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les plus importantes. Les manuscrits de l' Aurora sont très-nombreux ; la bibliothèque du Roi seule en possède jusqu'à quinze (2); il en existe de deux sortes : les uns contiennent le poème de Riga, tel qu'il l'avait composé; les autres ont été corrigés et

augmentés par Gilles de Delft (7. DELPHUS, XI, 21), clerc de l'église de Paris, et qu'on a confondu, par cette raison, avec Gilles de Paris, dont on a deux petits Traités en vers (de Pulsibus et de Urinis), publiés par Gentilis Fulginas, avec un commentaire, Venise, 1494, in-8°., et réimprimés plusieurs fois dans le seizième siècle (V. GENTIL GENTILI, XVII, 102). Tous les critiques conviennent que le poème de Riga annonce un talent de versification très - remarquable pour l'époque où il a été composé: il est précédé d'un Prologue en vers pentamètres et hexamètres ; et chaque livre est suivi d'une récapitulation en vers lipogrammatiques (V. GORDIEN, XVIII, 122). Plusieurs savants, Gaspar Barth, Christ. Daum, André Rivinus et Casimir Oudin se sont occupés de la publication de l'Aurora; mais, malgré leurs promesses, ce poème est encore presque entièrement inédit (3). On en trouve des fragments plus ou moins étendus, dans les Com. mentarii d'Oudin, et dans la Biblioth. de Fabricius. Gasp. Barth a inséré, dans ses Adversaria, XXXI, cap. 15, le livre d'Esther; et c'est le seul que l'on connaisse imprimé tout

RIGA (PIERRE DE), poète, que l'on a confondu souvent avec deux écrivains du même nom (1), écrivait, suivant Ducange, vers 1160. Quelques auteurs le font Anglais; mais Dupin dit qu'il était de Vendôme. Il embrassa l'état ecclésiastique, fut pourvu d'un canonicat de Sainte-Marie de Reims, où il remplis sait l'office de chantre, et finit par prendre l'habit de chanoine régulier, dans l'abbaye de la même ville, dédiée à saint Denis. Il mourut, suivant l'opinion la plus commune, en 1209; mais quelques biographes recalent sa mort jusqu'à l'année 1263. Tritheim regardait Pierre de Riga comme le plus savant docteur de son siècle. Il a traduit ou plutôt paraphrasé, en vers de différents mètres, la plus grande partie des livres de l'Ancien et du Nouveau-Testament; ce poème est intitulé dans la plupart des manuscrits : Aurora ou Bibliotheca. L'auteur nous apprend le motif qui lui fit donner à son ouvrage le titre d'Aurora. C'est, dit-il, parce qu'il dissipe les obscurités de l'ancienne loi, comme l'aurore dissipe et met en fuite les ténèbres de la nuit. D'après la Préface, insérée par Hocker dans la Notice des manuscrits d'Heilbron, et depuis par Fabricius, daus la Bibl. med, et infimæ latinitatis, v, 277, on voit que Pierre de Riga n'avait le projet de mettre en vers que la Genèse, mais qu'il se crut obligé de céder aux instances de ses amis, qui le pressaient D. George Galopin, moine de Saint-Guislain, a

de continuer un ouvrage si propre à répandre la connaissance des vérités

(1) Avec Pierre Comestor et Pierre chantre de l'église de Paris,

(2) Oudin a donné la liste de tous les manuscrits de l'Aurora, qu'il avait découverts, dans les Commientarii de scriptorib. ecclesiasticis, II, 1551.

(3) Les auteurs du Dictioun. universel disent que

publié l'Aurora; mais c'est une erreur qui ue peut venir que de ce qu'ils ont confondu Pierre de Riga avec Pierre le Chantre; en effet, D. Galopin a publié un ouvrage intitulé: Petri cantoris, verbum abbreviatum opus morale, cum notis, Mons, 16392 in-40.

entier. Polycarpe Leyser a donné, dans l'Historia poëtar. medii cevi, les Variantes de ce livre, tirées des deux manuscrits de la bibliothèque d'Helmstadt; le Prologue et les sommaires ou récapitulations dont on a parlé, et enfin divers passages, dans lesquels Pierre de Riga s'est le plus éloi. gné du texte de la Bible, tels que ceux où l'auteur dit qu'Adam fut créé dans le pays de Damas, qu'il parlait hébreu, qu'il avait reçu le don de prophétie, et qu'il composa plusieurs ouvrages pour l'instruction de ses descendants; que le signe dont Dieu marqua Caïn, après le meurtre de son frère, était le tremblement de la tête; que Lamech, étant à la chasse, blessa Caïn qu'il prenait pour une bête fauve; que Nabuchodonosor est le même que Cambyse, etc. On ne peut que renvoyer les curieux, pour plus de détails, à l'ouvrage de Leyser, 692736. W-s.

RIGAS. Voy. RHIGAS. RIGAUD (HYACINTHE), dit le Van Dyck de la France, naquit à Perpignan, le 25 juillet 1659. Fils et petit-fils de peintres, il prit goût de bonne-heure pour leur profession; et, après la mort de son père, il fut envoyé à Montpellier, et placé successivement, par les soins de sa mère, chez plusieurs maîtres, entre autres chez Ranc, peintre de portraits dans la manière de Van Dyck. Son application à l'étude de la nature, en même temps qu'aux leçons de leur école, les lui fit bientôt surpasser tous; et il vint à Lyon exercer ses divers talents. Pour se perfectionner dans toutes les parties de son art, il se rendit à Paris, en 1681: dès l'année súivante, il remporta le premier prix de peinture proposé par l'académie. Cependant il n'alla point à Rome, et ne put jouir de la pension

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accordée aux élèves couronnés. D'après un portrait qu'il fit de Girardon, ses dispositions dans ce genre de peinture servirent de motifs au premier peintre du roi, Le Brun, pour retenir et fixer Rigaud en France. Une invention sage autant que variée, un dessin noble et correct, une couleur vraie et harmonieuse, n’annonçaient que trop combien il rait distingué dans le genre historique, s'il fût allé en Italie. On s'empressa de le recevoir à l'académie comme peintre d'histoire, sur la vue seule d'un Crucifiement, avec figures, non termine; mais ce fut un portrait du sculpteur Desjardins, actuellement au Musée, que l'on admit pour sa réception. Dans les tableaux de ce genre, une parfaite ressemblance jointe à l'expression dar caractère et de la physionomie, lui fit sans doute une réputation brillante, mais qui le détourna, ou ne lui permit que trèsrarement, de cultiver l'histoire. Il ne négligea pas néanmoins d'enrichir ses portraits d'accessoires historiques, comme d'orner ses fonds de fabriques ou de paysages. Le genre dans lequel Van Dyck lui avait offert un modèle, se trouvait bien heureusement approprié au talent d'une belle imitation, et à la manière soignée et riche qu'il possédait à l'égal du maître célèbre qui avait si bien peint les plus grands personnages de son temps. Se sentant les mêmes moyens, et placé à l'époque de la cour la plus auguste, il avait en particulier, devant les yeux, de quoi ajouter à la dignité de ses compositions; et ce fut par-là surtout qu'il mérita, plus que Largillière, son rival et son ami, le titre de Van Dyck français. Mignard, quoique excellant lui-même dans le portrait, avait engagé Rigaud à exécuter, pour

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les salles de l'académie, celui de Le Brun, son prédécesseur : le grand succès qu'obtint son protégé, le produisit dans un cercle choisi, et delà dans une sphère plus élevée. Rigaud peiguit Monseigneur devant Philisbourg; ce qui le fit désigner pour faire le portrait en pied de Philippe V, en 1700; et ensuite, en 1701, celui de Louis XIV, qu'il fut chargé de reproduire. Après qu'il cut peint ainsi les princes de la famille royale, on ne l'appela plus que le peintre de la Cour: il méritait ce titre. Dans la composition de ses figures, toujours conformes, soit par les attitudes et le port, soit par le jet des draperies, au caractère des personnages, il déploie une noblesse qui lui est propre, et qui était analogue à la magnificence de la cour du monarque. Peut-être semble-t-il y avoir quelque chose de théâtral dans ses poses. Ce style, qui, chez ses successeurs, dégénéra en affectation, était alors le type que le théâtre reçut de la Cour et qu'il outra en l'imitant: mais l'artiste, dans ses tableaux même d'apparat, ne s'écarte point de la vérité; et, malgré le luxe, ou, comme on l'a dit, le fracas des accessoires et l'ampleur des draperies, il n'y a point de roideur ni d'exagération dans son style. Avec plus de gra vité et de force que de vivacité et de délicatesse, il a fait moins de portraits de femmes. Il les laissait faire à Largillière; et d'ailleurs il ne croyait pas, après Mignard, pouvoir y joindre la même grâce avec la même vé rité. Il disait d'elles : « Si je les fais » telles qu'elles sont, elles ne se trou>> veront pas assez belles; et, si je les >> flatte trop, elles ne ressembleront » pas. »Inspiré pourtant par un sentiment tendre, il peignit plusieurs fois, le portrait de sa mère, dont Coysevox

a sculpté le buste, et que Drevet a gravé. Dans l'un des voyages qu'il fit pour cet objet, la ville de Perpignan le nomma, en 1709, au rang de ses nobles. Louis XIV confirma cette nomination; et Louis XV, qui fut également peint par Rigaud, la lui maintint, « tant en considération de la réputation acquise dans son art, que pour avoir peint la famille royale jusqu'à la quatrième génération. » En 1727, indépendamment de la conservation qu'il obtint de ses rentes à l'hôtel-de-ville, Rigaud fut pensionné du roi, et décoré de l'ordre de Saint Michel. De professeur, il fut créé recteur, puis directeur de l'académie. Le chagrin qu'il ressentit de la mort de son épouse, en 1742, joint à son âge avancé, accéléra la fin de ses jours: il mourut, le 29 décem bre 1743, à l'âge de quatre-vingtquatre ans, sans postérité, et sans autre élève remarquable que Jean Ranc, qui avait épousé sa nièce, et qui devint premier peintre du roi. d'Espagne. Les nombreux tableaux de Rigaud sont répandus dans les principales contrées de l'Europe, dont il a peint les souverains et les plus illustres personnages. Le Musée du Louvre possède, surtout, parmi ceux-ci, les Portraits de Lebrun et de Mignard, et celui de Bossuet. Son œuvre, gravé par les plus habiles maîtres, entre autres, par Edelinck, les Drevet et J. Audran, se compose de plus de deux cents portraits historiés. Celui de Rigaud, exécuté par le premier, passe pour un chefd'oeuvre. Sur Hyacinthe Rigaud, vaudeville joué à Paris, en 1809, voyez le Magas. encycl., 14o. année, II, 174. G-CE.

RIGAULT, en latin RIGALTIUS (NICOLAS), savant et laborieux philologue, naquit à Paris, en 1577. Son

père était médecin : le fils annonça, dès sa première jeunesse, des talents extraordinaires pour les lettres; aussi Baillet et Klefecker l'ont-ils placé parmi les érudits précoces. Après avoir achevé ses études sous les Jésuites, qui cherchèrent inutilement à le retenir, il se rendit à Poitiers pour y faire son cours de droit. Quelques pièces de vers latins (1), qu'il publia tandis qu'il était encore sur les bancs, lui méritèrent l'amitié de Scévole de Sainte Marthe et des autres littérateurs qui alors faisaient l'ornement de Poitiers. Il revint ensuite à Paris, et s'étant fait recevoir avocat, fréquenta le barreau; mais entraîné par son goût pour l'érudition, il renonça bientôt à sa profession, dans laquelle on prétend d'ailleurs qu'il n'eut aucun succès. Son Funus parasiticum, satire ingénieuse, composée à l'âge de dixneuf aus, l'avait fait connaître du célèbre de Thou. Par sa protection, il fut nommé garde de la bibliothèque du Roi, après la mort de Casaubon, son ami, dont il remplissait l'emploi, depuis sa retraite en Angleterre (V. CASAUBON): il s'attacha surtout à mettre en ordre les manuscrits, dont il rédigea le Catalogue (2), et enrichit cette collection de ceux de Philippe Hurault de Chiverny. De Thou le chargea, par son testament, de surveiller l'éducation de ses enfants; et il se montra digne de cette marqué de confiance: mais rien ne pouvait

(1) Dreux du Radier cite deux petits poèmes de Rigault (Laurus et Purpura), imprimés à Poitiers, en 1596; mais il ne paraît pas avoir su que c'etait l'auteur du Funus parasiticum, et de tant d'autres ouvrages qui l'ont rendu si justement célèbre. Voy. la Bibl. du Poitou, III, 83.

(2) On conserve à la bibliothèque du Roi le Catalogue de Rigault,'écrit de sa main avec beaucoup de propreté et d'élégance, en 2 vol. in-fol.; ainsi que plusieurs livres couverts de ses notes. Voyez le Mémoire historiq, sur la biblioth. du Roi, tom. 1er. du Catalogue des livres imprimés, XXII et XXIII.

ralentir son ardeur pour l'étude; et chaque année voyait éclore quelques nouveaux fruits de ses veilles laborienses. Dans une de ses Observations sur les OEuvres de Tertullien, qu'il publia, d'après les meilleurs manuscrits, en 1628, Rigault soutint que, dans le cas de nécessité, les laïcs ont droit de consacrer l'eucharistie. Le savant évêque d'Or léans L'Aubespine (V. ce nom, III. 7) lui prouva que le passage dont il s'appuyait n'avait trait qu'aux offrandes des fidèles à l'autel, et n'était nullement applicable à l'oblation du sacrifice; et Rigault s'empressa de désavouer son erreur (3). Cependant Grotius, et après lui Saumaise, se sont efforcés d'accréditer l'opinion qu'avait abandonnée Rigauli; mais ils ont été réfutés solidement par le P. Petau, et par Dodwell. Dans un autre endroit de son Commentaire sur Tertullien, Rigault, qui paraît avoir eu beaucoup de penchant pour le paradoxe, prétendit prouver, contre l'opinion genérale, que JésusChrist était d'une figure tout-à-fait commune Jésus, disait-il, n'ayant point voulu des honneurs ni des richesses, a dû renoncer de même aux avantages de la figure. Ce fut pour réfuter cette opinion, que le P. Vavasseur composa sa Dissertation De pulchritudine Christi ( V. VAVAŞSEUR). Toutes ces discussions théologiques ne firent aucun tort à Rigault, et ne l'empêchèrent pas d'être comblé des faveurs de la cour. Nommé conseiller au parlement de Metz, lors de sa création, en 1633, il fut

(3) Il écrivit à l'évêque d'Orléans, une Lettre (De sacrificio eucharistia, Paris, 1629, in-80. ), qui doit être regardée comme un des livres les plus rares qui existent, s'il est vrai, comme le dit Rich. Simon, qu'elle n'ait été imprimée qu'à vingt exemplaires Voyez les Lettres choisies de Simon, 1, 19); mais M. de l'Aubespine la reproduisit avec sa Réponse, en 1630, i in-8°.

de la Biblioth. du Roi, sous la date de 1599. Rigault publia la troisième édition sous ce titre : Funus parasiticum sive L. Biberii Curculionis parasiti mortualia ad ritum prisci funeris; cum appendice de Parasitis et assentatoribus, et Juliani imperator. epistola ad Alexandrinos, gr. lat., Paris, 1601, in-4°. Cette satire a été réimprimée à la suite de l'ouvrage de J. Kirchmann: De Funeribus Romanorum Hambourg, 1605; dans le Recueil intitulé: Epulum parasiticum, Nuremberg, 1665; dans quelques autres collections de pièces satiriques, et enfin dans le tome 1er, de l'Histoire de Montmaur. Elle n'avait pourtant point été composée, comme l'ont cru Bayle et quelques autres auteurs, contre ce fameux parasite, qui était inconnu lors de sa publication (Voy. MontмAUR, xxx, I ). III. Glossarium tacticum mizobarbarum; de verborum significatione quæ ad novellas impp. qui in Oriente post Justinianum regnaverunt, de re militari constitutiones pertinent, Paris, 1661, in-4o. de 246 pag.; ouvrage rare et curieux. Freytag en a donné la description avec un extrait de la Préface dans les Analecta litteraria, 782 et 783. IV. Vita S. Romani archiep. Rothomagensis, è veteri martyrologio 'edita, cum notis; accessit Dissertatio et Ludovici XII privilegium in gratiam feretri seu capsa S. Romani concessum, Rouen, 1609, 1652 in 8°. Dans sa Dissertation, Rigault réfute la fable du dragon, qu'il regarde comme le fondement du privilége de la fierte ou châsse de saint Romain. Ad. Behot lui répondit à ce sujet. V. Rei accipitrariæ scriptores nunc primùm editi; accessit liber de curá canum, gr. - lat.,

ensuite pourvu de la charge de procureur-général près de la chambre souveraine de Nanci, et enfin de celle d'intendant de la province de Toul. Il mourut, en cette ville, au mois d'août 1654, avec la réputa tion d'un excellent magistrat. C'était un homme d'une érudition prodigieuse, et un très-habile critique; mais il aimait à se singulariser par ses opinions. Malgré son attachement à la foi catholique, il notait avec soin, dans ses lectures, tous les passages opposés à la doctrine de l'Église, et fournissait ainsi, peut-être sans le vouloir, des armes aux novateurs, Outre des Traduc tions latines, que Huet trouve trop négligées, d'Onosander (V. ce nom, XXXII, 17) et d'Artemidore (II, 547), ainsi que des anciens auteurs onéirocritiques, on lui doit des Edi. tions, enrichies de corrections, d'observations et de notes utiles de Phèdre, de Martial, de Juvenal avec la satire de Sulpicia, de Tertullien, de Minutius Felix, de saint Cyprien et de Commodien. Parmi ses autres ouvrages, on se contentera de citer les plus importants: 1. Asini aurei Asinus sive de scaturigine onocrenes; ARCADIE BOEOTIORUM, 1596, in-12, ouvrage très-rare, dont on ne connaît que l'exemplaire de la bibliothèque du Roi. II. Satyra Menippea Somnium; Biberii Curculionis parasiti mortualia apta ad ritum prisci funeris; accessit sinus, etc., Poitiers, 1596, in-8°.; édition échappée à toutes les recherches de Niceron, et inconnue à tous les bibliographes. M. Barbier en cite une de Paris, 1600, in-12 (V.le Diction. des Anonymes, re. édition, no. 11746): c'est probablement la même que celle qui se trouve indiquée dans le Catalogue

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