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qu'ils ne doivent pas y prendre les expreffions à la rigueur, & que quantité de chofes ne doivent s'entendre, qu'avec quelques limitations; quand elles font trop génerales & trop énergiques. On dira que, pour en juger solidement, il faut avoir des lumiéres fur les chofes mêmes, dont il parle. Cela eft vrai, & je fuis perfuadé que tous ceux, qui lifent ce livre, ont déja une forte de Systême dans la tête, foit de la Religion en géneral, foit de la Morale en particulier; qui les met en état de diftinguer ce qui n'eft vrai, qu'à certain égard, de ce qui l'est à tous égards. On peut demander ces connoiffances à tous ceux, qui fe mêlent de lire indifférement tous les livres des Anciens & des Modernes; fans quoi on ne liroit pas les meilleurs Liyres de Morale, auffi bien que ceux de Montagne, fans s'expofer à fe tromper. On outreroit une infinité de chofes & on en énerveroit autant; tant dans les Anciens, que dans les Modernes. Ausfi peut-on bien s'affurer que ceux, qui lifent Montagne, ont affez de difcernement, pour ne pas s'y tromper.

Ainfi je ne parlerai pas davantage fur ces précautions,& donnerai encore

moins, un abregé d'un Auteur auffi confus & varié, que celui ci. Je m'arrêterai seulement au Tome V. qui est le dernier & qu'on peut regardes comme un recueuil tout nouveau de ce qui regarde Montagne & quelques uns de fes Amis; avec un Index de fes Oeuvres, qui est beaucoup plus étendu, que tous ceux, qu'on a vûs dans les autres Editions.

I. On trouve donc, en ce Tome, des Lettres de Montagne, qui n'ont point paru en corps, dans fes Ouvrage, mais ailleurs. La 1. avoit été imprimée, au devant de la Ménagerie de Xenophon, qui eft unEntretien de Xenophon feint peutêtre, entre Socrate & Critobule, où il introduit Socrate inftruifant Critobule de la maniere, dont il faut conduire fa Maison; soit que Socrate l'ait eu en effet avec cet homme, on que Xenophon l'ait prêté à fon Maître, comme Platon en avoit publié plufieurs fans doute, fous le même nom, desquels Socra te n'avoit jamais our parler. Cette

piece fut fi eftimée autre fois, que Ciceron l'avoit auffi traduite en Latin, comme on le voit par les Fragmens qu'on en a encore. La Boëtie, un grand Ami de nôtre Auteur, l'avoit N 7 traduite,

traduite, & Montagne l'avoit dédiée à Mr. de Lanfac, Surintendant des Finances, en ce tems-là; après la mort de fon Ami.

La feconde eft pour dédier les Règles du Mariage par Plutarque, à Mr. de Mesme, Confeiller Privé, le 30. d'Avril 1570.

La troifiéme Lettre eft là encore une Dédicace d'une verfion d'une Lettre de Confolation de Plutarque à fa Femme, que Montagne dédia en 1570. à Mademoiselle de Montagne fon Epoufe.

La quatriéme eft une autre Dédicace auChancelier de l'Hospital, de la même année. Elle étoit au devant des Poëfies Latines de la Boëtie. On fait que l'Illuftre Chancellier de l'Hofpital faifoit des vers, qui étoient de trèsbon fens, mais qui n'égaloient pas les Poëfies de Buchanan, ni d'autres Illustres Poëtes de ce tems là.

La cinquiéme eft un Extrait d'une Lettre, de Mr. le Confeiller de Montagne à fon Pere, où il lui décrit les derniéres heures de la Buêtie. Elle eft pleine d'amitié, pour le Défunt, & le repréfente comme un homme conftant & à qui la mort ne fit pas peur, mais qui avoit de la conftance, Après

Après que la Boëtie fe fut communié. felon l'ufage de l'Eglife Romaine, il fit rappeller le Prêtre, afin de prier Dieu, pour lui, & dit ces paroles: Encore veux je dire ceci, en vôtre présence. Je proteste que, comme j'ai été baptizé, & ai vêcu, ainfi veux je mourir, fous la foi & religion, que Moyfe planta premierement en Egypte, que les Peres recurent depuis en Judée, & qui de main en main, par fucceffion, a été apportée en France. S'il étoit de race Juive, ces paroles pouvoient bien être foupçonnées de Judaïlme; il auroit autrement dû parler de Jefus-Chrift, plûtôt que de Moyfe.

La fixiéme eft pour accompagner un exemplaire de fes Effais, qu'il envoyoit à Mademoiselle Paumier, Demoiselle Normande.

La feptiéme eft une Lettre à fon Pere, en faveur de Raimond Sebonde Théologien. Il avoit fait un Traité, en faveur de la Théologie Naturelle, & dont Mr. Jean Albert Fabricius parle au XIX. Chapitre de fon Recueuil de ceux, qui ont écrit en faveur de la Religion Chrétienne. Il dit que Sebonde enfeignoit la Théologie, dans l'Univerfité à Touloufe en 1436.

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Il parle encore de deux Editions du Livre de Sebonde, dont l'une fut fai te à Deventer l'an. 1487. & l'autre à Strasbourg en 1496.

La huitiéme & la neuviéme Lettres ont été tirées de l'Edition de Paris de l'an MDCCXXV. où elles font accompagnées d'un avertiffement, que l'on y a joint, & que l'on voit auffi, en cette derniere édition.

Le huitiéme confifte en un averiffement de Montagne, qui étoit au devant des Poëties de la Boëtie, imprimées l'an MDLXXI. Nôtre Auteur hérita de fa Bibliotheque, & publia tout ce qu'il en jugeoit être digne, comme il le témoigne dans cette Lettre.

Après cette huitiéme Lettre, il en vient une neuviéme, qui eft employće à dédier à Mr. de Foix, qui étoit Ambaffadeur de France, à Venise, en MDLXXI, & XIX. Sonnets de fon Ami, qui n'étoient pas mauvais en ce tems-là; mais la Langue & la Poëfie Françoises, ont depuis fi fort changé, qu'on efpereroit en vain de les faire trouver bons, en l'honneur de Montagne.

On voit en faite un Difcours du même de la Boëtie de la Servitude

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