Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

l'édition qu'il a donnée, en 1803, des Éléments de chimie de Black, 2 vol. in-4°. Voici la traduction des dernières lignes de la préface que le savant éditeur du System of mechanical philosophy a placée en tête de la collection: « Quoique le nom du >> docteur Robison ne soit pas lié aux grandes découvertes de son siècle, >> le souvenir de ses talents et de ses >> vertus n'en sera pas moins précieux » dans sa patrie. Pénétré de l'esprit » de la philosophie qu'il enseignait, il fut un des plus ardents promo>>teurs du génie, partout où il le ren>> contra. La noblesse, l'élevation de » son ame, le mettait au-dessus de la jalousie, des petites rivalités; épris » de la science, ami zélé de la jus» tice, jamais il ne déprécia ni ne » s'attribua le travail d'autrui. A » ces qualités du philosophe, Robi>> son réunissait toutes celles qui font >> le charme de la vie privée et de la » société. Son amitié fut toujours » sincère et généreuse; sa piété, vive » et sans ostentation; le caractère de » son patriotisme, exalté, mais pur; » et, comme l'immortel Newton, >> dont il chérissait autant qu'il révérait la mémoire, il fut, éminem» ment, bon chrétien, bon citoyen » et bon philosophe. » P-NY. ROBOAM, roi de Juda, était fils de Salomon, et de Naama, femme ammonite. Appelé par sa naissance à lui succéder, il se rendit à Sichem pour faire reconnaître son autorité par les chefs du peuple. Ceux-ci réclamèrent la réforme des abus qui s'étaient introduits dans le gouvernement sous le règne de son père, et la diminution des charges qui pesaient sur Israël. Avant de prendre un parti, Roboam demanda conseil aux vieillards; et ils lui dirent: « Si vous traitez le peuple avec

[ocr errors]

douceur, il s'attachera pour toujours à votre service. » Il voulut ensuite consulter les jeunes courtisans; et ils lui conseillèrent d'étouffer les plaintes du peuple en le menaçant de le traiter avec plus de rigueur que n'avait fait Salomon. Ce dernier avis plut à l'imprudent Roboam; mais le peuple se révolta : le sur-intendant des impôts fut lapidé dans une émeute ; et le roi, tremblant pour sa propre vie, s'enfuit à Jérusalem. Dix des tribus d'Israël se séparèrent alors de la maison de David, et élurent pour leur chef, Jeroboam (V. ce nom ). Le fils de Salomon, se flattant de vaincre cet esprit de rebellion, leva cent quatre-vingt mille hommes dans les tribus de Juda et de Benjamin, les deux seules qui reconnurent son autorité. Mais Semeias, un des prophètes du Seigneur, lui défendit d'entreprendre cette guerre impie; et il se vit obligé de licencier ses soldats. Cependant Roboam, craignant d'être attaqué par le roi d'Israël, bâtit plusieurs villes, les entoura de murailles, et y établit des magasins de blé, de vin et d'huile, et des arsenaux remplis de toutes sortes d'armes. Tant qu'il suivit les voies du Seigneur, son royaume fut florissant; mais il ne tarda pas d'imiter les désordres de son père. A son exemple, il eut un grand nombre de femmes et de concubines, et il permit au peuple d'adorer sur les hauts-lieux. Roboam réguait depuis cinq ans sur Juda, quand Sesac, roi d'Egypte, pénétra dans ce pays avec une puissante armée. Les villes s'empressèrent d'ouvrir leurs portés au roi d'Egypte; et Roboam, enfermé dans Jérusalem, n'osa pas tenter de défeudre la capitale de son royaume. Sesac dépouilla le temple des richesses dont Salomon l'avait orné, et s'en re

tourna chargé d'un immense butin. Alors Roboam s'humilia sous la main du Seigneur qui l'avait livré à son ennemi. Il s'empressa de rétablir le culte du vrai Dieu, et fit remplacer, dans le temple, les boucliers d'or de Salomon par des boucliers d'airain. Ce prince faible mourut l'an 958 avant l'ère vulgaire, et fut en terré dans le tombeau de son père, dont il avait tous les défauts, sans avoir aucune de ses qualités. Il était âgé de cinquante-sept ans, dont il il en avait régné dix-sept. Abias, l'un de ses fils, fut son successeur (Voyez ABIAS). W-s. ROBORTELLO (FRANÇOIS) phi, lologue, né à Udine, le 9 sept. 1516, d'une famille noble, entra dans la carrière de l'enseignement après avoir achevé ses études à Bologne, sous Romulo Amaseo (V. ce nom), et commença, vers 1538, à professer les belles-lettres à Lucques. Cinq ans après, il se rendit à Pise il avait été banni de Lucques, si l'on en croit Sigonius, pour s'être rendu coupable d'un meurtre ou d'un empoisonnement: mais Liruti (1) cherche à détruire cette accusation, en produisant le certificat qui fut délivré à Robortello, lors de son départ de cette ville. Il demeura cinq autres années à Pise, où il jeta les fondements de sa réputation, qui s'étendit bientôt dans toute l'Italie, En 1549, le sénat de Venise le choisit pour remplacer le célèbre Bapt. Egnazio, que son grand âge empêchait de continuer ses leçons. Robortello, dont les premiers succès avaient enflé la vanité, s'étant permis de parler publiquement de son illustre prédécesseur dans des termes peu me

:

(1) Voy. Liruti De' letterati del Friuli, 11, 413 et suiv Le certificat délivré par le sénat de Lucques à Robortello, est du 15 octobre 1543.

[ocr errors]

surés, ce vieillard, justement indigué, vint, dit-on, l'attendre un jour au sortir de l'école, et voulut le percer d'un poignard (2). Ce fait, rapporté par plusieurs auteurs contemporains, ne paraît cependant pas prouvé: mais il est certain que la vanité de Robortello, son impudence et son caractère violent, lui firent des ennemis des savants les plus distingués de son temps. Lazare Buonamici mourut, en 1552 (Voy. BUONAMICI, VI, 269); et Robortello lui succéda dans la chaire de lettres grecques et latines de l'université de Padoue. Quoique son traitement fût considérable, il accepta, en 1557, l'invitation qu'il reçut de se rendre à Bologne pour y remplir le même emploi. Ayant été chargé de prononcer l' Oraison funèbre de l'empereur Charles Quint, il manqua, dit-on, de mémoire dès l'exorde, et ne put jamais achever sa harangue. Cette petite disgrace ne diminua rien de ses prétentions, de sa hauteur: car ce fut dans le même temps que commencèrent ses longues querelles avec le savant Sigonius (V. ce nom). Tiraboschi, qui s'est occupé d'en recueillir tous les détails, prouve que Robortello fut l'agresseur. Le cardinal Seripando crut qu'il était de son devoir de faire cesser une lutte si scandaleuse, et se flatta d'avoir réconcilié les deux adversaires. Mais Robortello, rappelé à Padoue, en 1560, y retrouva Sigonius; et la guerre ne tarda pas à se rallumer, plus violente que la première fois. Le premier poussa l'oubli des convenances au point de vouloir rendre ses élèves juges de la querelle, et fit placarder, dans toutes

[ocr errors]

(2) Les auteurs consultés par Gingiene, disen qu'Eguazio youlut frapper Robortel d'une épée ou d'une baionnette, ce qui lui paraît tout à fait invraisemblable (V. EGNAZIO, XII, 581); mais Tiraboschi parle d'un poignard ou d'un couteau, coltello.

ni

:

les écoles, des défis injurieux à son rival. Sigonius, il faut en convenir, ne garda pas plus de modération dans sa défense. C'était l'esprit du temps. Enfin le sénat de Venise se vit obligé d'employer l'autorité pour mettre un terme à cette dispute, et imposa silence aux deux rivaux (V. la Storia della letteratura italiana, VII, 844-48). Robortello ne survécut pas long-temps à cette espèce de trève il mourut à Padoue, le 18 mars 1567, âgé de cinquante ans et quelques mois. Suivant Tomasini et Facciolati, il ne laissait pas de quoi subvenir aux frais de ses obsèques. Quoi qu'il en soit, l'université lui fit faire des funérailles magnifiques; et les élèves de la nation allemande lui érigèrent,dans l'église Saint-Antoine, un tombeau, surmonté de sa státue en pierre blanche, et décoré d'une épitaphe rapportée par plusieurs auteurs. Robortello ne manquait ni d'esprit, ni d'érudition: il était aimé de ses élèves avec lesquels il se montrait aussi bon, aussi généreux (Voy. MAGGI, XXVI, 123), qu'il était aigre et emporté avec ses rivaux. Il eut le malheur de perdre un temps précieux dans de vaines disputes avec des hommes qui lui étaient trèssupérieurs: il écrivit des injures contre Erasme, Paul Manuce, Muret, Henri Estienne, etc., dont les ouvrages sont encore dans les mains de tous les savants, tandis que les siens sont presque oubliés. Cependant on ne doit pas juger Robortello d'après Scaliger, qui lui donne les épithètes les plus grossières, sans se mettre en peine de les justifier (3). Il a rendu de véritables services aux lettres par les bonnes éditions qu'il a publiées

(3) Robortellus est un âne, une bestia, graud raLisseur. Voy. le Scaligerana.

de plusieurs classiques grecs: on lui doit des éditions de la Poétique d'Aristote, revue et corrigée sur d'anciens manuscrits, Florence, 1548, in-fol. (4); il y a joint une Paraphrase de l'Art poétique d'Horace, et des Dissertations sur la satire, l'épigramme, la comédie, les pièces d'un genre enjoué (de salibus) et l'élégie; - des Tragédies d'Eschyle, Venise, 1552, in-8°., et de son ancien scholiaste, ibid., même format (5); de l'ouvrage d'Élien sur la tactique, avec une version latine, et des planches tirées des manuscrits, ibid., 1552, in-4o., deux parties; et enfin du Traité du sublime de Longin, Bâle, Oporin, 1554, in4°., édition rare et recherchée, ainsi que la précédente: ce sont les premières de ces deux ouvrages. Parmi les écrits de Robortello, nous nous contenterons de citer: I, Variorum locórum annotationes tam in græcis quàm in latinis auctoribus, Venise, 1543, in-8°.; Paris, 1544, même format, et avec des additions nombreuses dans le Recueil suivant: II. De historica facultate; Laconici seu sudationis explicatio; De nominibus Romanorum; De rhetorica facultate; Explicatio in Catulli epithalamium; Annotationum in varia tam græcorum quàm latinorum loca libri duo, etc., Florence, 1548, in8°. de 354 p. Niceron a donné beaucoup de détails sur les différentes pièces que renferme ce volume, devenu rare: elles ont toutes été insérées par Gruter dans le premier et le second volume du Thesaurus criticus (V. .

(4) Il existe de cette rare édition, un exemplaire sur

veliu, à la bibliothèque du Roi. Voy. le Catal.

M. Van Praet, IV, 47-48.

par

(5) Voy. sur cette édition réputée, à tort, la première complète, une curieuse Notice de Chardon La Rochette, dans le Manuel du libraire, par M, Brunet.

GRUTER). III. De convenientia supputationis Livianæ annorum cum marmoribus romanis quæ in Capitolio sunt; De arte sive ratione corrigendi veteres auctores disputatio, Padoue, 1557, in fol. de 59 feuillets. Ces deux opuscules ont été réimprimés dans différents Recueils. IV. De vita et victu populi Romani sub imperatoribus Caes. Augustis, Bologne, 1559, infol. Ce premier volume devait être suivi de trois autres, qui n'ont point paru. A la suite de l'ouvrage principal dont on vient de donner le titre, on trouve neuf Dissertations: sur la division et l'administration des provinces Romaines; sur la forme des jugements chez les Romains; sur leurs légions; sur les magistratures créées par les empereurs; sur les familles romaines; sur les surnoms des empereurs; sur les recompenses. et les peines militaires, et enfin sur les divers grades. Elles ont été insérées par Gaudentio Roberti dans les Miscellanea italica erudita, Parme, 1690, in-4°.; et Grævius les a fait entrer dans les différents volumes du Thes. antiquit. Romanar., excepté celle De familiis Romanorum, sujet que Sigonius avait traité d'une manière supérieure. V. De artificio dicendi liber; cum tabulis oratoriis in Ciceronis orationes post reditum, pro Milone et pro Cn. Plancio, Bologne, 1567, in-4°. de 126 feuilles; ouvrage très rare, sur lequel on trouvera des détails dans les Analecta de Freytag, pag. 785 et suiv. On trouve une Notice sur Robortello dans le tome XLII des Mémoires de Niceron, 1-12. Voyez aussi les Notes d'Apost. Zeno sur la Biblioteca de Fontanini (IV, 39), et l'Hist. de l'université de Pise, par Fabroni,

tome 2.

W-s.

ROBUSTI (JACQUES). V. TIN

TORET.

ROCABERTI DE PERELADA (JEAN-THOMAS), religieux dominicain, archevêque de Valence, et l'un des plus zélés défenseurs des doctrines ultramontaines, naquit, en 1624, à Perelada, sur les frontières du Roussillon et de la Catalogne, d'une famille ancienne et illustre. Il entra jeune dans l'ordre de SaintDominique, en prit l'habit dans le couvent de Girone, et y prononça ses vœux, quoique, par sa profession, il se fût attaché à celui de Valence. Dans les études de philosophie et de théologie qu'il eut à faire sous des professeurs de son ordre, il se distingua tellement parmi ses condisciples, qu'il obtint au concours une des principales chaires de théologie, Cathedram quam vocant perpetuam, dit son historien. Après l'avoir remplie avec succès jusque vers l'an 1666, il fut nommé provincial d'Aragon, et, quatre ans après (en 1670), général de son ordre, dans le chapitre alors assemblé. Il s'appliqua particulièrement à faire fleurir la discipline et les études parmi ses religieux, et leur donna lui-même l'exemple de la régularité et de l'amour du travail. Pendant son généralat, il sollicita et obtint à Rome la béatification et la canonisation de plusieurs religieux de l'ordre de Saint-Dominique. Il éleva un autre monument à la gloire de son institut, en faisant imprimer plusieurs ouvrages composés par des dominicains, et jusque-là restés inédits. Le mérite de Rocaberti, et la sagesse de son administration, ne demeurèrent point ensevelis dans l'obscurité d'un cloître. Charles II, roi d'Espagne, en eut connaissance : le jugeant propre a remplir de plus

hautes fonctions, il le nomma à l'ar chevêché de Valence, et écrivit à Clément X, pour le prier de lui en faire expédier les bulles. Rocaberti prit possession de ce siége en 1676, et continua de gouverner son ordre jusqu'en 1677. Sa conduite, dans ce nouveau poste, lui valut, de la part du roi Charles, de nouvelles marques d'estime et de confiance. Ce prince le nomma, en deux différentes fois, vice-roi de Valence, et, en 1695, le créa inquisiteur-général, dignité qui était alors une des premières de l'état. Rocaberti était occupé des soins que demandaient ces divers emplois, lorsqu'il mourut, à Madrid', le 13 juin 1699. On a de lui: I. De romani pontificis auctoritate, Valence, 1693 et 1694, trois vol. in-fol. L'auteur entreprend d'établir, dans le premier volume, l'infaillibilité du pape et son indéfectibilité hors du concile; il justifie, dans le deuxième, les papes Honorius, Jean XXII, Nicolas III et Grégoire VII, des reproches qu'on leur fait relativement à la foi; dans le troisième, il s'efforce de prouver le suprême pouvoir des papes, tant directif que coactif, dans les affaires temporelles. On ne sera point étonné que ce livre ait été bien reçu à Rome et même en Espagne. En France, il en fut tout autrement: un arrêt du parle ment de Paris, du 20 décembre 1695, le flétrit comme contraire à la doctrine des Pères et des anciens théologiens, ainsi qu'aux anciens canons sur lesquels sont fondées les immunítés et les libertés de l'église Gallicane. II. Bibliotheca pontificia maxima, 21 vol. in-folio, Rocaberti ne s'était point borné à exprimer ses sentiments sur l'autorité des papes et les prérogatives du Saint-Siège, dans son livre De Romani pontifi

cis auctoritate : il voulut s'étayer d'autres autorités, et fit imprimer tous les ouvrages de quelque célébrité où sont établis les mêmes principes. C'est de la réunion de ces écrits que se compose cette volumineuse collection. III. Alimento espiritual. IV. Theologia mystica, etc. L-Y.

ROCCA ou ROCCHA ( ANGE), savant philologue et antiquaire, naquit, en 1545, à Rocca-Contrata, dans la marche d'Ancône. Destiné, par ses parents, à la vie religieuse, il prit, à sept ans, l'habit des ermites de saint Augustin, à Camerino,

d'où il alla continuer ses études dans différentes villes. Le P. Ossinger (Biblioth. Augustin., p. 754) dit qu'il obtint le laurier doctoral à Padoue, et qu'il y fut retenu comme professeur: mais les deux historiens de cette université (Papadopoli et Facciolati) n'en font aucune mention. Après avoir rempli différents emplois dans son ordre, et donné des preuves de son esprit et de sa capacité dans les langues grecque et latine et dans l'érudition sacrée et profane, il fut appelé, par ses supérieurs, à Rome, en 1579, et attaché comme sécretaire au vicaire-général. Le pape Sixte V, instruit de son mérite, lui confia, en 1585, la surveillance de l'imprimerie du Vatican, - et l'admit, en même temps, dans la congrégation établie pour la révision de la Bible ( V. SIXTE V ). Dix ans après, il fut revêtu de la dignité de sacristain de la chapelle apostolique, et, en 1605, nommé évêque de Tagaste (in partibus ). Depuis quarante ans, ce prélat employait les revenus d'une abbaye que le pape lui avait conférée,à se procurer les meilleurs ouvrages dans tous les genres; et, en 1605, il fit don de cette précieuse collection au couvent de son

« VorigeDoorgaan »