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il m'est permis de vous soumettre un dessin fidèle, et sur laquelle dont pointe d'un style a gravé également un alphabet, partie des caractères se trouvent incorrectement reproduits au-dessous. Si l'inscription supérieure a été tracée par un maître peu habile, que penser de celle répétée dans la

partie inférieure ? Ce serait, selon mon opinion, le fait d'un jeune enfant, qui, d'une main encore peu exercée, s'amusait à reproduire, sur tous les objets à sa portée, une leçon reçue objet de ses préoccupations.

Avant de vous communiquer une pièce d'une tout autre nature, qui témoigne combien est naturelle aux désœuvrés cette manie d'écrire sur les murailles, je crois devoir vous soumettre l'estampage d'une brique provenant de l'église de Saint-Samson-sur-Risle, que possède aujourd'hui le musée d'Evreux. Cette pièce du plus haut intérêt, dont M. Ramé ne craint pas de faire remonter la confection au viIIe siècle, vous rappellera peut-être, Messieurs, cette brique décorative découverte à Saint-Joire, qui vous a été soumise en mon nom dans la séance du 4 juin dernier, et sur laquelle j'appelais votre attention. De tels objets se rencontrant très rarement, ils méritent d'être remarqués tant au point de vue du mode de leur fabrication, que de celui de la forme toute spéciale des ornements qui les caractérisent et permettent de leur assigner une époque certaine.

La brique du musée d'Evreux, employée comme claveau dans une arcade en plein-cintre, présente l'inscription suivante qui a été tracée à la pointe dans l'argile encore molle :

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puis au bas le nom de son auteur: Avitus scirp-sit, pour

scripsit.

Cette inscription, empruntée au premier verset du premier psaume de David, rappelle ces sentences si fréquentes au moyen âge, et dont l'usage s'est perpétué jusqu'à la fin du XVIIe siècle; j'en ai recueilli un certain nombre sur les murs de notre ville. Les unes accompagnaient des cadrans solaires: Me lumen vos umbra, Transit umbra et lux permanet, Fugit irreparabile tempus, - Quota sit hora petis Dum petis, illa fugit ; les autres encore bien visibles sont des invitations à se préparer à la mort; elles ont été tracées à la même époque : « Pense à l'éternité, 1640 », au bas de la rue Montant;

La pénitence

faite en santé est bonne,
à la mort incertaine,

en Enfer infructueuse.

Celui qui naura voulu quand il

aura pu, ne pourra

peut-être pas
quand il voudra.
1640

-

Ces deux dernières inscriptions se voient à l'angle de la rue du Musée, sur la maison de la rue des Ducs-de-Bar portant le n° 38.

Si la brique découverte à Grand, en raison de la forme des caractères, doit être attribuée au Ive siècle, ceux de l'inscription suivante nous permettront de reporter au XVIIe siècle la fabrication d'une tuile, rencontrée en réparant la toiture d'une maison de la Côte-de-l'Horloge, et qui avait été soumise en

juillet dernier à notre regretté collègue M. V. Servais. Cette fois il ne s'agit point d'une sentence à observer, d'un modèle d'écriture à copier; sa rédaction ne laisse aucun doute sur le sens de ce graffiti, tracé par un ouvrier facétieux souscrivant une reconnaissance au profit d'un de ses camarades:

Mérode de Chino, à la barbe

de celuy qu'a escript.

Laurent Fion demeurant à Sommelonne
Nicolas Ancel le jeusne demeurant à

Sommelonne recognoist et confesse promet de
bien payer à Laurent Fion marchant dmt. à
Sommelonne la somme de... fr. barrois tesmoing
mon sceing cy mis.

Je crois inutile d'insister sur la valeur de la suscription Mérode de Chino, dont le sens apparaîtra dans toute sa crudité, quand on aura supprimé les deux lettres introduites pour adoucir la trivialité de l'expression employée comme en-tête à cette singulière reconnaissance.

MÉMOIRES, 2° Série. T. IV.

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ÉTUDE

UR LES BORNES ANCIENNES

ET

EXAMEN DES MONUMENTS MÉGALITHIQUES

DU BARROIS

PAR

LÉON MAXE-WERLY

Correspondant du Ministère de l'Instruction publique.

Lecture faite dans la séance du 1er octobre 1884.

Messieurs,

Ayant circonscrit le champ de mes excursions archéoloques à la partie sud du département de la Meuse, l'ancien ys Barrois, j'ai relevé sur le cadastre la mention de quané de lieux-dits, dont les noms, la haute Borne, la Borne rcée, la Pierre pertuzée, doivent peut-être leur origine à s pierres fichées, à des menhirs, ayant existé autrefois dans. s contrées. Cependant le plus grand nombre des cantons signés la Borne, la grosse Borne, etc., etc., devant ces nominations à la présence d'une simple pierre servant de aite à une propriété, à un finage, il convient de distinguer lles des bornes, de grande dimension, que les archéologues

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