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ANNALES DE L'ACADÉMIE DE MACON, SOCIÉTÉ DES ARTS, SCIENCES, BELLESlettres et d'agricULTURE, rédigées et mises en ordre par M. Charles Pellorce, secrétaire perpétuel.

Tome VII, 1864 (1867 sur la couverture).

Le tome VII des Annales de l'Académie de Mâcon contient les procèsverbaux des séances de cette Société pendant les années 1862, 1863, 1864; le compte rendu des expositions agricoles des mêmes années dans l'arrondissement de Mâcon, et le texte des discours et des toasts qui ont accompagné ces fêtes; diverses pièces de poésies; le récit de l'inauguration, à Romanèche, d'un buste élevé à la mémoire d'un vigneron mort en 1844, Benoît Raclet, qui a délivré de la pyrale les vignes de la Bourgogne; deux rapports sur les concours ouverts par l'Académie, et quelques travaux de ses membres, parmi lesquels deux études de M. l'abbé Martigny, l'une sur un sarcophage du musée de Lyon, l'autre sur le poisson, considéré comme symbole chrétien.

L'agriculture, la viticulture, l'histoire naturelle, l'économie politique, la poésie et l'archéologie occupant la plus grande partie de ce volume, je n'ai à noter, au compte de l'histoire, que la publication d'un testament du XIIIe siècle; un instructif discours de M. Michon, prononcé lors de sa réception à l'Académie de Mâcon, et contenant l'énumération et la rapide appréciation des documents originaux et des ouvrages imprimés ou manuscrits qui ont trait à l'histoire de Macon; et enfin un rapport de M. Lacroix sur un mémoire de M. Michon, couronné en 1863 par l'Académie, et intitulé: Étude sur l'histoire de Mâcon pendant la période communale, entre lacquisition du comté de Mâcon par Louis IX (1238) et la réunion du duché de Bourgogne à la France (1477).

Il se trouve encore quelques mots d'histoire dans une dissertation où M. le docteur Perrachon s'est proposé de démontrer les dangers de l'usage peu modéré du tabac. C'est comme historien et comme moraliste que M. Michelet se déclare l'ennemi du tabac : M. Perrachon en parle surtout comme médecin. Parmi les exemples d'empoisonnement attribués au tabac, il cite la mort qui surprit Santeul à Dijon en 1697. Cet empoisonnement est pour le moins douteux. Au sujet d'un mémoire lu dans une Académie bourguignonne, peutêtre n'est-il pas inopportun de rappeler que l'accusation d'empoi

sonnement involontaire portée contre le duc de Bourbon par SaintSimon semble contredite par le récit qu'a laissé de la mort de Santeul un Bourguignon du xvII° siècle, le président Bouhier, lequel avait soupé avec lui chez La Monnoie le soir même où Saint-Simon le montre soupant et se laissant empoisonner chez le duc de Bourbon. C'est sous les auspices de l'Académie de Mâcon que M. Ragut a publié (il est superflu de le rappeler ici) le Cartulaire de Saint-Vincent. Une de ses délibérations de l'année 1863 nous annonce que l'impression du cartulaire doit être suivie de celle de l'Inventaire des fiefs du Mâconnais et du Charolais, dont l'édition a été préparée par le même érudit.

G. SERVOIS,

Membre du Comité.

TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ D'HIStoire et d'archéologie de la Maurienne

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La Société d'histoire et d'archéologie de la Maurienne a cru devoir faire précéder le second volume de ses Travaux d'une préface dans laquelle elle explique au lecteur ses tendances et son but. Permettez-moi, Messieurs, de citer :

La Société ne prétend pas écrire l'histoire de la Maurienne; ce serait une œuvre actuellement impossible. Mais son but est d'en préparer les matériaux. Si elle conserve vie et si elle continue rà prospérer, quelqu'un, dans vingt ans peut-être, ayant sous la *main ceux qu'elle aura réunis, pourra entreprendre de la rédiger.

Pour collecter le plus de documents qu'il lui est possible, la "Société a adopté la mesure d'annoter tout ce qu'elle publie. Par ce moyen, de petits détails, de petits faits, des dates, des noms, etc. «qui n'auraient pu trouver alors une place utile, sont consignés, conservés, et serviront un jour à ce travail d'ensemble qui constitue l'histoire d'un pays. "

En réalité, et ainsi que je l'ai constaté dans un précédent rapport, la Société de la Maurienne s'est principalement manifestée par la publication de documents d'histoire locale. On ne saurait disconvenir qu'elle peut se rendre ainsi très-utile. A chacun sa tâche et son labeur; la grande chose est de bien faire ce que l'on fait.

Néanmoins, dans ces bulletins que met au jour le zèle patriotique des enfants de la Maurienne, un peu plus de personnalité ne nuirait pas; on aimerait à voir leur Société agir, chercher, discuter davantage, vivre enfin d'une vie plus originale. Elle se borne à présenter les fruits d'un travail qui me semble trop restreint. On peut remarquer en outre que les textes publiés appartiennent presque tous aux trois derniers siècles, et qu'en dépit du titre de la compagnie les bulletins ne contiennent rien qui se rapporte à l'archéologie. Les morceaux imprimés dans les fascicules que j'ai sous les yeux sont au nombre de huit. Je vais les passer rapidement en revue.

Deux testaments y figurent; ils sont l'un et l'autre accompagnés de notes abondantes dues à M. le docteur Mottard. Le plus ancien, en date du 14 octobre 1647, a été dicté par Pierre du Verney, vicaire général, official de l'évêché de Maurienne. L'autre, signé le 4 septembre 1736, est le testament de F.-H. de Valperga, comte de Masin, évêque de Maurienne. Ces pièces n'offrent pas un intérêt bien vif; les notes ajoutées par M. Mottard, qui est fort au courant des choses, renferment des renseignements curieux. L'annotateur exprime le regret que la loi française, introduite en Savoie depuis l'annexion, interdise l'ensevelissement des morts dans les églises savoyardes; mais a-t-il démontré que l'ancien système a plus d'avantages que d'inconvénients et de dangers? Je ne le pense pas.

Il y a des notions utiles à tirer du mémoire inédit pour le chapitre de Maurienne, qui a été publié et annoté par M. Martin d'Arves. Le duc Emmanuel-Philibert avait, en 1578, demandé au clergé de Savoie un subside de 10,000 écus. Le chapitre de Maurienne lui présenta le mémoire dont il s'agit, pour montrer son peu de ressources. Il demande au duc de Savoie de déclarer que, par son précédent édit, il n'entend porter aucun préjudice au clergé de Maurienne, et qu'il lui permet d'acquérir, conformément aux anciens usages, des rentes et des cens en blé.

Les princes de la maison de Savoie avaient pris anciennement l'habitude de se faire recevoir chanoines de la cathédrale de SaintJean-de-Maurienne. François I", après la conquête de la Savoie, voulut suivre l'exemple des seigneurs dont il prenait les domaines, et il entra dans le chapitre de Maurienne. On possède un procèsverbal, signé par le notaire Modéré, de la réception du duc Emmanuel-Philibert, qui eut lieu le 18 juin 1564, et M. Daymonaz nous en a donné le texte, avec quelques mots d'introduction. Ce fut

à Saint-Jean, que le souverain visitait avec sa femme, Marguerite de Valois, et plusieurs personnages importants de sa cour, un grand événement et une solennité considérable. L'évêque était absent. Le chantre, les chanoines de la cathédrale, les ecclésiastiques de la ville, revêtus de leurs ornements les plus magnifiques, allèrent audevant du prince et de sa femme jusqu'à la chapelle Saint-Roch, hors des portes. Un des chanoines, Jean Rapin, donna la croix à baiser aux deux visiteurs et leur adressa une courte harangue. Puis on entonna le Te Deum, et le cortége entra dans la ville. Le duc et la duchesse étaient à pied, abrités sous un dais que portaient des notables; des fleurs et des feuillages ornaient les rues, que des étoffes et des tapis étendus avec art défendaient des ardeurs du soleil. Lorsque l'on fut dans la cathédrale, le duc, salué par une nouvelle harangue, fut revêtu des habits de son canonicat et se montra avec la chape et le rochet. Les princes passèrent la nuit au palais épiscopal et partirent le lendemain, après avoir diné chez Antoine Batandier, juge-mage de Maurienne.

et

Il me reste à signaler des notices sur Philibert Milliet, Paul Milliet et Charles Bobba, évêques de Maurienne, extraites des titres originaux par M. l'abbé Truchet; - des lettres patentes du 23 mai 1611, portant abolition des crimes d'usure et autres pour les étapes de Saint-Jean-de-Maurienne et de Modane; des études de M. Ch. Buet sur les droits seigneuriaux des évêques de Maurienne; un extrait des registres de la chambre des comptes de Savoie. Le mémoire de M. Buet se compose de trois parties: l'une, occupée par des considérations générales et où l'auteur énumère les bienfaits dont, à ses yeux, la civilisation moderne est redevable au christianisme; l'autre, dans laquelle il soutient que, depuis la concession de Gontran à l'évêque Felmasius, l'église de Maurienne a joui des droits régaliens. Je ne saurais accepter sans réserve toutes les opinions émises par M. Buet et tous les faits qu'il a avancés; son mémoire est dépourvu d'indications, et il est difficile de croire que, pour le rédiger, les textes originaux aient été mis à contribution.

Quant à la pièce intitulée Extraits des registres de la chambre des comptes, son titre n'en fait pas suffisamment connaître la nature. C'est un acte du 30 mai 1769, par lequel la chambre des comptes homologue les contrats d'affranchissement de droits seigneuriaux arrêtés le 25 juillet 1768 par l'évêque Filippa de Martiniana, en faveur de plusieurs localités de son diocèse Saint-Jean-de-MauREV. DES SOC. SAV. A série, t. VIII.

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rienne, Argentine, Valloires, Saint-Jean et Saint-Sorlin d'Arves, etc. Ces droits avaient été cédés à la couronne de Savoie par contrat du 9 février 1768. L'extrait publié par la Société de la Maurienne renferme l'énumération des droits que l'évêché possédait sur chacune des localités affranchies. Il est regrettable que cette pièce, qui n'a pas moins de 80 pages, ne soit pas, malgré les promesses de la préface, éclairée par des explications et des commentaires. M. Buet en a dit quelques mots dans son travail sur les droits seigneuriaux.

F. BOURQUELOT,

Membre du Comité.

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