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La seule production de quelque importance en ce genre est une Dissertation de M. de Sacy sur la version Arabe des livres de Moïse à l'usage. des Samaritains, publiée d'abord en latin dans la Bibliothèque universelle Biblique de M. Eichhorn, et donnée ensuite en françois, avec beaucoup d'augmentations, dans l'un des derniers volumes du Recueil de l'Académie des belleslettres. Cette dissertation appartient même plus spécialement à la littérature Arabe.

La nouvelle édition du Pentateuque HébreuSamaritain, donnée à Oxford par B. Blainey, est commode pour l'usage; mais elle n'a d'ailleurs. aucun mérite particulier : elle appartient uniquement à la littérature Hébraïque.

littérature

La langue Syriaque mérite d'être étudiée au- Langue et tant pour elle-même, qu'à cause du secours Syriaques. qu'elle offre pour l'intelligence de la langue Hébraïque.

La littérature Syriaque a pour principaux objets les livres de l'ancien et du nouveau Testament, la patristique, l'histoire ecclésiastique qui comprend celle des dogmes et de la discipline, enfin l'histoire politique de l'Orient. Les traductions qui avoient été faites en syriaque des écrivains Grecs de tout genre, sur-tout celles des livres de philosophie et de médecine, seroient dignes

'd'attention, s'il étoit possible de se les procurer: mais, ou elles ont été détruites pour la plus grande partie, ou, s'il en existe quelques-unes dans le Levant, elles n'ont point passé en Europe.

Depuis l'édition du Dictionnaire Syriaque de Castell, donnée à Gottingue en 1788 par le célèbre Michaëlis, il n'a rien été fait pour faciliter ou étendre la connoissance de cette langue, ou du moins rien qui mérite une mention particulière; et cependant il est certain que nos dictionnaires Syriaques sont fort incomplets, et que la littérature Orientale a le plus grand besoin que cette lacune soit remplie. Personne ne semble avoir plus de vocation à ce travail que M. Lorsbach, professeur à Herborn, qui a publié quelques recueils remplis d'observations précieuses sur cette langue.

M. White, professeur à Oxford, a rendu service à la littérature Biblique, et en même temps à la littérature Syriaque en particulier, en complétant son édition de la version Syriaque du nouveau Testament de Philoxène; ainsi que M. Adler, en faisant connoître, dans un Examen des versions Syriaques du nouveau Testament, un dialecte de cette langue ignoré jusque-là; et MM. Bruns et Kirsch, en donnant, à Leipsick,

en 1789, une édition de la Chronique Syriaque d'Aboulfaradje, accompagnée d'une version Latine. Cet ouvrage important réclame cependant les soins d'un nouvel éditeur, ou du moins une révision critique qu'on a droit d'attendre, ou de M. Lorsbach dont nous avons déjà parlé, ou de M. Arnoldi, professeur à Marbourg.

Quelques savans ont encore publié des extraits ou morceaux choisis d'auteurs Syriens, pour faciliter les moyens d'étudier la langue.

Il seroit fâcheux que M. Norberg n'achevât point la publication du manuscrit Syriaque des Hexaples, que possède la bibliothèque Ambroisienne de Milan : s'il y a renoncé, il seroit à souhaiter que ce travail fût repris par quelque savant orientaliste du royaume d'Italie. M. Bugatti, docteur du collége Ambroisien, s'est montré digne de remplir cette tâche honorable, par l'édition qu'il a donnée, en 1788, de la version Syriaque hexaplaire de Daniel.

La langue et les livres des Sabéens ou Chrétiens de S. Jean sont une branche encore peu cultivée de la littérature Orientale, et qui appartient à la littérature Syriaque : MM. Norberg, Tychsen de Gottingue, Silvestre de Sacy et Lorsbach, ont fait connoître ou ont travaillé à éclaircir quelques parties de ces livres. C'est un

Langue et

littérature

Arabes.

champ ingrat et difficile à défricher; il est cependant à desirer qu'on ne se laisse point rebuter par les difficultés. M. Norberg, encouragé par les conseils et le zèle du savant cardinal Borgia, a travaillé plusieurs années à préparer l'édition de quelques-uns des livres sacrés des Chrétiens de S. Jean. Puisse la mort de cet illustre Mécène ne pas priver l'Europe des travaux recommandables de M. Norberg, qui par-là seroit privé luimême de la juste récompense due à une entreprise aussi intéressante qu'épineuse et pénible ! La Bibliothèque impériale de Paris, la bibliothèque Bodleyenne d'Oxford, et celle que le cardinal Borgia a léguée à la congrégation de la Propagande, renferment, à ce qu'il paroît, tout ce que l'Europe possède de livres Sabéens.

L'ordre de l'affinité entre les différentes langues de l'Orient nous amène à la littératurè Arabe; et ici un champ plus vaste s'ouvre devant nous.

la

La France, qui n'a qu'une, foible part à réclamer dans les progrès de la littérature Hébraïque ou Syriaque, peut se vanter d'avoir fait pour littérature Arabe, dans la période de temps que nous avons à parcourir, autant que tout le reste de l'Europe ensemble. Plusieurs des travaux entrepris par des François ne sont pas, à la vérité, encore totalement achevés; mais, commencés

depuis 1789, et attendus des savans, ils sont déjà assez connus pour que nous ne puissions pas nous dispenser d'en parler.

Nous citerons en premier lieu plusieurs Mémoires de M. de Sacy sur l'histoire ancienne des Arabes, et sur l'origine de leur littérature, où ce sujet, jusqu'ici à peine effleuré, est traité à fond, mis dans tout le jour dont il est susceptible, et accompagné de beaucoup d'extraits de divers écrivains cités dans leur langue originale. L'auteur avoit originairement consacré ce travail à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il étoit membre : des corrections, des augmentations importantes qu'il y a jointes depuis, en ont fait un ouvrage tout nouveau, qu'on trouvera

dans les derniers volumes du Recueil de cette Académie, dont l'impression est fort avancée et qui ne tarderont pas à paroître.

L'étude de la langue Arabe a reçu de nouveaux secours par la publication faite à Scutari, pendant ces dernières années, de divers ouvrages de grammaire avec des commentaires. Ces livres ne peuvent servir aux Européens pour étudier les élémens de la langue, parce qu'ils sont écrits en arabe; mais ils ne sont pas inutiles à ceux qui, connoissant déjà la langue, veulent en approfondir le système grammatical.

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