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à fait semblable à celui des bains gallo-romains de Gièvres, provenait peut-être des anciens temples païens de la contrée.

M. Bourgoing nous décrit encore deux pierres sigillaires de pharmacopole; l'une de ces pierres est une serpentine verte qui porte les deux inscriptions suivantes sur deux de ses côtés : C. ROMANI STEPHANI AD RECENT CICatrices, - et C. ROMANI STEPHAN AD DIATHESES TOLlendas.

Nous nous associons pleinement aux plaintes élevées par M. le docteur Bourgoing contre l'insouciance ou le vandalisme qui ont réduit presque à rien ce qu'on pouvait attendre de la découverte des bains de Gièvres. Les dalles en marbre blanc ont toutes été brisées. Dans les tranchées, on a reconnu un parallelogramme de murs épais de plus d'un mètre, et des carrelages à hauteur inégale sur la pente du coteau. Puis on a retrouvé un petit aqueduc, des tuyaux de conduite, et enfin des chambres revêtues de peinture rouge et verte.

Le cimetière voisin n'a pas été mieux traité M. Bourgoing a recueilli des vases brisés, dont quelques-uns portent des inscriptions tracées à la pointe. L'une de ces inscriptions, faite avant la cuisson, sous le fond et circulairement, est lue comme il suit par l'auteur du mémoire: XAIRETE AMBO O DILECTISSIMI, XAIRETE OMNES, VIVITE SALVI. Une autre, gravée après cuisson sur fépaule du vase, donnerait: Chaire (pour Vale) amor noster. Nous n'avons pas vu ces vases, mais nous savons combien les inscriptions cursives sont ordinairement difficiles à lire. Bien qu'on le rencontre parfois, ce mélange de grec et de latin, et surtout cette combinaison d'une lettre grecque avec des lettres romaines, nous mettent en défiance contre le déchiffrement proposé.

Bien d'autres objets ont été retrouvés à Gièvres ou aux environs, vases, figurines, miroirs, fibules, jouets, styles, patelles, etc. M. Bourgoing mentionne en particulier une tête en bronze, aux cheveux relevés sur le sommet; il y voit l'image d'un Gaulois che velu. Nous pensons qu'il est permis d'y reconnaître un petit Génie; on en connaît dont la coiffure est toute semblable.

S'il était indispensable que le canal du Berri passât au travers de ces antiquités gallo-romaines, ne pouvait-on du moins laisser aux archéologues le temps d'en relever les plans, d'en reproduire les principaux aspects, et surtout d'y recueillir tous les objets dignes de figurer dans un musée? Les fouilles de Gièvres, ainsi dirigées,

auraient sufli sans doute, avec les autres trouvailles faites en Sologne et dans le Blésois, pour constituer à Blois une collection comparable aux meilleurs musées d'antiquités de la province.

GUSTAVE BERTRAND,

Membre du Comité.

MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE DE LA MOSELLE, VIII volume. Metz, 1866.

La découverte toute récente, dans l'ancienne abbaye de NotreDame-des-Clervaux, à Metz, d'un fragment de peinture du xv° siècle, représentant la moralité des Trois-Morts et des Trois-Vifs, a fourni à M. Charles Abel l'occasion de publier une suite de recherches intéressantes sur les représentations du même genre qui existaient autrefois ou qui existent encore dans le département de la Moselle. Une des plus importantes, peinte au xiv° siècle sur les murs de l'église de Sainte-Ségolène, à Metz, se retrouva, en 1850, sous une couche de badigeon, et fut depuis soigneusement restaurée. Par suite de quel caprice a-t-elle disparu de nouveau sous une enveloppe de mortier, de sable et de chaux? C'est ce que l'auteur du mémoire n'a pas cru devoir nous révéler. Nous pouvons bien supposer que la délicatesse moderne aura jugé indécent ou grotesque ce qui excitait la piété de nos pères et leur inspirait de sérieuses pensées sur le terme fatal des choses de ce monde.

Les habitants de Briey, mieux avisés, ont laissé sur la porte d'une chapelle de leur cimetière le bas-relief sculpté en pierre, du XVIe siècle, qui met en présence de la Mort, armée d'une faux, et de deux squelettes tenant des flèches, le noble, le moine et le soldat. Il paraît que cette sculpture offre un certain mérite d'exécution. Les peintures d'Orcagna, au Campo Santo de Pise, et celles qui couvrent les parois du grand escalier du monastère de Subiaco, ont traité le même sujet; M. Abel les a étudiées et décrites. Il a cité aussi celles de Fontenay, en Normandie, et de l'ancienne église abbatiale de Saint-Riquier. Nous lui rappellerons les sculptures, autrefois célèbres à Paris, que Jean de France, duc de Berri, fit entailler au portail de l'église des Saints-Innocents, près du grand cimetière, en 1408, et qui étaient longuement expliquées en rimes

françaises. M. Abel s'est appliqué à rechercher l'origine de l'usage de figurer dans nos églises la Mort sous la forme lugubre du squelette; c'est un sujet des plus curieux qui exigerait de plus longs développements, et que M. Abel pourrait reprendre dans un mémoire spécial. Qu'il veuille bien nous permettre, en attendant, de l'avertir qu'il a été induit en erreur quand il a cru trouver la preuve que le squelette fut sculpté, dès les x° et x1° siècles, dans l'église de SaintGermain-des-Prés, sur les tombeaux des abbés Morard et Ingon. Les gravures que M. Abel a eues sous les yeux représentent, non pas un monument, mais les restes mortels des deux abbés, tels qu'ils furent exhumés au mois de prairial de l'an vii.

Le travail de M. Charles Robert, directeur au ministère de la guerre, sur les inscriptions de Troësmis, n'a pour objet que de donner une nouvelle publicité à l'interprétation de ces monuments par le vice-président de la section d'archéologie du Comité.

'Nous nous contenterons de signaler le mémoire écrit par le R. P. Bach, sur les habitations gauloises et sur les vestiges qu'on en retrouve dans les provinces de l'est, à l'occasion d'un groupe d'excavations circulaires découvert dans le bois d'Aubigny. On a recueilli quelquefois, dans des, excavations toutes semblables, des fragments de poteries, des médailles, des ossements d'animaux, ainsi que des hachettes de silex, de fer et de bronze. Les travaux de ce genre sont assurément très-méritoires, mais nous avouerons franchement que nous n'avons qu'une foi bien chancelante dans la plupart des conclusions qu'on en tire.

En dressant le catalogue des monnaies municipales et médailles messines qui appartiennent à la ville, M. Victor Jacob s'est seulement proposé de publier l'inventaire exact d'une collection spéciale dont les monuments intéressent à la fois l'histoire et la numismatique. Le plus ancien florin de Metz, frappé sous l'empire de l'ordonnance de 1394, paraît être un exemplaire unique, qui ne figure ni dans les autres collections locales, ni dans le riche médaillier de la Bibliothèque impériale. M. Jacob décrit successivement les monnaies, les jetons qui portent des noms, armoiries ou devises d'échevins et d'autres personnages, les médailles commémoratives d'événements historiques, tels que la maladie de Louis XV à Metz en 1744, et la reconstruction de la façade de la cathédrale en souvenir du rétablissement de ce prince. Nous ne laisserons pas échapper l'occasion de protester contre la démolition projetée de cette façade, préférant BEV. DES SOC. SAV. 4° série, t. VII.

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un monument historique du xvII° siècle, quelle qu'en puisse être la médiocrité, à un pastiche plus ou moins mal élaboré en imitation du xiv.

M. Jacob complète son travail par l'énumération des ouvrages publiés sur la numismatique messine. Les types principaux sont représentés par des lithographies dont l'exécution laisse malheureusement beaucoup à désirer.

F. DE GUILHERMY,

Membre du Comité.

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ARCHÉologie et d'histoIRE DE LA MOSELLE,

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La lecture du Bulletin des séances de la Société nous fournit quelques renseignements utiles.

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Quatre inscriptions funéraires du xv° siècle ont été acquises, en 1866, pour le musée lapidaire de la ville; elles proviennent de l'église de Saint-Étienne-le-Dépenné, de celle de Saint-Victor, et du cloître des Célestins de Metz. A propos de la cession au même musée d'une pierre sépulcrale retrouvée dans l'église de Richemont, le curé de cette paroisse émet la doctrine que cette pierre appartient à l'église et non à la commune; on pourrait demander à qui donc appartient l'église.

Quatre inscriptions de cloches des XIV, XV, XVI et xvin siècles sont relatées dans le Bulletin. La première, de 1350, n'est pas exactement figurée; les six derniers mots en auraient dû être dispoposés de manière à former un hexamètre: Defunctos ploro, pestem fugo, festa decoro.

L'inscription du xv1° siècle, gravée sur la cloche de l'église de Sailly, en 1541, reproduit, et ceci mérite mention, un texte qui nous a été déjà signalé sur plusieurs cloches du centre de la France, notamment sur celle de l'ancien prieuré bénédictin de Souvigny, en Bourbonnais, fondue en 1408: Mentem sanctam....... honorem Deo et patrie liberationem.

La démolition d'un vieil aqueduc, à l'hospice de Saint-Nicolas de Metz, a remis au jour une belle inscription de 1375, qui rappelle une donation faite à cette maison.

Le nouveau propriétaire des anciens bâtiments de l'abbaye de

Notre-Dame-des-Clervaux, rue de l'Évêché, à Metz, ne pouvant les conserver dans leur état primitif, a du moins prescrit de mettre en réserve tous les débris dignes de quelque intérêt. On a ainsi conservé quelques colonnettes d'un cloître contemporain de saint Bernard, des statues brisées, et un morceau d'inscription du xv siècle.

Les découvertes d'objets de toute nature, substructions romaines, bronzes impériaux, poteries, traces de sépultures, etc. auxquelles donnent lieu les travaux de canalisation entrepris dans les rues de Metz, sont énumérées avec soin, comme par le passé, dans des procès-verbaux qui seront un jour mis à profit par les futurs historiens de la cité. Que n'a-t-on fait de même à Paris?

Le Comité joindra sans doute ses vœux à ceux que forme la Société de la Moselle pour que des inscriptions commémoratives rappellent, dans les rues de Metz, les grands événements accomplis et les édifices disparus. Un travail de ce genre, commencé à Paris, n'a malheureusement pas été continué, au grand préjudice des traditions historiques.

A Florence, des changements de noms ont été rendus nécessaires. par des modifications de la voie publique; mais, du moins, on a pris soin d'inscrire, en plus petits caractères, le nom ancien audessous du nom nouveau, et ce nom moderne a d'ailleurs été toujours choisi de manière à conserver un souvenir local. Comme les ponts de Paris, le fameux pont jeté sur l'Arno par Bartolomeo Ammanati présente quatre inscriptions; mais elles sont toutes variées, et de forme, et de style. Au pont parisien de Solferino, on vous dit quatre fois qu'il a été construit de 1858 à 1859, sous le règne de Napoléon III. N'aurait-il pas suffi de le dire une fois, et ne pouvait-on pas inscrire, sur les autres plaques de marbre, la date de la victoire qui a délivré l'Italie, celle de l'inauguration du pont, le jour de la rentrée de l'armée à Paris, et enfin les noms des constructeurs?

La Société de la Moselle a consacré une de ses promenades archéologiques à l'examen de l'enceinte de la ville, qui se compose en partie de vieilles constructions du moyen àge. Elle est allée, en même temps, visiter une dernière fois, dans l'Arsenal, la colossale pièce d'artillerie connue sous le nom de Griffon d'Ehrenbreitstein, destinée au musée de Paris. Ce bronze, enrichi de divers ornements et d'armoiries dans le style de la Renaissance, avait été installé à Metz

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