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font entre les subjectz du dict seigneur, que ses dictz subjectz soyent contenuz en tout estat pacifficque, et que tout moyen de se pouveoir esmouvoir et injurier les ungs et les autres pour le faict de la religion soyt osté, en faisant exécuter et entretenir l'édict de ce faict à Orléans, au moys de janvier dernier. Desquelles requestes et articles les dictz d'Anjou, le Mayne, Bloys, le Perche et Amboise ont dict n'avoir charge des députans de leurs pays.

Et le dict d'Amboyse, que aucuns particulliers ont présenté articles du faict de la religion, qui sont demeurez au greffe du bailliage du dict Amboyse, et n'en avoir esté chargé.

En oultre, celluy de Bloys a dict n'estre chargé que sur les ouvertures concernans le faict de l'acquit du Roy.

Fait et parfait en la maison de ville du dict Tours, par les déléguez des pays du dict gouvernement, l'onziesme jour des dictz moys et an.

Ainsi signé :

Fallaiseau, député du Tiers Estat de Touraine,

Caron, député du Maine,

Lebret Grindet, député de Bloys,

Martin, député de Lodun,

Voullet, député du Perche,

Duchemin, député du Tiers Estat de Laval,

Chaumet, député de Lodun,

Franc-Boucher, député d'Amboyse,

Rochart, député du Perche.

Pour coppie collationnée à l'original estant par devers moy, député du Tiers Estat du gouvernement de monseigneur le Duc de Montpencier.

Ainsi signé :

FALAISEAU.

(Bib. Nationale, Mss. Collection Dupuy, no 588, f• 47 et suiv.)

UNE GALERIE DU XVI SIÈCLE

RUE BANCHEREAU, no 8

Dans la nuit du 12 au 13 avril 1883, un incendie que rien ne put arrêter, dévorait un bâtiment du XVIe siècle, situé au fond d'une cour, rue Banchereau, no 8. L'attention aussitôt se porta sur cette construction dont personne n'avait parlé jusqu'ici, et à son sujet on émit différentes opinions. Suivant les uns, nous aurions eu là un reste de l'ancien cloître des Carmélites, suivant les autres un débris de l'hôtel de la Vallière, autrement dit hôtel de la Crouzille.

Les Carmélites, on le sait, ne furent établies à Tours qu'en 1606, ce qui est déjà un obstacle à l'identification proposée. Puis, à supposer que ces religieuses eussent un cloître, il devait se trouver, suivant l'habitude, près de leur église, c'est-à-dire du côté nord de la rue Banchereau, à une distance assez courte de la rue de Constantine, autrefois rue Montfumier. Or nous sommes du côté opposé et tout à fait dans le voisinage de la rue Ragueneau.

Si la première opinion n'est pas soutenable, la seconde, au contraire, a pour elle toutes les vraisemblances. Nous savons, en effet, que l'hôtel de la Vallière s'étendait de la rue du Commerce, ancienne Grand'Rue, jusqu'aux quais de la Loire, en longeant, sur toute son étendue, la rue Ragueneau. Il se composait de trois corps de bâtiments situés au nord, à l'est et au sud d'une vaste cour, fermée seulement, à l'ouest, par un mur élevé, qui séparait de l'habitation voisine. Mais, comme cette vue était désagréable, on ne tarda pas à élever de ce côté la galerie en pierre surmontée d'un étage en pans de bois dont la destruction est si regrettable. Son peu de profondeur

justifie ce que nous avançons et bien évidemment l'on n'a jamais eu l'intention que de compléter la décoration de la cour, tout en en diminuant le moins possible l'étendue.

Le bâtiment qui nous occupe, si on le juge d'après les règles de l'art, est loin d'être sans défaut. Au lieu de reposer sur l'extrados des cintres, l'entablement se confond avec eux. Puis, comme conséquence naturelle, les demi-tympans se trouvent supprimés, de sorte qu'il y a un peu confusion de lignes. Mais ces réserves faites, il faut avouer que l'architecture est traitée avec tout le soin particulier aux dernières années du règne de Henri II. Plus tard on n'eût obtenu ni autant de fermeté ni autant d'élégance.

Sur le plan relevé par M. Henri Nodet, jeune architecte de Paris, auquel nous adressons tous nos remerciements pour sa rare complaisance et son généreux concours, la partie teintée en noir appartient seule au XVIe siècle. Le mur de fond et celui de droite ont été refaits, croyons-nous, vers l'époque de Henri IV, c'est-à-dire, à un moment où les propriétaires de l'hôtel ont voulu aménager d'une manière différente l'étroit espace laissé en arrière de la galerie.

L. P.

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JETON DE JACQUES GAULTIER

MAIRE DE TOURS

L'attention de la Société a été attirée, à une des dernières séances, sur un jeton d'un maire de Tours, Jacques Gaultier, à l'occasion d'un récent ouvrage de M. André Joubert, dans lequel ce jeton est reproduit par la gravure (1). La Société vient d'obtenir de l'auteur l'autorisation de reproduire ce jeton dans son Bulletin, et, à cette occasion, il ne semble pas hors de propos de grouper ici quelques renseignements sur Jacques Gaultier.

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Jacques Gaultier de Launay, premier du nom, écuyer, « seigneur de Launay, en la paroisse de Bez (Bais, près Ju<«< blains, Mayenne) et de Fontaine-Gaultier, près Bazouges

sur-Loir, au ressort de la Flèche (Sarthe), conseiller au << parlement de Bretagne en 1570, marié le 18 juin 1564 avec « Perrine Pescherat. C'est en faveur de ses bons et recom

(1) André Joubert, Recherches épigraphiques, Laval 1883, in-8°. C'est en décrivant l'enfeu de la famille Gaultier de Brullon que l'auteur a été amené à s'occuper du maire de Tours.

«< mandables services que le roi érigea, par lettres datées « de juillet 1582, la terre Fontaine-Gaultier << en titre de «< chastellenie ». Il fut président au présidial de la Flèche << en 1599, maire de Tours en 1620-1621, puis président au « présidial de cette ville. »>

Nous pouvons ajouter quelques détails à ces renseignements, puisés par l'auteur aux sources les plus authentiques. Il y a, tout d'abord, lieu de compléter le passage relatif à la date du mairat de Jacques Gaultier, en remarquant qu'il fut maire pendant deux ans, de 1619 à 1620 et de 1620 à 1621. Tous les documents sont unanimes sur ce point.

Les fonctions de maire, à cette époque, avec un corps de ville dont les libertés et franchises avaient été singulièrement restreintes par la couronne, n'étaient ordinairement signalées par aucun événement important. Jacques Gaultier, par exception, eut, pendant son exercice, à vaincre des difficultés sérieuses de plus d'une sorte, que nous indiquerons en quelques mots.

La première touchait à la constitution municipale de la cité, dont le changement avait été demandé au roi par une partie des habitants de Tours. Ceux-ci voulaient une organisation du corps de ville semblable à celle de Paris et obtinrent gain de cause. Un arrêt du roi (juin 1619), qui évoquait au conseil du roi les procès pendants en parlement et ordonnait que le corps municipal comprît désormais un maire, vingt-quatre échevins à vie et quatre élus, dont la moitié serait renouvelable tous les deux ans, huit commissaires, etc., amena la démission du maire, Leblanc de la Vallière. Gaultier, aux élections générales suivantes (28 octobre 1619), lui succéda. C'était prendre le pouvoir à un moment difficile. Les deux années pendant lesquelles il l'exerça furent remplies par des préoccupations et des négociations relatives au changement de constitution de la cité. Un arrêt du Conseil d'état d'avril 1621 mit fin à toute cette affaire en réservant au roi

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