponts de bois jetés à l'endroit où se trouvent aujourd'hui le Petit-Pont et le pont au Change. Pendant la domination romaine, cette ville s'agrandit au nord, en dehors de l'île, et devint la résidence des gouverneurs des Gaules. Julien, qui embellit ou rebâtit le palais des Thermes, y reçut le titre d'Auguste. Divers empereurs la visitèrent. Enfin, saint Denis (voy.) vint y prêcher l'Évangile vers 245, et y reçut le mar

Pour donner une idée du mouvement qui règne dans cette immense agglomération d'hommes, nous dirons qu'en 1838 on y comptait 20,000 cabriolets, fiacres, diligences et omnibus; 35,000 haquets, tombereaux et charrettes; 6,000 voitures de remise et bourgeoises; en tout 61,000 véhicules de toute nature. Nos articles BANQUE DE FRANCE, Épargnes (caisses d'), etc., pourront donner la mesure du numéraire qui y est constamment en circulation. Les principales des 250 feuilles publiques qui y paraissent sont | tyre avec ses compagnons.

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