iij M. ETIENNE PIERRE VENTENAT, de la Légion d'honneur, de l'Institut de France, administrateur perpétuel de la bibliothèque du Panthéon, et membre de plusieurs académies et sociétés étrangères, etc., était né à Limoges le premier mars 1757. Attaché de bonne heure à une congrégation vénérée, il y trouva les moyens de compléter ses études et de se fortifier dans diverses branches des lettres et des sciences; ce qui détermina ses supérieurs à lui donner l'adjonction à la garde de la bibliothèque, qui était, dès-lors, un des dépôts de la capitale les plus riches et les plus fréquentés. Il fut chargé d'en surveiller l'emploi dans les communications journalières avec le public; mais en même temps un goût irrésistible l'entraînait vers l'étude de la botanique. Il était un des compagnons assidus de M. de Jussieu, dans les excursions annuelles faites aux environs de Paris, pour la recherche des plantes, et il commença à cette époque un herbier, qu'il a depuis augmenté considérablement par des additions nombreuses dans. chaque famille.. iv Obligé, à l'époque de la dissolution de son corps, de renoncer à l'état paisible qu'il avait embrassé, il conserva cependant la même place dans la bibliothèque du Panthéon, devenue un établissement public. Ce fut alors qu'il se livra plus spécialement à l'étude de la science des végétaux. Les premiers fruits de son travail, dans cette partie, furent différens mémoires lus dans les séances d'une société libre d'histoire naturelle, qui s'était formée à une époque où les grands corps académiques avaient été dissous. Il y obtint même, par une dissertation savante sur les lichens, un prix qui avait été proposé par cette société. Ces divers travaux le firent connaître avantageusement parmi les naturalistes, et admettre. comime botaniste dans l'Institut, à l'époque de sa création. Il se regarda dès-lors comme attaché la vie à une science qui poupour vait assurer sa réputation, en même temps qu'elle lui procurait de douces jouissances. Il composa d'abord le Tableau du règne végétal, ouvrage élémentaire en 4 vol. in 8., qui, mis dans les mains des élèves, propagea parmi eux le goût de la science, et surtout de la classification fondée sur les affinités : naturelles. L'édition en étant épuisée, M. Ventenat a fait toutes les corrections, additions ét changemens nécessaires pour une nouvelle édition en état d'être mise sous presse, dont on pourrait traiter à l'amiable. Bientôt après il entreprit la publication des plantes étrangères nouvelles, cultivées par M. Cels, de l'Institut, dans un jardin particulier. Cet ouvrage est supérieurement exécuté en format in-fol., et accompagné de 100 belles gravures, qui représentent parfaitement les objets décrits avec tous les détails de leur fructification. C'est sur le même plan, mais plus en grand, qu'il a fait un autre ouvrage, que l'on peut regarder comme un beau monument élevé à la science. Une Souveraine, chérie autant que respectée aimant passionnément les plantes, s'est plue à en orner sa demeure des champs. Elle y a rassemblé les végétaux les plus rares des diverses parties du monde, et son plaisir est de voir les hommes instruits, venir chez elle, visiter cette riche collection. Pour la rendre encore plus utile, elle a voulu que les objets les plus nouveaux fussent publiés. M. Ventenat, chargé de ce travail, l'a exécuté d'une ma vj • nière digue de la personne auguste sous les auspices de laquelle il devait paraître. Il est dans le format grand in-fol., sous le titre de JARDIN DE LA MALMAISON; les gravures (au nombre de 120), faites sur les dessins de M. Redouté, l'un des premiers artistes en ce genre, sont coloriées avec beaucoup de soiu, et les descriptions très-détaillées, sont accompagnées de notes savantes et instructives, dont plusieurs offrent, ou des monographies particulières de genres, ou même les élémens de familles nouvelles. Ce travail est supérieur par sa belle exécution à tout ce qui a été publié dans le même genre chez les nations étrangères. En même temps pour faire suite à son Jardin de Cels, il composait dans le même format un autre ouvrage, sous le nom de Choix de plantes, qui contient les espèces, alors nouvelles, cultivées dans les divers jardins de la capitale et de ses environs. Les descriptions et les notes annoncent le même talent; et les gravures (au nombre de 60 planches), ne le cèdent point à celles du premier ouvrage (1). (1) Chacun de ces trois ouvrages, entièrement terminés du vivant de l'Auteur, se trouvent à Paris, chcz 2 Le désir de ne présenter, dans ses divers travaux, que des objets neufs, ou des con sidérations nouvelles sur des plantes connues, le força de consulter, avec soin, tous les ouvrages publiés sur-tout par les auteurs mo dernes, et de se procurer ces mêmes ouvrages. Il voulait aussi comparer les plantes ellesmêmes dans les herbiers, et il rassemblait chez lui toutes celles qu'il pouvait se procu soit dans la campagne ou les jardins, soit des relations avec divers voyageurs.' par c'est ainsi qu'il s'est formé une bibliothèque choisie et un herbier considérable, enrichi encore par celui d'un de ses frères, embarqué comme naturaliste dans l'expédition de Dentrecasteaux à la Nouvelle-Hollande, et par l'achat de quelques collections. C'est par ce dernier moyen qu'il s'est procuré un herbier de Cayenne, envoyé par M. Leblond à la société d'histoire naturelle de Paris, et dont le catalogue est imprimé dans le volume des mémoires publiés par cette société. Madame veuve VENTENAT, e des Magone Sorbonne, see, ale bibliothique du fauthion. Et chez TILLIARD Frères, Libraires, rue Pavée SaintAndré-des-Arcs, n°. 16. |