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qui ont écrit sur notre pays, copient le récit de Dom Calmet sans y ajouter de nouveaux détails; le silence se fait sur les découvertes, et il nous faut arriver à un temps proche de nous pour recueillir les documents nécessaires à l'étude que nous entreprenons. Il semble, en effet, que, durant toute cette période, personne n'ait pris garde aux trouvailles d'objets. antiques faites à cette époque, et il ne paraît pas que les travaux des Boissard, des Monfaucon, des Caylus, des Grivaud de la Vincelle aient développé dans le Barrois le goût des études archéologiques; antérieurement à la publication du Narrateur de la Meuse (1), rédigé par M. Denis, de Commercy, il semblerait qu'il n'a pas été tenu compte des découvertes signalées dans le sud de notre département.

1764. Un mémoire manuscrit laissé par Jean-Charles Brouilly, lieutenant général de la prévôté de Bar, mort en 1784, rapporte que « derrière Notre-Dame, on mit à découvert, dans les vignes, un tombeau en pierre de quatre pieds de profondeur, lequel fut regardé comme ayant servi à la sépulture d'un guerrier. Il renfermait, entre autres objels, une lampe sépulcrale, une petite plaque carrée d'environ trois pouces et demi en fer et malléable, toutefois, comme de la cire (??); aux quatre angles, des clous dorés et forts; et à côté du tombeau, quelques médailles à l'effigie de Vespasien. » Plus loin, en parlant de la côte Sainte-Catherine, l'auteur du manuscrit ajoute «< On tient qu'il y avait sur cette montagne un temple dédié à Bacchus (2). »

1840. Découverte, dans les fondations de la salle d'asile Notre Dame, d'une hache polie, en jade, longue de 12 centimètres. (Collection de M. le docteur Baillot.)

1842. Dans le même quartier, en creusant les fondations de

(1) La collection du Narrateur de la Meuse, journal hebdomadaire imprimé à Commercy, comprend 50 volumes in-8°, dont le premier numéro a paru le 27 septembre 1804. Publié sous le format grand in-4°, le 3 janvier 1830, il cessa de paraître le 30 juin suivant et eut pour continuateur le journal l'Echo de l'Est.

(2) La plaque carrée, ornée de gros clous aux quatre angles, nous parait être une plaque de ceinturon dans le genre de celle qui, trouvée en 1855 à Fleury-sur-Aire, a été offerte au Musée de Bar par M. Merceron, ingénieur aux chemins de fer de la Meuse, concession Varinot.

la maison Guillaume, rue Saint-Urbain, on rencontrait une hache polie, en néphrite, longue de 155 millimètres. (Même collection.)

1843. Les travaux entrepris pour l'établissement du canal de la Marne au Rhin ont amené la découverte d'objets antiques et la rencontre des fondations d'habitations qui bordaient, à gauche, la voie romaine. Entre les points A et E, sur l'emplacement de l'ancien lit du canal, il a été rencontré dix-sept puits construits en pierres sèches, ayant 70 à 80 centimètres de diamètre; lors de la réfection de cette partie du canal, en 1850, pour la construction de la voie ferrée, on découvrit quatre nouveaux puits. Au point C, le hasard fit rencontrer, à la profondeur de onze pieds, un tas ou enclume du poids de 53 kilog. Au point D, on mit à nu une cave remplie de vases en terre de grandes dimensions, dont un seul était intact; sur cet emplacement, qui présentait les traces d'un violent incendie, on a recueilli un denier d'argent de Vespasien et un moyen-bronze de Nismes. Au point E, les travaux mirent à découvert les fondations d'une grande construction carrée ; les ouvriers y rencontrèrent quantité d'épingles et de styles en os, quelques fibules et divers ustensiles.

Le 24 juillet, dans la contrée dite Notre-Dame, en terminant. le talus de gauche, au point B, un terrassier, ayant aperçu un bout de chaîne engagée dans le plafond du canal, cette rencontre amena la découverte suivante, dont les détails nous ont été confirmés par un des témoins, M. Thibault, ancien garde du canal.

Dans un emplacement assez restreint, on trouva deux grands vases en terre, de forme antique, remplis de clous à tête conique, formant, par l'oxydation, une masse compacte; deux houes ou chavrots, d'une dimension double de celle aujourd'hui en usage; plusieurs fragments de chaînes, des cercles en grand nombre, des serpes et divers outils; le tout en fer, et du poids de 200 kilog. environ.

L'opinion émise à cette époque que l'emplacement mis à découvert devait avoir été un atelier de taillanderie ou de clouterie serait confirmée par la trouvaille, en ce même endroit,

d'un marteau de forme particulière et spéciale à cette dernière industrie, conservé par M. Thibault, et offert dernièrement au musée de Bar, qui se trouve ainsi posséder aujourd'hui l'ensemble de cette découverte.

Parmi les objets antiques recueillis par les soins de l'administration du Canal, nous mentionnerons une statuette en bronze, haute de 32 millim., représentant Mercure, un éperon en fer, dont le Ministre des travaux publics fit don au même musée.

1848. Les travaux exécutés pour la construction du lavoir de l'hospice n'ont procuré, dit-on, aucune découverte intéressante, mais on a rencontré en cet endroit beaucoup d'ossements.

1850-1851. Dans le cours de ces années, lors de l'établissement de la voie ferrée, d'autres antiquités furent découvertes, notamment des monnaies romaines en argent et en bronze.

1855. M. Toussaint, vigneron à Couchot, a découvert à Vaudémont, sur le chemin de la crête, un tombeau en pierre dont le couvercle prismatique ne présentait aucun ornement, aucune inscription; cette sépulture était vide.

1856. En abattant les arbres du Paquis Saint-François pour mettre à nu le terrain où s'élève aujourd'hui le Lycée, il fut recueilli quantité de monnaies gauloises et romaines, mais il n'a été rencontré sur cet emplacement aucune trace de constructions antiques.

1857-1858. Les fouilles plus ou moins importantes faites vers le même temps pour la construction de la maison de l'octroi, au bas de la côte de Behonne, et celle de la nouvelle aile de l'hospice, dans les jardins situés derrière les maisons de la rue de Couchot, ont amené de semblables découvertes. En creusant les fondations de ce dernier bâtiment on rencontra, à la profondeur de 1 m. 50 environ, sur une étendue assez considérable, une aire de béton encore bien conservée, puis, au sud, du côté de la ville, un puits antique. M. Florentin, alors économe de l'hospice, a constaté qu'en cet endroit les travaux avaient mis à découvert une portion de la chaussée romaine.

1868. Une fouille opérée dans une vigne de la contrée dite << Derrière-Notre-Dame » a procuré une petite statuette en bronze représentant une Victoire, et qui fut acquise par M. le docteur Baillot.

Dans tous les travaux entrepris sur le sol des quartiers de Couchot, de Bar-la-Ville et sur l'emplacement de l'ancien prieuré de Notre-Dame, il a été fréquemment découvert des vestiges antiques; bon nombre de débris remontant à l'époque galloromaine furent rencontrés par des particuliers, marchands ou curieux, mais rien n'est parvenu au musée de Bar, à l'exception de plusieurs lots de monnaies offerts par M. Florentin, et d'une stèle dont la description sera donnée plus loin. Personne alors ne paraît s'être intéressé sérieusement à ces débris, souvent informes, que procuraient chaque jour les fouilles faites dans l'étendue de ce faubourg, et si une trop trop courte notice, insérée dans l'Annuaire de la Meuse (1), a signalé les trouvailles qui eurent lieu lors des travaux entrepris pour la construction du canal de la Marne au Rhin, on doit regretter que son auteur, entrant dans plus de détails, n'ait pas fait connaître la liste de tous les objets recueillis à cette époque. Nous lui empruntons le relevé des monnaies romaines trouvées dans ces travaux, et y ajoutons celles qui ont été réunies par M. Jeanmaire, sans pouvoir toutefois y faire figurer les nombreuses variétés acquises alors par MM. Bellot et Servais, dont les collections, offertes au musée, ont permis de former une suite des plus complètes, tant en argent qu'en bronze de tous les modules.

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En construisant la maison Jacquet, habitée aujourd'hui par M. Lombard, jardinier, M. Morel, entrepreneur, a rencontré au point L des substructions antiques, des vases en terre, des instruments en fer. A la profondeur de 0 m. 70 à 0 m. 80, le sol était recouvert d'une couche de cendres de 0 m. 10 environ d'épaisseur.

A partir de l'année 1872, les renseignements, jusqu'alors rares et souvent incomplets, nous arrivent en abondance; tous les objets découverts dans le voisinage de la chaussée romaine ayant été soigneusement recueillis, les moindres faits enregistrés, il nous est aujourd'hui permis d'avoir une opinion sur la nature des débris rencontrés précédemment et jugés sans valeur par leurs inventeurs, de pouvoir indiquer sur notre plan le tracé exact d'une partie de la voie antique et l'emplacement de plusieurs constructions mises à découvert. M. Jeanmaire ayant généreusement abandonné au musée tout ce qu'il avait recueilli depuis quinze ans, je puis, en mettant à profit les renseignements que je dois à son obligeance, donner un inventaire précis des objets découverts dans les dernières années sur le sol de Caturiges.

(1) On a recueilli également un grand nombre de pièces gauloises, des Leuci, au type du sanglier, plusieurs Matugenos, deux Germanus Indutillif, quantité de moyens bronzes de la colonie de Nismes au revers du crocodile, enfin des monnaies françaises, lorraines et barroises, parmi lesquelles se trouvait un rare denier du comte Henri IV, frappé à Pont-à-Mousson.

MÉMOIRES, 2. Sério. - T. V.

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