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1° Une médaille d'or petit module à l'auteur du Mémoire n° 705;

2o Une médaille d'argent grand module à l'auteur du Mémoire no 646;

3o Une médaille d'argent grand module à l'auteur du Mémoire no 658;

4o Une mention honorable à l'auteur du Mémoire n° 620.

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SUR LE

CONCOURS RELATIF AUX INONDATIONS'.

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MESSIEURS,

Fidèles à la mission que vous vous êtes donnée de provoquer les recherches relatives à la solution des grands problèmes d'économie sociale, vous vous empressâtes, à la suite des inondations de 1856, de publier dans les journaux l'avis suivant :

« Les inondations qui se sont renouvelées si fréquemment cette année, et qui ont porté le deuil et la désolation sur une vaste partie du territoire de la France, font désirer que ce phénomène soit étudié dans ses causes et ses effets, non-seulement pour atteindre un but scientifique, mais afin de voir s'il ne serait pas

1 Au nom d'une Commission composée de MM. de Boucheporn, Brochon, de Lacolonge, Fauré, Raulin, et Manès, rapporteur.

possible de le combattre, de le maitriser et mème d'en tirer quelque profit par des applications, quelles qu'elles soient, et notamment à l'agriculture.

» Désirant laisser aux auteurs toute la latitude possible pour traiter cet important sujet, l'Académie a cru devoir poser les questions d'une manière générale; cependant, elle verrait avec plaisir que l'on tint compte des travaux qui ont été exécutés d'une manière incessante depuis un certain nombre d'années, tels que défrichements des forêts, déboisement des montagnes, colmatage, drainage, irrigations, cours d'eau souterrains, puits artésiens, mines, barrages des rivières, détournement des cours d'eau, chemins de fer, etc... Elle verrait encore avec plaisir que l'on comparat les effets produits par les inondations d'automne et d'hiver avec ceux des inondations du printemps et de l'été, qui sont si distincts au point de vue de l'agriculture.

» Questions mises au Concours :

>>1° Étudier les inondations et leurs causes; » 2o Rechercher les moyens d'y remédier;

» 3° Applications spéciales au bassin de la Garonne. » Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 300 fr. >>

Cet appel, concernant une question qui préoccupait alors tous les esprits, vous a valu dix Mémoires, cahiers brochés, notes volantes ou simples lettres; les premiers émanant d'hommes initiés à la science de l'ingénieur, les autres d'hommes du monde et de simples ouvriers.

Vous avez confié le soin d'examiner ces Mémoires à

une Commission plus haut nommée, et cette Commission vient aujourd'hui, par mon organe, vous faire connaître le résultat de cet examen.

Les Memoires présentés peuvent être divisés en trois catégories ceux ne pouvant être admis à concourir, ceux sans valeur, et ceux méritant vos suffrages.

Trois Mémoires composent la première catégorie : ce sont ceux inscrits sous les nos 541, 657 et 789, qui ont été tout d'abord écartés comme portant la signature de leurs auteurs. Tous sont d'ailleurs sans importance réelle; l'un d'eux mérite cependant d'être cité pour la singularité du moyen qui y est indiqué. Ce moyen consiste à établir, au centre des sources qui donnent naissance aux rivières, un puits artésien dont l'effet sera de priver le sol des grandes masses d'eau qu'il fera jaillir, de dessécher ce sol et de le rendre propre à absorber les eaux pluviales, qui ne viendront plus dès lors grossir et faire déborder les rivières. Cette idée, sortie du cerveau d'un brave ouvrier barnacheur de la capitale, nous a remis en mémoire l'ancien adage : Ne sutor ultra crepidam.

Quatre Mémoires composent la deuxième catégorie : ce sont ceux inscrits sous les nos 712, 787, 791 et 792. Ceux-ci ne sont pas entachés du vice qui a fait repousser les premiers du Concours; mais ils ne méritent pas davantage d'arrêter votre attention, car ils sont également sans valeur.

Le n° 712 est le moins faible d'entre eux; le n° 791, le plus extraordinaire.

L'auteur du dernier trouve les principales causes

des inondations dans l'accumulation des neiges et des glaces qui ont lieu d'année en année sur les plus hautes montagnes, jusqu'à ce que certaines circonstances atmosphériques viennent les détacher et les précipiter en avalanches dans les vallées, où elles se fondent et produisent des torrents d'eau dévastateurs. Il lui parait que si chaque année on attaquait ces colosses de glaces avec adresse, et si, par des travaux bien conduits, on y établissait des avalanches, la fonte des neiges qui les couvre se faisant alors tous les ans d'une manière régulière, leur accumulation serait prévenue, et les débordements auxquels elles donnent lieu ramenés à des proportions telles qu'on pourrait toujours en attėnuer les effets.

Nous ferons remarquer à cet égard que l'on a bien quelquefois entrepris de semblables travaux dans les glaciers, alors que des avalanches les ont précipités dans quelques vallées qu'ils ont obstruées, et afin de prévenir la rupture subite de cette barrière, derrière laquelle la fonte des neiges avait produit un lac qu'il importait de vider graduellement; mais que jamais il n'est venu à la pensée d'aucune personne raisonnable d'entreprendre en grand l'exploitation des glaciers qui couvrent les crètes de nos grandes chaînes de montagnes, où ils ont d'ailleurs leur destination providentielle.

L'auteur du Mémoire n° 712 pense que la périodicité des inondations est une loi générale de la nature, par laquelle Dieu a voulu rappeler aux descendants de Noé le souvenir du déluge, et faire de ces déluges partiels et périodiques les anniversaires du terrible châtiment

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