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Anéantis par cette défaite, Galway et Las évacuent le royaume de Valence et se replie l'Aragon, dans l'intention de se réunir aux in de Catalogne restés fidèles à l'archiduc. Le du léans, arrivé le lendemain de la bataille, mar Valence avec Berwick. Mais la journée d'A avait répandu partout la terreur; les villes châteaux ouvrent leurs portes : l'armée royale sans coup férir à Valence, où elle trouve des d qui lui apportent les clefs de la ville. Le duc léans y établit le gouvernement de Philippe laissant Berwick achever la soumission du ro de Valence, il envahit l'Aragon et marche su gosse, occupée par deux mille Anglais et si paysans. Une charge brillante de ses hussar sabrent les habitants jusqu'au pied des murs, la municipalité à cesser toute résistance. I glais évacuent la place et se retirent à La prise de Saragosse entraîne la conquête ragon.

Mais restait la Catalogne, défendue par se tagnes, les flottes de l'Angleterre, les débr manza, ses populations soulevées, ses mont enrégimentés et la présence même de l'ar qui l'occupait depuis deux ans. Le duc d' entreprit, sinon de la soumettre, au moins

bataille d'Almanza, par MM. de Silly et de Monchon, no 301 M. de Chazel à Chamillart, vol. 2049, nos 11 et 118. Deux r la bataille. Avril 1707.

18 mai 1707.

tamer cette année. Il ordonna à Berwick de venir le joindre1, et tous deux, avec quarante mille combattants, entrèrent en Catalogne et s'arrêtèrent devant Lerida.

Cette ville était alors une des plus importantes places de l'Espagne. Du côté de l'Aragon, elle fermait la Catalogne dont elle semblait la sentinelle avancée ; du côté de Valence, elle reliait les insurgés du midi à ceux du nord. Entourée de deux enceintes, élevée sur un double roc au bas duquel coulait la Sègre, elle était redoutable par sa situation, mais plus encore par la nature montueuse et stérile du pays qui l'environnait. A ces obstacles il fallait ajouter les difficultés des chemins, une nombreuse garnison qui s'était accrue des paysans des villages environnants, le voisinage des armées de Galway, de Las Minas et de l'archiduc, campées à Barcelone et prêtes à assaillir les assiégeants. Enfin Lerida avait une vieille réputation militaire: deux illustres capitaines, le duc d'Harcourt et le grand Condé avaient échoué sous ses murs'. C'était, si l'on peut ainsi parler, le Gibraltar des Pyrénées.

Ces difficultés de toute nature, dont s'alarmait le prudent Berwick, enflammaient le duc d'Orléans qui sentait sa jeunesse et sa force. Il tira de Bayonne l'artillerie nécessaire, et au milieu des chaleurs de l'été il investit Lerida. Les assiégés se défendaient avec résolution. Dès l'ouverture des tranchées, ils

1 11 juin 1707.

2 En 1646 et 1647.

lançaient sur les travailleurs des blocs énormes, des grenades, des vases d'huile bouillante et de poix enflammée. Leur feu causa de tels ravages, que les Français s'enfuirent un jour de la tranchée. Pour les ramener, les officiers durent prendre la pioche et travailler avec leurs soldats. Un autre jour, la mèche d'un canonnier enflamma les fascines et faillit dévorer les approches, dont la construction avait coûté tant de sang. Déjà le feu gagnait quand des soldats du régiment de Normandie se jetèrent sur la flamme et l'étouffèrent dans leurs bras. Pendant l'automne, la Sègre gonflée par les pluies emporta nos ponts et sépara l'armée campée sur les deux bords de la rivière.

Le duc d'Orléans rétablit sur-le-champ les communications, et pour prévenir un semblable malheur, il fit disposer des bacs destinés à relier les deux rives. Tour à tour ingénieur, général, intendant, il était nuit et jour à la tranchée, soutenant les travailleurs, consolant et assistant les blessés de sa personne et de sa bourse. Ses deux ennemies, madame de Maintenon et la princesse des Ursins, usèrent vainement contre lui leurs rancunes1. Il voulut prendre la ville; il la prit d'assaut l'épée à la main. Il était temps le jour même, arrivait de Versailles

1 « Je viens d'apprendre de S. A. R. (le duc d'Orléans), madame, qu'il lui est revenu que vous et moi nous nous étions fort bien entendues ensemble, pour empêcher qu'il ne réussit dans la conquête de Lerida. Je crois que nous ferons très-bien à l'avenir de ne plus lui faire de niches. -Correspondance de madame des Ursins et de madame de Maintenon, t. IV, p. 124. 2 décembre 1707.

un courrier qui lui enjoignait de lever le siége1. Ainsi les Français étaient partout victorieux: en Espagne, ils reprenaient Saragosse et Lerida, Valence et l'Aragon; dans les Alpes, ils repoussaient Victor-Amédée et gardaient le comté de Nice et la Savoie; en Allemagne, ils forçaient les lignes de Stolhofen, rançonnaient l'Empire et repassaient le Rhin chargés de dépouilles; en Flandre, enfin, Vendôme réorganisait l'armée, et après avoir arrêté Marlborough, il fermait la frontière avec cent mille soldats.

1 La ville de Lerida fut prise le 13 octobre 1707. La prise de la citadelle remontait au 11 septembre.

Il y a dans le Recueil de Maurepas plusieurs chansons sur la prise de Lerida. Voici un couplet d'une des meilleures :

Sus donc, qu'on prenne le verre,

Renouvelons nos efforts,

Et buvons à rouges bords

A ce grand foudre de guerre (le duc d'Orléans).

La prise de Lerida

Met nos ennemis par terre,

La prise de Lerida

Met l'archiduc à quia.

Recueil de Maurepas, t. XI, p. 119.

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