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canaria, noms du topinambour (helianthus tuberosus) en Espagne.

devons aussi prévenir que le pain extrêmement blanc doit souvent cette qualité d'apparat à des

PATATAS DE LA MANCHE, l'un des noms de la substances insalubres, et notamment à l'alun : pomme de terre dans le même pays.

Patate a DuranND. A l'île de la Réunion, on donne ce nom au liseron pied-de-chèvre, dont les rameaux entrelacés servent aux noirs de séné pour prendre du poisson. PELOUZE.

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aussi le goût nous détrompe-t-il ordinairement sur une déception à laquelle nos yeux nous exposent. — Les préparations sèches, connues sous les noms de vermicelle, semoule, etc., sont aussi désignées en général par le mot pâte, ainsi que PATCHAKAMAK, le grand dieu des Péruviens, des compositions analogues dont la fécule de était le soleil considéré comme créateur et con- pomme de terre est la base. Les pâtes de Gênes servateur. Il avait des temples immenses et res- sont les plus renommées, et on n'a pu encore les plendissants d'or, desservis par de nombreux égaler en d'autres pays : la source de leur excelprêtres et par des vierges consacrées au dieu.lence est peu connue, elle vient de ce qu'on emLes Incas prétendaient descendre de Patcha- ploie uniquement pour les préparer les blés de kamak. la Sardaigne: ceux-ci ne diffèrent pas essentiel

BOUILLET.

PATCHOULY. Nom donné à une plante très-lement des nôtres, mais les moulins dans cette aromatique, apportée de l'île de Mascareigne, et que l'on croît être le plectranthus graveolens, R. Br. Cette plante est 'employée à écarter les insectes des pelleteries et des tissus préparés avec des matières animales.

PATE. (Économie domestique et médecine.) On appelle de ce nom, dérivé du latin pasta, diverses compositions, dont le mélange de farine et d'eau qui sert à confectionner le pain est un type assez connu pour nous épargner une plus longue définition. Le produit du premier acte de la panification que nous citons ici comme modèle est un objet important d'économie domestique, et sur lequel des documents ont été exposés aux mots FERMENTATION et PAIN. Nous rappelons seulement que les pâtes formées par les céréales différent beaucoup, soit par leur consistance, soit par les substances qui servent à délayer les farines, telles que le lait, le vin, l'eaude-vie, les œufs, le miel, etc. La liste de ces compositions occupe une large place dans les traités de cuisine et d'office, auxquels nous renvoyons aussi nos lecteurs. Nous croyons cependant devoir faire ici mention d'une découverte récente, qui sera un progrès de l'art du boulanger, si l'expérience en confirme les avantages annoncés. Un habitant de Londres a imaginé d'exciter instantanément la fermentation panaire en rapprochant dans la pâte deux agents chimiques dont l'action intime et réciproque produit un dégagement d'acide carbonique. C'est une opération calquée sur celle par laquelle on prépare instantanément l'eau de Seltz au moyen du carbonate de soude et de l'acide tartrique. Si ce procédé anglais a la valeur qu'on lui attribue, on pourra se dispenser de recourir aux divers levains qu'on a quelquefois de la peine à se procurer, et qui souvent s'aigrissent au point de communiquer un mauvais goût au pain. Nous

ile n'étant mus que par des ânes, la mouture s'opère lentement et sans échauffer les farines, comme chez nous, au point d'en altérer la qualité. Des compositions de fruits divers et de sucre se nomment aussi pâtes: celles d'abricots qu'on prépare à Clermont en France sont célè'bres. -En pharmacie, on comprend sous le nom de pâtes divers médicaments d'une saveur douce, agréable et de consistance molle : la gomme arabique est la base principale de ces compositions, et on la dissout avec plusieurs infusions ou décoctions. La liste de ces préparations est nombreuse et s'accroît de jour en jour par des spéculations sordides auxquelles on ne rougit plus aujourd'hui de se livrer en public. Une de ces pâtes pharmaceutiques les plus renommées est celle qu'on appelle pâte de guimauve, dénomination très-impropre, puisque cette plante ne contribue point à la composer, el on y a renoncé avec de justes motifs, car non-seulement sa saveur est désagréable, mais encore elle contient un principe irritant, appelé asparagine. Une décoction de jujubes ou une solution d'extrait de réglisse concourt aussi avec la gomme à former une pâte très-connue et assez agréable : les pharmaciens, en général, s'efforcent de donner à ces compositions des qualités qui flattent la vue et le goût. Ces produits de leur art sont une compensation pour tant d'autres qui sont propres à révolter tous nos sens. Nous devons épargner à nos lecteurs l'énumération de toutes les pâtes qu'on vante chaque jour dans les feuilles publiques pour remédier aux rhumes et catarrhes. Contentons-nous d'appeler la défiance sur ces marchandises; elles ont, ainsi que tous les corps sucrés, une propriété adoucissante qui, agissant sur l'estomac, retentit par sympathie sur la poitrine; mais une solution de gomme arabique et de sucre dans l'eau fournit un médicament équi

valent et beaucoup moins cher. On communique aussi à la plupart des pâtes pectorales les plus vantées une action sédative par l'addition de faibles doses d'opium ou d'autres substances narcotiques. Nous ne prétendons pas blâmer cette coutume ni ravaler la réputation d'aucune de ces préparations, mais il nous reste à faire remarquer que la plupart des rhumes se guérissent sans le secours de tels remèdes, et que si ces affections persistent il serait imprudent de se fier à d'aussi faibles armes on laisse passer en comptant sur ces moyens un temps précieux, dont la perte est souvent irréparable. Toutes ces pâtes, même celle de lichen d'Islande, nous devons le répéter, sont beaucoup plus salutaires pour les marchands que pour les poitrines enrhumées. On appelle aussi du nom de pâte des empreintes de pierres gravées qu'on obtient avec du verre en fusion et plusieurs autres matières. - Les couleurs de consistance pâteuse que le peintre amalgame sur sa palette portent aussi le même nom, et les formes que l'artiste modèle dans cette matière après l'avoir appliquée sur la toile sont plus ou moins empâtées selon les qualités employées. Cette acception du mot pâte s'étend même aux traits du burin du graveur qui donnent par l'impression des empreintes grasses. Les défauts causés par l'affaissement des caractères d'imprimerie sous l'action de la presse sont des lignes tombées en pâte. — Enfin, ce mot pâte, dont l'acception comprend tant d'objets, s'étend aussi fréquemment aux personnes : ainsi, en parlant de la complexion ou du naturel de tel homme, on dit qu'il est d'une bonne pâte, ou, c'est une bonne pâte d'homme. - Mettre la | main à la pâte, c'est ne pas s'en remettre à d'autres du soin de faire quelque chose, y travailler soi-même. Être comme un coq en pâte, signifie être dans une situation bien commode, bien agréable.

CHARBONNIER.

PATES D'ITALIE, substance alimentaire composée de pâtes moulées, et préparées avec la meilleure farine de froment, mêlée d'eau pure. Elles tirent leur nom de Gênes, en Italie, où s'en faisait autrefois la plus grande fabrication. Aujourd'hui, on les prépare en tous lieux; et il y a notamment des fabriques estimées à Paris, Nancy, Clermont et Marseille. Les principaux produits sont le vermicelle (vermicelli), qui a la forme de petites cordes à violon, ce qui les a fait comparer à des vers (vermi), et dont la couleur la plus ordinaire est blanche; le macaroni, qui ressemble à un tuyau de pipe, et qui se fait avec la même pâte que le vermicelle; les lazagnes, sous la forme de rubans, les taglioni,

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les andarini, les millefanti, les sielluce ou étoilettes, les étoiles, et enfin la semoule de pâte, invention moderne qui a la forme du riz cassé. Après l'Italie et la France, il faut encore citer, pour la fabrication des pâtes, la Hollande, la Belgique et l'Angleterre, qui exportent une assez grande quantité de ces sortes de produits. DÉADDÉ.

PATÉ. Voy. PATISSERIE.

PATÈNE, espèce de petit plat rond en métal, et servant au sacrifice de la messe, comme les patères servaient dans les sacrifices des anciens peuples. La patène reçoit une consécration, et est rangée dans ce que l'on nomme les vases sacrés (voy. PAIX): elle est ordinairement en argent doré, tout unie dans l'intérieur, et portant le chiffre J. CH. gravé à l'extérieur. On doit cependant présumer qu'autrefois il y en a eu de gravées, puisqu'on en connaît une gravée par un maître allemand dont le nom n'est pas connu, mais qui a marqué quelques-unes de ses pièces des initiales gothiques E. S., avec la date de 1466. Cette patène représente au milieu saint JeanBaptiste assis; le tour est orné d'enroulements dans lesquels se trouvent huit médaillons renfermant les quatre Pères de l'Église, et les animaux symboliques des quatre évangélistes. Cette même patène a été copiée vers la même époque par Israël de Mecheln. DUCHESNE.

PATENIER (JOACHIM), peintre de paysages, naquit à Dinant, dans la province de Namur, vers l'an 1485. A l'époque où il commença à se faire un nom dans la peinture, la ville d'Anvers était devenue un centre pour l'art comme elle l'était pour le commerce. Aussi ce fut à Anvers que Patenier alla se fixer comme dans le vrai foyer de la richesse et de l'émulation dans les Pays-Bas. En 1515 il fut admis dans la corporation des peintres de cette ville. Selon Van Mander (Schilderbeck), cet artiste possédait une manière toute particulière de peindre le paysage, qu'il traitait avec beaucoup d'esprit et de délicatesse. Il savait donner au feuillé de ses arbres toute la légèreté et tout le mouvement de la nature; enfin, il n'était pas moins habile dans la peinture de la figure. Aussi, ses ouvrages étaient fort recherchés; ils se vendaient aisément et il en partait beaucoup pour les pays étrangers. | Malheureusement Patenier avait une vie extrê mement relâchée; il était dominé par un penchant si décidé pour la boisson qu'il ne travaillait que lorsqu'il se trouvait à bout d'argent; et on le voyait plus souvent au cabaret que dans son atelier.

Albert Durer, étant venu visiter la ville d'An

casion de voir Patenier et conçut une grande estime pour le talent de ce maître, dont il dessina le portrait. Ce portrait fut gravé plus tard par Corneille Kort, de Hoorn, et publié avec une inscription en vers latins composée par Lampsonius.

vers et les peintres qui y demeuraient, eut l'oc-¡ du roi, qui étaient scellées du grand sceau, et qui manifestaient à tous l'expression de la volonté royale: ut pateant omnibus était la formule que toutes ces lettres consacraient (voy. LETTRES, tome xv, p. 375). On a fini par négliger le substantif, et l'adjectif a pris sa place; les patentes n'étaient donc, dans le principe, que les Patenier, selon Van Mander, a peint aussi des lettres patentes elles-mêmes, par lesquelles le batailles. On peut voir dans ce biographe et dans roi accordait une faveur ou une grâce; mais les Vies des peintres flamands, par Descamps, bientôt cette expression s'est étendue à toutes de quelle manière incongrue notre paysagiste lettres, commissions ou diplômes accordés, soit avait coutume de signer ses tableaux. par le roi, soit par les seigneurs, soit par des L'époque de sa mort est inconnue. V. H. corporations religieuses ou séculières; et, enfin, PATENOTRES. Ce terme est formé des deux elle s'est appliquée à tout titre quelconque despremiers mots du Pater noster, et a effective- | tiné à faire preuve d'une obligation. - Aujourment désigné, dans son acception primitive, l'o-d'hui, le mot patente sert, pour ainsi dire, raison dominicalé. Il est devenu familier et po- exclusivement à désigner une certaine contri- ́ pulaire, et se dit de toute sorte de prières: on bution qui a un caractère tout particulier, c'est l'a encore appliqué au chapelet et aux grains qui l'acte de l'autorité publique ou lettre patente, le composent. On dit proverbialement patenô- qui assure à tout commerçant une protection tres de singes, pour indiquer, au propre ou au particulière des lois pour tous les actes qui ont figuré, certains murmures que font les singes rapport à son commerce. La patente est le titre lorsqu'ils sont de mauvaise humeur et remuent en vertu duquel il a droit d'acheter pour reles babines. En termes de blason, on appelle vendre; et, comme une contribution est attapatenôtres un dizain de chapelet, ou le chapelet chée à la délivrance de cet acte, le même terme tout entier dont on entourait les écus, comme le s'applique et au titre et à la contribution. La faisaient, par exemple, les chevaliers de Malte. patente est donc une imposition à laquelle sont Les patenôtres du loupé étaient un enchan- assujettis ceux qui exercent un commerce, une tement dont se servaient les bergers pour con- profession, un métier ou une industrie. Cette server leurs moutons, et pour éloigner de ceux-ci imposition est annuelle, et presque toujours la fureur du loup.- En architecture, on appelle proportionnelle : elle est basée à la fois sur l'impatenôtres certains ornements qui se mettent portance du commerce et de la population. Son au-dessous des oves; ils ont la forme de perles, établissement a été une des premières conséd'olives, et en général de grains ronds ou ovales; quences de la suppression des anciennes corpoles menuisiers les emploient également dans rations de métiers. Créée en 1791, elle avait été quelques ouvrages, tels que les bordures de ta- elle-même supprimée en 1793, mais elle n'a pas bleaux. Les pêcheurs appellent patenôtres de tardé à être rétablie, et elle se trouve aujourd'hui liége les morceaux de liége qui surnagent lors-réglée par les lois et ordonnances des 1er bruque l'on jette un filet dans l'eau. Autrefois, maire an vII (25 mars 1817, et 15 mai 1818).-Un les voituriers appelaient patenôtres certaines tarif, joint à la loi de l'an VII, distribue toutes parties des routes où se trouvent alternativement les professions commerciales ou industrielles en - des élévations et des enfoncements très-rappro- différentes classes.-Une première division met chés, comme seraient les grains d'un chapelet. à part certaines professions qui sont soumises à Il y avait jadis à Paris trois corps de patenô- un droit fixe dans toute l'étendue de la France : triers, ceux en bois, ceux en verre, et ceux en ce sont les banquiers; droit, 500 fr.; les courémail: on donnait ce nom aux ouvriers qui fai- tiers de navires et de marchandises, entrepresaient des chapelets, et qui tournaient diverses neurs de roulage, de voitures publiques par matières pour les boutons. On appelait patenô- | terre et par eau: 200 fr.; les marchands forains trerie la boutique d'un marchand de chape-avec voitures: 40 fr.; les colporteurs avec chelets.

DICT. DE LA CONV. vaux ou autres bêtes de somme: 30 fr.; les colPATENTE, de patere, pateo (certifier, rendre porteurs avec balle, soit qu'ils aient domicile ou évident), d'où est venu l'adjectif patent, patente, non: 20 fr.; enfin, les entrepreneurs ou direcdont on a fait le substantif patente. - Patent, teurs des spectacles ou autres amusements pu patente signifie au propre manifeste, évident. | blics, dans lesquels les spectateurs payent leurs Les lettres patentes étaient autrefois des lettres places, ont à payer pour droit de patente une

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représentation complète, établie d'après le nom- [ d'une patente; si une même personne réunit bre des places, et le prix de chacune d'elles. - Une seconde division embrasse toutes les autres professions, qui sont réparties en sept classes, suivant leur importance présumée. Chacune de ces classes paye un droit fixe et un droit proportionnel. Le droit fixe est calculé sur l'im- | portance de la population; le droit proportionnel est pris sur la valeur du loyer ou des maisons d'habitation, ou des usines, ou des ateliers, ou des magasins, ou des boutiques, suivant la nature du commerce ou de l'industrie. Sont affranchis du droit proportionnel tous ceux pour lesquels le droit fixe est au-dessus de 40 fr. dans les cinq premières classes, et tous ceux des deux autres classes pour lesquels ce même droit ne dépasse pas 30 fr.—Relativement au droit fixe, il ne saurait y avoir de difficulté sérieuse, car il suffit d'appliquer le tarif; mais l'établissement | du droit proportionnel, qui est généralement du dixième de la valeur locative, peut donner lieu | à de graves contestations, car il faut avant tout fixer cette valeur locative, et souvent les bases manquent pour faire une juste évaluation. La loi n'a pu poser à cet égard que des principes | généraux, en déclarant que la valeur locative serait établie par les baux authentiques pour les locataires, et par l'extrait du rôle de la contribution foncière pour les propriétaires, ou, à défaut, par la simple déclaration du requérant patenté, sauf l'évaluation contradictoire que l'administration peut exiger.-Du reste, ce sont les contrôleurs des contributions qui sont chargés de dresser l'état de cette contribution dans chaque commune, sur les renseignements qui leur sont fournis par les maires et adjoints, et sur tous ceux qu'ils peuvent se procurer par eux-mêmes. Le tableau des patentes est ensuite arrêté par le maire de la commune, visé par le sous-préfet de l'arrondissement, et transmis par le préfet du département au directeur des contributions, qui le rend exécutoire. Si des réclamations s'élèvent, elles seront instruites et jugées dans les mêmes formes que pour les autres contributions directes (voy. CONTRIBUTION). — La loi du 13 floréal an x a ajouté au droit principal de la patente un droit additionnel de 5 centimes par franc, pour former un fonds de dégrèvement et de non-valeur par département. Sur le produit net, on opère le prélèvement de 1/10me pour frais de la confection des rôles, et pour fournir à l'insuffisance du fonds de non-valeur; et, si après ces déductions, il reste un reliquat, il est❘ destiné à accroître le fonds des dépenses communales. - Nul ne peut être obligé à prendre plus

plusieurs genres de commerce ou d'industrie soumis à des taxes différentes, elle sera libérée en payant le droit le plus élevé. Les patentes sont personnelles et ne peuvent servir qu'à ceux qui les obtiennent : dans toute société commerciale en noms collectifs, chacun des associés a la sienne. Le mari et la femme ne sont assujettis, cependant, à prendre chacun une patente que lorsqu'ils font des commerces distincts, et qu'en outre ils sont séparés de biens. Quand les associés occupent en commun la mème maison d'habitation, les mêmes usines, ateliers, magasins et boutiques, ils n'ont à acquitter qu'un seul droit proportionnel, qui est payé en entier par l'un d'eux : les autres ne doivent que le droit fixe. La patente ne sert que pour une année, mais elle n'est réellement annulée qu'après l'expiration du treizième mois, parce que ce mois est accordé pour la délivrance de la patente nouvelle. Mais si, dans le cours de l'année, une personne qui est déjà pourvue d'une patente se livre à une industrie d'une classe plus élevée que celle qu'elle avait choisie d'abord, elle doit aussitôt prendre une seconde patente, pour laquelle il n'y aura à payer que le complément nécessaire, déduction faite des sommes déjà versées au trésor.-L'art. 29 de la loi du 1er brumaire an VII renferme quelques exceptions à l'application générale du droit de patente en faveur de certaines professions ou de certaines personnes qu'une interprétation trop rigoureuse de la loi aurait pu faire comprendre sur le tableau de répartition de cet impôt ; tels sont, par exemple, les laboureurs et cultivateurs qui vendent leurs récoltes, les peintres, graveurs et sculpteurs, qui ne vendent que les produits de leur art, comme artistes; les sages-femmes, les pêcheurs, etc. D'autres dispositions ont réduit le droit proportionnel en faveur de certaines industries, au 20 pour les maîtres des maisons de paume, au 30 pour les meuniers, et au 40o pour les maîtres des maisons garnies.-Comme moyen de coercition, et dans le but d'atteindre tous ceux qui voudraient échapper à cet impôt, une disposition spéciale enjoint aux notaires, greffiers, huissiers, et en général à tous les officiers publics, d'énoncer, sous peine d'amende, dans tous les actes judiciaires et extrajudiciaires, le numéro de la patente, toutes les fois que patente a dû être délivrée pour le fait dont il s'agit à la personne qui requiert leur ministère. S'il s'agissait d'un fait étranger soit au commerce, soit à la profession, soit à l'industrie, qui seuls sont soumis à la patente, cette énonciation ne

serait plus nécessaire, parce que l'officier public n'est dans l'obligation d'exiger la représentation de la patente que lorsque son ministère est requis pour un fait qui se rattache à cet acte. Dans la langue maritime, le mot patente a une signification particulière qui se réfère toujours cependant à la même origine : il s'applique aux passe-ports et certificats de santé qui se délivrent dans les ports de mer aux navires en partance. Cette patente doit indiquer l'état sanitaire du port: c'est même là son principal objet. On dit que le vaisseau est porteur d'une patente nette lorsqu'il est parti d'un pays non infecté, et qu'il n'a, au contraire, qu'une patente brute, lorsqu'elle atteste que l'état sanitaire n'est pas satisfaisant. On appelait autrefois, en termes de chancellerie, acquit-patent un brevet du roi scellé du grand sceau, qui contenait une gratification d'argent au porteur : la seule représentation du titre suffisait pour opérer la décharge du trésorier.

TEULET.

PATENTE (LETTRE), primitivement l'opposé de lettre close, de patere, être ouvert. Voy. LETTRE, T. XV, p. 575.

PATER, oraison dominicale, prière enseignée par Jésus-Christ à ses disciples. Depuis l'origine de l'Église, cette prière a toujours été considérée comme une partie essentielle du culte public; elle se trouve dans toutes les liturgies; on la récitait comme aujourd'hui, non-seulement dans la consécration de l'Eucharistie, mais encore dans la cérémonie du baptême. C'était pour les nouveaux baptisés un privilége de pouvoir la dire dans l'assemblée des fidèles et d'appeler Dieu notre père. On ne l'enseignait point aux catéchumènes avant qu'ils eussent reçu le baptême. Les constitutions apostoliques, un concile de Girone, le quatrième concile de Tolède, ordonnent de la réciter au moins trois fois par jour. Les plus anciens Pères de l'Église, Origène, Tertullien, saint Cyprien, ont donné de grands éloges au Pater; ils le regardent comme un abrégé de la morale chrétienne, comme le fondement et le modèle de toutes les prières ; ils en ont expliqué et paraphrasé toutes les demandes une à une. Bourdaloue suit cet exemple dans son Recueil de pensées. On a prétendu que JésusChrist n'était pas l'auteur de cette prière, et qu'on en retrouvait la formule chez les Juifs; mais aucune preuve n'est apportée à l'appui de cette allégation. Comment supposer, en effet, que, durant les trois premiers siècles, on eût pu impunément, parmi les Juifs, attribuer à JésusChrist une formule qu'ils auraient journellement employée? D'autres ont soutenu que dire à Dieu:

« Ne nous induisez point en tentation, » c'était faire injure à sa bonté souveraine, c'était le supposer capable de nous porter au mal et d'être la cause du péché. Mais ces censeurs téméraires ne dénaturent-ils pas le mot tentation? Dans l'Écriture sainte, tenter, n'est-ce pas éprouver, mettre à l'épreuve l'obéissance, la fidélité, la vertu de quelqu'un? Or, ne peut-on l'éprouver autrement qu'en le portant au mal? Ne peut-on, par exemple, lui commander quelque chose de fort difficile, lui envoyer des afflictions? C'est dans ce sens que Dieu tenta Abraham (Genèse), que l'aveuglement de Tobie, les malheurs de Job, sont appelés une tentation (Tob.); qu'il est dit (Deut.): « Vous ne tenterez pas le Seigneur votre Dieu »; ce qui signifie, non pas vous ne porterez point Dieu au mal, mais, vous ne met→ trez point sa puissance, sa bonté à l'épreuve, en attendant de lui un miracle sans nécessité. La demande du Pater signifie donc : Ne nous soumettez point à des épreuves au-dessus de nos forces, mais donnez-nous les secours nécessaires pour les supporter. Dans la plupart des exemplaires grecs de saint Matthieu le Pater finit par ces mots : Parce que c'est à vous qu'appartiennent la royauté, la puissance et la gloire pendant tous les siècles, amen. » Mais ces mots ne se retrouvent pas dans plusieurs manuscrits trèscorrects, ni dans saint-Luc et dans la Vulgate.→ Un Anglais nommé Chamberlayne a fait imprimer en 1715, à Amsterdam, le Pater en cent cinquante-deux langues. Un auteur allemand y en a encore ajouté quarante-huit, la plupart appartenant aux nations de l'Amérique. Ainsi, cette prière est aujourd'hui traduite en deux cents langues.— Pater signifie encore les grains d'un chapelet sur lesquels on dit le Pater: les Pater de son chapelet sont d'émeraude. DICT. CONV.

PATERCULUS (VELLEIUS). Cet historien, l'un des plus remarquables de l'antiquité, est trop connu des gens de lettres dignes de cette qualification, pour qu'il soit nécessaire de s'adresser à eux, en parlant ici d'un écrivain dont le style rappelle les plus beaux jours de la littérature latine; mais peut-être l'est-il trop peu de la plupart des gens du monde, de ceux principalement qui ne peuvent le lire en original, et qui, par conséquent, ne sauraient se faire une juste idée de son mérite, moins reproduit qu'effacé dans les pâles traductions qu'on en a données. Il y a plus: nombre de personnes semblent aujourd'hui ne le considérer que comme le vil esclave de Tibère, et cette opinion sur le caractère de l'homme réagit sur celle due au brillant modèle des abréviateurs. A Dieu ne plaise que je me

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