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avant qu'on les emploie, telle qu'eft Vablution, l'uftion &c. Il y propofe auffi plus d'une maniére de faire l'Eau-roje, par diftillation & il commence de cette forte le Chapitre où il en traite; Aqua Rofarum operatio fcita eft apud multas gentes, c'est à dire, on fait aujourdhui, en plufieurs pais, comment fe fait l'Ean-rofe. Cela eft une preuve qu'en ce tems - là maniére de faire cette Eau n'étoit pas encore connue par tout. Mr. le Clerc, (dans fon Plan,) soupçonne que ce Bulcafim, pouvoit être le même qu'Albucafis, dont le véritable nom eft Abûlcafim, & il rend raifon de fa conjecture, mais il ne décide point la queftion. Mr. Freind (Part. 2. pag. 204.) dit qu'il ne trouve aucune certitude, touchant le tems où a vêcu Albucafis. Il ajoûte que c'est l'opinion générale que cet Auteur vivoit environ l'an 1085. mais il ne le croit pas tout à fait fi ancien, & femble le vouloir placer après le milieu du douzième Siècle. Le même Mr. Freind parle, en un autre endroit, (Part. 2. pag. 324. ) d'un Médecin qu'il appelle Bulcafem, & qu'il dit avoir écrit en Espagne dans les derniers tems, & parle de quelques Pré

para

parations Chimiques. A ce compte, fi ce Bulcafem, qui, à ce que penfe Mr. le Clerc, n'eft pas différent de Bulcafim, dont on vient de faire mention, n'étoit pas le même qu'Albucafis; ils fe trouveroient du moins à peu près contemporains.

IX. Mais il eft tems de paffer à un autre Article. Mr. le Clerc, dit Mr. Freind, (Part. 1. pag. 439. ) supose qu'Actuarius avoit été élevé dans les Ecoles des Arabes, & qu'il y avoit appris quelque chofe de la Chimie; mais ceci neparoit qu'une fimple conjecture qui n'eft fondée sur aucune Autorité, bonne, ou mauvaife. Car quoiqu'il foit bors de doute qu'A&uarius connoisseit quelques uns des Médicamens, qu'ils avoient introduits, ce qu'on pourroit attribuer à quelque commerce accidentel, on à quelque fréquentation cafuelle entre les Grecs & les Arabes, en ce tems là: Cependant il ne paroit pas qu'il eût la moindre connoiffance de leurs Ouvrages en Médecine; de même qu'on peut connoitre une Drogue qui vient des Indes Orientales, on Occidentales ; & savoir son usage, fans néantmoins favoir rien de plus touchanı, la Théorie, ou la Pratique de la Médecine de ce Pais là. Mr. le Clerc, réTs pon

pond que fa conjecture ne fauroit être guéres mieux fondée. Premićrement on ne peut nier qu'A&uarius n'ait eu connoiflance de quelques médicamens Chimiques, & en particulier des Eaux distillées, comme Langius l'a remarqué; à l'occafion des mots Rodoftagma, & Intyboftagma, qui fe trouvent dans les Ecrits de ce Médecin Grec, & qui fignifient de l'Eau-rofe, & de l'Eau diftillée d'Enaive. Mr. le Clerc fuppofe que ce même Médecin avoit tiré des Arabes, qui font les premiers qui ont fait entrer la Chimie dans la Médecine, qu'il en avoit, dis-je, tiré la connoiflance qu'il avoit de ces Eaux.. Il n'eft pas moins probable qu'il avoit pareillement apris d'eux la maniére de faire le Julep rofat, qu'il décrit, & dont la compofition cft auffi rapportée, dans Méfué. Il faut remarquer en fecond lieu, qu'on ne fauroit accorder ce que dit ici Mr. Freind, qu'il ne paroit pas qu'Actuarius eût la moindre connoiffance des Ouvrages des Mé decins Arabes; avec ce qu'Actuarius dit lui-même ( Method. Med. Lib.5. Cap. 6.) dans l'endroit que je viens de citer où, après avoir parlé de la Thériaque d'Andromachus, il continuë

de

de cette manière; Je traiterai, dans la fuite, des autres Antidotes, compofez par plufieurs Auteurs Anciens & Modernes, tant Grecs que Barbares. On ne peut pas douter que fous le nom de Barbares, il n'ait voulu défigner les Arabes. Il décrit, au même endroit, deux fortes d'Antidotes, dont le Mufe eft la bafe, & où il entre avec divers Aromates, comme le cloud de girofle, le gingembre, le cardamome, le poivre long &c, des perles, de l'ambre jaune, du corail : & même on trouve dans la dernière description, Por en limaille. Si jamais compofitions parurent fortir de la boutique des Arabes, ce font ces deux; auffi font-elles décrites par Méfué qui y fait feulement quelques petits changemens, & qui, entr'autres cho-fes, en retranche l'Or, que les Médecins de cette nation font d'ailleurs entrer dans quelques uns de leurs médicamens. Je ne croi pas, après cela, qu'on puiffe dire, avec Mr. Freind, qu'Actuarius n'avoit jamais lû les Ouvrages en Médecine, que nous ont laisse les Arabes. Ce qui acheve de prouver qu'Actuarius étoit verfé dans la lecture de ces mêmes Auteurs, c'eft qu'il s'attache à des principes qui leur T6 font

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font propres. On en fera convaincu, en jettant les yeux fur les deux Livres, qui font à la tête de fes Ouvrages, où il traite de la nature des Esprits, des moyens, qui fervent à les conferver, à les réparer, & à remédier aux défordres qui y arrivent; matiére qu'Avicenne avoit traitée avant lui, & à laquelle il femble que les Grecs n'aient touché qu'affez légérement. Cette preuve ne vient pas après coup; Mr. le Clerc l'avoit déja aportée, dans fon Plan, pour apuyer, à l'égard d'Actuarius, le même fentiment qu'il foûtient ici, & il femble que Mr. Freind n'auroit pas dû la fuprimer.

X. Voila ce qu'on trouve, dans la Premiére Partie de l'Hiftoire de la Médecine de Mr. Freind; touchant les fautes qu'il prétend que Mr. le Clerc a faites, dans fon Plan. Le même Mr. Freind (Part. 2. pag. 96. ) revient à ce qu'il a dit (Part. 1. pag. 440. ) que Rhafès eft le premier qui faffe mention de quelques Préparations Chimiques, & il croit l'avoir affez clairement démontré, quoi que Mr. le Clerc, ajofite- t'il, attribué à ajoûîte Avicenne la gloire de les avoir introduites dans la Médecine. On peut voir

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