Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

finances; mais l'équilibre qu'elle sut établir dans cette partie est encore un sujet d'admiration, et l'esprit d'ordre le plus exact s'y montre comme dans toutes les autres parties de l'administration publique. Si, dans quelques circonstances, on avait recours à des emprunts secrets, à un changement dans le titre des monnaies, ou au monopole du sel, pour les besoins de l'État, l'ordre se rétablissait bientôt, et le butin fait sur les pays dont on s'emparait était sans doute une grande ressource pour le trésor public (ærarium), tant qu'il fut réservé pour l'État, et qu'il ne devint point la proie des généraux.

Les sources des revenus ( vectigalia ) de la république romaine étaient: 1. Les tributs, a, sur les citoyens romains, c'està-dire des contributions foncières déterminées par le sénat, suivant l'urgence des circonstances. Cependant, après la guerre avec Persée, 168, ils furent interrompus pendant long-temps, comme n'étant plus nécessaires. b. Les tributs des alliés en Italie il paraît qu'ils consistaient en contributions différentes, suivant les localités. c. Les tributs des provinces; quelquesunes payaient des capitations fort onéreuses, d'autres un impôt foncier; mais toutes étaient grevées par de fréquentes fournitures en nature, tantôt ordinaires, tantôt extraordinaires, qu'on exigeait tant pour les émoluments du gouverneur, que pour les approvisionnements de la capitale. 2. Les revenus du domaine de l'État (ager publicus), tant dans l'Italie, principalement dans la Campanie, que dans les provinces, sur lesquelles on levait la dîme (decumæ), au moyen de baux de cinq années, passés par les censeurs. 3. Les revenus des douanes (portoria) dans les ports et les villes frontières. 4. Les revenus des mines (metalla), particulièrement des mines d'argent en Espagne, sur lesquelles les propriétaires devaient payer un impôt à l'État. 5. La taxe des esclaves qui étaient affranchis (aurum vicesimarium).—Toutes les recettes se versaient dans la caisse de l'État ou ærarium; toutes les dépenses qui en

provenaient, étaient exclusivement réglées par le sénat ; et le peuple était aussi peu consulté pour cet objet que pour les impôts. Les employés étaient les questeurs, quæstores, qui avaient sous eux des secrétaires, scribæ, divisés en décuries, et qui, quoique subalternes, n'en avaient pas moins une grande influence. Comme leurs fonctions étaient permanentes, ils devenaient indispensables aux questeurs nouvellement entrés en charge; et les affaires, du moins tout le détail, passaient en grande partie par leurs mains.

Sur les finances des Romains, jusqu'ici le principal ouvrage

est:

P. BURMANNI Vectigalia populi Romani; Leiden, 1734, in-4°. Depuis, il a paru, en Allemagne, deux excellents traités sur ce sujet :

Essai sur les finances des Romains, par D. H. Hegewisch; Altona, 1804 (en allemand), et

Esquisse de l'état des finances de l'Empire romain, par K. Bosse; Brunswick, 1803; 2 part. (en allemand). Ces deux ouvrages embrassent les temps de la république aussi-bien que ceux de la monarchie.

TROISIÈME PÉRIODE.

DEPUIS LE COMMENCEMENT DES TROUBLES CIVILS SOUS LES

GRACQUES, JUSQU'A LA CHUTE DE LA RÉPUBLIQUE.

134 30. (a. u. c. 620—724).

SOURCES. La première moitié de cette intéressante période, jusqu'au temps de Cicéron, est précisément celle sur laquelle nous manquons de renseignements satisfaisants. Il ne nous reste malheureusement aucun des écrivains contemporains, ni même aucun de ceux qui écrivirent toute cette histoire dans les temps postérieurs.-Appien De bellis civilibus (des guerres civiles), Plutarque dans les vies des Gracques, et le spirituel abréviateur Velleius Paterculus, sont les principales sources où l'on puisse recourir. Il n'y a pas jusqu'aux minces sommaires des livres de Tite-Live que nous avons perdus, et que Freinshemius a suppléés le mieux possible, qui n'aient quelque importance. Pour les temps qui suivent, on a les Guerres de Catilina et de Jugurtha, par Salluste, deux excellents morceaux d'histoire particulière, et d'autant plus précieux, qu'ils nous font mieux connaître la situation intérieure de Rome. Mais, malheureusement, son grand ouvrage, les Histoires, s'est perdu, à l'exception de quelques fragments précieux. Pour l'époque de César et de Cicéron, on a, dans les Commentaires du premier, dans les Harangues et les Lettres du second, une source abondante d'instruction. Ce qui nous reste de l'histoire de

Dion Cassius, commence avec l'an 69 avant J.-C. Indépendamment des vies des Gracques, par Plutarque, c'est à cette période que se rapportent celles de C. Marius, de Sylla, de Lucullus, de Crassus, de Sertorius, de Pompée, de César, de Caton d'Utique, de Cicéron, de Brutus et d'Antoine. Sur les sources de ces vies de Plutarque, voyez mes dissertations citées ci-dessus page 355.

Parmi les modernes, la plus grande partie de cette période a été traitée par Desbrosses, dans l'ouvrage intitulé: Histoire de la république romaine dans le cours du V11° siècle, par Salluste, 3 vol. in-4o, à Dijon, 1777; traduit en allemand, par Schlüter, 1799, avec des remarques, 4 vol. L'éditeur de cet excellent ouvrage a eu l'idée de traduire Salluste et de le suppléer. Outre la traduction de l'histoire des guerres de Jugurtha et de Catilina, il contient tout le temps qui s'est écoulé entre l'une et l'autre, depuis l'abdication de Sylla, 79, jusqu'en l'année 67 avant J.-C. Cet ouvrage est également important par lui-même, et par la période qui y est traitée.

Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la république romaine, par de Vertot; Paris, 1796, 6 vol. in-12. Quoique cet ouvrage, justement estimé, embrasse aussi les périodes précédentes, il est principalement utile pour celle-ci.

Observations sur les Romains, par Mably; Genève, 1751, 2 vol. in-8°. C'est un coup d'œil sur l'histoire intérieure de Rome : l'ouvrage est ingénieux, mais superficiel, ainsi que les Observations sur les Grecs, du même écrivain.

1. Si la période précédente nous offre presque uniquement l'histoire des guerres étrangères, celle où nous entrons ne présente, au contraire, qu'un état continuel deconvulsions intérieures, qui ne sont interrompues pendant un certain temps, par quelques guerres au dehors, que pour se renouveler aussitôt, et éclater enfin dans des guerres civiles encore plus furieuses. La puissance presque: sans bornes du sénat, en créant une aristocratie de fa

milles extrêmement odieuse, contre laquelle s'élevèrent les tribuns du peuple, en prenant le rôle de puissants demagogues, donna naissance à une nouvelle lutte, entre le parti aristocratique et le parti populaire, qui bientôt devinrent de véritables factions. Cette lutte, tant par son étendue que par ses suites, devint beaucoup plus importante que ne l'avaient été les anciennes querelles entre les patriciens et les plébéiens.

L'exercice des magistratures qui étaient devenues alors nonseulement d'une grande importance politique, mais même d'un profit immense, par l'administration des provinces, fonda insensiblement cette aristocratie des familles. Elle se composait alors de nobles, formant le parti aristocratique concentré dans le sénat. La lutte avec le parti opposé, le peuple. (Plebs), devait être d'autant plus violente, que les abus qui s'étaient glissés dans l'administration de l'État, surtout par rapport au partage des terres de la république, étaient plus grands, et assuraient aux seules familles dominantes le fruit de toutes les victoires et de toutes les conquêtes. Ajoutez à cela la puissance du parti démocratique, par l'énorme accroissement de la popu lation, par le nombre prodigieux des affranchis qui, quoique étrangers, et la plupart sans biens et sans propriétés, composaient en grande partie ce qu'on nommait alors le peuple

romain.

G. AL. RUPERTI Stemmata gentium romanarum, Goett., 1795, in-8°; ouvrage presque indispensable pour saisir clairement la généalogie des familles romaines, et par conséquent pour l'étude de l'histoire romaine.

2. Commencement des troubles sous le tribunat de Tib. Sempronius Gracchus, que ses premiers rapports avaient dès long-temps rendu l'homme du peuple. Son but était d'améliorer la situation des dernières classes du peuple, et il se flattait d'y parvenir par un partage plus

« VorigeDoorgaan »