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REPARATVS EPISCOPVS

QVI FECIT IN SACERDOTIVM
ANNOS VIII MENSES XI ET

NOS PRECESSIT IN PACE

DIE VNDECIMA K.A.L. A.V.G. PR

OV.NC.CCCC.XXX ET SEXTA.

Il ne faut pas traduire, comme l'ont fait des journaux quotidiens, le mot PROV.NC, provinciæ, par l'an de Jésus-Christ. La date est calculée sur l'ère de Numidie, qui commençait à la réduction de cette contrée en province romaine, quarante-six ans avant J. C.; par conséquent la date énoncée répond à l'an 390 de notre ère.

Les fouilles continuées à Bielle (Basses-Pyrénées), où l'on découvrit l'année dernière des restes de plusieurs habitations romaines, ont fait déblayer quatre nouvelles salles, ornées de riches mosaïques et de peintures sur mortier.

Des fouilles faites à Vienne (Isère) sur l'emplacement du cloître de l'ancienne cathédrale, ont amené des découvertes importantes. Le but des travaux était de retrouver la sépulture de l'archevêque Gui de Poisieu, pour la transporter dans l'église de Saint-Maurice, à côté de celle d'Étienne de Poisieu, son frère. Non-seulement les restes du prélat ont été mis à découvert, mais en déblayant le terrain, des ruines romaines se sont montrées par-dessous les constructions du moyen âge. Parmi les objets retirés de la fosse d'exploitation, on cite des clefs, des médailles, des ornements de vases en bronze, une statère avec son bassin, une figurine de Mercure et un petit buste en terre cuite parfaitement conservé.

- En creusant sous un tumulus, dans la forêt de Carnoët (Morbihan), on a con staté en cet endroit l'existence d'une sépulture gauloise. On en a retiré plusieurs anneaux d'or et d'argent massif, deux épées courtes dont la matière paraît être un alliage d'argent et de cuivre, et un grand nombre de ces cailloux tranchants connus sous la dénomination de haches celtiques.

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En compulsant les archives du greffe du tribunal civil de ChâteauThierry, on vient de trouver quelques lignes de la main de Jean de Lafontaine. Malheureusement l'autographe de notre immortel fabuliste est fort peu poétique et ne contient que la cession du banc qu'il possédait à sa paroisse. Nous le reproduisons d'après l'Observateur de l'Aisne.

« Je soussigné cède et transporte à M. Pintrel, gentilhomme de la venerie, demeurant à Château-Thierry, le droit et propriété telle qu'il me sçait appartenir au banc, place et cabinet que j'ay dans l'église de Château-Thierry sous le jubé pour en jouir pour luy, toutefois seulement après le décès de demoiselle Marie Héricart, ma femme, et ce pour des raisons et considérations qui sont particulières entre nous. Fait à Château-Thierry, ce deuxième janvier mil six cent soixante et seize. >>

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SUR L'AUTHENTICITÉ

D'UNE

LETTRE DE THIBAUD,

ROI DE NAVARRE,

RELATIVE A LA MORT DE SAINT LOUIS.

Le premier devoir de l'historien est d'examiner et de peser avec impartialité les témoignages qui appuient les faits qu'il raconte; mais ce devoir est quelquefois bien difficile à remplir, surtout lorsqu'il arrive qu'un fait est présenté de deux manières différentes ou contradictoires par deux témoins oculaires qui paraissent avoir eu tous deux autant de moyens de le connaître, et qui ne peuvent avoir eu nul intérêt à le déguiser ou à l'altérer. En pareil cas, l'historien, dans la perplexité où le met une telle dissidence, peut être réduit à croire que l'un des deux récits n'émane point de la source respectable qui lui est attribuée, mais que la pièce qui le renferme a été fabriquée après coup, dans ur intérêt qu'il s'efforce de découvrir; or, cette solution est assez ordinairement peu satisfaisante; elle a presque toujours quelque chose de violent et d'arbitraire qui éloigne la conviction, en ce qu'elle paraît être une de ces explications extrêmes auxquelles on a recours en désespoir de cause. Cet inconvénient vient de se présenter dans une discussion toute récente.

Geoffroy de Beaulieu, l'ami, le confesseur et l'historien de saint Louis, rapporte qu'après la mort du roi, le 25 août 1270, Charles d'Anjou, son frère, demanda et obtint de Philippe le Hardi, les chairs, le cœur et les intestins, qui furent déposés dans l'abbaye de Monréale, près de Palerme.

D'un autre côté, il existe une lettre écrite en français, et imprimée dans le recueil de dom Martène, sous le titre de: Lettre de l'évêque de Thunes à Thibaud, roi de Navarre, dans laquelle cet évêque raconte à Thibaud, sur sa demande, tous les détails de la mort de saint Louis. Il y est dit expressément « que les « entrailles furent portées à Monréale, en l'église près de Palerme, « mais que li cuers et li cors demourèrent en l'ost; car le peuple « ne voult pas souffrir en nulle manière qu'il en fust portés. »

Ce récit est donc, sur un point important, en contradiction manifeste avec celui de Geoffroy de Beaulieu. La lettre qui était sous les yeux du père Daniel (1) et peut-être de dom Félibien (2), fut opposée au témoignage de Geoffroy, et l'on crut pouvoir admettre sur cette autorité que le cœur de saint Louis avait été apporté en France par Philippe le lardi.

De même, au commencement de la discussion sur la découverte faite à la Sainte-Chapelle, on essaya d'infirmer, au moyen de cette lettre, l'autorité du confesseur de saint Louis, et de soutenir que le cœur du saint roi, apporté en France par Philippe, avait été enterré à la Sainte-Chapelle (3). Depuis, M. le Prevost a paru sentir toute l'autorité du récit de Geoffroy de Beaulieu, et il reconnaît à présent que, d'abord, le cœur de saint Louis fut porté à Monréale, et que, s'il est venu en France, ce doit être à une époque postérieure, qu'il se flatte de pouvoir déterminer (4). C'est à ce point que la discussion en est restée ; il ne m'appartient pas en ce moment, et mon intention n'est pas ici, d'essayer de lui faire faire un pas de plus. Dès que les personnes les plus intéressées à se servir de la lettre du prétendu évêque de Tunis, pour le soutien de leur opinion, croient devoir y renoncer, il ne semble guère possible d'attacher désormais une grande importance à ce témoignage isolé.

Cependant, on n'est nullement en droit de le mettre de côté, à moins qu'on ne prouve décidément que la lettre est apocryphe. C'est ce qu'a essayé de faire M. le duc Di Serradifalco, dans son récent Mémoire intitulé: Sulla reliquia del cuore di san Luigi. L'auteur de ce Mémoire, après avoir rapporté l'insuccès des recherches faites à Monréale, le termine en ces termes :

(1) Hist. de Fr., t. IV, p. 262.

(2) Hist. de l'abbaye de Saint-Denis, p. 248.

(3) Moniteur universel, 5, 6 juin 1843.

(4) Idem, 26 juin.

supérieure (1); sa fève avait été prise pour type de poids par les Romains, les Grecs et les Arabes, comme le grain de blé et le grain d'orge (2).

Le mot karoube ne désigne pas seulement dans la langue des Francs d'Orient un sous-multiple fixe du besant blanc; M. le comte Beugnot signale un passage où il est employé évidemment avec la signification indéterminée de carats, dans le sens moderne de ce mot. Un ban de la Cour des bourgeois de Nicosie, publié par le Vicomte en 1296, défend aux orfévres chypriotes d'employer de l'or mains de x karoubles, c'est-à-dire de l'or inférieur à 10 carats, ou de l'or dans lequel se trouveraient plus de 10/24 d'alliage, puisque le titre de 24 est le plus haut que puisse avoir ce métal (3). Les auteurs italiens, en traduisant karoube par carato, nous ont montré en effet que ces deux mots étaient indistinctement employés l'un pour l'autre comme exprimant la même fractiou de l'unité.

Les lisinia, monnaies de bronze, que l'on frappa sous le règne de Janus, valaient 6 karoubes, comme le petit sou (4).

La drachme, drahan ou dragan, dont le nom grec paun se changea en dirhem chez les Arabes (5), paraît avoir eu, dans les royaumes de Jérusalem et de Chypre, la valeur de sept deniers de France. « Li benoiez rois, dit Joinville, fesoit donner à aucun « cent deniers de la monnoie du païs, qui sont appelés dragans, dont chascun dragans valoit sept petiz tornois (6). »

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Il semble qu'il y eut aussi en Orient des petits drahans ou petits deniers. Cette monnaie devait être en bronze et valait la moitié d'une karoube, si ces deniers répondent bien aux denari piccioli de Chypre, dont parle Pegolotti, sans faire mention de l'espèce de gros deniers désignée par Joinville: e i denari 2 piccioli si contano uno carato di carati 24 per uno bisante bianco (7).

in-fol., London, 1754, p. 156. Mariti, Viaggi per l'isola di Cipro, etc. Firenze, 8o, 17691776, t. I, p. 185, 289.

(1) Rich. Pococke, Description of the East, vol. II, part. 1, p. 230. London, 1745. (2) Voy. le mémoire de M. Mongez sur les graines de végétaux qui ont été prises pour étalons de poids par les anciens. Mém. de l'Ac. des inscr.,t. V, p. 77, n. série. (3) Assises de Jérusalem, t. II, p. 358.

(4) Voy. ci-après, Règne de Janus.

(5) Makrizi, Traité des monnaies, p. 7, 24. M. de Longpérier a reconnu que le dirhem arabe provenait de la drachme attique. Essai sur les mon. sassan., p. 8.

(6) Joinville, édit. Duc., p. 349. Le vicomte de Nicosie publia un ban en 1296 pour fixer le prix du pain, qui est évalué en drahans et mailles dans le ms. de Venise, et en deniers et mailles avec les mêmes sommes dans le ms. de Munich. Ass., t. II, p. 359. (7) Pegolotti, p. 69.

a est tirée d'un beau ms. appartenant à M. de Chezelles, lieute«nant-général de police de la ville de Montluçon. » On voit déja disparaître, dans cet énoncé, une des grandes difficultés élevées par le docte antiquaire de Palerme; car ce n'est plus l'évèque de Tunis qui apprend à Thibaud de Navarre ce que celui-ci devait connaître aussi bien et mieux que lui, à savoir les détails de la mort du saint roi. C'est, au contraire, Thibaud de Navarre, témoin oculaire, qui les raconte à l'évêque. Personne ne s'étonne plus alors que la lettre soit en français et non en latin.

Il existe à la bibliothèque de Sainte-Geneviève un ms. qui paraît être de la fin du treizième siècle ou du commencement du quatorzième, et qui est peut-être celui que le P. Daniel avait sous les yeux.

Il parait que la lettre rapportée par le savant jésuite s'y trouve à très-peu près dans les mêmes termes (1) ; elle a pour titre : « C'est « la lettre que li rois Thiebaut de Navarre envoia à l'evesque de « Thunes. » Elle commence ainsi : Thibaut, par la grâce de Dieu, rois de Navarre, de Champagne et de Brie cuens pala« tins, à messire O, évesque de Thunes, saluz et lui tout. »

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Cette lettre, publiée de nouveau récemment par. M. le comte Horace de Vielcastel (2), n'est, comme on va le voir, qu'une petite partie extraite d'une lettre beaucoup plus étendue, par une personne qui s'est contentée de prendre les faits relatifs à la mort de saint Louis et a laissé tout le reste :

C'est la lettre que li rois Thiebaut de Navarre envoia à l'evesque de Thunnes.

« Thiebaut, par la grace de Dieu, rois de Navarre, de Cham«pagne et de Brie coens pazins, à messire O, evesque de Thunnes, saluz et lui tout. Sire, je receve vostre lettre en laquelle vous me priez que nous vous feissons asavoir lestat de mon chier seigneur Louys, jadis rois de France. Sire, du commencement « et du milieu savez-vous plus que nous ne fesons. Mes de la fin, « nous pouvons tesmoigner par la veue des eauz q'onques en toute « nostre vie ne veimes si sainte ne si devote fin en homme du siècle

« ne de religion, et autel avons nous oï tesmoigner à touz ceus

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qui le virent. Et sachiez, Sire, que le dimenche a eure de nonne

(1) Elle est aussi dans deux Mss. de la Bibliothèque royale: ancien fonds français, n° 7272, et Saint-Victor, 886.

(2) Beaux-Arts, 13o livraison, p. 250.

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