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pourroient pas réfifter, tant pour le mal,que pour le bien; ce qui les difculperoit & rendroit encore Dien coupable du Mal, qui arrive dans le Monde. Si l'Harmonie préétablie de Mr. Leibnits ne donne pas d'autre fecours, pour denouer les difficultez, qui fe préfentent fur cette matiere; on retombe dans les embarras du Supralapfarianifme; & toutes les difficultez, qu'on fait contre ce Systeme subsistent en toute leur étendue. On accufe, comme on fait, Mr. Leibnitz d'avoir inventé des termes nouveaux, fans néceffité, comme la fcience qu'il nommoit fa Dynamique, fes Monades', fon Harmonie préétablie & autres ; pour duper fes Lecteurs, en débitant des penfées abfurdes, fous des noms inconnus ; fans dire rien de meilleur, que ceux, qui l'ont précedé, & qu'il est même beaucoup pire Sa Théo licée pourra appuyer ce foupçon; fi l'on prend bien garde, au fil de fes raifonnemens.

Mr. Vitus femblera auffi, à bien des gens, marcher fur fes traces; en faifant patfer le Supralapfarianifme, comme quelque chofe de bien fondé. Je crois néanmoins que des Théologiens bien intentionnez fe font entê

tez

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tez de cette Doctrine, toute toute mauvaise quelle eft; pour se tirer de difficultez, qu'elle ne fait qu'auginenter. Ils ont crié au contraire, contre ceux, qui l'ont rejettée, comme s'ils renouvelloient le Pelagianisme, ou le Semipelagianisme; fans prendre garde qu'en tuyant une extrémité ils fe jettoient dans une autre; & qu'ils le rapprochoient du Manichaïfine, ou alloient même plus loin; car enfin les Manichéens n'attribuoient aucun Mal Moral au Bon Principe; au lieu que ceux qui, avec raifon, rejettent le Mauvais Principe, attribuent le Mal au Bon, en l'introduifant précipitant les Hommes dans le Péché, d'une maniere inévitable, & les puniffant éternellement, fans leur donner aucun moyen d'éviter un ti effroyable malheur. Il vaud:oit mieux ne point remuer des questions, qui font au deffus de notre portée, & s'appliquer à mieux obferver les commandemens de l'Evangile, qui font clairs. Si le Manichaïfme eft fi odieux comment pourra-t-on fupporter quelque chofe de pire; en difant que le Mal arrive aui néceffairement que le Bien, en vertu de la Deftinée, qui détermine

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les

les Evenemens? Les Malfaiteurs ne pourront plus être blâmez, ni punis; ni les Gens de bien louëz, ou recompenfez. Les crimes, qui arriveront, ne feront point blâmables ni les bonnes actions dignes de loüange.

On trouvera encore, dans nôtre Auteur, diverfes remarques fur le Synode de Dordrecht, dont il femble avoir peu étudié l'Histoire. Il trouvera, dans les Hiftoires d'Uytembugard & de Brand, en les conparant avec les Actes imprimez du Synode même, dequoi revenir de bien des chotes; pour les Controverfs, qu'il y avoit en ce tems là.

Toute la muiere de ce Livre tend d'ailleurs à irriter les Lutheriens, contre les Réformez; comme fi ces divifions étoient avantageufes, dans un tems, où de grandes Paiffances Réformées, en Allemagne, tâchent d'adoucir les efprits. Il y a bien de l'apparence, que cela ne fe fera de long tems, & une des grandes raifou de cela, c'eft que les Princes ne favorisent pas allez la capacité, & ne prennent pas loin d'employer des gens moderez.

Si les Théologiens Lutheriens. modernes s'appercevoient qu'il y a

des

des Réformez, qui, en fuivant les fentimens de Mr. Leibnits, veulent introduire une Fatalité, qui fait Dieu auteur du mal, comme du bien; ils s'éloigneroient, avec raifon plus que jamais d'un Syncretisme, quiiroit à la deftruction de la Religion Chrétienne. C'est un principe capital du Chriftianifme, que Dieu eft la fource de tout le bien Moral, ou de la Vertu, & l'ennemi déclaré du Mal Moral ou du Vice; qu'il recompenfe le premier & qu'il punit le fecond. Nier cela c'eft deshonorer la Divinité, & contredire l'Ecriture Sainte. Dire qu'il prédestine au mal, comme au bien, c'eft ruiner entierement la Religion.

ARTICLE IV.

HORAPOLLINIS HIEROGLYPHICA Græcè & Latinè, cum integris Obfervationibus & Notis Joannis Merceri, & Davidis Hoefchelii, ac felectis Nicolai Cauffimi. Curante, qui fuas etiam obfervationes addidit, CORN. DE PAW. A Utrecht chez Charlois. MDCCXXVII. in 4. pagg. 428.

Ο N fait que les Sacrificateurs E

gyptiens étoient de grands four

bes

bes & feignoient de favoir des chofes inconnues au Commun du Peuple. Pour les faire paífer à la Posterité fans être connues communément, ils fe fervoient d'un charactere fymbelique; où les figures de divers Animaux fignifioient diverses chofes.

L'Auteur s'appelle d'un nom compofé de deux noms d'une mê‹ne Divinité, dont l'un eft Egyptien & l'autre Grec. On appelloit le Soleil OR ou ORO, qui fignifioit la lumiere en Egyptien, comme en Hebreu. La même Divinité s'appelloit Apollon en Grec, & on joignit, apparemment, depuis que les Macedoniens furent maîtres de l'Egypte,un nom Grec à un noin de la même Divinité de la Langue Egyptienne. Tel étoit le nom Hermanubis, compofe du nom Grec Hermès ; c'est à dire Mercure en Grec & de celui d'Anubis; nom d'une Divinité Egyptienne, telon la remarque de Mr. de Pauw. Horapollon avoit écrit.cet Ouvrage eu langue Egyptienne, & un nommé bilippe le traduifit en Grec. S'il avoit plû aux Chrétiens des premiers fiecles, qui étoient en grand nombre en Egypte, & en furent maîtres, depuis le regne de Conftautin; nous aurions quel·

ques

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