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*mur circulaire en pierre de taille qui entoure toute la butte et qui est maintenant caché sous le sol1. Si l'on en croit les traditions conservées par un des habitants les plus âgés du pays, il y aurait sous la butte des constructions souterraines, et dont on a jugé par diverses circonstances qu'il convient de rapporter ici. Le propriétaire de cette butte, M. de Boissoudy père, étant un jour à la chasse, il y a vingt-cinq ou trente ans, voulut la gravir, mais il en fut empêché par la grande quantité d'eau qui remplissait le fossé. Le lendemain, lorsque tout portait à croire que ce fossé devait être « encore plein, le vieillard qui raconte aujourd'hui le fait, et qui, jeune alors, accompagnait son maître à la chasse, fut tout étonné de le trouver entièrement vide. Voulant chercher à expliquer cette circonstance fort extraordinaire, il fit le tour de la butte et remarqua au fond du fossé, vers le sud, un trou d'environ 70 centi«mètres de largeur, qui paraissait être profond, et par lequel les eaux s'étaient sans doute écoulées 2. Il jeta des pierres dans ce trou, et plus tard il y enfonça une perche de plus de 4 mètres de lon<«gueur qui n'atteignait pas encore le fond. C'est d'après ces circons«tances qu'on a conclu avec beaucoup de probabilité qu'il y a sous

la butte un souterrain. Les éboulis occasionnés par ce trou ont « laissé voir un petit mur en briques se dirigeant du côté des champs. On a trouvé près de ce mur du mâchefer, ou plutôt des scories de forges et des vitrifications qui pourraient faire penser que dans l'antiquité il y avait dans le voisinage des exploitations de minerai de fer.... Le vieillard dont nous avons parlé tout à l'heure assure avoir trouvé, il y a une vingtaine d'années, en tra« vaillant sur la butte, vers l'est, une statue d'homme en pierre, à laquelle il ne manquait qu'un bras3 et qui avait à peu près 1,30 de hauteur. Il l'avait déposée dans le fossé, mais les enfants l'ont cassée et en ont dispersé les morceaux, qui sont probablement

1 On a évidemment abusé de la bonne foi du narrateur. Le fossé avait été creuse par M. de Boissoudy père, qui n'a jamais fait mention de ce mur, dont il n'existe en réalité aucune trace. On ne peut admettre qu'une construction circulaire de 64 mètres de diamètre aurait pu disparaître sans qu'il en restât quelques vestiges.

2 Ce trou est un de ceux dont j'ai parlé plus haut et que j'avais cru être des puits funéraires. Tout porte à croire que c'est un trou creusé pour chercher de la

marne.

3 Un vigneron, nommé Perronette, gendre du vieillard dont parle M. Jolleis. a affirmé avoir trouvé cette statue en travaillant sur la butte avec son beau-pere; mais, selon son dire, au lieu du bras, c'est la tête qui manquait.

maintenant enfouis, car une investigation faite avec soin, à la surface de la butte, ne nous en a laissé apercevoir aucune trace. Le même vieillard a trouvé dans cette localité une grande pierre ayant la forme d'un carré long, et qu'il a cru reconnaître pour une tombe. N'ayant pu l'enlever avec l'aide de son fils, il l'a lais«sée, dit-il, où elle se trouvait enfouie dans la terre, à l'est de la "butte 1 .. D'après tout ce que nous venons de rapporter, il est à peu près certain que des fouilles entreprises dans la butte de Lion ne seraient pas stériles sous le rapport de l'archéologie, et que l'on pourrait y trouver des objets curieux qui récompenseraient le zèle de ceux qui les entreprendraient et dédommageraient des dépenses dans lesquelles on pourrait être entraîné... Nous ne terminerons pas ce qui a rapport à la butte de Lion sans rappeler qu'on a trouvé non loin de là bon nombre d'instruments en bronze, désignés en général sous la dénomination de haches celtiques 2. . . .

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Il y a déjà longtemps de cela, M. de Boissoudy a fait pratiquer dans le tumulus, à la base même de la butte, une galerie horizontale. Mais malheureusement ces fouilles, qui ne pouvaient manquer d'être fructueuses, ont été exécutées par des mains inexpérimentées en matière de travaux archéologiques. A peine ébauchées, elles ont été abandonnées et n'ont plus été reprises depuis, et il est à craindre qu'elles ne le soient pas de nos jours.

Voici, d'après le récit même du propriétaire, quel a été le résultat de ses opérations.

Les fouilles ont été commencées dans la partie de la butte exposée au sud, précisément au point où se trouve le trou dont parle M. Jollois. La sonde a tout d'abord fait découvrir les fondations d'un mur descendant jusqu'à 1TM,50 au-dessous du sol et se dirigeant vers la plaine. Elles étaient construiles avec des pierres de la contrée, et ont semblé à M. de Boissoudy devoir constituer les restes d'un petit édifice adossé au tumulus. En attaquant le massif des terres, on a trouvé de nombreux débris de briques romaines, de poteries, de pierres tendres ou de plâtre, du charbon, du mortier et des clous. A une profondeur de 1,50, ces débris ont cessé de se montrer, et

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Quelque grand que soit l'intérêt qui s'attacherait à une pareille découverte, j'ai cru devoir m'abstenir de faire aucune recherche, en présence d'assertions aussi contradictoires.

M. Jollois ajoute plus loin qu'il a eu une de ces haches en sa possession.
REV. DES SOC. SAV. 4 série, t. VIII.

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à 5 mètres on est tombé sur une couche de terre fortement argileuse, parmi laquelle on remarquait de nombreuses traces d'oxyde de fer. Vers 11 mètres a succédé une couche de terre légère, friable et d'une nuance plus foncée. A 13 mètres la terre était noire, grasse et semblable à de l'humus, et a continué à présenter les mêmes caractères jusqu'à 23 mètres. A partir de ce point, et en se dirigeant vers le centre, on a rencontré les restes d'une construction irrégulière, composée de gros cailloux, de pierres tendres et de briques brisées par la décomposition. Le tout était lié par endroits avec un mortier de chaux et de gros sable. Parmi ces pierres, on a cru remarquer des ossements pulvérisés. Plusieurs pierres étaient empreintes de charbon en poudre et d'une matière noire et grasse. M. de Boissoudy a fait alors dégager ce massif des terres qui l'entouraient, afin d'en reconnaître la forme, qui lui a paru être sphérique. En approchant de l'axe, il a remarqué un grand nombre de vides laissés par des pieux pourris et dont il ne restait que quelques vestiges dans un état complet de décomposition. A 27 mètres il a reconnu la forme d'un pieu dont la tête avait dû être écrasée par les efforts du battage. Ce pieu lui a paru avoir servi d'appui à un morceau de bois placé horizontalement et dont les dimensions étaient nettes et parfaitement distinctes. A 30 ou 32 mètres, c'est-à-dire sur l'axe et sur la paroi gauche, M. de Boissoudy a reconnu la place d'un arbre qui, à 1,50 du sol, accusait 1,50 de circonférence, et avait dû être enterré tout entier sous la butte pour en déterminer le centre. Il fit alors sonder au pied même de l'emplacement de l'arbre, et le pic, après avoir traversé environ 20 centimètres de terre, tomba dans un vide au fond duquel se trouvait un sol très-dur. Après avoir enfoncé son bras dans ce trou et reconnu sa forme concave, il crut d'abord avoir rencontré un caveau, mais bientôt il fut détrompé par l'ouverture d'une tranchée de 1",30 de profondeur, qui lui montra que ce trou n'était autre chose que le vide laissé par le pied de l'arbre entièrement décomposé. Enfin il acquit la certitude que cet arbre avait été enfoui avec toutes ses branches, attendu qu'à une certaine hauteur, tout autour et à quelque distance du tronc, on remarquait les empreintes et les vides laissés par les ramures tombées en poussière.

Là se bornent les investigations; mais M. de Boissoudy, homme d'une honorabilité et d'une véracité incontestées, ajoute un fait qui paraîtra bien étrange, et dont je lui laisse d'ailleurs toute la responsabilité. En détachant des morceaux encore parfaitement

reconnaissables de l'écorce de cet arbre, il a trouvé un petit insecte blanc, semblable à ceux qui s'attachent au bois pourri. M. de Boissoudy se contente d'énoncer cette circonstance, sans pou« voir, ajoute-t-il, s'expliquer comment cette espèce a pu vivre et se reproduire à une profondeur de 12 mètres, pendant tant de siècles."

J'ai cru devoir ajouter au compte rendu de mes travaux pendant la deuxième partie de la campagne les détails que l'on vient de lire, concernant le grand tumulus de la Ronce, par le double motif qu'ils se rattachent étroitement à mes opérations et qu'ils ont une importance sérieuse au point de vue de l'archéologie.

A. BRÉAN,

Ingénieur des ponts et chaussées, à Gien (Loiret).

BIBLIOGRAPHIE.

LISTE DES OUVRAGES offerts au comITÉ DU 1a AOÛT 1867 au 1′′ août 1868.

Où se tiendra le prochain congrès international d'histoire et d'archéologie? ·A Constantinople, par M. Victor Advielle. Pont-Audemer, 1867, in-8°, 3 pages.

L'empire ottoman à l'exposition universelle de 1867, par M. Victor Advielle. Pont-Audemer, 1867, in-8°, 13 pages.

Catalogue raisonné du musée d'archéologie de la ville de Rennes, par M. André. Rennes, 1868, gr. in-8°, 315 pages. (Extrait des Mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, t. IV et VI.)

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La Voie romaine entre Sisteron et Apt.

Alaunium. Catniaca, par

-

M. Damase Arbaud. Paris, 1868, in-8°, 33 pages, avec une carte.

Posanges et ses seigneurs, par M. J. d'Arbaumont. Paris, 1867. gr. in-8", 30 pages. (Extrait de la Revue nobiliaire, 1867.)

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Autel de Saint-Martial dans la basilique de Saint-Pierre de Rome, 1 page. L'abbaye de Saint-Augustin, 1 page. Le cardinal Pierre de Bagnat, 3 pages. Articles de M. l'abbé Arbellot, extraits de la Semaine religieuse de Limoges.

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