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par les Italiens à venir reprendre la Sicile sur Charles d'Anjou, partit avec son cousin Frédéric, l'an 1567. Tous deux furent pris, après une bataille sanglante, le 23 août 1268, et exécutés ensemble, sur le marché de Naples, le 29 octobre suivant. Ainsi, dans la même journée on vit périr sous le même glaive l'ancienne maison des Hoenstaufen et la branche aînée de la maison de Bade. Frédéric eut pour successeur Rodolphe Ier, son oncle, second fils de Herman V. Voy. CON

RADIN.

cédent, né le 15 mars 1407, mort en 1453, avait gouverné, du vivant de son père, la Marche d'Hochberg. Sa sagesse et sa libéralité envers les églises lui valurent le surnom de Salomon. « Lorsqu'on lui rapportait, dit Enéas Sylvius (devenu pape sous le nom de Pie II), qu'il s'était commis un vol sur ses terres, il faisait venir ceux qui avaient été volés, et leur faisait rembourser par le fisc tout ce qu'ils affirmaient, avec serment, leur avoir été pris; ensuite se mettant à la poursuite des voleurs, s'il parve

Voici les margraves les plus marquants qui nait à les arrêter, il les condamnait sans miséont succédé à Rodolphe Ier.

Bernhard Ier, fils de Rodolphe VII, dit le Long, partagea en 1372, avec son frère Rodolphe VIII, les États paternels, dont la partie inférieure, avec Pforzheim et Durlach, échut à Bernhard; et Bade, avec la partie supérieure, à Rodolphe. Ce dernier étant mort, en 1391, sans enfants, laissa toute sa succession à son frère. Bernhard prit une part active à la guerre des princes de l'Empire contre les villes libres de l'Allemagne. En 1395, Bernhard conclut à Heidelberg un traité d'alliance avec l'archevêque de Mayence et l'électeur palatin, contre une association de nobles dont le but était de réparer leurs affaires par le brigandage. Léopold, duc d'Autriche, et Eberhard, comte de Wurtemberg, ainsi que la plupart des villes de Souabe, étant entrés dans la confédération des princes, formèrent, avec eux, une armée qui anéantit, l'année suivante, la société des nobles. En 1412, Bernhard aida Charles, duc de Lorraine, à repousser Édouard, duc de Bade, qui avait fait une invasion dans son pays. En 1421, il se brouilla avec les villes du Brisgau, à l'occasion de la liberté qu'elles se donnaient de recevoir ses sujets au nombre de leurs citoyens lorsqu'ils venaient chez elles établir leur domicile, et de les faire jouir de leur indépendance. Ces villes, de leur côté, se plaignaient des impôts que le marquis, étant gouverneur du Brisgau, avait établis de son autorité, et à son profit, dans la province. L'empereur Sigismond tenta en vain d'amener les choses à un accommodement. Les villes, au mois d'octobre 1422, firent une confédération entre elles, pour cinq ans, contre le margrave de Bade; et Louis, électeur palatin, entra dans ce traité, l'année suivante, avec les villes d'Alsace, dont il était gouverneur. L'an 1424, les confédérés, auxquels s'étaient joints le comte de Wurtemberg et l'évêque de Spire, firent une irruption dans le margraviat: ils brûlèrent Rastadt, avec plusieurs villages des environs, et mirent le siége devant Muhlberg. Ce siége durait depuis trois semaines, lorsque Diétric, archevêque de Cologne, Jean, évêque de Wurtzbourg, et Albert, comte de Hohenlohe, arrivérent comme médiateurs, et vinrent à bout de faire agréer aux parties belligérantes un traité compris en neuf articles, qui fut signé le lundi après la Saint-Pierre (3 juillet).

Jacques Ier, margrave de Bade, fils du pré

ricorde au supplice de la roue. Par là il vint à bout, en peu de temps, d'établir dans ses domaines une parfaite tranquillité. Il ne lui manquait que d'être lettré pour être un prince accompli, et il sentait vivement lui-même ce défaut; ce qui fit qu'il ne négligea rien pour l'éducation de ses enfants. >>

Charles Ier, son fils et successeur, mort de la peste (choléra) en 1475, est comparé par Enéas Sylvius aux deux plus fameux capitaines de ce temps-là, Frédéric, électeur palatin, et Albert, archiduc d'Autriche. Il fut choisi pour arbitre dans les querelles qui s'élevèrent entre les princes de l'Empire. Il montra un dévouement absolu à l'empereur Frédéric IV.

Christophe, margrave de Bade, né le 13 novembre 1453, mort le 19 avril 1527, fils aîné de Charles Ier, accompagna en 1477 l'archiduc Maximilien dans le voyage qu'il fit en Flandre, pour épouser l'héritière de Bourgogne. Il assista, en 1469, ce prince dans la guerre qu'il eut avec la France, et prit, entre autres, la ville de Luxembourg. En 1503, il hérita, en vertu d'un pacte de famille, des terres de Hochberg, de Sausenberg, de Roetheln et de Budenweiler. La validité de cet héritage fut contestée par le duc de Longueville; l'affaire fut portée au tribunal de l'empereur, et resta indécise pendant l'espace de soixante-dix-huit ans; après quoi elle fut terminée à l'amiable par un traité qui maintint la maison de Bade dans la jouissance des droits contestés. En 1515, Christophe, accablé par les infirmités, fit entre ses trois fils, Bernhard, Philippe et Ernest, le partage de ses terres, abdiqua le gouvernement entre leurs mains, à condition toutefois que de son vivant ils ne l'exerceraient qu'en son nom et comme ses vicaires. Philippe Berould de Bologne, son contemporain, parle ainsi de lui : « Le margrave de Bade Christophe, neveu, par sa mère, de l'empereur Frédéric IV, surpasse tous les autres princes par sa grandeur d'âme et par ses autres belles qualités. L'empereur Maximilien ne fit aucun exploit mémorable sans qu'il y eût part. Les Allemands s'accordent à le mettre à la tête de tous les grands capitaines de son temps, et lui défèrent unanimement le prix de la valeur. » Bernhard III, second fils de Christophe et son successeur, né le 7 octobre 1474, fut élevé dans les Pays-Bas, à la cour de Maximi

lien, et passa la plus grande partie de sa vie à Bodemacher, ville voisine de la cour de Bruxelles. Il introduisit dans ses États la religion protestante, et mourut le 29 juin 1536.

Philippe, fils de Christophe, assista en 1521 à la diète de Worms, et en 1526 à celle de Spire, en qualité de commissaire de Charles-Quint. Il fit, le 14 mai 1533, à Muhlberg, un testament par lequel il léguait ses États à ses frères Bernard et Ernest, et mourut le 17 septembre de la même année. Dès lors l'ancienne maison de Bade se divisa en deux branches', celle de Bade-Bade, qui est éteinte, et de celle de BadeDurlach, qui règne encore.

II. Margraves de Bade-Bade.

Guillaume Ier, margrave de Bade-Bade, né le 15 juillet 1593, mort le 22 mai 1677, succéda à son père Édouard Ier, dit le Fortuné, et essaya de rétablir dans ses États la religion catholique. Pendant la guerre de trente ans, il reçut en 1631, de l'empereur Ferdinand III le commandement de l'armée du haut Rhin, qui fut défaite par Gustave-Adolphe les troupes suédoises envahirent le margraviat et le dévastèrent. En 1640, il ouvrit la diète de Ratisbonne, et fit de vains efforts pour amener la paix entre les catholiques et les protestants, dont Frédéric Ier, margrave de Bade-Durlach, avait embrassé le parti.

Louis-Guillaume Ier, margrave de BadeBade, petit-fils de Guillaume Ier, naquit à Paris le 8 avril 1655, et mourut à Rastadt le 4 janvier 1707. Il eut Louis XIV pour parrain. Sa mère, la princesse de Carignan, désirait qu'il fût élevé à Paris; mais, à l'âge de trois ans, il fut enlevé par les ordres de son père et de son aïeul. Il débuta dans l'art de la guerre sous Montecuculli et sous le duc de Lorraine. En 1678, après la paix de Nimègue, il revint dans ses États, mais pour y rester peu de temps. Lorsque Vienne fut assiégée par les Tures, il se jeta dans cette place: par une vigoureuse sortie, il opéra sa jonction avec le roi de Pologne Sobieski, et contribua puissamment à la défaite des Ottomans. Dans les campagnes suivantes, il acquit une gloire méritée à Berckan, à Belgrade et à Bude. Quand l'Autriche et la France se firent de nouveau la guerre, le prince Louis resta seul chargé de la défense du Danube; il battit les Turcs à Nissa en 1689, et à Salenkemen en 1691. Deux ans après, il fut opposé, en Souabe, aux armées de Louis XIV (1693), reprit Heidelberg, puis alla en Angleterre pour concerter avec le roi Guillaume les opérations de la guerre contre la France. En 1694 il fit une irruption en Alsace, et déploya une activité remarquable. En 1697, il se mit sur les rangs pour succéder à Sobieski sur le trône de Pologne; mais il échoua. La paix de Ryswick lui donna quelque repos. Mais, lors de la guerre de la succession d'Espagne, il reprit les armes, et s'empara de Landau; toutefois il fut battu à

Friedlingen par Villars et Catinat. En 1703; il fit construire les lignes de Stollhofen, qui s'étendaient depuis la forêt Noire, par Bühl, jusqu'à Stollhofen et au Rhin. Villars pourtant remporta une nouvelle victoire à Hochstadt, où les Français furent battus, à leur tour, l'année suivante. Les dernières années du prince Louis furent moins éclatantes que les premières. Il avait fait vingt-six campagnes, commandé à vingtcinq siéges, et livré treize batailles. On montre encore au château de Rastadt les trophées que le margrave rapporta de la guerre contre les

Turcs.

III. Margraves de Bade-Durlach. George-Frédéric Jer, margrave de Bade-Durlach, né le 30 janvier 1573, mort à Strasbourg le 24 septembre 1638. Il succéda à son frère Ernest-Frédéric Ier, et défendit les protestants contre Maximilien Ier, duc de Bavière. En 1610 il entra dans l'union de Halle, conclue, sous les auspices de Henri IV, contre la maison d'Autriche, et prit parti pour Frédéric V, électeur palatin, appelé au trône de Bohême. Il resta fidèle à la cause de ce prince, même ( chose rare surtout chez les princes) lorsque cette cause se trouva perdue. En 1622, il abdiqua en faveur de son fils aîné Frédéric Ier, et leva une armée de 16,000 hommes, avec laquelle il livra et perdit contre le comte de Tilly la bataille de Wimpfen. Cet échec fut pour le margrave de Bade une source de nouveaux désastres; ses États furent envahis par les Bavarois, et lui-même dut se réfugier à Genève. En 1627, il tenta de nouveau le sort des batailles, grâce à des secours d'argent qu'il avait obtenus de Charles Ier, roi d'Angleterre, et au moyen desquels il avait levé une armée. Mais il se trouva en présence de Wallenstein, qui le défit. A partir de ce moment, le margrave ne tenta plus de lutter contre une fortune décidément contraire. Il mourut à Strasbourg, où il s'était retiré.

Frédéric Ier, margrave de Bade-Durlach, fils de George-Frédéric, né le 6 juillet 1594, mort le 8 septembre 1659. Dans l'impossibilité où il se trouvait de concilier la conservation de ses États avec la cause du protestantisme, il se ligua et fit la guerre avec Gustave-Adolphe. Après la mort de ce roi de Suède, et après avoir assisté à l'assemblée d'Heilbronn, il soutint la cause des protestants jusqu'à la paix de Westphalie, qui le fit rentrer dans ses États, envahis par les Autrichiens. La France et la Suède le soutinrent également alors; et ses droits furent réglés et sauvegardés par les articles dix-neuf et vingt du traité.

Frédéric II, margrave de Bade-Durlach, fils et successeur du précédent, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Chargé de commander les armées du roi de Suède CharlesGustave, il combattit contre les Français sous Montecuculli.

Charles-Guillaume Ier, margrave de BadeDurlach, né en 1679, mort le 11 mai 1738, succéda à Frédéric III. C'est lui qui fonda, en 1715, la ville de Carlsruhe à une lieue de Durlach; et, pour perpétuer la mémoire de cette fondation, il créa l'ordre de la Fidélité. Il cultiva les sciences et les lettres, qu'il avait sérieusement étudiées à Genève, à Lausanne, à Utrecht. Il aimait particulièrement la botaniqué, en même temps que le luxe et les plaisirs. Il eut, dit-on, à l'exemple des princes orientaux, un sérail dans son palais. Son petit-fils Charles-Frédéric lui succéda.

IV. Grands-ducs de Bade.

Charles-Frédéric, d'abord margrave, puis électeur, enfin grand-duc de Bade, né à Carlsruhe le 22 novembre 1728, mort le 11 juin 1811. Il succéda, le 11 mai 1738, à son aïeul CharlesGuillaume. Après avoir fait ses études à Lausanne, il visita la France, l'Italie, l'Angleterre, la Hollande, et ne revint à Carlsruhe qu'à l'expiration de sa minorité en 1750. Il embellit sa capitale par un grand nombre d'édifices, et en augmenta de près de moitié la population, eny attirant les étrangers par une grande tolérance politique et religieuse. Pendant la guerre de sept ans il sut préserver ses États des maux qui affligèrent l'Allemagne. En 1771, il hérita des domaines de son cousin, le margrave de Baden-Baden, par l'extinction de cette branche aînée. A l'époque de la révolution, il perdit ses possessions en Lorraine et en Alsace, et il fit les plus grands sacrifices pour rester en paix avec la France. Nonseulement il ne s'opposa point à l'enlèvement du duc d'Enghien en 1804, mais il publia, peu de jours après, un décret d'exclusion pour tous les émigrés et tous les individus attachés à l'armée de Condé. Il resta fidèlement attaché à la fortune de Napoléon, dont il adopta le code. En 1803 il prit le titre d'électeur, qu'il échangea, en 1806 contre celui de grand-duc, que lui donna Napoléon. Grâce à son puissant allié, il agrandit considérablement ses États, qui, avant le règne de Charles-Frédéric, comptaient à peine 200,000 habitants. Ce Nestor des souverains mourut à Carlsruhe, à l'âge de quatre-vingt-trois ans. Il eut de ses deux mariages quatorze enfants, qui furent élevés sous ses yeux avec une simplicité patriarcale. L'une de ses filles avait épousé Maximilien, roi de Bavière; une autre, Gustave IV, roi de Suède; et une troisième, l'empereur Alexandre. Sa première femme, Charlotte-Louise de Hesse-Darmstadt, morte en 1783, avait entretenu une correspondance avec Voltaire (de 1758 à 1764). Son petit-fils Louis-Frédéric lui succéda.

Charles-Louis-Frédéric, grand-duc de Bade, petit-fils du précédent, naquit à Carlsruhe le 8 juin 1786, et mourut à Rastadt le 8 décembre 1818. Il assista, en 1804, au couronnement de Napoléon, qui lui fit épouser, le 8 avril 1806, sa fille adoptive mademoiselle Stéphanie

Tascher de la Pagerie, cousine de l'impératrice Joséphine. A peine ce mariage conclu, il fut appelé à faire partie de la campagne de la Prusse et de la Pologne. Il se distingua à la bataille de Iéna et au siége de Dantzick, et obtint le grade de général d'infanterie. Il fit plus tard la campagne d'Autriche, et succéda, en 1811, à son grand-père, dont il adopta les principes politiques. Le grand-duc de Bade fut l'un des derniers à abandonner l'alliance française; et cette fidélité faillit lui faire perdre une grande partie de ses États, convoités par le roi de Bavière. Mais sa fermeté prévit ce partage. Peu de temps avant sa mort, il avait donné à son peuple une constitution semblable à celle du royaume de Wurtemberg. Le grand-duc Charles ne laissa que trois filles, et eut pour successeur son oncle Louis-Auguste-Guillaume.

Louis-Auguste-Guillaume, grand-duc de Bade, fils de Charles-Frédéric, naquit le 9 février 1763, et mourut à Carlsruhe le 30 mars 1830. Destiné d'abord à la carrière militaire, il servit dans l'armée prussienne jusqu'au traité de 1795. Il revint ensuite à Carlsruhe, et fut, jusqu'à la mort de son père, ministre de la guerre. Pendant le règne de son neveu, il vécut retiré des affaires. Appelé au trône en 1818, il s'empressa de faire sanctionner le système représentatif, accordé par son père. Mais les chambres s'étant montrées hostiles au gouvernement, elles furent prorogées à plusieurs reprises. C'est sous ce règne que, par un decret de la diète de Francfort, le comté de Hohengeroldseck, dans la forêt Noire, possession seigneuriale des princes Von der Leyen, et que l'Autriche avait séquestrée, fut réuni au grand-duché, qui dédommagea l'empereur François en lui cédant une partie proportionnelle du bailliage de Wertheim. L'intégrité de Bade ayant été posée en principe par ce décret, la Bavière réclama aussi un dédommagement pour la partie du comté de Sponheim cédée à la France; et cette question litigieuse n'est pas encore résolue définitivement. Le grand-duc Louis mourut le 30 mars 1830, sans enfants. Les lettres patentes du 4 octobre 1817, qui avaient déclaré margraves et princes du sang, avec faculté de succéder au trône, les comtes de Hochberg, issus du mariage de Charles-Frédéric avec Louise-Caroline, comtesse de Hochberg, née Geyer de Geyersberg, eurent leur plein effet, l'aîné des margraves, Léopold, monta au trône.

et

Léopold Ier, grand-duc de Bade, mort le 24 avril 1852, succéda à Louis-Auguste-Guillaume le 30 mars 1830. Il est fils aîné, issu du mariage morganatique du grand-duc Charles-Frédéric avec la comtesse de Hochberg, de la maison de Geyer-Geyersberg. Les enfants de cette union furent déclarés éventuellement successibles par le statut organique de 1806 et les lettres patentes du 4 octobre 1817, actes reconnus en 1819 par les grandes puissances, moins la Bavière, que l'intervention de l'Autriche empêcha d'appuyer ses réclama

tions par la force. C'est de l'avénement du grandduc Léopold que date, à vrai dire, la sincérité du régime constitutionnel, quoique Bade eut une constitution depuis le 22 août 1818. Cette phase politique du gouvernement fut d'abord marquée par l'adoption de plusieurs lois de réforme et d'utilité publique : réduction de 450,000 florins sur le budget du ministère de la guerre; diminution de 747,000 florins sur les impôts en général; augmentation du salaire des instituteurs de campagne; adoption d'un code militaire et d'une nouvelle procédure civile; loi sur le rachat des corvées, et nouveau système municipal; enfin, proclamation de la loi qui règle la liberté de la presse. Ajoutons un fait économique de la plus haute importance, l'agrégation de Bade au zollverein, union douanière, en 1835. Mais une réaction ne devait pas tarder à se faire jour. La révolution de Varsovie en fut le signal: aux termes des décrets de la diète fédérale, la loi de la presse fut retirée par le gouvernement badois (28 juillet 1832). Ce conflit entre l'esprit libéral et une direction politique contraire se prolongea jusqu'en février 1848. La révolution survenue alors en France réveilla les espérances du parti libéral, qui se transforma bientôt, pour devenir radical. Le grand-duché de Bade devint alors le théâtre des plus graves agitations. La constitution de l'empire, votée le 28 mars 1849, d'abord adoptée par le gouvernement badois, devint le prétexte d'une insurrection républicaine qui éclata particulièrement à Rastadt (mai 1849). Le grand-duc fut obligé d'abandonner ses États et de se réfugier à Strasbourg. Mais les secours de la Prusse, dont les forces, dirigées par le général Peucker, battirent en juin 1849 les républicains, commandés en dernier lieu par Mierolawski, changèrent la face des choses, et le grand-duc fut rétabli dans sa souveraineté. Cette restauration fut suivie d'exécutions, toujours regrettables, quel que soit le parti qui triomphe. Cependant le grand-duc ne profita pas de la victoire pour faire violemment rétrograder les esprits. D'accord avec les chambres, le gouvernement badois entra dans une politique plutôt conciliante et modérée. Dès lois nouvelles réglèrent l'administration des communes, la presse, le droit de réunion. On adopta un nouveau code pénal, un nouveau code de procédure, et cette législation assure à l'autorité une grande influence.

J.-Chr. Sachs, Einleitung in die Geschichte der Markgrafschaft und des markgraflichen altfürstlichen Hauses-Baden; Carlsruhe, 1764, 1773, 5 vol. in-8°. — Al. Schreiber, Badische Geschichte, ibid., 1817. - Bader, Badische Landesgeschichte; ibid., 1836. Hausser, Denkwürdigkeiten zur Geschichte der Badischen Revolution. Art de vérifier les dates.

* BADEGISILE, évêque du Mans et maire du palais, mort en 585. Il fut maire sous Chilpéric ler, et devint, par la faveur de ce roi, évêque du Mans en 581. Marié, il ne se sépara pas de sa femme lorsqu'il fut élevé à l'épiscopat. Les

annales du temps le représentent comme adonné au désordre et cruel envers ses diocésains, qu'il était loin de traiter comme ses ouailles. Il assista au second concile de Mâcon tenu en 585, et signa avec les autres évêques les constitutions synodales. Cet évêque, si peu digne des fonctions qu'il remplissait, mourut à la suite d'une fièvre qui le saisit à table.

Grégoire de Tours, Hist. de France, I. VI, ch. 9.- Moréri, Dictionnaire historique.

* BADEHORN (Sigismond), théologien allemand, né le 21 mai 1585, mort le 9 juillet 1626. Il étudia à Leipzig, où il professa ensuite la langue hébraïque. On a de lui: Armatura Davidica, Leipzig, 1620, in-4°.

Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. *BADÊME (saint), souffrit le martyre le 9 avril 376 de notre ère. On ignore la date de sa naissance. Il fut arrêté pendant la persécution de Sapor, et emprisonné avec Nersan, prince d'Asie. Le courage de ce dernier s'étant démenti, on lui accorda la vie à condition qu'il percerait Badême d'un coup d'épée; ce qu'il exécuta. Le corps de Badême fut traîné sur la claie; mais les chrétiens, l'ayant enlevé secrètement, lui rendirent les honneurs de la sépulture. Quatre ans après, le roi Sapor étant mort, ses disciples furent mis en liberté.

Actes de saint Badême, écrits en syriaque par saint Mathurhus, et publiés par Assemann, Henschenius et Ruinard. *BADEN (Gustave-Louis), jurisconsulte et historien danois, né à Altona le 29 février 1764. Il devint docteur en droit en 1793, bourgmestre en 1794, et remplit plus tard d'autres fonctions importantes. On a de lui, entre autres ouvrages: Silva differentiarum præcipuarum juris romani et Germanico-Danici, quoad universam doctrinam de cura atque tutela, etc., dissert. inauguralis; Copenhague, 1793, in-4°; Danske Riges historie (Histoire du royaume de Danemark); Copenhague, 1797;- Det Norske Riges Historie (Manuel d'histoire du royaume de Norwége); Copenhague, 1804, in-8°; — Forsog til et Dansk-norsk juridisk Ord-og Saglexicon (Essai sur la juridiction norwégienne et danoise); Odensée, 1814, in-8°; Dansknorsk historisk Bibliothek (Bibliothèque historique danoise); Odensée, 1815.

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Nyerup et Kraft, Almindeligt Literatur-Lexicon for Danmark, Norge, og Island.

*

BADEN (Jacques), savant philologue danois, né à Vordingborg le 4 mai 1735, mort en 1804. Il alla étudier en Allemagne, à Goettingen et à Leipzig, devint recteur d'Altona en 1762, professeur d'éloquence en 1780, et membre de l'Académie des belles-lettres de Copenhague. Ses principaux ouvrages sont : De generalibus theologiæ polemicæ mediis, 1754; — De possibilitate miraculorum, 1755; — De scientia divina contra Poiretum, 1756; Græsk Grammatik (grammaire grecque); Copenhague, 1764; - Anweisung zur dænischen Sprache nebst Chrestomathie (démonstration de la langue

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danoise, accompagnée d'une chrestomathie); Copenhague et Odensée, 1767; - Symbola ad augendas linguæ vernaculæ copias e Saxonis grammatici interpretatione danica; Copenhague, 1778 et suiv., in-4°; — Grammatica laForeslæsninger tina; Copenhague, 1782; over det danske sprog eller resonneret dansk grammatica (Leçon sur la langue danoise et grammaire raisonnée); Copenhague, 1785 et 1792; - Cyropædie de Xenophon, traduite en danois; Copenhague, 1766, in-8°; Tacite traduit et annoté; I-III, 1773-1797, in-8°; Quintilien, traduit et annoté; Copenhague, 1776-1777;- Phædri Fabulæ, in usum scholarum edita; Copenhague, 1777; Horace, œuvres complètes, traduites avec commentaires, Copenhague, 1792-1793; Horatii opera omnia, ex optimis recensionibus; accedunt variæ lectiones e duobus codicibus mstis regiis, etc.; Copenhague, 1793; S. Aur. Propertii Elegiarum liber quartus in usum scholarum, commentario illustrat.; ibid., 1798; tone, trad., 1802-1803; Holbergii Synopsis historiæ universalis, revisa et aucta; Copenhague, 1773; Compendium historiæ romana; Copenhague, 1781 et 1793.

-

manis tragœdiæ, 1789; Commentatio de arte ac judicio F. Philostrati in describendis imaginibus; Copenhague, 1792, in-4°; — Briefe über die Kunst von und an Hagedorn; Leipzig, 1797; Hercules furens, specimen novæ recensionis tragœdiarum L. Annæi Senecæ; 1798, in-8°.

Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon for Danmark, Norge og Island.

* BADENHAUPT (Hermann), compositeur norwégien, vivait au milieu du dix-septième siècle. Il était directeur de musique à l'église de Glukstadt, et fit imprimer dans cette ville, en 1674, un ouvrage intitulé Choragium Melicum, qui renferme quarante morceaux de musique sacrée à troix voix, deux violons et basse. Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

* BADENIUS (André), théologien allemand, mort en 1667. Il se livra d'abord à l'enseignement, et plus tard à la prédication. On a de lui : Wider des mühseligen Lebens schnelle HinSué-flüchtigkeit lehrt Gott Klugheit sur Himmlischen Weisheit d'après les psaumes 90, 91 et 93 (Dieu nous élève vers la céleste sagesse pour nous consoler des ennuis de la vie éphèmère); Hambourg, 1667. Cet ouvrage eut beaucoup de succès.

Nyerup et Kraft, Almindeligt Litteratur-Lexicon for Danmark, Norge og Island.

* BADEN (Laurids DE), thélogien danois, né en 1616, mort en 1689. Il devint recteur de Horsen, sa ville natale, en 1648. On a de lui: Himmelstige (Ascension): c'est un traité de morale publié plusieurs fois à Copenhague en 1670 et 1740 notamment.

Nyerup et Kraft, Almindeligt Literatur-Lexicon for Danemark, Norge og Island.

*BADEN (Sophie-Louise-Charlotte), moraliste danoise, née à Copenhague le 21 novembre 1740. Elle étudia sous la direction du professeur J. Baden, et laissa Der fortsatte Grandison (le nouveau Grandisson); Copenhague, 1792.

Dansk-norsk Litteratur-Lexicon.

BADEN (Torkill), philologue danois, né le 13 avril 1668, mort en 1732. Il devint recteur à Holberg dans la Zélande, et laissa : Condimenta latinitatis, seu elegantiæ latina; Copenhague, 1717, 1720; Tübregistes over Biskoperne nol Siölland, 1720; - Roma danica, harmoniam atque affinitatem linguæ danicæ cum romana exhibens; Copenhague, 1699, in-8°;

- Parentalia grammatica, seu observationes philosophicæ ad grammaticam; Copenhague, 1715, in-8°.

Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. - Nyerup et Kraft, Almindeligt, Literatur-Lexicon. BADEN (Torkel), philologue danois, né à Frédérichsborg le 27 juillet 1765, mort en 1804. Il voyagea en Italie et en Allemagne de 1788 à 1791, devint docteur en philosophie à Gættingue en 1789, et professeur d'éloquence à l'université de Kiel en 1794. On a de lui: De eloquentia Paulina, 1786; De ara Deo ignoto dicata, Act. XVII, 1786;

- De causis neglectæ a Ro

Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. *BADENIUS (Christian), théologien allemand, fils d'André, vivait dans la première moitié du dix-huitième siècle. Il se livra aux études théologiques et à la prédication. On a de lui Johanniticum de veritate Testimonium (le Témoignage de Jean sur la vérité); Hambourg, 1710; Trifolium Hadelicum, projet d'histoire locale du Hadlerland.

Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. *BADENIUS (Godefroi-Chistian), théologien allemand, fils de Christian, vivait dans la première moitié du dix-huitième siècle. Il mourut à vingt-neuf ans, et laissa: Aɛxáλoyos, la Loi de Dieu, 1710.

Adelung, Suppl. à Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon * BADENS (François), peintre hollandais, surnommé plus tard l'Italien, pour son chaud coloris, né à Anvers en 1571, mort en 1603. I a réussi dans les tableaux d'histoire et le portrait; il a peint des fêtes, des assemblées galantes, des danses champêtres. Le ton de sa couleur est éclatant et doré, comme celui des meilleurs maîtres de l'Italie.

Son frère Jean Badens, né à Anvers en 1576, mort en 1605, se distingua dans la portraiture. Il fit sa fortune de bonne heure; mais il fut pillé par des gens de guerre, et en mourut de chagrin.

Nagler, Neues Allgemeines Künstler-Lexicon.

*BADEO (Reginald), théologien et dominicain allemand, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. Il devint en 1644 prédicateur général de son ordre. On a de lui: Brevis instructio instituendi Rosarium perpetuum

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