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« Je me suis cependant bien gardé, dans ce que j'ai dit, de toucher à aucune question d'invention ou de priorité, parce que, selon moi, ces discussions ne sont pas à leur place dans nos séances, et si M. Euverte veut bien relire le procès-verbal, il reconnaîtra qu'il ne contient aucune revendication de cette nature; j'ai cité quelques faits absolument exacts, et je n'ai pas même indiqué, ce que j'aurais pu faire, que je présentais un produit que je crois industriellement nouveau, jusqu'à plus ample informé.

« Personne n'apprécie plus que moi les services que les usines dirigées par M. Euverte ont rendus à la métallurgie, et je serai toujours heureux, comme je l'ai déjà été, des occasions qui se présenteront de les faire ressortir, mais je crois aussi qu'il convient, autant que possible, de ne pas laisser la Société ignorer les faits intéressants qui se produisent dans d'autres usines.

a Recevez, Monsieur le Président, etc. »

M. LE PRÉSIDENT donne communication d'une circulaire publiée par les soins de M. le directeur de la section française à l'Exposition de 1878, et relative à l'installation d'une bibliothèque technologique dans le groupe VI.

< Monsieur,

« Sur la proposition qui lui en a été faite, M. le Directeur de la section française vient de décider qu'il serait formé à l'Exposition une bibliothèque composée de tous les ouvrages techniques présentés par les auteurs euxmêmes et relatifs aux diverses industries.

« Les ouvrages publiés par des auteurs décédés pourront être admis, pourvu qu'ils soient présentés par un des ayant-droits de l'auteur.

« Les demandes d'admission devront être adressés à M. le Commissaire général de l'Exposition sur les formules ordinaires, qui sont distribuées au palais des Tuileries. Les demandes seront examinées par un Comité spécial d'organisation, qui aura soin de les répartir entre les Comités d'admission des différentes classes du groupe VI.

« Les livres, cartonnés ou reliés, seront placés dans des bibliothèques spéciales, où ils seront classés conformément à la division adoptée, avec indication de la classe à laquelle ils appartiennent. Ils pourront être consultés pendant toute la durée de l'Exposition et seront rendus ensuite à leurs auteurs dans l'état où il se trouveront.

« Il sera dressé un Catalogue de ces ouvrages, et on espère que ce Catalogue pourra former par lui-même un livre utile, faisant connaître à chaque profession les richesses technologiques de notre pays.

« Les exposants admis recevront une carte permanente d'entrée à l'Expcsition; leurs noms figureront dans le Catalogue général, avec ceux des autres exposants de la classe correspondante.

<< L'installation de la bibliothèque est confiée aux soins du Comité d'installation de la classe 54, qui avisera à la construction des meubles, à la

confection des catalogues et aux mesures à prendre pour la facile communication des livres au public.

<< Pour pourvoir aux dépenses de toutes natures qu'exigera cette installation, il sera versé, entre les mains de M. le Trésorier de la classe 54, une contribution de vingt francs par exposant et de cinq francs par volume in-8°1. Une comptabilité spéciale sera tenue de toutes les dépenses de la bibliothèque, et, en cas d'excédant de recettes, il pourra en être disposé, par les soins du Comité d'organisation, de la manière qu'il jugera la plus utile.

« Nous vous prions, Monsieur, de nous faire connaître, avec les adresses de leurs auteurs, les ouvrages qui pourraient utilement être compris dans cette bibliothèque, dont la création est destinée à compléter les moyens de propagation de toutes nos connaissances industrielles à l'Exposition universelle de 1878.

« Les membres du Comité d'organisation:

« Président: M. H. Tresca (classe 54).

« Vice-présidents: MM. A. Burat (classe 50); E. Trélat (classe 66).

« Membres: MM. E. Chabrier (classe 51); Mignon (classe 52); A. Poirrier (classe 53); E. Rolland (classe 54); J. Farcot (classe 54); Gargan (classe 54); E. Pihet (classe 55), E. Simon (classes 56 et 57); Fanien (classe 58); Haret père (classe 59); Ermel (classe 60); Lévy (classe 61); Binder aîné (classe 62); Noisette (classe 63); Bandérali (classe 64), en l'absence de M. Arbel; E. Becquerel (classe 65); Mangin (classe 67).

« Secrétaires: MM. Ch. de Comberousse (classe 54); S. Périssé (classe 54). »

Il est intéressant de faire remarquer, ainsi que l'indique M. le Président, que le comité d'organisation de cette bibliothèque se compose en grande partie de nos collègues. La salle de cette bibliothèque sera évidemment fréquentée par les Ingénieurs de la Société, qui pourront y venir travailler pendant leur séjour dans le palais de l'Exposition.

M. LE PRÉSIDENT donne communication à la Société de la division en sections adoptée par le comité. Il fait remarquer que le principe de la division en 4 sections a été maintenu. Mais la 1re section a été dédoublée exceptionnellement pour l'Exposition, à cause de l'étendue et de l'importance des questions qui s'y rattachent.

Les membres du comité se sont déjà répartis dans ces sections. Appel est fait à la bonne volonté des membres de la Société qui voudront bien s'adjoindre à eux et apporter au travail projeté le concours de leurs connaissances spéciales.

1. Cette contribution de 5 francs par volume sera appliquée à tous les formats plus petits; la contribution sera portée à 10 francs pour les volumes d'un format supérieur, in-4° ou autres.

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MM. les membres de la Société sont invités à se faire inscrire dans les différentes sections, qui nommeront ultérieurement leur vice-président et leurs secrétaires.

M. LE PRÉSIDENT annonce que le bureau s'est déjà mis en rapport avec le Président de la Société des Ingénieurs civils d'Angleterre. Il mentionne seulement aujourd'hui la lettre de remerciement qu'il en a reçue. Des pourparlers ont, en outre, été engagés avec les autres Sociétés similaires de Belgique, d'Autriche, des États-Unis, etc.

M. REGNARD donne communication de sa note sur l'outillage de la métallurgie aux États-Unis.

La production toujours croissante des usines sidérurgiques américaines, due, pour une bonne part, au système protecteur et aux richesses admirables en minerais et en combustible des principaux États et notamment, de la Pensylvanie, de l'Ohio, de la région des Lacs, permet d'entrevoir dans un avenir peu éloigné le jour où cette production dépassera celle de l'Angleterre, aujourd'hui encore la plus forte du monde entier.

Cette augmentation dans la production suit une marche si rapide, que la fonte, en dix ans, a plus que doublé, tandis que son prix est descendu de 230 fr. à 103 fr. la tonne. A l'heure actuelle, la capacité de production des hauts fourneaux américains serait, d'après les documents publiés aux États-Unis, de 5,400,000 tonnes, soit environ le double de la production effective de 1875. La production du fer, en 1875, a été de 1,900,000 tonnes environ. Enfin, l'acier Bessemer, dont la fabrication débutait en Amérique par 2,500 tonnes en 1867, a suivi une progression incroyable, plus rapide même qu'en Angleterre, puisqu'on en fabriquait déjà 94,000 tonnes en 1872, 145,000 en 1874, et 290,000 en 1875, tandis que le prix subissait une réduction énorme.

De tels progrès dans la production ne s'accomplissent pas sans apporter à certains appareils et procédés de fabrication quelques perfectionnements; certains de ceux-ci ont pour but d'augmenter la puissance de production des appareils employés, le plus grand nombre visant surtout à réduire autant que possible la main-d'œuvre. Il va sans dire que ce qui peut avoir sa raison d'être dans tel ou tel pays peut avoir une bien moins grande utilité dans un autre. A chacun de juger la valeur des appareils à son point de vue; je me bornerai à décrire sommairement les choses que j'ai eu l'occasion de remarquer dans un trop rapide voyage. Il n'est que juste de dire, et de proclamer bien haut, que les maîtres de forges américains ouvraient libéralement leurs usines aux étrangers, faisant preuve, vis-à-vis des visiteurs que leur amenait le Centennial, d'une hospitalité dont on se ferait difficilement une idée sans en avoir fait l'expérience.

Je ne saurais avoir la prétention de décrire dans ces notes tout ce que renferment les installations des fonderies, forges et aciéries; je me bornerai à citer les particularités qui m'ont paru dignes de remarque, en suivant l'ordre logique des opérations.

Les hauts fourneaux au bois sont encore nombreux en Amérique; alimentés par des minerais très-purs, ils fournissent des fontes de qualité exceptionnelle, comme celle dont j'ai présenté un spécimen dans une séance de l'année dernière.

Les hauts fourneaux à la houille, à l'anthracite notamment, présentent des consommations assez élevées de combustible; les appareils à chauffer le vent sont encore presque partout des appareils en fonte; pourtant on a commencé depuis deux ans à installer des appareils Siemens.

On rencontre des machines soufflantes de tous les types, ainsi que des monte-charges; les plus employés sont de simples treuils à vapeur; on fait aussi usage du monte-charge pneumatique, employant la pression de l'air des conduites de vent. Une particularité à noter consiste dans la disposition de certains appareils de chargement; les cup and cone sont recouverts d'une sorte de cloche conique, portant trois ouvertures, par lesquelles on verse les brouettes ou wagonnets portant le coke, le minerai et la castine. Un second cône, portant les mêmes ouvertures, s'emboîte sur celui dont il vient d'être parlé, et peut prendre un mouvement de rotation autour de l'axe vertical, de sorte qu'il suffit de lui faire faire un sixième de tour pour faire correspondre les ouvertures des deux cônes et procéder au chargement, la manœuvre inverse venant masquer ces ouvertures. Ces manoeuvres, ainsi que celle du balancier supportant le cup and cone, sont commandées par des cylindres à vapeur ou à pression hydraulique. Cette disposition, connue sous le nom de Weimer, paraît donner une excellente fermeture.

J'ai déjà eu l'occasion de citer les cubilots employés pour la fonderie de deuxième fusion, à propos de la fabrication des roues en fonte trempée aux ateliers d'Altona. Ceux employés pour alimenter de fonte les convertisseurs Bessemer sont du même système, caractérisé par un fond mobile, s'ouvrant au moyen de quatre portes à charnière; ces cubilots sont montés sur colonnes et formés d'une chemise en fonte à nervures horizontales servant de points d'appui aux assises de la garniture, ordinairement maçonnée de briques. Dans certains ateliers de fonderie, il y a devant le cubilot une grande poche à tourillons, actionnée par un cylindre et une crémaillère, comme les convertisseurs Bessemer. Dans cette poche s'emmagasine la fonte venant du cubilot, qu'on verse ensuite dans les poches de coulée, portées à bras ou à la grue; ce versage se fait par un trou rond dans la paroi, et non par un bec, ce qui évite absolument tout entraînement de crasse avec la fonte. L'emploi de petites grues hydrauliques, d'un type spécial fabriqué par Sellers, le grand constructeur de Philadelphie, facilite la coulée des pièces de poids moyen.

Les fonderies d'acier, assez nombreuses, à Pittsburgh surtout, n'emploient guère que des fours à creusets. Une usine des environs de Philadelphie emploie cependant des fours à fondre sur sole, l'un du système Martin Siemens, l'autre du système Sellers.

Pour obtenir des pièces de moulage saines, on emploie, dans certaines fonderies d'acier, un artifice que j'avais employé il y a quelques années, et

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