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Dans le courant du mois d'avril, en défonçant le terrain compris entre les rues Saint-François, Landry-Gillon, et des Romains, pour y établir la cuvette du nouveau gazomètre, on rencontra de nombreux vestiges de constructions antiques et différents objets appartenant à l'époque gallo-romaine :

Un mur parallèle à la chaussée et formé de moëllons bien appareillés.

Deux puits en maçonnerie sèche, d'environ 4 mètres de profondeur et en contre-bas de la rue Saint-François (1).

Plusieurs emplacements de foyer, de 1 m. 80 à 2 mètres de diamètre.

Des tuiles à rebords, des débris d'amphore et de vases en terre à couverte rouge et noire.

Des fragments d'ustensiles en verre.

Des épingles et styles en os, des fibules en bronze.

Trois squelettes humains et des ossements d'animaux domestiques.

Vingt-sept monnaies tant romaines et gauloises que françaises et étrangères.

Un magnifique peson en bronze, dit Romaine, muni de son contrepoids, et dont l'état de conservation ne laisse rien à désirer (2).

Enfin, c'est sans doute de ces fouilles que provenaient une magnifique clef en bronze de la collection de notre ami Richard-Damain (3) et une hache polie en néphrite de 0,125 de longueur.

Les travaux entrepris par M. Jeanmaire, pour l'agrandissement de l'usine à gaz et la création d'un jardin attenant à cet établissement, ont amené depuis quelques années la découverte d'importants débris antiques en fer et en bronze, de fragments de vases en terre rouge avec dessins en relief du plus beau travail. Fouillé jusqu'au niveau de l'ancien sol, à

(1) Le puits G était en grande partie rempli de débris de bois de cerfs, d'ossements et de pierrailles.

(2) Cette pièce, fort intéressante, donnée alors à M. le Dr Michel, a été offerte par lui au musée.

(3) Je dois à cet ami le plan de ces fouilles qu'il avait suivies jour par jour, et les détails des découvertes faites en cet endroit.

une profondeur de 1,50 environ, tout le terrain retourné par M. Jeanmaire était jonché de tessons de poterie dont les plus beaux spécimens ont été conservés. On a recueilli au milieu de nombreux fragments de meules de moulins à bras en granit et en lave d'Auvergne.

Des fibules en fer et en bronze.

Un couteau en fer, avec manche en bronze, objet fort remarquable par sa forme.

Des tuyaux en plomb, de forte dimension, faits d'une plaque cintrée en forme de poire et dont les bords sont rapprochés et repliés au marteau.

Une entrée de serrure en bronze.

Divers fragments de supports en pierre, destinés à recevoir des vases ou amphores, et dont un seul, haut de 0,135, sur une largeur de 0,19, les faces latérales percées de trois ouvertures rectangulaires placées sous une baie en plein cintre, a pu être conservé (1).

(1) Grivaud de la Vincelle, dans son ouvrage sur les Arts et métiers des Anciens, a reproduit, planche XXVIII, no 9 et 10, les dessins de deux fragments identiques à celui que nous décrivons et qu'il classe dans la catégorie des instruments de cuisine; il n'en indique ni la matière, pierre ou terre cuite, ni les dimensions. Ne pouvant croire que cet objet puisse jamais avoir été employé comme réchaud, nous proposons d'y reconnaître un support destiné à recevoir un vase sans pied, forme

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Quantité d'instruments, couteaux, clefs, chaînes en fer, épingles en os, etc.

Plusieurs vases et fragments de vases dont la restauration a été facile.

Des pierres à éguiser en grand nombre.

Un pied de vase en bronze.

Deux ampoules en terre grise.

Deux bracelets, dont l'un a été trouvé au bras d'un squelette, rencontré à 1,70 de profondeur, contre le mur du jardin. Trois plats en bronze, plus les débris d'un quatrième qui ne peut être réparé, découverts en 1878, à 1,80 au-dessous du niveau du sol, au point I.

Dans la cour d'entrée, sous la bascule, on a rencontré, en 1881, un escalier construit en pierres sèches, conduisant à un grand fossé ou ruisseau qui a été dégagé dans toute la largeur de l'établissement et jusqu'au puits G de l'autre côté de la voie; sa profondeur au-dessous du niveau du sol actuel était environ de 2,50 à 2,75.

assez commune à cette époque. Le musée d'Epinal et celui de Bar possèdent des fragments de supports en terre cuite qui paraissent avoir eu la même destination, mais leur fabrication remonte à des temps postérieurs, peut-être même à l'époque de la Renaissance.

Les débris de vases de l'époque gallo-romaine ont procuré les estampilles de quatorze noms de potiers.

Tous ces débris, ustensiles, vases, fragments et monnaies, offerts généreusement au musée par M. Jeanmaire, sont déposés dans une vitrine spéciale consacrée aux antiquités rencontrées sur le sol de la ville de Bar, dans la salle d'archéologie, avec les objets recueillis précédemment dans les travaux entrepris pour l'établissement du canal de la Marne au Rhin.

Déjà, en 1882, notre musée lapidaire avait reçu de M. Jeanmaire un cippe en pierre trouvé debout sur l'ancien sol à la profondeur de 1,90, dans le jardin attenant à l'usine à gaz, au point K. Haut de 0,98 environ, ce petit monument présente, accolée au fût et posée sur le piédestal, la statue d'un enfant nu retenant dans ses mains, pressées contre sa poitrine, un oiseau aux ailes déployées. Par suite d'un long séjour dans la terre, ce cippe est sensiblement détérioré, mais s'il n'offre aucune inscription qui puisse guider dans la recherche à faire sur le sujet qui y est représenté, sa découverte est toutefois très intéressante.

Durival rapporte qu'en 1750 on découvrit à Naix une statuette en bronze, haute de 18 lignes, tenant entre ses mains sur son cœur une tourterelle (1).

(1) Dans la séance du 3 octobre 1883, j'ai fait connaître à mes collègues de la Société des Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc le résultat de mes recherches sur les différentes représentations de l'enfant à l'oiseau, type encore assez fréquent, mais dont il n'est pas toujours facile de trouver l'explication.

Consulter sur ce sujet : Caylus, tom. II, pl. cxvIII-IV, pag. 397, enfant jouant avec un lapin; tom. III, pl. XLVII-IV, pag. 177, génie tenant un oiseau sur la poitrine; Millin, Voyage dans le Midi de la France, tom. I, pag. 199, pl. x1, 4, enfant tenant un oiseau d'une main et de l'autre un serpent; tom. II, pag. 55, pl. xxvII, deux enfants se battant, dont l'un tient un oiseau; les Mémoires des Antiquaires de France, 1880, Bulletin, pag. 282; 1882, pag. 177.

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Avant de poursuivre notre enquête, il convient d'étudier l'intérêt archéologique des découvertes faites sur l'emplacement de l'usine à gaz, et d'examiner en détail quelques-uns des objets sur lesquels li peut paraître utile d'attirer plus particulièrement l'attention.

Les vases de bronze dont nous venons de parler présentent certaines particularités qui méritent d'être signalées. Déjà, à diverses reprises, on avait fait en Gaule des trouvailles de

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