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leur charge, vocation, rang et degré; des marques généalogie et dwerses espèces d'icus, avec une histoire de la maison de Coucy et de ses alliances; Paris, 1576, in-8; 1577, in-4": Oraison et Harangue funebre, à l'ímitation des anciens, pour le seigneur de Biez, maréchal de France, et messire Jacques de Coucy, son gendre; ibid., 1578, in-4" : édité sous le nom du dominicain Jean FaJuel; --Généalogie de la Maison de La Mark; ibid., 1584, in-fol.; Des Maréchaux de France et principale charge d'iceux; Sedan, 1694, in-4"; Des Affaires d'Estat, des Finances du prince, et de la Noblesse; Paris, 1695, in-8", et Metz, 1597, in-8°; Impostures d'impiété, des fausses puissances et dominations attribuées à la lune et les planettes sur la naissance, vie, mœurs.... des hommes, et choses inférieures du ciel; Sedan, 1600, in-4"; Juris civilis Romanorum et Gallorum nova et exquisita Traditio, duobus Libellis descripta; ibid., 1601, in-16. L'AJouette, dont le nom latinisé était Alaudanus, a laissé en outre un grand nombre d'écrits qui n'ont point été imprimés, parmi lesquels nous citerons: Origine des Gaulois; · Mémoires pour faire le corps du droit francais; Sylva Sylvarum, seu historia naturalis; Traité des Françailles; Polices du royaume, des villes et plat pays de France; De l'Ignorance des Lettres. P. L-Y, Biographie ardennaise. Haag frères, La France Protestante.

Des

LALOUETTE (Jean-François), musicien français, né à Paris, en 1651, et mort à Versailles, le 1 septembre 1728. Admis comme enfant de choeur à la maîtrise de l'église SaintEustache, où il commença ses études musicales, Lalouette reçut ensuite des leçons de violon de Guy Leclerc, violon de la grande Bande du Roi, puis devint l'élève de Lully pour la composition. Lorsqu'en 1672 Lully obtint le privilége de l'Opéra, Lalouette, qui passait pour un des meilleurs violonistes de son temps, fit partie des musiciens de ce théâtre, et fut chargé bientôt après de la direction de l'orchestre. Lully l'employait aussi à remplir les parties de choeur ou Tinstruments dans les morceaux de ses opéras dont il n'écrivait que le chant et la basse. LaTouette s'acquitta de ses fonctions de chef d'orchestre et de secrétaire avec une intelligence et une habileté qui lui firent une certaine réputation; mais au bout de quelques années Lully crnt s'apercevoir que son élève tranchait un peu trop du maître; il lui revint même qu'il s'était vanté d'avoir composé les meilleurs morceaux de son opéra d'Isis. Iully n'etait pas homme à supporter do pareils procedes, et en 16"" il congedia Lalouette, qu'il remplaça par Colasse. Lalouette obtint plus tard la place de maître de musique à l'église Notre-Dame, à Versailles, et

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De Fresnense, Comparaison de la Musique italienne et de la Musique française. - Bourdelot, Histoire de la Musique et de ses effets. - De La Borde, Essai sur la Musique. - Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

LALOY (Pierre-Antoine), homme politique français, né à Doulevant-le-Château (Champagne), le 16 janvier 1749, mort dans la même ville, le 5 mars 1846. Il termina ses études à Paris, en 1764, entra chez un procureur, et fut reçu avocat au bailliage de Chaumont-sur-Marne, le 31 août 1773. En 1785 il fut chargé par le garde des sceaux de plusieurs travaux paléographiques et de dépouiller les archives du Bassigny. Après 1789 il fut nommé successivement procureur de sa commune, administrateur du département de la Haute-Marne et député à l'Assemblée législative (août 1791). Il siégea parmi les montagnards, se fit peu remarquer à la tribune, mais se distingua au sein des commissions. Réélu à la Convention, il vota la mort de Louis XVI, la mise hors la loi des Girondins, et après le 31 mai il signa comme secrétaire la nouvelle constitution, Membre du comité de sûreté générale, il vota toutes les mesures exceptionnelles. Du 6 au 22 novembre 1793, il présida la Convention, et accueillit favorablement l'évêque de Paris, Gobel, lorsque ce prélat se présenta à la barre de l'assemblée, à la tête de son clergé pour y rendre hommage à la Raison. Cependant il s'éleva contre Robespierre. I entra au Conseil des Cinq Cents, où il s'occupa surtout de l'organisation judiciaire; il fut porté à la présidence de ce conseil le 19 février 1798. Les électeurs de la Haute-Marne l'envoyèrent encore au Conseil des Anciens, dont il fut secrétaire le 20 mai 1798 et président le 18 août suivant. Il applaudit au 18 brumaire, fit partie de la commission des cinq membres chargés de sanctionner le coup d'État de Bonaparte, et fut élu au Tribunat, d'où il fut éliminé par la constitution de l'an x (16 septembre 1802). L'empereur le nomma membre du conseil des prises, place qu'il occupa jusqu'à la première restauration. Dans les Cent Jours Laloy entra au conseil de préfecture de la Seine, ce qui lui valut d'être, au second retour des Bourbons, frappé par la loi dite d'amnistie. Il se fixa à Mons; un an plus tard il reçut l'autorisation de rentrer en France, mais il refusa cette grâce, et ne revit sa patrie qu'après juillet 1830. Sur la proposition du comte Real, une pension lui * cordée. Laloy s'étei guit à quatre vin un homme ď posait de p

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Émile Jolibois, Notice sur P.-A. Laloy; Colmar, 1846. LA LUZERNE (César-Henri, comte DE), homme politique français, né en 1737, à Paris, mort le 24 mars 1799, aux environs de Wells, en Autriche. Issu d'une ancienne famille de Normandie et neveu de Malesherbes par sa mère, il embrassa la carrière des armes, parvint au grade de lieutenant général, et fut envoyé en 1786 aux Iles sous le Vent en qualité de gouverneur. Au mois d'octobre 1787 il fut appelé au ministère de la marine, et donna sa démission, en même temps que tous ses collègues, lors du renvoi de Necker (12 juillet 1789); peu de temps après il céda aux instances du roi, et reprit son portefeuille. Mais, son administration ayant été à l'Assemblée nationale l'objet des attaques les plus vives et malheureusement aussi les mieux justifiées, il fut forcé de se retirer (20 octobre 1790). L'année suivante il passa en Angleterre pour assister aux derniers moments de son frère, qui était ambassadeur à Londres, resta quelque temps dans ce pays, et s'établit ensuite en Autriche. On a de lui: Retraite des Dix mille, trad. de Xénophon; Paris, 1786, 2 vol. in-12, Constitution des Athéniens, du même Londres, 1793, in-8°. P. L-Y.

fig.; auteur; Thiers, Hist. de la Révol.fr. - La France Litt.

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LUZERNE (Anne César DE), diplomate français, frère du précédent, né en 1741, à Paris, mort le 14 septembre 1791, à Londres. Élevé à l'école des chevau-légers, il fut aide de camp du duc de Broglie, son parent, fit avec lui plusieurs campagnes, et devint en 1762 major général de la cavalerie, puis colonel des grenadiers de France. Bientôt après il abandonna la carrière militaire, et, s'étant tourné vers la diplomatie, fut envoyé, en 1776, à la cour de l'électeur de Bavière, Maximilien-Joseph; sa conduite y fut très-remarquée durant les discussions auxquelles donna lieu la mort de ce prince, et, quoique sans instructions spéciales, fit preuve d'autant d'habileté que de prudence. Nommé ministre aux États-Unis (1779), il ne tarda pas à prendre une grande influence dans la direction des affaires; ainsi, en 1780, il contracta sur sa propre responsabilité un emprunt qui devait venir en aide aux besoins des troupes américaines. Lorsque la paix eut été signée entre l'Angleterre et les États-Unis (30 novembre re 1782), il fit suspendre la ratification du congrès, et obtint que le traité ne serait définitif que quand celui de la France serait signé; il | lui fut en outre accordé que jusque là les opé- | rations militaires ne seraient pas ralenties. Le | chevalier de 1.6 fuzerne reçut, lors de son départ (1783), les dignages les plus honorables;

le quaker Benezet lui adressa ces paroles : « Ta mémoire nous sera toujours chère; tu n'as jamais cessé d'être un ministre de paix parmi nous; tu n'as rien épargné pour adoucir ce que la guerre a d'inhumain. » Par la suite, et pour lui prouver leur reconnaissance, les citoyens de la Pensylvanie donnèrent son nom à l'un des comtés de leur État. Au mois de janvier 1788 il accepta l'ambassade de Londres, où il resta jusqu'à sa mort. P. L-Y.

Chaudon et Delandine, Dict. général. fier les dates.

Art de véri

LA LUZERNE ( César-Guillaume DE), prélat français, frère du précédent, né à Paris, le 7 juillet 1738, mort le 21 juin 1821. Chevalier de Malte au berceau, il se destina plus tard à l'Église, et entra au séminaire de Saint-Magloire en sortant du collége. Dès sa première jeunesse il obtint des bénéfices par le crédit du chancelier de Lamoignon, son grand-père. En 1754, il fut nommé chanoine in minoribus de la métropole de Paris, et en 1756 abbé de Mortemer. Il fit sa licence avec distinction au collège de Navarre, et obtint le premier rang en 1762. La même année l'archevêque de Narbonne, M. D. Dillon, le nomma son grand-vicaire, et en 1765 la province ecclésiastique de Vienne le choisit pour agent général du clergé. La Luzerne fit partie de l'assemblée du clergé qui présenta requête au roi, en mars 1766, contre le réquisitoire de M. Castilhon, avocat général du parlement de Provence, sur les actes du clergé. Le 24 juin 1770 La Luzerne fut nommé évêque de Langres. Ce siége, qui avait le titre de duché-pairie, était alors la troisième des pairies ecclésiastiques. La Luzerne resta en même temps chanoine honoraire de Paris. En 1773, il prononça à Notre-Dame l'oraison funèbre du roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III, et l'année suivante l'oraison funèbre de Louis XV. Il siégea à l'assemblée des notables en 1787, et en 1788 à la dernière assemblée du clergé. Le clergé du bailliage de Langres le nomma député aux états généraux de 1789. Quand les prétentions du tiers état en faveur du vote par tête se furent manifestées, La Luzerne proposa comme moyen terme la formation de deux chambres égales, l'une composée du clergé et de la noblesse, l'autre du tiers état seulement. Ce système n'obtint l'appui d'aucun des trois ordres, et Mirabeau le réfuta dans trois Lettres à ses commettants. Après la réunion, La Luzerne se prononça en faveur du projet d'asseoir un emprunt considérable sur les biens du clergé pour prévenir la banqueroute de l'État. Plus tard il parla contre la déclaration des droits qui devait être placée en tête de la nouvelle constitution. Il fut encore en dissentiment avec la majorité à propos du veto accordé au roi, et dont il voulait que l'effet fåt rigoureusement suspensif. A la fin d'août 1780, La Luzerne présida l'Assemblée constituante; mais à la suite des journées des 5 et 6 ocdonna sa démission, et se retira daus

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leur charge, vocation, rang et degré; des marques, généalogie et diverses espèces d'iceux, avec une histoire de la maison de Coucy et de ses alliances; Paris, 1576, in-8°; 1577, in-4°: Oraison et Harangue funèbre, à l'imitation des anciens, pour le seigneur de Biez, maréchal de France, et messire Jacques de Coucy, son gendre; ibid., 1578, in-4° édité sous le nom du dominicain Jean Faluel; - Généalogie de la Maison de La Mark; ibid., 1584, in-fol.; Des Maréchaux de France et principale charge d'iceux; Sedan, 1594, in-4°; Des Affaires d'Estat, des Finances du prince, et de la Noblesse; Paris, 1595, in-8°, et Metz, 1597, in-8°; Impostures d'impiété, des fausses puissances et dominations attribuées à la lune et les planettes sur la naissance, vie, mœurs.... des hommes, et choses inférieures du ciel; Sedan, 1600, in-4°; Juris civilis Romanorum et Gallorum nova et exquisita Traditio, duobus libellis descripta; ibid., 1601, in-16. L'Alouette, dont le nom latinisé était Alaudanus, a laissé en outre un grand nombre d'écrits qui n'ont point été imprimés, parmi lesquels nous citerons: Origine des Gaulois; Mémoires pour faire le corps du droit français; Sylva Sylvarum, seu historia naturalis; Traité des Fiançailles; Polices du royaume, des villes et plat pays de France; De l'Ignorance des Lettres.

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Des

P. L-Y. Haag frères, La France

LALOUETTE (Jean-François), musicien français, né à Paris, en 1651, et mort à Versailles, le 1er septembre 1728. Admis comme enfant de choeur à la maîtrise de l'église SaintEustache, où il commença ses études musicales, Lalouette reçut ensuite des leçons de violon de Guy Leclerc, violon de la grande Bande du Roi, puis devint l'élève de Lully pour la composition. Lorsqu'en 1672 Lully obtint le privilége de l'Opéra, Lalouette, qui passait pour un des meilleurs violonistes de son temps, fit partie des musiciens de ce théâtre, et fut chargé bientôt après de la direction de l'orchestre. Lully l'employait aussi à remplir les parties de choeur ou d'instruments dans les morceaux de ses opéras dont il n'écrivait que le chant et la basse. Lalouette s'acquitta de ses fonctions de chef d'orchestre et de secrétaire avec une intelligence et une habileté qui lui firent une certaine réputation; mais au bout de quelques années Lully crut s'apercevoir que son élève tranchait un peu frop du maître; il lui revint même qu'il s'était vanté d'avoir composé les meilleurs morceaux de son opéra d'Isis. Lully n'était pas homme à supporter de pareils procédés, et en 1677 il congédia Lalouette, qu'il remplaça par Colasse. Lalouette obtint plus tard la place de maître de musique à l'église Notre-Dame, à Versailles, et

mourut dans cette ville à l'âge de soixante-dixsept ans, Cet artiste a composé la musique de plusieurs ballets et intermèdes pour l'Opéra; ces ouvrages sont restés en manuscrit. Il a écrit aussi pour l'église; on a gravé de lui: Motets à plusieurs parties, 1er livre; Paris, in-fol., sans date; Miserere, 2o livre de motets, ibid. D. DENNE-BARON,

De Fresnense, Comparaison de la Musique italienne et de la Musique française. - Bourdelot, Histoire de la Musique et de ses effets. - De La Borde, Essai sur la Musique. Fétis, Biographie universelle des Musiciens. LALOY (Pierre-Antoine), homme politique français, né à Doulevant-le-Château (Champagne), le 16 janvier 1749, mort dans la même ville, le 5 mars 1846. Il termina ses études à Paris, en 1764, entra chez un procureur, et fut reçu avocat au bailliage de Chaumont-sur-Marne, le 31 août 1773. En 1785 il fut chargé par le garde des sceaux de plusieurs travaux paléographiques et de dépouiller les archives du Bassigny. Après 1789 il fut nommé successivement procureur de sa commune, administrateur du département de la Haute-Marne et député à l'Assemblée législative (août 1791). Il siégea parmi les montagnards, se fit peu remarquer à la tribune, mais se distingua au sein des commis. sions. Réélu à la Convention, il vota la mort de Louis XVI, la mise hors la loi des Girondins, et après le 31 mai il signa comme secrétaire la nouvelle constitution, Membre du comité de sûreté générale, il vota toutes les mesures exceptionnelles. Du 6 au 22 novembre 1793, il présida la Convention, et accueillit favorablement l'évêque de Paris, Gobel, lorsque ce prélat se présenta à la barre de l'assemblée, à la tête de son clergé pour y rendre hommage à la Raison. Cependant il s'éleva contre Robespierre. Il entra au Conseil des Cinq Cents, où il s'occupa surtout de l'organisation judiciaire; il fut porté à la présidence de ce conseil le 19 février 1798. Les électeurs de la Haute-Marne l'envoyèrent encore au Conseil des Anciens, dont il fut secrétaire le 20 mai 1798 et président le 18 août suivant. Il applaudit au 18 brumaire, fit partie de la commission des cinq membres chargés de sanctionner le coup d'État de Bonaparte, et fut élu au Tribunat, d'où il fut éliminé par la constitution de l'an x (16 septembre 1802). L'empereur le nomma membre du conseil des prises, place qu'il occupa jusqu'à la première restauration. Dans les Cent Jours Laloy entra au conseil de préfecture de la Seine, ce qui lui valut d'être, au second retour des Bourbons, frappé par la loi dite d'amnistie. Il se fixa à Mons; un an plus tard il reçut l'autorisation de rentrer en France, mais il refusa cette grâce, et ne revit sa patrie qu'après juillet 1830. Sur la proposition du comte Réal, une pension lui fut accordée. Laloy s'éteignit à quatre-vingt-dix-sept ans ; c'était surtout un homme d'étude; sa bibliothèque se composait de plus de vingt mille volumes. Ses discours, quelques rapports et mémoires sont les

seuls travaux imprimés en son nom; mais il a composé ou rédigé plusieurs ouvrages anonymes: tels que l'Agriculture pratique de Douette Richardot; les Mémoires pour Mme de Douhault; la Statistique de la Marne, publiée par Chaulaire, etc.

H. LESUEUR. Émile Jolibois, Notice sur P.-A. Laloy; Colmar, 1846.

LA LUZERNE (César-Henri, comte DE), homme politique français, né en 1737, à Paris, mort le 24 mars 1799, aux environs de Wells, en Autriche. Issu d'une ancienne famille de Normandie et neveu de Malesherbes par sa mère, il embrassa la carrière des armes, parvint au grade de lieutenant général, et fut envoyé en 1786 aux Iles sous le Vent en qualité de gouverneur. Au mois d'octobre 1787 il fut appelé au ministère de la marine, et donna sa démission, en même temps que tous ses collègues, lors du renvoi de Necker (12 juillet 1789); peu de temps après il céda aux instances du roi, et reprit son portefeuille. Mais, son administration ayant été à l'Assemblée nationale l'objet des attaques les plus vives et malheureusement aussi les mieux justifiées, il fut forcé de se retirer (20 octobre 1790). L'année suivante il passa en Angleterre pour assister aux derniers moments de son frère, qui était ambassadeur à Londres, resta quelque temps dans ce pays, et s'établit ensuite en Autriche. On a de lui: Retraite des Dix mille, trad. de Xénophon; Paris, 1786, vol. in-12, fig.; Constitution des Athéniens, du même auteur; Londres, 1793, in-8°. P. L-Y.

Thiers, Hist. de la Révol.fr. - La France Litt.

LA LUZERNE (Anne-César DE), diplomate français, frère du précédent, né en 1741, à Paris, mort le 14 septembre 1791, à Londres. Élevé à l'école des chevau-légers, il fut aide de camp du duc de Broglie, son parent, fit avec lui plusieurs campagnes, et devint en 1762 major général de la cavalerie, puis colonei des grenadiers de France. Bientôt après il abandonna la carrière militaire, et, s'étant tourné vers la diplomatie, fut envoyé, en 1776, à la cour de l'électeur de Bavière, Maximilien-Joseph; sa conduite y fut très-remarquée durant les discussions auxquelles donna lieu la mort de ce prince, et, quoique sans instructions spéciales, il fit preuve d'autant d'habileté que de prudence. Nommé ministre aux États-Unis (1779), il ne tarda pas à prendre une grande influence dans la direction des affaires; ainsi, en 1780, il contracta sur sa propre responsabilité un emprunt qui devait venir en aide aux besoins des troupes américaines. Lorsque la paix eut été signée entre l'Angleterre et les États-Unis (30 novembre 1782), il fit suspendre la ratification du congrès, et obtint que le traité ne serait définitif que quand celui de la France serait signé ; il lui fut en outre accordé que jusque là les opérations militaires ne seraient pas ralenties. Le chevalier de La Luzerne reçut, lors de son départ (1783), les témoignages les plus honorables;

le quaker Benezet lui adressa ces paroles : « Ta mémoire nous sera toujours chère; tu n'as jamais cessé d'être un ministre de paix parmi nous; tu n'as rien épargné pour adoucir ce que la guerre a d'inhumain. » Par la suite, et pour lui prouver leur reconnaissance, les citoyens de la Pensylvanie donnèrent son nom à l'un des comtés de leur État. Au mois de janvier 1788 il accepta l'ambassade de Londres, où il resta jusqu'à sa mort. P. L-Y.

Chaudon et Delandine, Dict. général. fier les dates.

Art de véri

LA LUZERNE ( César-Guillaume DE), prélat français, frère du précédent, né à Paris, le 7 juillet 1738, mort le 21 juin 1821. Chevalier de Malte au berceau, il se destina plus tard à l'Église, et entra au séminaire de Saint-Magloire en sortant du collége. Dès sa première jeunesse il obtint des bénéfices par le crédit du chancelier de Lamoignon, son grand-père. En 1754, il fut nommé chanoine in minoribus de la métropole de Paris, et en 1756 abbé de Mortemer. It fit sa licence avec distinction au college de Navarre, et obtint le premier rang en 1762. La même année l'archevêque de Narbonne, M. D. Dillon, le nomma son grand-vicaire, et en 1765 la province ecclésiastique de Vienne le choisit pour agent général du clergé. La Luzerne fit partie de l'assemblée du clergé qui présenta requête au roi, en mars 1766, contre le réquisitoire de M. Castilhon, avocat général du parlement de Provence, sur les actes du clergé. Le 24 juin 1770 La Luzerne fut nommé évêque de Langres. Ce siége, qui avait le titre de duché-pairie, était alors la troisième des pairies ecclésiastiques. La Luzerne resta en même temps chanoine honoraire de Paris. En 1773, il prononça à Notre-Dame l'oraison funèbre du roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel III, et l'année suivante l'oraison funèbre de Louis XV. Il siégea à l'assemblée des notables en 1787, et en 1788 à la dernière assemblée du clergé. Le clergé du bailliage de Langres le nomma député aux états généraux de 1789. Quand les prétentions du tiers état en faveur du vote par tête se furent manifestées, La Luzerne proposa comme moyen terme la formation de deux chambres égales, l'une composée du clergé et de la noblesse, l'autre du tiers état seulement. Ce système n'obtint l'appui d'aucun des trois ordres, et Mirabeau le réfuta dans trois Lettres à ses commettants. Après la réunion, La Luzerne se prononça en faveur du projet d'asseoir un emprunt considérable sur les biens du clergé pour prévenir la banqueroute de l'État. Plus tard il parla contre la déclaration des droits qui devait être placée en tête de la nouvelle constitution. Il fut encore en dissentiment avec la majorité à propos du veto accordé au roi, et dont il voulait que l'effet fût rigoureusement suspensif. A la fin d'août 1789, La Luzerne présida l'Assemblée constituante; mais à la suite des journées des 5 et 6 octobre il donna sa démission, et se retira daus

son diocèse. Il s'y opposa de tout son pouvoir à l'introduction de la constitution civile du clergé, et en 1791 il quitta la France. 11 se retira d'abord à Constance, où il aida de ses deniers les prêtres de son diocèse exilés comme lui. Il passa ensuite en Autriche, auprès de son frère, le comte de La Luzerne, qui vivait alors retiré dans la terre de Bernau, près Wells. Ayant perdu ce frère en 1799, il se rendit en Italie, et se fixa à Venise, où il resta jusqu'à la restauration. Au mois d'octobre 1813, il se trouva atteint du typhus en portant les secours spirituels aux soldats français entassés dans les hôpitaux de cette ville. Pendant son séjour à Venise, La Luzerne composa un grand nombre d'ouvrages religieux, qui attestent son savoir et sa piété. Il s'était empressé de remettre sa démission entre les mains du pape, pour faciliter le concordat de 1801. De retour en France en 1814, La Luzerne fut porté sur la première liste des pairs créés par Louis XVIII, le 4 juin. Vers la fin de cette année, il fit partie d'une commission de neuf évêques chargés de s'occuper des affaires de l'Église de France. Il resta tranquillement à Paris pendant les Cent Jours. Présenté par le roi pour le cardinalat, il fut promu à cette dignité le 28 juillet 1817. Louis XVIII lui dit en lui remettant la barrette : << Si je vaux quelque chose, c'est parce que je me suis constamment appliqué à suivre les conseils que vous n'avez donnés, il y a quarantetrois ans, en terminant l'éloge funèbre de mon grand-père. » Le siége de Langres avait été rétabli au mois de juin 1817; La Luzerne fut nommé à cet évêché par le roi et préconisé à Rome; mais des difficultés législatives ne lui permirent pas d'en prendre possession. Seul de tous les évêques français, il fut appelé en 1818 dans le conseil des ministres réuni pour s'occuper de la mise à exécution du concordat de l'année précédente. Quoique attaché aux libertés de l'Église gallicane, La Luzerne appuya vivement l'exécution entière de ce concordat. A la chambre des pairs il votait avec le parti aristocratique. Le 10 mai 1819, il protesta par une déclaration publique, avec trois autres évêques, ses collègues dans la même chambre, contre le refus d'insérer dans la loi de répression des délits de la presse, les mots outrages à la religion, au lieu d'outrages à la morale publique et religieuse. Il fournit aussi des articles au Conservateur et à La Quotidienne sur divers sujets de politique religieuse, et notamment en faveur des frères des écoles de la doctrine chrétienne et contre les écoles d'enseignement mutuel. La Luzerne s'éteignit après une maladie de deux mois. Son corps fut déposé dans un caveau de l'église des Carmes de la rue de Vaugirard. Il joignait à ses dignités le titre de ministre d'État et le cordon du Saint-Esprit. « Le cardinal de La Luzerne doit être compté, dit Mahul, parmi les plus savants et les plus pieux évêques de notre époque. Son érudition était vaste, sa piété éclairée et tournée principalement

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vers la charité... Il entrevoyait les besoins des sociétés modernes, et prêtait à leurs réclamations une oreille attentive, quoique sévère; avec lui, du moins, la discussion était possible. Les libertés de l'Église gallicane, telles qu'elles ont été consacrées par la célèbre déclaration de 1682, le comptèrent toujours parmi leurs défenseurs. » Il laissa une riche bibliothèque, dont le Catalogue fut publié en 1822, in-8° : on y remarquait les procès-verbaux imprimés et manuscrits de toutes les assemblées du clergé, à dater du colloque de Poissy en 1561; des livres jansénistes ou philosophiques; les ouvrages de Port-Royal, de l'abbé Grégoire, de Voltaire, de Naigeon, d'Holbach, et surtout Essai sur la Vie de Sénèque, par Diderot, avec cette suscription de l'auteur: « Pour monseigneur l'évêque de Langres, de la part de son très-humble serviteur. » On a du cardinal de La Luzerne: Oraison funèbre de CharlesEmmanuel III, roi de Sardaigne; 1773, in-4° et in-12; Oraison funèbre de Louis XV, roi de France; 1774, in-4° et in-12; Ordonnance synodale sur l'instruction que les pasteurs doivent à leurs peuples, 29 août 1783;

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Instruction pastorale sur l'excellence de la religion, 15 avril 1786; Langres, 1809, in-12; Paris, 1810, 1818; Lyon, 1810, 1815; Avignon, 1835, in-12; Instructions sur l'Administration des Sacrements en général, ou le Rituel de Langres; Besançon, 1786, in-4°; Paris, 1817, in-4°; 3° édition, mise en concordance avec le droit civil actuel, revue, corrigée et augmentée d'un grand nombre de notes par M. Affre; Paris, 1835, 3 vol. in-12; Réflexions sur la forme la plus avantageuse d'opiner aux états généraux; Paris, 1789, in-8°; Lettre aux administrateurs de la Haute-Marne, 20 déc. 1790; Lettre aux officiers municipaux de Langres, 27 janvier 1791; Lettre à M. Becquey, procureur général syndic des départements; 19 janvier 1791; Réponse à M. Becquey, procureur général syndic des départements; 1791: ces quatre derniers ouvrages sont relatifs aux affaires de la constitution civile du clergé; - Examen de l'Instruction de l'Assemblée nationale sur l'Organisation prétendue civile du clergé; 1791, in-8°; - Instruction pastorale aux curés, vicaires et autres prêtres du diocèse de Langres qui n'ont pas prété le serment; Langres, 1791, in-8°; Lettre aux Électeurs de la Haute-Marne; 1791, in-8°; Instruction pastorale sur le Schisme de France; Langres, 1791, 1808, 2 vol. in-12; Paris, 1842, in-12; Sermon sur les Causes de l'Incrédulité, préché à Constance le jour de Pâques 1795; 1818, in-8°; Considérations sur divers points de la Morale chrétienne; Venise, 1795, 5 vol. in-12; Lyon, 1816, 4 vol. in-12; Paris, 1829, 4 vol. in-12; 1842, 2 vol. in-12; Besançon, 1835, 1838, 2 vol. in-8°; Instruction pastorale sur la révélation; Langres, 1803, in-12;

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