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et suivantes.

et Cologne, 1618, in-fol. Grave s'était encore occupé de la révision des œuvres de saint Clément, de Didyme et d'Eucher; et Schott avait, en 1607, l'espoir de recouvrer son travail : mais toutes ses recherches à cet égard ont été infructueuses. Il préparait aussi une édition du Nouveau-Testament; et Nicolas Zeger avait vu l'exemplaire à la marge duquel étaient inscrites ses remarques. On peut consulter, pour plus de détails, les Scriptores ordin. Prædicat. d'Echard, t. II, p. 140 .W. -S. GRAVE (le marquis PIERREMARIE DE) naquit, en 1755, d'une famille noble du Languedoc, entra fort jeune dans les mousquetaires, et, devenu aide-de-camp du duc de Crillon, accompagna ce général au siège de Gibraltar, en 1781. A son retour, il fut nommé colonel en second du régiment d'Auxerrois, et bientôt après, colonelcommandant du régiment de Chartres, et premier écuyer du fils aîné du duc d'Orléans. Cette position contribua sans doute beaucoup à lui faire adopter les principes de la révolution. Devenu maréchal-de-camp en 1792, il remplaça Narbonne au ministère de la guerre, et fut accusé par Dumouriez d'être l'auteur de tous les désastres de l'armée de Flandre. Le 8 mai, il donna sa démission; et le 27 août Cambon le fit décréter d'accusation: il se réfugia en Angleterre, et passa la plus grande partie de son exil dans le voisinage de Kensington. Voici le portrait qu'en trace Bertrand-Moleville, dans son Histoire de la révolution, tome VII: « Le chevalier de "Grave n'avait ni cette éclatante popularité, ni cette ostentation d'activité, ni cette familiarité légère et ca«ressante qui distingue M. de Nar<< bonne: mais sa conduite et ses écrits depuis la révolution, et son entrée « dans les sociétés populaires des vil

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qui, sans s'en douter , par l'attrait «< de nouveaux systèmes, désiraient « tous une petite révolution, dans « l'espérance de voir adopter celui qui «leur plaisait le plus. Quoi qu'il en «

soit du motif qu'on veuille attribuer << à la conduite de M. de Grave avant << son entrée au conseil, il est certain « que, pendant son ministère, il «<donna au roi les preuves les moins

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équivoques de fidélité et de dé« pouement. » Dumouriez en a fait un portrait moins flatteur. « Il était «jeune, dit-il dans ses Mémoires, « de peu d'expérience dans les affaires, et d'une timidité qui, jointe « à sa mauvaise santé, ne le rendait guère propre aux fonctions de sa place dans un pareil temps. » Revenu en France en 1800, il se retira d'abord à Montpellier, sa patrie, où il vécut loin des affaires, pour lesquelles, si l'on en croit Mine Roland, il avait peu d'aptitude. « C'était, << dit cette dame dans ses Mémoires,

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un petit homme, que la nature avait « fait doux, à qui ses préjugés inspi«raient de la fierté, que son cœur <«< sollicitait d'être aimable, et qui, << faute d'esprit pour les concilier, fi<«< nissait par n'être rien. » Après avoir passé quelques années dans la retraite, de Grave se lassa cependant de son oisiveté, et sous le gouvernement impérial il fut employé dans son grade à l'île d'Oleron dont il eut le commandement. La restauration lui rendit toute la

faveur dont il avait joui auprès de la maison d'Orléans. Il devint lieutenantgénéral, pair de France, et chevalier d'honneur de la duchesse d'Orléans. La mort de son frère aîné lui avait donné le titre de marquis. En 1819, il épousa la sœur du comte Daru, et mourut au Palais-Royal, le 10 janvier 1823. Le comte de Ségur prononça son éloge à la chambre des pairs, où il avait habituellement voté avec la minorité libérale. Le marquis de Grave avait publié dans sa jeunesse quelques poésies fugitives, et une nouvelle intitulée la Folle de Saint-Joseph, qui eut beaucoup de succès dans le temps, et qui se trouve imprimée dans les Folies sentimentales, ou l'égarement de l'esprit par le cœur, Paris, 1787, 2 vol. in-12. Barbier lui attribue un Essai sur l'art de lire, imprimé en Angleterre, Twickenham, 1816, in-12. M-Dj. GRAVESON (IGNACE-HYACINTHE-AMAT DE), religieux de l'ordre de Saint-Dominique, naquit au village de Graveson, près d'Avignon, de parents nobles, vers 1670. C'est dans le couvent des dominicains d'Arles, qu'il embrassa leur institut, n'étant âgé que de quatorze ans. D'heureuses dispositions qu'il annonçait pour l'étude déterminèrent ses supérieurs à l'envoyer à Paris dans leur collège de SaintJacques, pour y fréquenter les écoles de Sorbonne, et y prendre ses degrés en théologie. Ayant reçu le bonnet de docteur, il fut appelé à Rome par son général, et nommé à l'une des six places de théologiens de Casanate, fondées par le savant cardinal de ce nom pour enseigner la doctrine de saint Thomas (Voy. CASANATE, VII, 253). Il s'en acquittait avec beaucoup d'éclat, et s'attachait surtout à montrer que la doctrine de ce saint docteur n'avait rien de commun avec les erreurs nouvelles, et que ce serait mal à propos

qu'on voudrait trouver la moindre ressemblance entre le thomisme et le jansénisme. Benoît XIII honorait Graveson de son estime, et ne manquait aucune occasion de lui en donner des marques. Il le nomma l'un des théologiens qu'il appela au concile tenu à Rome en 1725, où la soumission à lá bulle Unigenitus fut ordonnée de nouveau. Graveson eut aussi beaucoup de part dans les négociations entre le cardinal de Noailles et le saint-siège, à la suite desquelles le prélat donna son adhésion à la bulle. L'air de Rome et le travail ayant considérablement altéré sa santé, il demanda et obtint la permission d'aller la rétablir à Arles, où il mourut en 1733. Il n'était pas moins recommandable par sa modestie et son désintéressement que par ses connaissances profondes. Il refusa la première chaire de théologie de Turin, que le roi Victor lui offrait, avec des appointements considérables. Ses ouvrages ont été imprimés à Venise en 1740 sous le titre d'Opera omnia, 7 vol. in4o, et réimprimés sous celui d'Historia ecclesiastica tum Veteris-Testamenti in tres tomos divisa, tum et Novi-Testamenti, colloquiis digesta in novem tomos, etc., Augsbourg, 1751, 1756, in-fol. Ils comprennent: I. L'Ancien et le Nouveau-Testament. II. L'Histoire ecclésiastique jusqu'en 1730. III. Traité de la vie et des mystères de Jésus-Christ. IV. La Vie du brave Crillon. V. Des Opuscules sur la grâce et la prédestination, imprimés aussi séparément, Rome, 1728, in-4°. Graveson ne s'est point fait scrupule de s'aider du P. Alexandre, son confrère, pour ses œuvres théologiques. Au reste, S. Thomas est son guide; et il le suit pas à pas. Son ouvrage, assez goûté en Italie, n'a pas eu le même succès en France; et il y est à peine connu aujourd'hui.

L-Y.

par

pape

GRAVINA (DOMINIQUE), savant théologien, né à Naples vers 1580, entra dans l'ordre fondé par son saint patron, et s'appliqua avec tant d'ardeur à l'étude des lettres divines et humaines, que sa réputation s'étendit bientôt au-delà des limites du royaume. Après avoir professé la théologie dans différentes maisons de son ordre, il reçut le doctorat, et fut appelé à Rome au collège de la Minerve, où il enseigna pendant plusieurs années. Il fut chargé deux fois par ses collègues de haranguer le souverain pontife, et il s'en acquitta d'une manière très-distinguée. Cette facilité qu'il avait à parler en public le détermina à se consacrer au ministère de la chaire il prêcha à Palerme, à Naples, et dans d'autres grandes villes, avec beaucoup de succès. Après avoir été successivement honoré de différentes dignités de l'ordre, il en fut nommé vicaire-général Urbain VIII. Il remle plit les fonctions de maître du sacré palais, en l'absence du titulaire, et mourut à Rome en 1643. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages, dont on trouvera la liste dans les Addizioni à la Bibl. napoletana, de Toppi. Nous nous bornerons à citer les principaux: I. Catholicæ præscriptiones adversus omnes veteres et nostri temporis hæreticos, Naples, 1619 à 1639, in-fol. Ce recueil de controverses était divisé en douze tomes: les sept premiers, formant quatre volumes, sont les seuls qui aient été imprimés. II. Vox turturis, ibid., 1625, in-8°; c'est une apologie des religieux contre le Gemitus columba de Bellarmin: On répondit à Gravina par, Cave turturi male contra gementem columbam exultanti, Munich, 1631, et il répondit par Congeminata vox turturis, Naples, 1633, in-4°; réimprimé sous ce titre: Resonans turturis concentus, Cologne, 1638, in-4°.

III. Deux écrits pour la défense de l'Eglise romaine contre Marc.-Ant. de Dominis, Naples, 1629 et 1634, in-4°. IV. Ad discernendas veras a falsis visionibus et revelationibus Bacaviors, hoc est lapis lydius, ibid., 1638, 2 parties, in-8°. V. La Vie de saint Grégoire, archevêque et primat d'Arménie, en italien, avec un tableau de l'état de la religion chrétienne dans ce pays, ibid., 1640; deuxième édition, 1655, in-4°.-GRAVINA (Joseph-Marie), né à Palerme en 1702, fut admis chez les jésuites à l'àge de quatorze ans, professa dans différents collèges de la société, et à sa suppression se retira à Modène, où il mourut en 1780. On a de lui plusieurs ouvrages, la plupart relatifs aux disputes du jansénisme: I. Jesuita rite edoctus piis exercitationibus S. P. Ignatii de Loyola, Palerme, 1746. II. Conclusiones theologica criticoethico de usu et abusu opinionis probabilismi, ibid., 1752. III. Trattenimenti apologetici sul probabilismo, ibid., 1755, 3 vol. in-4°. IV. Conclusiones polemica de quinque Jansenianorum erroribus in hæreses vergentibus, ibid., 1755. V. De electorum hominum.numero respectu hominum reproborum, ibid., 1764.

W-s.

GRAY(ETIENNE), habile physicien anglais, né vers la fin du XVIIe siècle, doit sa réputation à ses belles expériences sur la matière électrique. Il est le premier qui ait découvert que les corps durs, à l'exception des métaux, peuvent être électrisés, et que la propriété qu'ils ont acquise par le frottement est transmissible à une grande distance. Il a également reconnu la possibilité d'électriser l'eau par communication, la permanence de l'électricité, etc. Le premier, il tira des étincelles d'une barre de fer suspendue sur deux cordons de soie, et remarqua qu'elles

étaient plus fortes à l'extrémité la plus grosse; observation qui a conduit à la découverte des paratonnerres. Les diverses expériences de Gray sont détaillées dans plusieurs Dissertations qu'il lut à la Société royale de Londres et qui ont été insérées dans les Transactions philosophiques de 1720 à 1736: elles furent répétées en France par Dufay (Voy. ce nom, XII, 143). Le compte qu'il en rendit à l'académie des sciences comprend dix-huit Mémoires imprimés dans le Recueil de cette société, années 1733, 1734 et 1737. Gray était si passionné pour les progrès de la science, qu'il dictait encore ses dernières observations à Mortimer, son ami, la veille de sa mort, qui eut lieu à Londres le 15 février 1736. Whéler a continué ses recherches sur l'électricité (V. GUERICKE, XIX, 24, et HAUKSBÉE, XIX, 493). W-s. GRAY (ROBERT), évêque de Bristol, naquit à Londres en 1762, passa de l'école d'Eton, où commença son amitié pour le célèbre philologue Porson, à l'université d'Oxford, entra dans les ordres, et obtint successivement le vicariat de Farringdon au comté de Berk, le rectorat de Craike (York), et le beau bénéfice de Wearmouth. De plus, il avait été nommé, en 1804, chanoine de la cathédrale de Durham. Un talent remarquable comme prédicateur et comme écrivain justifiait cet avancement; il continua de mériter l'estime publique par les efforts constants qu'il fit l'amélioration physique et morale de la population au milieu de laquelle il vivait. Ouvrir des écoles et y introduire la nouvelle méthode lancastérienne récemment apportée de Madras à l'Europe, ou du moins récemment proclamée par le docteur Bell, établir une société biblique auxiliaire, coopérer à l'institution si éminemment morale d'une caisse d'épargnes, élever des chapelles et une infirmerie pour la popu

pour

lation toujours croissante des environs, tels furent les principaux objets pour lesquels, malgré les soins nombreux du ministère sacré, l'active charité de Gray savait trouver du temps. Saisissant toutes les occasions de produire du bien, il vit, dans une visite que lui rendit Davy à-Wearmouth en 1813, celle de provoquer sa pitié en faveur des malheureux mineurs frappés au fond des mines par l'explosion du feu grisou, ou du moins de joindre sa voix à celle du comité qui bientôt devait demander au célèbre chimiste le moyen de prévenir de pareils accidents. L'appel de la charité au génie fut entendu, et la lampe de sûreté fut inventée. Tant de bienfaisance unie à tant de savoir et de talent semblaient devoir le porter d'assez bonne heure à une des premières places de l'église anglicane. Il n'y parvint néanmoins que fort tard. Gray était plus que sexagénaire, quand enfin, en 1827, son ami lord Liverpool le plaça sur le siège épiscopal de Bristol; fut le dernier acte du ministère de cet homme d'état. Le vieillard signala son passage dans le diocèse par un grand zèle, tant pour l'extension de la religion et le soulagement des pauvres, que pour le temporel de son clergé. A la chambre il eut le tort de se montrer partisan un peu trop entêté des opinions surannées et des privilèges exagérés dont la constitution investissait l'église anglicane. Aussi l'émeute du 30 oct. 1831 à Bristol ne se passa pas sans risque pour l'opiniâtre prélat la populace lui fit ouvrir la porte de son palais, et quelques furieux voulaient attenter à sa vie : ses amis lui conseillaient de fuir; ils ne purent que le conduire jusqu'à la cathédrale. On ne saurait nier que Gray n'ait fait preuve d'intrépidité en cet instant. « Où puis-je mou«rir plus glorieusement qu'en «< cathédrale? » dit-il à ceux qui voulaient l'entraîner; et il entendit sans

:

ce

pâlir les forcenés qui vociféraient sa mort et détruisaient son palais épiscopal. L'orage passé, son clergé lui vota des remercimentss olennels et une belle pièce d'argenterie. Deux ans après il fut atteint de l'influenza régnant alors à Londres, et, bien que parfois sentant du mieux, il ne recouvra jamais vraiment la santé; il vaquait trop assidûment à ses travaux et surtout prenait la parole trop souvent dans la chaire évangélique. Il mourut le 28 septemb. 1834, à Rodney-House. Peu de temps avant sa mort il avait reçu, du duc de Wellington, l'offre de l'évêché de Bangor. Ses cendres reposent dans le cimetière de la cathédrale de Bristol, près des ruines de l'habitation dont l'émeute avait fait table rase. On a de l'évêque Gray: I. La clé de l'Ancien-Testament et des livres apocryphes, ou traité des divers ouvrages qui doivent porter ces deux titres, avec indication de ce qu'ils contiennent, des auteurs qui les ant écrits et des époques qui les ont vus naître, 1790, in-8°. On en publia une sixième édition en 1811, il y en a encore eu au moins trois autres depuis. C'est effectivement une des productions classiques manuelles des universités, et surtout de ceux qui se préparent à la carrière ecclésiastique. Ce livre fit la réputation de Gray comme théologien et comme érudit; le temps n'a fait qu'en rendre le mérite plus universellement reconnu. II. Voyage en diverses parties de l'Allemagne, de la Suisse et de l'Italie en 1791 et 92, 1794, in-8°. III. Josias et Cyrus. IV. Dialogue entre un membre de l'église anglicane et un méthodiste, 1808. Gray y examine les fondements de la réunion et du schisme entre les communions étrangères à l'église romaine. V. Théorie du rêve, 1808. L'auteur démontre la puisY sance extraordinaire que quelquefois

LXVI.

et

acquiert l'esprit à l'aide du rêve, et la démontre en quelque sorte pièces en main. Un fait, suivant lui irrefragable, de l'histoire sacrée ou profane précède et motive chacune de ses conclusions, et sa théorie résulte tout entière de l'expérience. VI. Démonstration de la liaison qu'il y a entre les livres saints et la littérature tant juive que païenne, principalement pendant l'époque classique, 1819. Cette production d'une plume presque sexagénaire n'est peut-être pas aussi probante que le croyait Gray, qui s'était très-sérieusement imaginé avoir découvert une démonstration nouvelle de la vérité de la révélation; mais elle prouve au moins l'érudition et le bon goût de son auteur; les littérateurs profanes même y trouveront des rapprochements curieux et qu'ils n'ont pas tous faits. VII. Beaucoup de sermons, parmi lesquels nous remarquerons: 1o ceux qui roulent sur l'Histoire de la réformation de l'église en Angleterre, 1796, in-8°; 2o celui qu'il fit sur le Jubilé, 1809; 3° un autre lors de l'anniversaire de la fondation de l'hospice Ratcliffe. On peut y joindre divers Discours qui tiennent moitié du sermon moitié du traité de controverse. P-OT. GRAY (JEAN), chirurgien anglais, naquit en 1768, à Duns (Berwick), et après avoir ébauché ses études classiques fit son apprentissage médico-chirurgical chez un praticien de province, Murray, lequel, suivant l'u

sage

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des petites villes, joignait à l'exercice de la chirurgie et de la médecine. l'exploitation d'un petit fonds de pharmacie; puis, après avoir suivi des cours réguliers à l'université d'Edimbourg, il se rendit à Londres avec l'espoir d'être employé comme chirurgien au service de la compagnie des Indes. Déçu dans cette attente, il se fit provisoirement le second de l'ha-

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