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Liv. II. c. 3. il attribue aux Manichéens même d'avoir cru le Libre Arbitre, quoi que Faufte le niât. -,, "La Verité, dit-il, affure que tout ce que nous voyons, & ce qui n'eft pas vifible, mais qui fubfifte naturellement, a été fait par la Divinité; entre lefquelles chofes il faut mettre les créatures raifonnables, qui ont été faites, foit ,, parmi les Anges, foit parmi les Hommes, & ont reçu le Franc Arbitre; par lequel, fi elles vouloient fervir Dieu, felon la volonté & la loi de Dieu, elles euffent auprès de lui une éternelle félicité; mais que fi elles ne vouloient pas fe foumettre à cette Loi, & fi elles abufoient de leur pouvoir; elles fuffent foumifes à une duë peine, felon fa juftice. C'eft-là la Toute-puiffance de Dieu, qui a éclatté dans la création de toutes choses; c'eft·là le Libre Ar,, bitre, par lequel châcun peut pécher, s'il veut; ou ne point pécher, s'il ne veut pas. C'eft ce que j'ap,, prouve non feulement, dans les Ecritures, que vous n'entendez ", pas, mais même dans les paroles

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,, de vôtre Manès. Car étant enfermé de toutes parts, il fent la force de la verité; contre laquelle il avoit introduit contre Dieu une autre Nature, non conformément à une folide verité, mais à un ,, fantôme; & néanmoins la nature. humaine a eu plus de force for lui, qui y participe & qui a été fait par Dieu, que la fable facrilege, qu'il s'etoit feinte à lui-même. Veritas autem dicit, omnia ea, que videmus, que naturaliter fubfiftunt, à Deo facta effe; in quibus rationalem creaturam etiam ipfam factam, five in Angelis, five in hominibus accepiffe liberum arbitrium: quo libero arbitrio, fi Deo parere vellet, fecundùm voluntatern & legem Dei, haberet apud eum æternam felicitatem; fi autem legi ejus fubdi noluiffet, poteftate fua ufa contra ejus feciffet imperium, fecundùm ejus justitiam poene debitæ fubjaceret. Hac omnipotentia Dei, in creandis omnibus, hæc juftitia in remunerandis peccatoribus. Elle autem liberum arbitrium, atque inde peccare quemque, fi velit, non peccare, fi nolit, non folùm in Divinis Scripturis, quas non intelligitis, fed etiam in verbis ipfius Manichæi veftri probo. Circumclufus enim videt poten

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potentiam veritatis, contra quam conatus fuerat etiam naturam , quam non. fecit Deus inducere, contra Deum nom folidâ veritate, fed inani phantasmate, tamen ad confitendum verum de libero arbitrio, plus in eo valuit hu mana natura, in qua Deus effecit quàm fabula facrilega, quam fibi ipfe. confinxit. Cependant Evodius accufe les Manichéens, comme niants la la Liberté; ainfi qu'on l'a vu par le paffage que Mr. Fabricius en à cité.

Selon le Systême de S. Auguftin, les hommes naiffent pécheurs, & demeurent dans le peché, fans pouvoir s'en tirer; à moins que Dieu ne leur donne fa grace victorieufe, qui les en guerit. Mais il ne donne cette grace qu'à très-peu, & il n'a voulu que Jefus-Chrift mourat que pour les Elus, qui ne peuvent pas manquer d'être fauvez; comme les Réprouvez, aucontraire, ne peuvent pas n'être pas dammez; parce que Jefus Chrift n'eft pas mort, pour eux & qu'ils n'ont pas reçu la grace efficace, qui n'eft donnée qu'aux Elus. Ils font dans un état, d'où ils ne peuvent pas fortir; parce que Dieu les a reprouvez, fans leur donner la Grace, qui eft abfolument néceffaire pour s'en

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tirer. Il n'y a pas beaucoup de difference, entre ces idées & celles des Manichéens; qui enfeignoient que ceux, qui étoient dans le Royaume des ténebres, ne pouvoient jamais en fortir. Mais les termes équivoques, dont les uns & les autres fe fervoient, les brouilloient fi fort, qu'il paroiffent fe contredire.

On n'a qu'à confulter l'Index des Bénedictins fur les mots Arbitrium, Liberum arbitrium, Gratia, Electi. &c. On trouvera, par les lieux indiquez dans cet Index, que S. Auguftin differe des Manichéens, pour le fonds des dogmes controverfez, bien plus en paroles qu'en effet. Ce n'eft pas ici le lieu de traiter d'une controverfe, comme celle-là. On peut anffi confulter les Auteurs citez par Mr. Fabricius, en cette occasion.

XVII. Dans le Chapitre fuivant, il traite de la Providence, & indique les Auteurs Anciens & Modernes, qui ont entrepris d'éclaircir cette matiere.

XVIII. Après avoir donné quelques unes des raifons, dont on fe fert pour prouver l'Immortalité de l'Ame; il donne une lifte des Auteurs qui en ont donné des Traitez, en

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Grec,

Grec en Latin & en d'autres Lan

gues.

XIX. On voit après cela ceux, qui ont écrit de la Juftice Divine, des recompenfes de la Vertu, & des peines du Vice.

XX. On parle de la Théologie Naturelle & de ceux, qui en ont traité, en géneral, ou même de ceux qui ont écrit de la Nature des Esprits, foit à part, foit en parlant d'autres chofes.

XXI. Dans le Chap. fuivant, on attaque les Payens & les Idolatres. On remarque d'abord qu'il ne faut pas confondre la Religion Naturelle & la Payenne La premiere eft fondée fur les plus fûres lumieres de la Raifon, qui ne nous meinent affurément ni à rendre aucun culte à Dieu, qui lui foit defagréable; ni à fuivre des Fables inventées, contre le Bon Sens; comme les Chrétiens, Auciens & Modernes, l'ont aflez bien montré; ainfi qu'on le verra, dans Hôre Auteur.

XXII. Le Chapitre fuivant, eft contre ceux, que l'on nomme Naturalistes & Deiftes; qui rejettent toute Religion révelée, & qui s'imaginent qu'il fuffit de fuivre les lumieres de

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